Lysara Rogare
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Âge du Personnage : 19 ans
Messages : 589
Dragons d'Or : 1662
Knowledge is a weapon
Volantis ❃ An 131, Lune 11
“ You can't argue with the fools in the world. It's better to let them have their way, then trick them when they're not paying attention. ”
Les apparences pouvaient être fortement trompeuses, pour peu que l'on n'y prenne pas garde. Ou qu'on laisse son propre orgueil se montrer aveuglant. À ne parler que de soi-même et à ne voir que par soi-même, on pouvait aisément se laisser duper et prendre au piège, alors que l'on s'était pourtant voulu araignée tissant sa toile. Tel était pris qui croyait prendre, surtout lorsqu'on s'avisait de penser qu'une Lysienne pouvait n'être semblable qu'à un vulgaire insecte aisément piégeable dans quelque cocon étriquant. Lysara était jeune, bien plus jeune que les hommes auprès desquels elle se tenait, mais elle n'était pas née de la dernière pluie. Ou, plutôt, elle était née Rogare. En plus d'être née lysienne. Sincèrement, elle ne savait trop ce qui, inconsciemment, pouvaient pousser certains êtres à se croire plus malins, à songer qu'ils auraient toujours un coup d'avance et que c'était eux qui fixaient les règles du jeu. Là où la table avait été renversée depuis longtemps ... Ils l'insupportaient. Profondément. À moins qu'ils ne lui donnent plutôt envie de les noyer avec l'alcool que contenait le calice qu'elle tenait en main. Ou bien de rendre les quelques lampées d'alcool qu'elle feignait boire en trinquant avec eux. Mais qu'avait-il pris à son hôte d'inviter de pareils êtres ? Était-ce là une tentative de tester son contrôle d'elle-même ? Ou alors cela n'avait-il rien à voir avec elle et tenait plutôt de l'échange de bons procédés au sein d'une société patricienne volantaine qui, finalement, possédait un certain nombre de points communs avec la société aristocrate lysienne ? Comme au sein d'un cercle social où tous gravitaient plus ou moins sans cesse autour des uns et des autres. Et où, finalement, les convives n'étaient triés sur le carreau qu'en fonction de leur ascendance et de leur prestige, dans une forme d'habitude et de coutumes routinières, sans que cela n'ait absolument rien à voir avec un quelconque plaisir de les compter parmi vous. On ne les choisissait pas, ils étaient imposés et s'imposaient d'eux-même. Là où la force de l'habitude devait bien faire qu'à la longue, on ne se rendait même plus trop compte de la présence de ceux que l'on portait fort peu dans son cœur. Comme s'ils faisaient partie du décor, tel une étoffe qui grattait et démangeait quelque peu, mais qui, tant qu'elle demeurait prestigieuse et grandiloquente, conservait encore sa place autour de vous.
Ce groupe de patriciens dont la blancheur des cheveux était désormais entièrement dû à leur âge s'était présenté à elle sans qu'elle ne cherche réellement à faire leur connaissance. Et depuis, ils l'abreuvaient d'un certain nombre de commentaires dont elle se serait passée. Ils critiquaient ainsi la jeunesse, estimant que les jeunes gens, de nos jours, perdaient le respect dû à leurs aînés ainsi que le sens de la classe et de la prestance. Ils décriaient également le relâchement avec lequel ils estimaient que les esclaves pouvaient être traités par certains, estimant que de nombreux coups de fouet se perdaient et que, finalement, peut-être devrait-on songer à cesser de vendre des esclaves volantains aux autres cités, afin que ceux qui resteraient ici ne se mettent pas à rêver d'ailleurs et à oublier qu'ils n'étaient rien si ce n'était des ramasseurs de merde, de la chair à sacrifier au combat ou encore des sacs à foutre. Quitte à s'asseoir sur le manque de raffinement oral face à une jeune femme, qui plus est de son rang ... Ils ne se privaient pas non plus de persifler sur le compte des autres contrées de Essos, estimant que Volantis était privé de la place qu'ils estimaient lui revenir de droit dans la préséance et la grandeur. Ils parlaient, encore et encore, ne se rendant plus vraiment compte qu'ils avait digressé après avoir cherché à se faire pompeux et grandioses devant elle, comme pour l'impressionner et marquer durablement son esprit. Certains avaient même cru de bon ton de lui rappeler qu'ils s'étaient déjà rencontrés, lorsque, encore bien jeune, elle avait été du voyage pour venir jusqu'à Volantis récupérer la dépouille de son défunt arrière-grand père, Darko Rogare. Elle était venue pour visiter la Cité sans aucune autre motivation, justement, que de se détendre et de s'éloigner de son quotidien habituel, et voilà qu'on lui avait renvoyé à la figure combien la perte de son aïeul avait pu être une expérience douloureuse, en plus de teinter sa perception de Volantis de ce voile du deuil ...
Mais Lysara les laissait continuer de parler en hochant de temps en temps la tête, comme pour feindre leur donner le change. Elle souriait, aussi, de son plus beau sourire social et aristocrate, même si elle grinçait intérieurement des dents. Eux s'enivraient de plus en plus, l'étouffant encore et encore sous leurs présomptions, leur vanité et leur croyance pure et dure de penser pouvoir la convaincre que rien ne valait Volantis et cette société patricienne vivant à l'abri du Mur Noir. Ils cherchaient également à la persuader qu'elle était des plus chanceuses d'avoir été conviée à résider chez l'un de leurs pairs pendant son séjour ici, comme si le fait d'être une Rogare ne pesait pas dans la balance. Alors elle les laissait parler, encore et encore, grignotant et sirotant, et se disant qu'il était heureux que son père n'ait pas choisi d'entretenir des rapports commerciaux avec des êtres comme eux. Elle leur préférait son hôte, un Vhassar, et de loin ! Ce dernier s'était monté fort courtois avec elle, bien qu'elle n'était pas entièrement dupe et qu'elle réalisait bien qu'il s'agissait de donnant-donnant : ne pas froisser ou offenser la fille aînée de Lysandro Rogare lui permettrait, par la suite, de lui demander une faveur pour celle qu'il lui accordait présentement. Mais la principale intéressée était loin de s'en plaindre, le Palais Vhassar étant magnifique, la nourriture et la boisson excellentes, et les festivités du jour parfaitement bien organisées. Elle était arrivée la veille au soir et n'avait pas encore eu réellement le temps de s'aventurer hors du Mur Noir, mais pour le moment, la déception n'était pas trop de mise. Concernant les autres patriciens volantains, en revanche ... Elle les laissait parler, Lysara, ces hommes qui l'entouraient, ne donnant aucun signe de tout comprendre à ce qu'ils lui disaient. À moins que ... À moins qu'en réalité, son volantain au vocabulaire limité et teinté d'un fort accent lysien n'ait été qu'un piège. Ils la savaient née Rogare, pourtant, alors ils auraient dû s'en douter ! Mais sans doute l'opportunité avait été trop belle pour eux de penser pouvoir se moquer des Lysiens devant son nez, sans qu'elle n'en comprenne rien. Ils avaient alors choisi de ne pas voir plus loin que le bout de leur nez.
Initialement, Lysara avait voulu se divertir quelque peu, car Moredo, qui l'accompagnait dans son voyage, était hors de vue, et puisque ces patriciens semblaient décidés à être vus en sa présence et à vouloir l'empêcher d'aller voir d'autres qu'eux et profiter de la fête. Jouer aux ingénues l'avait amusée, car elle se retrouvait ainsi sous-estimer. D'autant plus que les langues ne se déliaient de plus en plus, l'alcool aidant. La Cité de Lys, entre autre, était de plus en plus rhabillée pour l'été, mais au moins cela pouvait-il permettre à Lysara d'en apprendre plus quant à toute potentielle nouvelle récrimination et prétention à l'égard de son archipel natal. L'information était une arme, et elle entendait bien aiguisée son épée afin que, finalement, ce voyage initialement destiné à se détendre et à profiter des charmes de Volantis puisse se révéler une source d'enrichissement. Et voilà que cela se mettait à parler politique, la poussant à tendre un peu plus l'oreille à l'évocation de ces fameux animaux choisis pour désigner chaque faction. Là où, apparemment, une troisième héraldique animalière semblait avoir fait son apparition auprès de l'Éléphant et du Tigre ... Cela l'intéressait, réellement, mais elle devait la jouer fine. Alors elle évoqua plutôt sa fausse fascination pour cet éléphant nain qui avait tiré le hatay lui ayant permis de rejoindre la vieille Volantis. Cela eut l'effet escompté de lui assurer, dans un volantain qu'on adresserait à un enfant, que les vrais éléphants étaient bien plus impressionnant, avant que l'un d'eux ne digresse sur la faction des Éléphants, et un autre, en réponse, sur celle des Tigres. Mais c'était ces prétendus Dragons, elle, qui l'intéressait. Le baise-main qu'elle avait récolté comme pour la récompenser de s'être montrée impressionnée par les charmes de Volantis lui tira toutefois un relatif sentiment de dégoût, et elle secoua discrètement la main incriminée sur le côté, alors que l'attention était détournée d'elle. Un peu trop violemment, sans doute, car sa main vint heurter quelqu'un, la poussant à faire un quasi volte-face, pour s'excuser, ce qui lui fit presque renverser le contenu de son calice. “ Oh, mille excuses ” Elle eut presque le souffle coupé par la surprise de la réaction en chaîne que son geste aurait pu provoquer, avant que son souffle ne se coupe bel et bien un instant en posant les yeux sur l'inconnu qu'elle avait manqué d'asperger de vin. Ae ... Aelix ? Non, cela ne se pouvait, la chevelure du Tagaros n'étant en rien typique de Valyria. Mais pourtant ...
Ce groupe de patriciens dont la blancheur des cheveux était désormais entièrement dû à leur âge s'était présenté à elle sans qu'elle ne cherche réellement à faire leur connaissance. Et depuis, ils l'abreuvaient d'un certain nombre de commentaires dont elle se serait passée. Ils critiquaient ainsi la jeunesse, estimant que les jeunes gens, de nos jours, perdaient le respect dû à leurs aînés ainsi que le sens de la classe et de la prestance. Ils décriaient également le relâchement avec lequel ils estimaient que les esclaves pouvaient être traités par certains, estimant que de nombreux coups de fouet se perdaient et que, finalement, peut-être devrait-on songer à cesser de vendre des esclaves volantains aux autres cités, afin que ceux qui resteraient ici ne se mettent pas à rêver d'ailleurs et à oublier qu'ils n'étaient rien si ce n'était des ramasseurs de merde, de la chair à sacrifier au combat ou encore des sacs à foutre. Quitte à s'asseoir sur le manque de raffinement oral face à une jeune femme, qui plus est de son rang ... Ils ne se privaient pas non plus de persifler sur le compte des autres contrées de Essos, estimant que Volantis était privé de la place qu'ils estimaient lui revenir de droit dans la préséance et la grandeur. Ils parlaient, encore et encore, ne se rendant plus vraiment compte qu'ils avait digressé après avoir cherché à se faire pompeux et grandioses devant elle, comme pour l'impressionner et marquer durablement son esprit. Certains avaient même cru de bon ton de lui rappeler qu'ils s'étaient déjà rencontrés, lorsque, encore bien jeune, elle avait été du voyage pour venir jusqu'à Volantis récupérer la dépouille de son défunt arrière-grand père, Darko Rogare. Elle était venue pour visiter la Cité sans aucune autre motivation, justement, que de se détendre et de s'éloigner de son quotidien habituel, et voilà qu'on lui avait renvoyé à la figure combien la perte de son aïeul avait pu être une expérience douloureuse, en plus de teinter sa perception de Volantis de ce voile du deuil ...
Mais Lysara les laissait continuer de parler en hochant de temps en temps la tête, comme pour feindre leur donner le change. Elle souriait, aussi, de son plus beau sourire social et aristocrate, même si elle grinçait intérieurement des dents. Eux s'enivraient de plus en plus, l'étouffant encore et encore sous leurs présomptions, leur vanité et leur croyance pure et dure de penser pouvoir la convaincre que rien ne valait Volantis et cette société patricienne vivant à l'abri du Mur Noir. Ils cherchaient également à la persuader qu'elle était des plus chanceuses d'avoir été conviée à résider chez l'un de leurs pairs pendant son séjour ici, comme si le fait d'être une Rogare ne pesait pas dans la balance. Alors elle les laissait parler, encore et encore, grignotant et sirotant, et se disant qu'il était heureux que son père n'ait pas choisi d'entretenir des rapports commerciaux avec des êtres comme eux. Elle leur préférait son hôte, un Vhassar, et de loin ! Ce dernier s'était monté fort courtois avec elle, bien qu'elle n'était pas entièrement dupe et qu'elle réalisait bien qu'il s'agissait de donnant-donnant : ne pas froisser ou offenser la fille aînée de Lysandro Rogare lui permettrait, par la suite, de lui demander une faveur pour celle qu'il lui accordait présentement. Mais la principale intéressée était loin de s'en plaindre, le Palais Vhassar étant magnifique, la nourriture et la boisson excellentes, et les festivités du jour parfaitement bien organisées. Elle était arrivée la veille au soir et n'avait pas encore eu réellement le temps de s'aventurer hors du Mur Noir, mais pour le moment, la déception n'était pas trop de mise. Concernant les autres patriciens volantains, en revanche ... Elle les laissait parler, Lysara, ces hommes qui l'entouraient, ne donnant aucun signe de tout comprendre à ce qu'ils lui disaient. À moins que ... À moins qu'en réalité, son volantain au vocabulaire limité et teinté d'un fort accent lysien n'ait été qu'un piège. Ils la savaient née Rogare, pourtant, alors ils auraient dû s'en douter ! Mais sans doute l'opportunité avait été trop belle pour eux de penser pouvoir se moquer des Lysiens devant son nez, sans qu'elle n'en comprenne rien. Ils avaient alors choisi de ne pas voir plus loin que le bout de leur nez.
Initialement, Lysara avait voulu se divertir quelque peu, car Moredo, qui l'accompagnait dans son voyage, était hors de vue, et puisque ces patriciens semblaient décidés à être vus en sa présence et à vouloir l'empêcher d'aller voir d'autres qu'eux et profiter de la fête. Jouer aux ingénues l'avait amusée, car elle se retrouvait ainsi sous-estimer. D'autant plus que les langues ne se déliaient de plus en plus, l'alcool aidant. La Cité de Lys, entre autre, était de plus en plus rhabillée pour l'été, mais au moins cela pouvait-il permettre à Lysara d'en apprendre plus quant à toute potentielle nouvelle récrimination et prétention à l'égard de son archipel natal. L'information était une arme, et elle entendait bien aiguisée son épée afin que, finalement, ce voyage initialement destiné à se détendre et à profiter des charmes de Volantis puisse se révéler une source d'enrichissement. Et voilà que cela se mettait à parler politique, la poussant à tendre un peu plus l'oreille à l'évocation de ces fameux animaux choisis pour désigner chaque faction. Là où, apparemment, une troisième héraldique animalière semblait avoir fait son apparition auprès de l'Éléphant et du Tigre ... Cela l'intéressait, réellement, mais elle devait la jouer fine. Alors elle évoqua plutôt sa fausse fascination pour cet éléphant nain qui avait tiré le hatay lui ayant permis de rejoindre la vieille Volantis. Cela eut l'effet escompté de lui assurer, dans un volantain qu'on adresserait à un enfant, que les vrais éléphants étaient bien plus impressionnant, avant que l'un d'eux ne digresse sur la faction des Éléphants, et un autre, en réponse, sur celle des Tigres. Mais c'était ces prétendus Dragons, elle, qui l'intéressait. Le baise-main qu'elle avait récolté comme pour la récompenser de s'être montrée impressionnée par les charmes de Volantis lui tira toutefois un relatif sentiment de dégoût, et elle secoua discrètement la main incriminée sur le côté, alors que l'attention était détournée d'elle. Un peu trop violemment, sans doute, car sa main vint heurter quelqu'un, la poussant à faire un quasi volte-face, pour s'excuser, ce qui lui fit presque renverser le contenu de son calice. “ Oh, mille excuses ” Elle eut presque le souffle coupé par la surprise de la réaction en chaîne que son geste aurait pu provoquer, avant que son souffle ne se coupe bel et bien un instant en posant les yeux sur l'inconnu qu'elle avait manqué d'asperger de vin. Ae ... Aelix ? Non, cela ne se pouvait, la chevelure du Tagaros n'étant en rien typique de Valyria. Mais pourtant ...
(c) DΛNDELION
Jeu 12 Sep 2024 - 20:45
Rhaenar Qhaegon
Seigneur des Cendres
Âge du Personnage : 36
Messages : 300
Dragons d'Or : 1301
Knowledge is a weapon and I intend to be formidably armed
Volantis - Demeure Vhassar
An 131 - lune 11
Les Dragons volaient en eaux troubles. Bien qu’ils avaient survécu à des années en terres hostiles, les revoilà en terre inhospitalière de bien différentes manières. Ici, nulle faune affamée, nulle flore venimeuse, nulle folie menaçante. Seule une nuée de nobles têtus et méfiants. Dont les actions sont aussi imprévisibles que les dragonniers eux-mêmes. La peur de l’influence de l’ancienne Valyria habitait encore les esprits de ces enfants. Ils n’étaient que des peureux pour Rhaenar. Qui estimait que leur faction était une chance pour Volantis. Une chance de lui permettre de briller. Puisque ce n’était point avec des dirigeants se tirant sur la patte, que la cité se glorifierait. Tout n’était qu’apparence en réalité. Ils avaient beau avoir une grande armée, des richesses utilisées à mauvais escient, et des esclaves à ne plus savoir quoi en faire, Volantis déclinait. Puisqu’elle était seule. Incapable de s’étendre. Incapable de commercer. Son passé tuant sa réputation.
Seulement, les erreurs semblaient se répéter. Au lieu de s’unir, les factions ne trouvaient pas de terrain d’entente. Même avec la faction du Dragon. Ils n’estimaient pas suffisamment la chance et la gloire qu’ils pourraient acquérir grâce à leurs aides. Cela enrageait petit à petit Rhaenar, qui outre ses idées n’avait que les dragons pour s’appuyer. Il n’avait pas de richesse, et son réseau encore en construction. Les doutes sillonnaient son esprit, sans arrêt. Avaient-ils bien fait de secourir Volantis ? Ses nouveaux alliés étaient-ils véritablement ce qu’ils prétendaient être ? Malgré tout, ses objectifs restaient les mêmes, et il ne manquait guère une occasion d’influencer d’autres nobles. Plus en avaient-ils à leur cause, mieux ce serait. Le bouche à oreille pouvait s’avérer redoutable. Que ce soit pour diffuser une information ou en récolter. Les informations sont une arme, et cela les Qhaegons l’avaient bien compris. S’ils devaient devenir l’espoir de toute une population, les jalousies et les manigances deviendraient leur quotidien.
Depuis leur retour à Volantis, Rhaenar usait de chaque instant pour grappiller un peu plus de points dans son camp. Ce soir ne faisait point exception. Une petite fête était organisée chez les Vhassar, où se joindrait tout le gratin Volantain. Lieu propice pour les négociations et les beaux discours. L’ainé Qhaegon étant un bon orateur, n’ayant nul mal à captiver ses interlocuteurs, usait sans modération de ce talent. C’est donc au bras de sa splendide épouse qu’il pénétra la demeure de son hôte, de riches broderies formant des flammes sur leur tenue de soirée. Zenobia avait fait demander à des artisans de les broder avec précision, même si Rhaenar n’en voyait aucun intérêt. Il s’était plié à ses désirs, constatant que les autres nobles y feraient sans doute plus attention que lui-même. Il fallait dire qu’il n’était pas des plus matérialistes, bien qu’il aimait la sophistication, il ne s’encombrait pas de détails aussi futiles.
Un verre à la main, il échangeait avec d’autres invités, de riches commerçants étrangers visiblement. Seulement, la discussion s’éternisa sur les denrées exotiques et les vins de Pentos. Des sujets qui intéressaient bien peu le chef de faction, qui gardait une façade amicale et ouverte. Il écourta alors le discours de l’arrogant Pentoshi, et s’excusa en mentionnant qu’ils n’avaient encore rien mangé. Le couple s’esquiva donc, Zenobia le remerciant de sa diplomatie,sans cela elle aurait pu user de sa langue de vipère. Devant le banquet, il attendit que sa compagne lui suggère quelques mets qu’elle qualifiait de sûr, l’on était jamais trop prudent d’être soit drogué, soit empoisonné, même dans une réception de cette grandeur.
- Que le Pentoshi soit maudit, il nous a fait perdre un sacré temps. Que dirais-tu d’aller voir Dame Vhassar pour la remercier et la louer d’une telle soirée ? Elle semble de surcroît s’ennuyer ferme auprès de ces hommes. Je vais prendre un peu l’air, puis je te rejoindrai auprès de notre hôte.
Un baiser sur sa tempe, un regard échangé, un hochement de tête, et elle s’éloigna dans la grâce qui l’a caractérisé. A son tour, il se détourna pour traverser la salle, saluant certains nobles sur son passage, promettant de leur parler plus tard. Alors qu’il s’approchait d’un groupe d’Eléphants et de Tigres agglutinés sur une jeune femme, celle-ci fit un mouvement brusque en sa direction. Instinctivement, sa main vint bloquer la sienne. Son regard mauve porta son attention sur le verre de vin qu’il n’avait point touché jusqu’à lors, et dont une goutte vint s’écrouler sur le sol marbré. Aux excuses de la demoiselle, le blanc déserra sa prise avant de relever son regard vers elle, un petit rictus cordial aux lèvres avant qu’il navigue sur les autres têtes du groupe. Des têtes qu’il serait difficile pour lui d’atteindre, il en avait bien conscience. Il n’y avait qu’à voir les regards qu’ils pouvaient lui jeter.
- Il n’y a aucun mal, Dame .. Il chercha un instant son nom, mais remarqua que son visage lui était inconnu. Il finit donc par se présenter en baissant solennellement la tête : Je suis le Seigneur Qhaegon, chef de la faction du Dragon, enchanté de vous rencontrer. Et vous êtes ..?
Il tourna ensuite son regard vers les hommes qui comméraient à voix basse, comme les vieilles pies de la Basse-Ville Volantaine. Il semblait déranger plus que de mesures, il savait qu'il ne pourrait jamais compter sur leur voix, d’autant qu’il avait le sentiment de soulager la demoiselle de sa présence. Un sourire amusé, un brin provocateur se dessina sur ses lèvres.
- J’allais prendre l’air, loin des beaux parleurs commerciaux. Qu’en dites-vous ?
Sam 5 Oct 2024 - 21:55
Lysara Rogare
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Âge du Personnage : 19 ans
Messages : 589
Dragons d'Or : 1662
Knowledge is a weapon
Volantis ❃ An 131, Lune 11
“ You can't argue with the fools in the world. It's better to let them have their way, then trick them when they're not paying attention. ”
Il fallait croire que les grands hommes de ce monde savaient l'en marquer de leur empreinte. Car depuis le début des festivités de la soirée, la jeune femme n'avait pas manqué de se voir vanter les mérites, le charisme et l'aura de son aïeul Darko Rogare à chacune de ses rencontres avec un nouveau membre de la société patricienne locale ... C'était un honneur, d'une certaine façon, non sans que cela ne fasse naître un sentiment intense de fierté orgueilleuse que de s'entendre confirmer que son arrière-grand-père avait vraiment été quelqu'un, mais dans le même temps ... Les cordes des instruments de la louange et du souvenir n'étaient-elles pas en passe de finir par se briser, à force d'être éternellement sollicitées de la même façon ? Comme si, pour certains, quitter le passer n'était pas permis, et que l'on ne vivait le présent qu'à travers le prisme de ce qui venait après, là où le futur semblait être moins attirant pour eux que ces bonnes vieilles années échues ... Peut-être était-ce dû à une différence d'âge, à une différence générationnelle. Ou peut-être cela avait-il plutôt à voir avec une certaine façon de mener les discussions et d'échanger entre soi, marquant des différences entre Lys et Volantis. À moins qu'il faille plutôt observer les choses d'un point de vue de faction. Tout ceci ... Tout ceci était fort intéressant pour Lysara, qui mettait donc bel et bien à profit ses multiples années d'enseignement et d'éducation pour ne point paraître sirène loin de son élément, sans paraître en passe de mourir d'asphyxie hors de l'eau. Mais elle devait bien avouer que les rouages et les trames de la politique volantaines étaient bien différents de ceux de Lys. Ou plutôt y voyait-elle une situation bien plus figée de par la présence de factions, au sein desquelles les lignées patriciennes luttaient pour le pouvoir et l'influence, certes, mais en demeurant dans ces carcans et grandes lignes directrices déjà fort établies. Comme un corset étroitement serré et que chacun participant semblait vouloir maintenir existant, en tirant d'eux-même les ficelles resserrant l'étoffe pour mieux tendre la silhouette.
À Lys, il n'était pas question de factions. Cela rendait les choses plus ... simples ? Mais pas tant que ça, sans doute, car avancer masqué était tout de même requis, le temps, au moins, de ne pas se faire décapiter avant que ses ambitions initiales ne soient en passe d'être réalisées. Un vrai panier de crabes, ou une eau infestée de requins, c'était au choix. Des métaphores animalières qui n'allaient tout de même pas jusqu'à donner leur nom, dans la réalité, à quelque grande alliance que ce soit. Pas question d'Éléphants ou de Tigres, donc. Pas question de Dragons non plus. Là où, de la bouche de ceux qui l'entouraient, ici, à Volantis, Lysara n'était pas réellement parvenue à tirer quelque réelle information digne d'intérêt. Ce n'était pourtant pas faute de discrètement relancer le sujet, en posant des questions ingénues dans cette langue qu'elle prétendait ne pas réellement maîtriser. De quoi couvrir son jeu, sans doute, et la faire passer pour innocente de toute intention trop intéressée ou inquisitrice. Mais si les convives qui l'entouraient mordaient à l'hameçon, les fruits de la pêche récoltée n'étaient pas des plus conséquents. Sans doute parce que tout un chacun préférait défendre sa propre faction, pour se mettre en avant et minimiser ces changements visiblement récents. Ce qui poussait la jeune femme à avoir deux hypothèses, l'une n’annihilant pas d'emblée l'autre. D'une part, les deux factions ancestrales ne souhaitaient en rien perdre la main, pas plus qu'elles ne souhaitaient qu'il soit rapporté, jusqu'à Lys et même au-delà, qu'une petite jeune leur damait le pion. Et d'une autre part ... D'une autre part, cette nouvelle faction sur le plateau de cyvosse devait être fort prometteuse et grandissante, si on n'en balayait pas chaque évocation sous le tapis en quelques secondes chrono, et qu'on ne sermonnait pas Lysara telle une enfant stupide dès qu'elle tentait de s'intéresser au sujet. Toutefois la principale intéressée restait encore sur sa fin, malgré sa récente relance.
Alors, fussent-ce les Dieux qui vinrent y mettre leur grain de sel ? Ou les évènements en vinrent-ils tout simplement à emprunter un cours logique ? Car voilà que suite à ce baise-main un peu trop baveux et libidineux à son goût, elle fit la rencontre choc, c'était le cas de le dire, de ... À vrai dire, en dépit de sa vivacité habituelle et réputée d'esprit, il lui fallut quelques secondes pour que son cerveau procède au bon fonctionnement de sa pensée. Ce n'était pas la première fois que Lysara rencontrait un homme charmant, évidemment que non, mais ce n'était surtout pas la première fois que son regard se posait sur un fasciés comme celui-là. Et c'était bien là le souci. Enfin, il ne s'agissait pas réellement d'un problème, c'était juste que ... Elle ne s'y attendait pas, d'une part, et d'une autre part, cela lui semblait presque irréel. Parce que c'était Aelix, et en même temps, non. Aelix avec une perruque, peut-être, et encore ... C'était à n'y rien comprendre, si ce n'était que cela ne pouvait être Aelix. Ou alors, l'homme était devenu expert dans la dissimulation, car Lysara ne perçut aucune lueur dans le regard de celui qui lui faisait face, en tout cas, pas de celles qui auraient pu lui faire comprendre que son vis-à-vis l'avait reconnue. Et alors que son esprit semblait enfin convenir du fait qu'elle ne connaissait pas, elle non plus, l'être qui lui faisait face, bien que l'histoire ne demeurait guère claire, voilà qu'une nouvelle donnée s'ajoutait à celles à analyser. Et pas des moindres. Elle n'avait pas exactement couru après le moindre membre de la Faction du Dragon lors de cette soirée, mais elle s'était tout de même suffisamment intéressée au sujet pour que l'irruption de ce dernier là, devant elle, lui cause une certaine réaction. Mais elle devait se contenir, car il n'était nullement question pour elle de se laisser surprendre à trop s'intéresser à des sujets qui, finalement, ne la concernaient que fort peu. Surtout en étant Lysienne, compte tenu du passif entre Volantis et sa cité natale.
Il était donc fort heureux qu'elle ne soit en rien une débutante dans les jeux de dupe et dans la bonne société, et qu'elle possède également une maîtrise d'elle-même suffisante pour se contenir. Au pire Lysara avait-elle pu laisser entrevoir le fait qu'elle se savait désormais en présence d'un convive de marque, autrement plus puissant que tous ces patriciens qui l'entouraient jusqu'alors. Une lueur dans le regard ? Peut-être. Ce léger frisson de l'instant quant à sa main au sein de cette poigne chaude ? Sans doute. Peut-être autre chose, aussi, ou rien du tout. Cela serait au prorata de la propension de ce Seigneur Qhaegon à savoir se montrer observateur. Resserrant sa main sur son calice de vin, la jeune femme inclina doucement la tête vers l'avant, en tout respect de la politesse et de la bonne éducation qu'elle avait reçu, et en accord avec ce qu'exigeaient les convenances par rapport à leur extraction sociale respective. Quoi qu'elle en sache finalement fort peu sur celle du Qhaegon, là où, tout de même, elle avait suffisamment de jugeote et d'intellect pour savoir qu'en tant que chef de Faction, il pesait lourd. Dans la balance politique de Volantis, s'entendait. “ Tout l'honneur est pour moi, Seigneur Qhaegon. ” Le patronyme roula quelque peu sur sa langue, à la manière de ce valyrien originel dont il se pouvait être extrait. Puis, relevant les yeux vers son interlocuteur, elle poursuivit. “ Je suis Lysara Rogare, aînée des filles de Lysandro Rogare. ” Sur l'instant, elle n'en dit guère plus, mais se montra observatrice, comme pour sonder le moindre degré de connaissance et de reconnaissance sur les traits et dans les yeux du Volantain quant à ce qu'il savait au sujet de la Lignée Rogare. Brièvement, elle se demanda si, par derrière elle, ce groupe de patriciens avait remarqué la relative fluidité soudaine de sa langue volantaine, non sans finalement constater qu'ils n'avaient plus d'yeux pour elle, mais plutôt pour le chef des Dragons.
Lysara aurait pu prendre ombrage de tout ceci et s'en vexer, s'il avait été dans son caractère de réagir ainsi. Mais elle n'était pas Larra, et cela l'amusa presque d'être aux premières loges pour assister à ces jeux de regards et de persiflages. Elle ne saisit pas tout de ce qui fut brusquement murmurer à vive allure, comme si partisans des Éléphants et des Tigres s'étaient soudainement mués en serpents, mais ce qu'elle en comprit ne la poussa pas à se dire qu'un accueil chaleureux allait être fait au Qhaegon ! Ce qui ne sembla pas outrer le principal intéressé, bien au contraire. De quoi ne pas pousser Lysara à dissimuler son propre sourire ni même l'éclat pétillant dans son regard. Et à ne pas refuser non plus la proposition lui étant faîte, consciente de l'opportunité potentielle que cela représentait. “ Un peu d'air ne me ferait pas de mal non plus. Et un peu de jeunesse non plus ... ” La dernière phrase était prononcée sur le ton de la confidence, presque entièrement inaudible, y compris pour le Volantain lui-même. Mais s'il savait le nombre de fois où, auprès des compatriotes de ce dernier, elle s'était entendue rappelée à son propre âge, le tout fortement lié à quelque idée de naïveté et d'ignorance relative ... De la même façon, de plus s'efforcer de ne rien comprendre à ce qu'on lui disait et de prendre un fort accent martyrisant une langue qu'elle feignait de très mal parler ne pourrait que la soulager du poids d'un jeu qu'elle comprenait d'emblée inutile auprès du Dragon. Quelque chose lui disait que lui ne saurait se laisser berner et que la flatterie se rapportant à son âge et à sa prestance pour flatter son ego pourrait vite tomber à plat. Là où l'effet de groupe n'existerait plus, et où parler le Volantain comme elle savait si bien le faire permettrait à Lysara d'avoir une réelle conversation.
À Lys, il n'était pas question de factions. Cela rendait les choses plus ... simples ? Mais pas tant que ça, sans doute, car avancer masqué était tout de même requis, le temps, au moins, de ne pas se faire décapiter avant que ses ambitions initiales ne soient en passe d'être réalisées. Un vrai panier de crabes, ou une eau infestée de requins, c'était au choix. Des métaphores animalières qui n'allaient tout de même pas jusqu'à donner leur nom, dans la réalité, à quelque grande alliance que ce soit. Pas question d'Éléphants ou de Tigres, donc. Pas question de Dragons non plus. Là où, de la bouche de ceux qui l'entouraient, ici, à Volantis, Lysara n'était pas réellement parvenue à tirer quelque réelle information digne d'intérêt. Ce n'était pourtant pas faute de discrètement relancer le sujet, en posant des questions ingénues dans cette langue qu'elle prétendait ne pas réellement maîtriser. De quoi couvrir son jeu, sans doute, et la faire passer pour innocente de toute intention trop intéressée ou inquisitrice. Mais si les convives qui l'entouraient mordaient à l'hameçon, les fruits de la pêche récoltée n'étaient pas des plus conséquents. Sans doute parce que tout un chacun préférait défendre sa propre faction, pour se mettre en avant et minimiser ces changements visiblement récents. Ce qui poussait la jeune femme à avoir deux hypothèses, l'une n’annihilant pas d'emblée l'autre. D'une part, les deux factions ancestrales ne souhaitaient en rien perdre la main, pas plus qu'elles ne souhaitaient qu'il soit rapporté, jusqu'à Lys et même au-delà, qu'une petite jeune leur damait le pion. Et d'une autre part ... D'une autre part, cette nouvelle faction sur le plateau de cyvosse devait être fort prometteuse et grandissante, si on n'en balayait pas chaque évocation sous le tapis en quelques secondes chrono, et qu'on ne sermonnait pas Lysara telle une enfant stupide dès qu'elle tentait de s'intéresser au sujet. Toutefois la principale intéressée restait encore sur sa fin, malgré sa récente relance.
Alors, fussent-ce les Dieux qui vinrent y mettre leur grain de sel ? Ou les évènements en vinrent-ils tout simplement à emprunter un cours logique ? Car voilà que suite à ce baise-main un peu trop baveux et libidineux à son goût, elle fit la rencontre choc, c'était le cas de le dire, de ... À vrai dire, en dépit de sa vivacité habituelle et réputée d'esprit, il lui fallut quelques secondes pour que son cerveau procède au bon fonctionnement de sa pensée. Ce n'était pas la première fois que Lysara rencontrait un homme charmant, évidemment que non, mais ce n'était surtout pas la première fois que son regard se posait sur un fasciés comme celui-là. Et c'était bien là le souci. Enfin, il ne s'agissait pas réellement d'un problème, c'était juste que ... Elle ne s'y attendait pas, d'une part, et d'une autre part, cela lui semblait presque irréel. Parce que c'était Aelix, et en même temps, non. Aelix avec une perruque, peut-être, et encore ... C'était à n'y rien comprendre, si ce n'était que cela ne pouvait être Aelix. Ou alors, l'homme était devenu expert dans la dissimulation, car Lysara ne perçut aucune lueur dans le regard de celui qui lui faisait face, en tout cas, pas de celles qui auraient pu lui faire comprendre que son vis-à-vis l'avait reconnue. Et alors que son esprit semblait enfin convenir du fait qu'elle ne connaissait pas, elle non plus, l'être qui lui faisait face, bien que l'histoire ne demeurait guère claire, voilà qu'une nouvelle donnée s'ajoutait à celles à analyser. Et pas des moindres. Elle n'avait pas exactement couru après le moindre membre de la Faction du Dragon lors de cette soirée, mais elle s'était tout de même suffisamment intéressée au sujet pour que l'irruption de ce dernier là, devant elle, lui cause une certaine réaction. Mais elle devait se contenir, car il n'était nullement question pour elle de se laisser surprendre à trop s'intéresser à des sujets qui, finalement, ne la concernaient que fort peu. Surtout en étant Lysienne, compte tenu du passif entre Volantis et sa cité natale.
Il était donc fort heureux qu'elle ne soit en rien une débutante dans les jeux de dupe et dans la bonne société, et qu'elle possède également une maîtrise d'elle-même suffisante pour se contenir. Au pire Lysara avait-elle pu laisser entrevoir le fait qu'elle se savait désormais en présence d'un convive de marque, autrement plus puissant que tous ces patriciens qui l'entouraient jusqu'alors. Une lueur dans le regard ? Peut-être. Ce léger frisson de l'instant quant à sa main au sein de cette poigne chaude ? Sans doute. Peut-être autre chose, aussi, ou rien du tout. Cela serait au prorata de la propension de ce Seigneur Qhaegon à savoir se montrer observateur. Resserrant sa main sur son calice de vin, la jeune femme inclina doucement la tête vers l'avant, en tout respect de la politesse et de la bonne éducation qu'elle avait reçu, et en accord avec ce qu'exigeaient les convenances par rapport à leur extraction sociale respective. Quoi qu'elle en sache finalement fort peu sur celle du Qhaegon, là où, tout de même, elle avait suffisamment de jugeote et d'intellect pour savoir qu'en tant que chef de Faction, il pesait lourd. Dans la balance politique de Volantis, s'entendait. “ Tout l'honneur est pour moi, Seigneur Qhaegon. ” Le patronyme roula quelque peu sur sa langue, à la manière de ce valyrien originel dont il se pouvait être extrait. Puis, relevant les yeux vers son interlocuteur, elle poursuivit. “ Je suis Lysara Rogare, aînée des filles de Lysandro Rogare. ” Sur l'instant, elle n'en dit guère plus, mais se montra observatrice, comme pour sonder le moindre degré de connaissance et de reconnaissance sur les traits et dans les yeux du Volantain quant à ce qu'il savait au sujet de la Lignée Rogare. Brièvement, elle se demanda si, par derrière elle, ce groupe de patriciens avait remarqué la relative fluidité soudaine de sa langue volantaine, non sans finalement constater qu'ils n'avaient plus d'yeux pour elle, mais plutôt pour le chef des Dragons.
Lysara aurait pu prendre ombrage de tout ceci et s'en vexer, s'il avait été dans son caractère de réagir ainsi. Mais elle n'était pas Larra, et cela l'amusa presque d'être aux premières loges pour assister à ces jeux de regards et de persiflages. Elle ne saisit pas tout de ce qui fut brusquement murmurer à vive allure, comme si partisans des Éléphants et des Tigres s'étaient soudainement mués en serpents, mais ce qu'elle en comprit ne la poussa pas à se dire qu'un accueil chaleureux allait être fait au Qhaegon ! Ce qui ne sembla pas outrer le principal intéressé, bien au contraire. De quoi ne pas pousser Lysara à dissimuler son propre sourire ni même l'éclat pétillant dans son regard. Et à ne pas refuser non plus la proposition lui étant faîte, consciente de l'opportunité potentielle que cela représentait. “ Un peu d'air ne me ferait pas de mal non plus. Et un peu de jeunesse non plus ... ” La dernière phrase était prononcée sur le ton de la confidence, presque entièrement inaudible, y compris pour le Volantain lui-même. Mais s'il savait le nombre de fois où, auprès des compatriotes de ce dernier, elle s'était entendue rappelée à son propre âge, le tout fortement lié à quelque idée de naïveté et d'ignorance relative ... De la même façon, de plus s'efforcer de ne rien comprendre à ce qu'on lui disait et de prendre un fort accent martyrisant une langue qu'elle feignait de très mal parler ne pourrait que la soulager du poids d'un jeu qu'elle comprenait d'emblée inutile auprès du Dragon. Quelque chose lui disait que lui ne saurait se laisser berner et que la flatterie se rapportant à son âge et à sa prestance pour flatter son ego pourrait vite tomber à plat. Là où l'effet de groupe n'existerait plus, et où parler le Volantain comme elle savait si bien le faire permettrait à Lysara d'avoir une réelle conversation.
(c) DΛNDELION
Mar 15 Oct 2024 - 20:27
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