Dagon Salfalaise
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Âge du Personnage : 31ans
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An 132
Celui qui ne voit pas ne peut-être vu et celui qui ne peut-être vu ne peut-être apprécié. De ce côté il n'y avait point à douter que j'étais bien l'objet qui accaparait leurs pensées. Les traits de leurs visages transpiraient crainte, dégoût, haine, aversion, effroi. Mes yeux eux ne portaient aucun voile, ils étaient fais pour voir toute la vérité. Les dorniens eux n'arrivaient tout simplement pas à la voir ou plutôt ne pouvaient peut-être pas y croire.
J'observais une garde en ordre bien rangée. Leurs faciès inexpressifs et bien plus repu à la garnison dans une discipline parfaite faisant bloc devant mon imposante stature. On semblait attendre de moi que je sois diplomate mais la réalité serait toute autre. J'offrais un hochement de tête à mes hommes en étant le premier à montrer l'exemple et ceux qui restaient à l'écart gardaient farouchement une méfiance naturelle alors que la Dalt m'accompagnait permettait en cejour de nous tenir devant le palais. Notre venue n'était pas un mystère la princesse Aliandra avait été mise au courant depuis plusieurs semaines déjà. Je me laissais songer dans une forme naïve et presque enfantine à ce que j'aspirais quand je n'étais qu'un simple têtard bercé par le ressacs des flots, un demi-sel ayant des aspirations aussi ambitieuses et vastes que l'océan se perdant à perte de vue vers l'horizon. Lorsqu'on poursuit pourtant des rêves, on se retrouve souvent en plein cauchemar. Il n'est pas d'homme qui soit une île, mais un seul peut devenir un navire. Et porter la flamme de milliers d'autres. Au pays que nous entrevoyons à peine les yeux clos, où la mer prodigue à la côte une caresse énamourée, où souffrance, peur, colère et mensonges font défaut, nous marcherons la tête haute, le cœur empli de fierté. Si tes rêves ne connaissent aucune limite ni entrave, si ton âme est forte et que rien ne peut la faire taire, capable d'élever des murs, de les abattre si tu es brave, alors, ce monde tout entier t'appartient.
Au fur et à mesure que je gravissais les marches je pouvais ressentir ce poids sur mes épaules. Un brin défiant et pourtant il fallait faire preuve de détermination, de bravoure et d'insolence à son égard. Dans ce rapport que tous pouvaient entrevoir nous échangerions sur nos cultures, c'est ce qui permettaient de comprendre, de percevoir et de toucher dans ce qu'il y a de plus réel notre identité. Le simple vêtement est un peu comme un vase qui contient notre esprit. Porter son identité, porter son honneur. Porter ses croyances. Nombreux sont les premiers peuples pour qui l'identité spirituelle constitue leur lien le plus profond avec la vision de leurs ancêtres. Nous autres insulaires en sommes les héritiers. Les histoires que l'on raconte sur nous sont une forme éloquente de mémoire culturelle elles parlent des gens et des événements importants, établissement l'affiliation et le statut culturel et mettent en scène de puissantes créatures mythologiques aussi effroyables que morbides.
« Merci de cet... Accueil. Princesse Aliandra. » Je faisais une légère révérence dans un sourire aussi subtil qu'espiègle en direction de mes insulaires. Dans un geste rapide de la main je leur demandais de faire office de bon chiens de garde et d'attendre au devant du palais. La maison Dalt allait récupéré son oisillon dans une complète intégrité physique. S'en suivirent une profonde reconnaissance supposée, l’œil droit plissé sur la Princesse dornienne j'apposais ma main droite sur mon buste en signe de confiance et de respect.
Jeu 26 Sep 2024 - 10:11
Aliandra Martell
Vipère à sang chaud
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☼ ☼ ☼
Cela faisait un peu plus d'une heure qu'on avait annoncé l'accostage des fer-nés à Bourg-Cabanes, le port commercial de la capitale. Héritage des Rhoynars et régulé par les Orphlins de la Sang-Verte, leurs descendants, cet enchevêtrement de navires au teintures bariolées se situait en périphérie de la ville. Cela avait laissé suffisamment de temps à Aliandra pour se préparer à leur venue et surtout pour convoquer un des intervenants majeurs de cet entretien qui ne s'annonçait pas sous les meilleurs auspices. En effet, les attaques de fer-nés étaient encore dans toutes les mémoires, notamment des seigneurs du sud, des Dayne des Météores jusqu'aux Dalt de Boycitre. Et c'était bien de ce dernier dont il était question ce jour là. D'ordinaire mesuré, le seigneur à l'allure toute militaire faisait les cent pas dans sa tenue d'apparat.
Aliandra leva les yeux au ciel, accoudée à la rembarde d'une terrasse qui surplombait la grande avenue bordée d'oliviers qui menait au palais. Comme à son habitude, la princesse avait mis l'accent sur la praticité d'une tunique longue aux couleurs citronnées (pour le coup assortie aux armoiries de la Maison Boycitre - Un joyeux coup du destin) plutôt que sur la beauté toute féminine d'une robe de saison. Une tunique légèrement entrouverte au niveau du décolleté dévoilant un collier de magnifique facture offert par sa sœur. Alors que son hôte arriva en vue des marches du palais, elle l'attendit, flanquée d'une cour imposante mais réduite pour l'occasion. La princesse avait déjà commis l'erreur d'en faire trop lors de précédentes négociations avec les fer-nés. Elle ne refaisait jamais la même erreur. Les premier mots du seigneur Salfalaise allèrent dans ce sens...
- Mon seigneur ! Vous êtes en présence...
Une dame de la cour interjeta, visiblement outrée du manque de décorum du fer-né, avant qu'elle ne se reprenne, sa suzeraine ayant lever sa main pour la faire taire. Sans un regard pour cette dernière, Aliandra offrit un sourire de circonstance à son invité du jour, descendant les quelques marches qui les séparait avec un aplomb digne des grands de ce monde. On était loin de la princesse gracieuse mais elle transpirait d'un charisme naturel qui rappelait celui de ces illustres derniers. Ce fut le menton bien haut qu'elle arriva à hauteur du fer-né. La princesse le jaugea sommairement, plongeant son regard d'acier dans le sien qui n'avait, semble-t-il rien à lui envier. elle lui offrit alors un sourire mutin.
Enchantée, seigneur Dagon. Si vous voulez bien m'accompagner.
Aliandra invita son hôte à la suivre d'un geste gracieux de la main, lui emboitant le pas lorsque ce dernier s'exécuta. Tandis que les entourages se tinrent en respect à quelques mètres d'eux, elle se glissa de manière experte dans le sens du vent et laissa ainsi son parfum, savant mélange d'épices et de vanille titiller les narines de Dagon - de manière involontaire bien entendu - avant de le rattraper lentement.
- Vous m'avez pris au dépourvu mon seigneur, je ne vous attendais que dans quelques jours. Il semblerait qu'on sous-estime sans cesse la vitesse de vos navires et que le Dieu des tornades vous ait épargné.
Aliandra prit la parole, s'enquérant de la santé de Dagon en le complimentant pour sa promptitude, la qualité de l'ingénierie navale des Iles de fer et en lui montrant ses connaissances en matière de théologie. D'ailleurs les fameux navires fer-nés étaient de véritables œuvres d'art et peu pouvaient se targuer d'être à leur hauteur. Une sacrée épine dans le pied des royaumes du littoral qui ont "accueilli" ces barbares du nord sur leurs côtes pendant des millénaires. Dorne en tête. La princesse avait même pensé lors de leurs derniers raids en date à récupérer les épaves pour les étudier mais avait finalement abandonner l'idée faute de moyens et de compétences.
- C'est la première fois que vous visitez Lancehélion ?
Aliandra demanda éventuellement pour entamer la conversation sur un ton plutôt familier afin de ne pas braquer le fer-né avec ce fameux cérémoniel trop pompeux. Et puis l'un dans l'autre ce qui comptait c'était le résultat. Elle n'oubliait pas la raison principale de cet entretien, à savoir le retour de Lady Sybelle Dalt à sa famille. La princesse guida les fer-nés à travers le palais jusqu'à une salle de réception richement décorée donnant sur la mer d'été au centre de laquelle trônait une immense table ronde en marbre finement ouvragée.
Aliandra leva les yeux au ciel, accoudée à la rembarde d'une terrasse qui surplombait la grande avenue bordée d'oliviers qui menait au palais. Comme à son habitude, la princesse avait mis l'accent sur la praticité d'une tunique longue aux couleurs citronnées (pour le coup assortie aux armoiries de la Maison Boycitre - Un joyeux coup du destin) plutôt que sur la beauté toute féminine d'une robe de saison. Une tunique légèrement entrouverte au niveau du décolleté dévoilant un collier de magnifique facture offert par sa sœur. Alors que son hôte arriva en vue des marches du palais, elle l'attendit, flanquée d'une cour imposante mais réduite pour l'occasion. La princesse avait déjà commis l'erreur d'en faire trop lors de précédentes négociations avec les fer-nés. Elle ne refaisait jamais la même erreur. Les premier mots du seigneur Salfalaise allèrent dans ce sens...
- Mon seigneur ! Vous êtes en présence...
Une dame de la cour interjeta, visiblement outrée du manque de décorum du fer-né, avant qu'elle ne se reprenne, sa suzeraine ayant lever sa main pour la faire taire. Sans un regard pour cette dernière, Aliandra offrit un sourire de circonstance à son invité du jour, descendant les quelques marches qui les séparait avec un aplomb digne des grands de ce monde. On était loin de la princesse gracieuse mais elle transpirait d'un charisme naturel qui rappelait celui de ces illustres derniers. Ce fut le menton bien haut qu'elle arriva à hauteur du fer-né. La princesse le jaugea sommairement, plongeant son regard d'acier dans le sien qui n'avait, semble-t-il rien à lui envier. elle lui offrit alors un sourire mutin.
Enchantée, seigneur Dagon. Si vous voulez bien m'accompagner.
Aliandra invita son hôte à la suivre d'un geste gracieux de la main, lui emboitant le pas lorsque ce dernier s'exécuta. Tandis que les entourages se tinrent en respect à quelques mètres d'eux, elle se glissa de manière experte dans le sens du vent et laissa ainsi son parfum, savant mélange d'épices et de vanille titiller les narines de Dagon - de manière involontaire bien entendu - avant de le rattraper lentement.
- Vous m'avez pris au dépourvu mon seigneur, je ne vous attendais que dans quelques jours. Il semblerait qu'on sous-estime sans cesse la vitesse de vos navires et que le Dieu des tornades vous ait épargné.
Aliandra prit la parole, s'enquérant de la santé de Dagon en le complimentant pour sa promptitude, la qualité de l'ingénierie navale des Iles de fer et en lui montrant ses connaissances en matière de théologie. D'ailleurs les fameux navires fer-nés étaient de véritables œuvres d'art et peu pouvaient se targuer d'être à leur hauteur. Une sacrée épine dans le pied des royaumes du littoral qui ont "accueilli" ces barbares du nord sur leurs côtes pendant des millénaires. Dorne en tête. La princesse avait même pensé lors de leurs derniers raids en date à récupérer les épaves pour les étudier mais avait finalement abandonner l'idée faute de moyens et de compétences.
- C'est la première fois que vous visitez Lancehélion ?
Aliandra demanda éventuellement pour entamer la conversation sur un ton plutôt familier afin de ne pas braquer le fer-né avec ce fameux cérémoniel trop pompeux. Et puis l'un dans l'autre ce qui comptait c'était le résultat. Elle n'oubliait pas la raison principale de cet entretien, à savoir le retour de Lady Sybelle Dalt à sa famille. La princesse guida les fer-nés à travers le palais jusqu'à une salle de réception richement décorée donnant sur la mer d'été au centre de laquelle trônait une immense table ronde en marbre finement ouvragée.
Laueee
Jeu 26 Sep 2024 - 21:07
Dagon Salfalaise
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An 132
Je laissais mon regard suivre la silhouette féline de celle-ci qui se mouvant me laissait du haut des quelques marches la possibilité d'observer non seulement la princesse mais aussi l'immensité du palais. Mes yeux transpirant la froideur des embruns je ne pouvais prétendre avoir approché de ma vie pareil endroit en dehors de Volantis. Sybelle Dalt gardait bonne distance, à mon côté tandis que je pouvais sentir les effluves de fragrances méconnu à mon nez. Cela n'avait rien de déplaisant, c'était même tout le contraire. C'était une odeur enivrante à laquelle je m'habituerai. La place de la Dalt était parmi les siens et j'étais prêt à tenir parole si nous pouvions trouver un accord. Serais-je prêt à honorer la mienne bien qu'ingrate et perfide face à la dirigeante de la Principauté de Dorne ?
« L'expérience de nombreuses années en mer votre altesse. On apprendrait à un enfant à naviguer avant même de savoir marcher si l'on pouvait aux Îles de fer. »
Le Dieu des Tornades pouvait bien aller se faire voir loin d'ici. Dans les coins les plus reculés du vaste monde qu'il ose un jour se confronter à moi ou à mes hommes rien ni personne ne pourrait nous arrêter. Son amabilité était déconcertante. Du moins faisait-elle bonne figure en apparence me concernant ? Nous autres fer-nés étions des pillards, des guerriers avides de gloire et de renommée, recouvert du sang ou plongeant nos mains calleuses dans des coffres garnies d'or. Il n'y avait pas d'autre chemin que celui-ci avant la nouvelle Voie et je n'étais surement pas un adepte de celle-ci.
Je revenais lentement à sa portée, d'un pas lent et maîtrisée elle ne faisait preuve d'aucune crainte face à nous. C'était là une marque que je reconnaissais chez les véritables dirigeants, née pour diriger sans défaillir face à ses adversaires. Les mains apposées sur mes hanches j'accompagnais celle-ci sans broncher. J'entrevis alors les colonnes veinées de marbre rouge, de ces murs estampillés aux carreaux de couleurs divers et variés. Un somptueux palais comme aucun fer-né n'avait jamais pu observer. J'avais cette forme de fierté abjecte pour les continentaux qui me croisaient. Un faciès au sourire satisfait entremêlé d'une perfide ambition et prétention à tout ce que je voulais. Ce que nous voulions nous cherchions souvent à le prendre par la force, la détermination et notre imposante flotte suffisait à faire la différence. Je me gardais bien de faire le moindre commentaire observant du coin de l’œil mes hommes à l'extérieur avant de finalement disparaître derrière les multitudes de colonnes et les couloirs que je traversais.
« Je n'avais jamais côtoyé Lancehélion d'aussi près princesse. »
Nous pénétrions dans une salle dont les portes closes se refermaient aussitôt derrière nous. Bien des serviteurs et gardes peuplaient le palais et cet espace clos bien que vaste me faisait me sentir plus isolé que jamais. Je gravitais dans cette pièce ou une table ronde trônait en son centre et ou d’impressionnantes fresques murales ornaient les murs voilà ce qui s'offrait à mon œil aussi curieux que stupéfait. Si la chaleur de Dorne était connue ici dans cette pièce rien ne semblait la présager. Un petit courant d'air frais s'immisçant à mon arrivée devant les fenêtres. Au loin la cité se dessinait et en contrebas je pouvais percevoir au loin Bourg-Cabanes et la largeur des quais. Habitations et drapés de couleurs chaudes et vives formant la délicate silhouette des ruelles.
« Je suis honoré d'être ici devant vous votre altesse. Moi le premier n'aurait envisagé être accueilli en votre demeure. Je ne suis pas le genre d'homme qu'on accueille habituellement avec amabilité. »
Je laissais mon cou tatoué se tourner vers mon interlocutrice. Ma barbe hirsute dévoilait de fines lèvres légèrement gercé par le sel et le temps passé en mer. Ma peau oscillant entre un hâle léger et une forme de crasse dû à un mélange de sueur et de poussière. Mon faciès semblait avoir prit les couleurs de ce pays au lueurs harassantes du soleil.
Ven 27 Sep 2024 - 1:40
Aliandra Martell
Vipère à sang chaud
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☼ ☼ ☼
Si l'apparence des fer-nés avait juré lors de leur rencontre devant le palais, le puissant soleil dornien en cette sortie d'hiver avait grandement nivelé cette dernière. A l'abri dans l'enceinte du palais, Aliandra pouvait les admirer dans toute leur splendeur. Une splendeur que seule une mère pourrait aimer ! Crasseux, poisseux, marqués presque corrodés par la mer, tant d'adjectifs péjoratifs lui vinrent en tête. Elle déglutit presque en analysant le Lord Salfalaise de plus près, son odeur corporelle titillant à présent ses narines délicates. Pourtant, à bien y regarder, elle cru voir l'esquisse d'un bel homme somme toute assez bien bâtie. L'espace d'un instant...
C'était bel et bien un fer-né. Il avait tout des qualités apparentes de ceux qu'elle avaient côtoyé par le passé.
Faisant-fi de ces pensées parasites, Aliandra se reprit, son dégout n'apparaissant que dans un flash dans son regard d'acier. La princesse fut surprise que son hôte n'ait jamais visiter la capitale, s'imaginant les fer-nés comme de grands voyageurs qui avaient tout vu du monde. Elle se retint d'ailleurs d'entamer un brin de conversation à ce sujet. Naturellement curieuse, Aliandra adorait écouter les gens de passage à Lancehélion raconter des histoires de leurs pays respectifs. Même si elle n'imaginait pas forcément des contes de qualité provenant des Iles de Fer. qui sait, elle serait peut être surprise un jour. Elle prit un air faussement étonné.
- C'est vrai ? Dans ce cas, une fois nos affaires en ordre, peut être que vous et vos hommes pourriez profiter des nombreux divertissements qu'offre la capitale ? Vous ne serez pas déçu, je vous le garantie.
Aliandra minauda presque, ses mots plein de sous-entendus qu'on aurait peine à entendre dans la bouche d'une personne de son rang. Elle savait que ses conseillers la rabroueraient, voire même la railleraient plus tard à ce propos mais la princesse n'en avait cure. Certes il était important de se montrer digne et de garder un certain décorum mais l'aversion de ces étrangers pour les manières n'avait d'égale que la sienne pour les long discours. A cet effet, et à la vue des veines saillantes de Lord Dalt à sa gauche, elle décida d'en venir droit au but, son regard allant de Lady Sybelle qui se tenait impassible derrière les fer-nés, les yeux suppliants, au Lord Salfalaise qui tenait le destin de cette dernière entre ses mains.
- Décidément vous êtes plein de surprises, Lord Salfalaise. Pour être parfaitement honnête, je ne m'attendais pas à être impliquée de la sorte dans un simple échange d'otage, aussi noble soit votre prise. Une simple demande de rançon à mon vassal aurait largement suffi à régler cette affaire d'une banalité étonnante, qui certes à le mérite de me sortir de mon fardeau quotidien.
Aliandra réajusta son assise, posant les coudes sur la table et posant son menton dans ses mains aux longs doigts effilés. Visiblement plus confiante, elle plissa les yeux et jeta un regard inquisiteur à son hôte.
- Si vous me disiez ce que me vaut l'honneur de cette visite. La véritable raison.
Laueee
Lun 30 Sep 2024 - 20:10
Dagon Salfalaise
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An 132
Je me penchais au devant de sa personne offrant mes paumes de mains ouvertes pour offrir à celle-ci une réalité simple qui ne m’importait peu de divulguer.
« Son altesse a raison au sujet de la Dalt. J'aurais pu obtenir rançon et le poids de la fille de votre banneret en or aussi facilement qu'il m'a été donné de piller Lys et Volantis ainsi que les contrées du Bief et de l'Ouest. »
Il y avait cependant des réflexions dans la caboche qui me servait de tête qui me donnait raison de croire que le Dalt aussitôt pillé n'avait pas grand chose à m'offrir contre la libération de sa fille si se n'est des cageots de citrons comme en était affublé son blason.
« Qui ose gagne... C'est comme ça que je vois les choses. Et quand la récompense est à la hauteur du risque je préférais m'entretenir avec vous plutôt qu'avec lui. »
Je venais ici jouer mes propres cartes n'en déplaise à ceux qui voudraient prendre des décisions pour moi.
Certains verraient ici une forme de courage, d'audace et de pugnacité à moins que se soit simplement de la folie qui brillait dans mon regard ? Loin des paroles ennuyeuses d'un mestre ou d'un altruiste pompeux Dagon Salfalaise savait reconnaître les actions qu'il considérait dans son intérêt. La curiosité aussi peut-être ? De pouvoir s'offrir l'opportunité de se tenir face à une beauté aussi prestigieuse, séduisante et puissante qu'Aliandra Martell était d'autant plus grisant que l'alcool.
« Nous avons plus à gagner ensemble. Rien ne vous oblige à vous fier à moi. Je ne suis ni vaniteux ni stupide je crois simplement qu'on a rien sans rien. Et puis... Franchement en ce monde certains ne deviennent jamais fous. Leurs vies doivent être terriblement ennuyeuses. »
Un discours détonnant avec sa question initiale. Voulais-je réellement la convaincre ou bien apprendre simplement de nos paroles respectives ? Je ne me pensais pas plus malin non après tout il faudrait être idiot que de se croire indispensable aux yeux des autres sans en avoir le contrôle. Celui qui a le contrôle peut vous détruire.
« Dites moi ce que vous désirez le plus je vous confierai le mien. Vous êtes bien plus vertueuse que je ne le serai jamais altesse. Tout se gagne en ce bas monde votre confiance comme la mienne. Rien n'est impossible à ceux qui entreprennent. On ne change pas le monde en demandant la permission. »
Répondais-je avec aplomb, il faudrait être idiot de croire qu'un fer-né serait accueilli aussi généreusement si il n'avait pas quelque chose pour garantir sa survie. Peut-être que la princesse était capable de plus de discernement que ses congénères.
Un fin sourire s'étire sur mes lèvres en lorgnant un peu plus sur ses traits. Elle avait des particularités bien singulières. Des lèvres charnues pour un faciès aussi doux que étrangement sévère.
Mar 1 Oct 2024 - 1:09
Aliandra Martell
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☼ ☼ ☼
S'il était évident que le fer-né voulait plus qu'une simple rançon, même le plus simplet des Lords présents dans cette pièce l'avait aisément deviné, Aliandra avait vraiment du mal à imaginer ce que ce dernier recherchait. Car c'était bel et bien les couronnes qui motivaient les mercenaires et elle n'avait aucun doute à la vue de ces gens qu'ils en représentaient la quintessence ! Ses yeux perçants scrutèrent le Salfalaise intensément, cherchant quelque chose sur ses traits anguleux, une simple trace, un indice compromettant qui lui mettrait la puce à l'oreille et qui trancherait avec la version somme toute ahurissante qui filtrait entre ses lèvres gercées. En vain.
- Je suis d'accord sur une chose. vous êtes sacrément culotté, mon Seigneur.
Aliandra se laissa glisser dans son siège, son coude venant se poser sur le dossier de cette dernière avec une certaine nonchalance, son visage se faisant instantanément plus dur, la commissure de ses lèvres plus pincée, les ongles manucurés de ses longs doigts effilés battant la mesure. Une mesure qui s'intensifiait tel un cœur éprit d'une passion dévorante. Le changement fut brusque et une tension presque palpable s'installa sans qu'un mot ne fut prononcé. Lord Dalt fut d'ailleurs le premier à mettre sa paume sur le pommeau de sa lame, prêt à bondir si jamais quelqu'un toussait un peu trop fort. Ce n'était clairement pas le couteau le plus affuté du tiroir.
- La question reste entière. Qu'avez-vous à m'offrir ? Qu'avez vous pour me faire oublier cette envie de voir votre crâne broyé par les mains robustes de mon garde pour mon simple amusement ? Cette rage et cette haine qui animent le cœur de mes compatriotes qui rêveraient juste de voir votre tête trônée sur une pique et qui m'acclamerait pour cela pendant plusieurs lunes ?
Le voix monotone, presque implacable de la princesse tranchait férocement avec les mots d'une dangerosité pure et sans équivoque. Si l'envie lui en prenait, Aliandra pouvait mettre ces menaces à exécution. A la vue de la réaction des dorniens présents dans la salle, elle en était visiblement capable.
- Haha. Ca fait du bien de rire un peu. Je n'ai pas souvent l'occasion de le faire ces derniers temps. Si vous aviez vu vos têtes.
Après quelques secondes de silence, Aliandra éclata d'un rire franc et sincère. Elle diffusa l'apparente tension avec une facilité déconcertante. On pourrait croire qu'elle était en roue libre et qu'elle se comportait comme une gamine mais c'était bel et bien tout le contraire. Tous les mots que la princesse venait de prononcer à haute vois étaient calculés. Elle ne laissait généralement rien au hasard dans ces cas là et visiblement l'envie de traiter avec ces fer-nés avait pris le pas sur son désir de les voir pourrir dans une geôle du palais. Elle venait juste de montrer que la vie de tout le monde dans cette pièce ne tenait qu'à un fil. Un fil avec lequel la jeune souveraine jouait selon son bon vouloir. Tel était le fardeau d'un dirigeant d'une grande Maison.
- Si j'ai bien compris, vous m'offrez ni plus ni moins que vos services, votre expertise. Que les Sept m'en soient témoins, c'est diablement tentant. Surtout que j'ai déjà plusieurs idées sur la manière dont je pourrais vous utiliser. Moyennant compensation, bien entendu.
Le ton d'Aliandra était volontairement méprisant, à la limite de la bienséance. Elle voulait juste voir si le fer-né allait réagir avant de se redresser droite comme un i. Ses doigts battaient toujours une mesure qui s'apparentait pour le coup plus à celle d'un commerçant évaluant ses options, faisant la part des choses entres les potentiels risques et les avantages d'une transaction. Ces derniers lui sautèrent évidemment aux yeux. Comment pouvait-elle refuser l'expertise de marins de la qualité des fer-nés ? D'autant plus que la flotte dornienne venait d'expérimenter revers sur revers ces derniers temps. Quant aux risques il en existait des tonnes. Sans parler de leurs manières, ces étrangers représentaient une menace inquiétante pour l'image publique de la jeune souveraine qui venait de prendre la suite de son père...
- Votre Grâce, vous n'allez pas...
Lord Dalt n'eut pas le temps d'exprimer son mécontentement qu'Aliandra leva sa main pour l'arrêter net dans son élan qui s'annonçait patriotique mais bien trop véhément. Elle avait déjà pris sa décision et se pencherait assurément sur les détails d'une telle entreprise lors de la prochaine séance de son Conseil restreint.
- Veuillez rendre sa fille au Lord Dalt, je vous prie. Nous sommes à présent en affaires. Si nous discutions des détails de notre transaction ?
Aliandra fit un geste de la main, son ton plus proche d'un ordre que d'une suggestion. L'échange venait de prendre une tournure pour le moins abrupte.
Laueee
Jeu 3 Oct 2024 - 21:03
Dagon Salfalaise
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Que désirait le Salfalaise ? Qu'est ce qu'il désire ? La victoire ? mais non. Si il désirait la victoire il aurait peur de perdre. Il n'y avait pas d'espoir sans crainte ni de crainte sans espoir. Celui qui espérait la victoire avait peur de perdre. Quand on a peur de perdre au combat on a toutes les chances d'être battu. Alors si il se bat sans espérer la victoire qu'est ce qu'il désire ? Il désire le coup qu'il porte à l'instant même où il le porte. Il n'est pas dans l'espoir ni dans la crainte il est dans l'action et c'est pourquoi celui-ci est invincible. Si il est vaincu par plus fort que lui ce n'était ma foi pas bien grave parce qu'il ne désirait pas vivre toujours. Il désirait accomplir l'acte qu'il accomplit au moment ou il accomplit.
Mes motivations je ne les donneraient qu'à cette beauté exotique qui faisait tambouriner ses ongles soignés contre l'accoudoir de son illustre siège. Les oreilles indiscrètes de ses conseillers ou de qui que ce soit d'ailleurs ne méritaient aucune considération de ma part. L'oreille attentive de Salfalaise avait trouvé un son de cloche qui lui plaisait. Ils s'entendraient peut-être bien plus que lui même ne l'aurait sans doute prévu. La réflexion de celle-ci à son sujet étira un fin sourire. Mêlant un soupir songeur entre ses narines il n'avait pas de mal à comprendre les réticences mais l’opportunité était là juste devant son nez. Qu'attendrait-elle de moi ? Les fer-nés et particulièrement Dagon servaient souvent des intérêts propres mais dans ce bas monde on avait rien sans rien n'est-ce pas ?
Je crissais ma barbe en reluquant de bas en haut la Dalt songeant à ce qui permettrait cette confiance en l'un comme envers l'autre durable. Le fer-né que je suis avait bien quelques idées se faufilant dans mon crâne et je ne restais fermé à aucune option pouvant être acceptable pour la princesse de Dorne. Néanmoins la garantie était sans doute déjà toute trouvée en la personne de Sybelle Dalt. La pauvre gamine terrorisée à l'idée sans doute de rester une année de plus entre mes phalanges squelettiques. Je n'avais pourtant pas été un si mauvais bougre. Un hôte plutôt correct alors que je continuais de jalonner les tréfonds de mon esprit pour faire entendre cette entente mutuelle.
« Je suis venu ici pour ça. J'aurais pour seule condition de m'entretenir avec vous et seulement vous votre altesse ainsi qu'un bon verre de vin dornien ! »
Après tout n'était-il pas l'un des plus appréciés à travers le monde ? Pour mon gosier c'était le cas je ne tarissais pas d'éloges sur le sujet en bon petit amateur d'alcool que j'étais. Même le moins raffiné des consommateurs pouvait y trouver son compte.
Le même sourire narquois au bord des lèvres s'étira alors que je la fixais. Je suis un fer-né et je crois en l'Antique Voie. Mais elle n'est pas la seule solution aux maux et aux problèmes auxquels nous sommes confrontés. Je n'oubliais pas dans quel camp mon intérêt était car sur le continent nombreuses sont les puissantes maisons qui seraient prêt à saisir l'occasion pour nous détruire. L'hydre noire surgit d'entre les morts, je n'allais pas laissé quiconque décider pour moi ni même mes guerriers de qui avait le droit de vivre ou de mourir. Ce privilège me revenait ma mort m'appartient et je choisirai le moment propice pour en finir dans ce monde ou dans l'autre.
« J'ai toujours préféré la folie des passions à l'indifférence de la sagesse. Hors je crois desceller chez vous un brin de folie. »
Jeu 3 Oct 2024 - 22:03
Aliandra Martell
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☼ ☼ ☼
Aliandra observa les réactions du Salfalaise et le trouva bien calme et mesuré pour quelqu'un de son peuple. Cela lui changeait de ses expériences passées. Elle esquissa un léger sourire lorsque Sybelle fut rendue à son père, acquiescant de la tête lorsque cette dernière la remercia du regard. La princesse se tourna ensuite vers le fer-né et écouta avec attention ses premières revendications.
- Accordée. Veuillez nous laisser seuls avec le Seigneur Salfalaise.
Pour le coup Lord Dalt ne se fit pas prier, probablement juste content de retrouver sa fille. La princesse se refusa à penser qu'il se fichait pas mal du sort de sa souveraine. Même si ses vassaux du sud se montraient probablement les moins loyaux, notamment à cause de toutes ces attaques fer-nés subies au fil des années. Et cela tombait bien, Aliandra avait un fer-né juste en face d'elle, de l'autre côté de la table des négociations. Ce ne fut qu'une fois tout le monde sorti, à l'exception de deux de ses gardes personnels aux armoiries serpentines, qu'elle put se détendre légèrement. Elle n'eut pas à demander quoique ce soit qu'une servante se pointa quelques minutes plus tard avec deux verres finement ouvragés et un pichet duquel s'échappait des notes de raisin, d'agrumes et d'épices.
- Une folle ? C'est ainsi que l'on me voit ?
Aliandra esquissa un sourire en remettant une mèche de cheveux derrière son oreille. Diriger c'était s'éloigner de son peuple avait coutume de lui dire un de ses percepteurs. Peut être que sa récente prise de pouvoir avait fait plus de dégâts que prévue ? Peut être que le peuple la voyait de la même façon que ce fer-né ? Était-elle si différente de son père bien plus diplomate et conciliant ? Tant de questions existentielles qui tranchaient fortement avec cette apparente invincibilité qu'elle arborait ces derniers temps. Elle invita le Salfalaise à boire, prenant les devants pour lui montrer qu'il ne risquait pas d'ingurgiter un quelconque poison.
- Je plaisante bien entendu mais je suis du même avis. Une vie de passion même éphémère vaut mieux qu'une vie longue et insipide. A la passion !
Aliandra termina son verre d'un trait avant de se resservir et d'en faire de même avec son hôte. Cela faisait déjà quelques années que la princesse avait découvert le plaisir de l'alcool. Elle se gardait toutefois bien d'abuser de cette substance qui embrouillait facilement l'esprit. Dans ces temps troublés, elle ne pouvait évidemment pas se le permettre. Elle jeta alors un regard plus doux vers son hôte du jour qui la sortait bel et bien de son train-train quotidien. Pour la princesse régnante cela avait tout d'un moment de répit.
- Venons-en au fait, seigneur Dagon. J'aimerais que vous preniez en charge la formation de nos capitaines de galères. Mon père, paix à son âme, n'avait guère la poigne nécessaire pour pousser vers la retraite nos marins les plus expérimentés et cela en dépit de leurs nombreuses lacunes. Il avait préféré mettre nos défaites sur le compte de ses propres plans de bataille et ceux de notre ancien maître des navires.
Aliandra regarda vers les nombreuses fresques vantant les exploits des Rhoynars avant de plonger un regard assuré vers Dagon.
- Je ne ferai pas ces mêmes erreurs.
Laueee
Dim 6 Oct 2024 - 19:12
Dagon Salfalaise
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An 132
Visiblement les femmes par les temps qui courent étaient toutes plus courageuses les unes que les autres. Du courage ou le besoin inconscient d'avoir le pouvoir entre leurs mains ? Il y avait un peu des deux chez Aliandra Martell comme il y avait de la détermination dans les opales de la Dalt. Une motivation en proie à la folie dans les yeux de ma sorcière. Un point commun entre toutes ces créatures dont l'homme ne se méfiait sans doute pas assez moi le premier.
Mon père me rappelait trop souvent et à bon escient de se défier des continentaux. Il me disait que ces raclures, ces salopards étaient bien pire que nous. Qu'ils ne voudraient jamais nous accepter dans leurs beaux palais qu'ont soient respectables ou pas. Parce qu'on est pas comme eux parce qu'on vient pas du même monde. Si tu pouvais me voir en ce moment même vieux briscard qu'est ce que tu dirais hein ?
Je crissais ma barbe un sourire émacié au coin des lèvres. L'ensemble des sujets s'en allaient aussi rapidement qu'ils étaient arrivés. Les dorniens dans l'imagerie de l'insulaire sont des personnes à l'orgueil aussi fiévreux que la dangerosité du désert. Pour autant l'exotisme qui se dégageait de leurs personnalités, de leurs coutumes et de leurs mœurs avait un certain attrait pour moi même.
« Folle ? Non vous êtes bien plus que ça. Magnifique, extravagante. J'admire la femme et la dirigeante que vous êtes tout simplement. »
La princesse me donnait le change et levait son verre avec passion. Une approche qui différait bien des façons de percevoir les pillards aux yeux du reste du monde. J'appréciais au moins ce qui la démarquait des autres sans pour autant oublier que dorniens comme biefois ou riverains avaient été des ennemis de longue date. La mort imprègne notre air, nos océans et notre terre. Je cherchais ici à me démarquer de mes congénères.
« À la passion et à vous votre altesse. »
J'agrippais mon verre le levant pour saluer une nouvelle fois la générosité de ses paroles comme quoi même les vilains pouvaient devenir connu. Pour de bonnes ou de mauvaises raisons quelle importance ? Je vidais mon verre avec une facilité déconcertante. Lorgnant du coin de l'œil la princesse nous imitant mutuellement. Nos affaires reprenaient de plus belle tandis qu'on remplissait à nouveau mon verre. Mon œil droit se plissant sur sa silhouette car ce qu'elle proposait était pour le moins surprenant et ne manquait pas d'intérêt.
« C'est ce que vous désirez le plus votre altesse ? » Questionnais-je perplexe sur l'ambition et les motivations de son altesse. Je n'attendais cependant pas une réponse direct peut-être me trompais-je de sujet à cet instant et que nous parlions ici tout juste d'affaires. Je prenais le temps de la réflexion sur ce qu'elle déclarait cherchant à apporter une réponse pouvant tout du moins la satisfaire.
« Des erreurs nous en faisons tous votre altesse. Certaines sont plus coûteuses que d'autres. Nos choix nous appartiennent, nos réussites comme nos échecs il y a toujours un risque à prendre. Votre père n'y est pour rien, nous autres fer-nés avons été façonnés pour dominer les océans. La mer est une seconde Mère pour nous. Elle était la au commencement à la naissance du monde et elle restera immuable jusqu'à la fin des temps. »
J'entamais mon deuxième verre le buvant jusqu'à la lie. Maintenant que j'étais ici je n'allais certainement pas reculer.
« Je peux faire de vos soldats de meilleurs marins qu'ils ne le seront sans doute jamais mais, cela prendra du temps et cela à un coût. »
Lun 7 Oct 2024 - 2:06
Aliandra Martell
Vipère à sang chaud
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C'était peut être l'alcool qui parlait mais Aliandra se surprit à apprécier la compagnie du fer-né et principalement sa franchise et sa témérité. La princesse était habituée à plus de faste, à une cour guindée, certes moins que celle des Targaryens, et aux faux-semblants et guéguerres de nobles cherchant à augmenter le statut de leur maison respective. Bien que Dame Noirmont aurait été d'un tout autre avis, c'était rafraichissant.
- Ce que je souhaite le plus ? Je doute que vous puissiez me l'offrir mon seigneur. Par contre je souhaite ardemment que ma flotte devienne compétente. Et la formation des officiers de celle-ci devrait y contribuer.
Aliandra répondit avec un sourire presque carnassier, ses yeux plus animés et sa gestuelle plus féminine. Elle avait réfléchi longuement aux besoin de la Principauté en ces temps troublés. Dorne ne pouvait pas se contenter de faire le dos rond alors que le monde était sur le point de brûler tout autour. Devra-t-elle choisir un camp ? Pourra-t-elle se permettre de rester indépendante ? Le Salfalaise pouvait-il vraiment contribuer et apporter sa pierre à cet édifice qui menaçait de s'écrouler à chacune de ses décisions ?
- Vous serez bien évidemment accueillis sur le domaine des Martell et correctement rétribué pour votre peine. Je vous demande seulement de ne pas faire trop de grabuge en ville et de rester cantonnés à Lancehélion. Une escorte sous la bannière des Martell vous sera fourni si vous deviez vous déplacer en dehors de la capitale. A Bourg-cabanes par exemple.
Aliandra souffla du nez, connaissant les penchants particuliers des marins et plus généralement des soldats passant du temps sur les champs de bataille ou en pleine mer. Il y avait de quoi les contenter dans la capitale et tout était géré par les Martell. Néanmoins, un lieu plus hétéroclite comme Bourg-Cabanes situé à l'embouchure de la Sang-vert, offrait bien plus de distractions et la princesse n'avait aucun doute sur son attrait intrinsèque. Elle espérait vraiment que les fer-nés se contenteraient de la ville ombreuse.
- Je suis consciente que mon approche peut vous paraitre contre-productive. Après tout je ne suis probablement pas qualifiée pour parler de navigation avec quelqu'un de votre trempe. Toutefois, si vous avez une meilleure solution à mon problème maritime, je vous prierais d'attendre de vous être familiarisé avec nos marins et leur façon de faire au préalable.
Aliandra fit tourner le liquide aromatique dans son verre, son attention momentanément distraite. Elle se doutait qu'il existait des moyens plus simples d'améliorer les performances de la flotte dornienne. Construire plus de navires ou encore augmenter les recrutement donnerait sans doute des résultats dont se targueraient les vieux lords autrefois en charge de cet aspect militaire. Peut être qu'il s'avèreraient au final que ces derniers avaient raison et que la jeune princesse était dans l'erreur. Son petit doigt lui disait toutefois qu'elle aurait la réponse à sa question assez tôt, probablement durant les prochaines lunes.
- Dois-je m'attendre à d'énormes émoluments, des requêtes particulières en matière de confort, nourriture, personnel ?
Aliandra demanda éventuellement sur ce qui ressemblait à la dernière phase de ces négociations.
Laueee
Ven 11 Oct 2024 - 15:41
Dagon Salfalaise
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Sam 12 Oct 2024 - 14:44
Aliandra Martell
Vipère à sang chaud
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Aliandra sembla rassurée à mesure des paroles, certes brèves et directes, de son interlocuteur. Si quelqu'un pouvait donner un coup de pied dans la fourmilière immobile qu'était devenue la marine dornienne au fil des années, c'était bien ce genre de gars bourru, sans grandes manières et d'une franchise qui résonnait étrangement avec sa propre vision des choses. Même si là encore ce Dagon n'avait pas le destin d'une Principauté sur de frêles épaules. La princesse gloussa intérieurement. Décidément elle se remettait souvent en question ces derniers temps. Sans doute l'alcool. se dit-elle avant de reporter toute son attention sur les paroles changeantes et rafraichissantes de celui qui allait devenir son collaborateur.
- Vous êtes flatteur et un brin mielleux. Je m'attendais pas à ça. Même s'il est vrai que nous sommes dans le même bateau à présent.
Aliandra éclata d'un rire sincère à sa propre métaphore, manquant par là même de tomber de sa chaise. Cette notion de collaboration était somme toute des plus pragmatiques et résumait parfaitement le côté pratique de la jeune dirigeante plus intéressée par les résultats que les obstacles sur son chemin. L'opinion publique en tête. Les fer-nés étaient détestés par beaucoup de monde mais les récents raids sur Dorne avaient laissé beaucoup de traces et d'animosité. Cela ne serait pas facile de vendre sa décision à la noblesse et encore moins à l'opinion publique. Un peuple qui risquait de ne pas apprécier ces prochaines décisions, notamment celle de faire venir un Targaryen dans la capitale. Un casse-tête de plus à ajouter à une liste déjà longue comme le bras...
- Oh vous comptez vous attarder dans notre belle Principauté ? J'imagine que le peuple verra ça d'un très bon oeil.
Aliandra ironisa en imaginant la tête des seigneurs du sud et de la populace locale lorsque le seigneur Salfalaise prendra une Dame locale comme épouse. Elle faillit tomber de sa chaise en l'imaginant en couple avec la fille Uller voire la fille Dayne. Cela serait sans aucun doute un spectacle pyrotechnique de toute beauté ! Cette idée rivalisait même avec son projet de Festival du renouveau qu'elle comptait organiser en guise de couronnement et de funérailles pour son défunt père. Même si clairement le peuple n'était pas prêt pour ça. Le Salfalaise avait une montagne à gravir avant que son souhait devienne réalité.
- Vous êtes culotté, seigneur Salfalaise et une réelle distraction dans une journée qui s'éternise. Pour cela je vous en suis reconnaissante. Quand à apprivoiser les hommes, j'ai toujours pensé qu'il s'agissait d'une histoire de prix. Je ne parle évidemment pas que de monnaie sonnante et trébuchante mais aussi du poids que telle ou telle action aurait sur votre moralité. Tout le monde à un prix. Vous. Moi. Il suffit juste de s'en rapprocher au plus près.
Aliandra émit un sourire mutin trahissant les tracas d'une femme bien trop mature et blasée pour son âge. Comme tous les jeunes dirigeants ou les héritiers appelés à régner, la princesse avait grandi trop vite, croulant très jeune sous le poids de la réalité et des responsabilités. Il en allait de l'avenir de tout un peuple après tout. Elle vida son verre d'un trait avant de se pencher une nouvelle fois au-dessus de la table, son regard d'acier bien plus vulnérable qu'au début de leur entretien. Elle souffla du nez.
- Pas très romantique, n'est-ce pas ? Probablement pas la réponse que vous attendiez.
Laueee
Ven 1 Nov 2024 - 18:26
Dagon Salfalaise
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Ven 1 Nov 2024 - 20:17
Aliandra Martell
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Si Aliandra ne s'inquiéta guère de l'étiquette cavalière du fer-né, qui, probablement mu par d'autres mœurs, s'était rapproché d'elle, ce ne fut pas le cas des gardes vipérins, membres de sa garde personnelle qui firent un pas dans leur direction, le crissement de leur armure résonnant dans la grande salle de réception pourtant mal isolée. La princesse se contenta de lever un bras pour les calmer et les rassurer, laissant le seigneur Dagon remplir sa coupe. Elle réajusta sa position sur sa chaise, son regard perçant ne quittant toutefois pas l'intéressé.
- Vraiment très flatteur.
Les lèvres d'Aliandra s'étirèrent à nouveau dans un sourire sincère, visiblement touchée par l'intérêt de son invité. En cela il n'était pas différent de tous les nobles célibataires de Dorne qui rêvent depuis quelques années déjà de devenir un Prince Consort et de s'élever dans la société. Même si elle devait admettre que la franchise naturelle du fer-né tranchait fortement avec les mièvreries habituelles qu'on lui débitait pour quérir ses faveurs. Mais peut être qu'il s'agissait là que de paroles diplomatiques destinées à se rapprocher d'elle. Contrairement aux autres dorniens, plutôt libertins, la princesse ne pouvait pas se complaire dans l'abandon des choses de l'amour. Une chose à ajouter à la longue liste des interdits qui régissaient sa vie de souveraine.
- En qualité de seigneur d'une grande Maison des Iles de Fer, vous devez avoir plusieurs compagnes, non ? Vous les appelez des femmes-sel je crois. C'est un concept bien étrange.
Aliandra se remit une mèche de cheveux derrière l'oreille, visiblement très curieuse d'en apprendre plus à ce sujet. Le concept lui paraissait effectivement des plus étranges. Ces femmes étaient-elles considérées comme des esclaves ? Des concubines peut être ? Si la princesse n'était jamais sortie de la Principauté, elle avait en revanche beaucoup étudié mais elle devait avouer que les Iles de Fer n'était pas une région qu'elle connaissait en profondeur. C'était probablement dû à l'éloignement de cette dernière. Les raids fer-nés avaient toutefois aiguiser sa curiosité. Après tout, connaitre son ennemi était un des fondamentaux de la guerre. La princesse s'était jurée que la prochaine fois que les fer-nés s'approcheraient des côtes dorniennes, elle serait prête ! D'où la collaboration avec le Salfalaise qui rentrait parfaitement dans le cadre de cette promesse.
- Si jamais vous trouvez une dornienne à vôtre goût, je vous prie de ne pas la kidnapper contre son gré.
Aliandra ajouta finalement en se saisissant de sa coupe, une pointe d'animosité dans le regard qui en disait long sur son attirance pour ce genre de pratique. Elle la leva en direction de Dagon et en prit une rasade alors que les deux gardes vipérins prirent place derrière elle, leur regard des plus menaçants. Ils n'aimaient clairement pas la tournure que prenait cette entrevue qui semblait s'éterniser. D'ailleurs, ce fut à cet instant qu'un homme d'une cinquantaine d'années arborant une magnifique barbe grisonnante fit son apparition. Il était vêtu d'une tunique noire ceinte d'argent sur laquelle trônait une main dorée au niveau du cœur.
- Votre Grâce. Je suis navré de vous interrompre mais vous êtes attendue.
Aliandra acquiesça avant de se lever de sa chaise et de déposer sa coupe sur la table.
- Cette entrevue a été riche en enseignements, Seigneur Salfalaise. Malheureusement il semblerait que mon temps soit compté. Je vous laisse donc avec le Seigneur Allyrion qui va s'occuper de votre séjour parmi nous. Il se chargera aussi de voir avec vous les détails de notre collaboration.
L'homme à la barbe grisonnante s'avança vers Dagon et l'invita à le suivre d'un geste gracieux de la main.
Laueee
Mar 5 Nov 2024 - 20:26
Dagon Salfalaise
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