Serena Manderly
La Sirène à la Hache
Âge du Personnage : 28 ans
Messages : 347
Dragons d'Or : 1130
La ballade du Loup et de la Sirène
@Cregan Stark et Serena Manderly
Courant de l’année 131
« Bonjour Arra, je t’ai apporté un petit quelque chose. »
Joignant le geste à la parole, Serena déposa un frêle bouquet de rares perce-neiges et de fougères éparses. Ce n’était pas grand-chose, un présent bien indigne de celle qui avait été la suzeraine du Nord. Sa suzeraine, sa cousine. Elle aurait préféré lui glisser ces fleurs dans les cheveux, la chatouiller d’une feuille de fougère. Pas déposer tout cela aux pieds d’un simulacre, paré de cette gravitas propre aux statues produites dans le Nord. Ce n’était pas elle, ce ne serait jamais elle. Elle ne souriait pas. Cette femme de roche aurait pu être une autre, si son nom ne figurait pas sur le socle.
« L’hiver est rude, je t’en ferais un plus beau dès que le printemps nous sera revenu. assura la Manderly, l’ombre d’un sourire se découpant sur son visage à la lueur des torches. Ta place n’est pas ici, dans ce caveau glacial. Tu devrais te trouver devant une cheminée, Rickon sur tes genoux, oui. C’est ainsi que les choses auraient du être. »
Un soupir se glissa entre ses lèvres, pour mieux se perdre dans un roulis du vent. Il devait s’engouffrer depuis une quelconque faille. A moins que quelqu’un n’ait ouvert les portes menant aux cryptes ? Serena ne se posa pas de questions bien longtemps. Elle reporta son attention sur la statue, les mains jointes au niveau de son bas-ventre. La douleur physique avait fini par s’estomper. Ne restait que celle de l’absence, profondément mentale. Rickon avait perdu sa mère, elle avait perdu un enfant sans même le connaître. Les comptes étaient équilibrés. De la pire des manières mais ils l’étaient. A croire que tout cela n’était qu’une odieuse farce de quelques démons oubliés.
« Nous avons apporté un petit bateau à Rickon. Il semblait ravi. reprit la née Cerwyn. Je lui ai promis de revenir au printemps, lorsque les eaux des environs auront dégelé. Nous pourrons l’essayer ensemble, ainsi. Torrhen te dirait qu’il n’est jamais trop tôt pour intéresser un enfant à la mer. Je dois avouer que je suis en accord avec lui. »
Elle aurait aimé pouvoir faire de même avec leur enfant. Rickon y aurait trouvé un compagnon de jeu parfait, la Sirène en était certaine. Mais cela ne dépendait plus d’elle. De lui, il ne restait que du sang sur des draps, brûlés et dispersés. Leur maison avait connu suffisamment de malheurs pour que Serena refuse d’y infliger une peine supplémentaire. Ou d’y attirer l’œil des Anciens, qui pouvaient se révéler aussi miséricordieux que dédaigneux à l’égard de leur engeance. Ils étaient ainsi, changeant comme le vent. Il n’y avait rien à prendre personnellement, à son sens. Juste des êtres dont la nature la dépassait, et de loin.
« … Dorlotes-le ou la comme j’aurais aimé le faire, s’il te plaît. chuchota Serena. Je sais qu’avec toi, cet enfant ne risque plus rien et cela a don de m’apaiser. Rickon ne t’oubliera pas, je te le promet à nouveau, chère Arra. »
Sa main vint trouver refuge sur le socle. A Arra, elle aurait pu tout dire. Elles s’étaient bien trouvées, lorsque Serena avait posé pour la première fois le pied dans le Nord. Mère savait aussi. Mais Mère était une exception à elle-seule. Une larme lui échappa, traçant une courbe cristalline sur sa joue, tombant finalement sur le triste bouquet. D’une phalange, Serena essuya ce qui lui restait de tristesse dans le regard et sur la joue. Quelqu’un venait. Le vent n’était que le héraut de cette entrée qui se préparait. Cette démarche, ce n’était pas celle de Torrhen qui la cherchait. Non, elle l’aurait reconnu entre mille, que ce soit dans un escalier ou sur le pont d’un navire.
« Bonjour Cregan. lança simplement Serena, en tournant la tête dans sa direction. Je suis venue saluer Arra, j’espère que vous ne m’en tiendriez par rigueur. »
La Sirène ôta sa main du socle de la statue, se saisissant des gants qui se trouvaient à sa ceinture avant de les enfiler. C’est qu’il faisait un froid à en voir noircir la pointe des doigts. Le bouquet resterait là peut-être jusqu’à la fin de l’hiver. Tout frêle soit-il, le froid ne manquerait pas de le conserver. A croire que le Nord ne connaissait que ces moments hors du temps, ces longues et froides nuits.
« Un luxe de trop, sans doute. Ses prunelles noisettes s’étaient posées sur le bouquet. N’y voyez pas quelque chose d’indécent, cousin, je vous en prie. Serena parlait avec toute la douceur dont elle était capable. Il serait dommage d’échanger quelques mots trop hauts devant elle. J’ose espérer que vous ne me cherchiez pas ? Si tel est le cas, je vous ai rendu la tâche bien difficile ». acheva-t-elle, sur un ton d’excuse.
Joignant le geste à la parole, Serena déposa un frêle bouquet de rares perce-neiges et de fougères éparses. Ce n’était pas grand-chose, un présent bien indigne de celle qui avait été la suzeraine du Nord. Sa suzeraine, sa cousine. Elle aurait préféré lui glisser ces fleurs dans les cheveux, la chatouiller d’une feuille de fougère. Pas déposer tout cela aux pieds d’un simulacre, paré de cette gravitas propre aux statues produites dans le Nord. Ce n’était pas elle, ce ne serait jamais elle. Elle ne souriait pas. Cette femme de roche aurait pu être une autre, si son nom ne figurait pas sur le socle.
« L’hiver est rude, je t’en ferais un plus beau dès que le printemps nous sera revenu. assura la Manderly, l’ombre d’un sourire se découpant sur son visage à la lueur des torches. Ta place n’est pas ici, dans ce caveau glacial. Tu devrais te trouver devant une cheminée, Rickon sur tes genoux, oui. C’est ainsi que les choses auraient du être. »
Un soupir se glissa entre ses lèvres, pour mieux se perdre dans un roulis du vent. Il devait s’engouffrer depuis une quelconque faille. A moins que quelqu’un n’ait ouvert les portes menant aux cryptes ? Serena ne se posa pas de questions bien longtemps. Elle reporta son attention sur la statue, les mains jointes au niveau de son bas-ventre. La douleur physique avait fini par s’estomper. Ne restait que celle de l’absence, profondément mentale. Rickon avait perdu sa mère, elle avait perdu un enfant sans même le connaître. Les comptes étaient équilibrés. De la pire des manières mais ils l’étaient. A croire que tout cela n’était qu’une odieuse farce de quelques démons oubliés.
« Nous avons apporté un petit bateau à Rickon. Il semblait ravi. reprit la née Cerwyn. Je lui ai promis de revenir au printemps, lorsque les eaux des environs auront dégelé. Nous pourrons l’essayer ensemble, ainsi. Torrhen te dirait qu’il n’est jamais trop tôt pour intéresser un enfant à la mer. Je dois avouer que je suis en accord avec lui. »
Elle aurait aimé pouvoir faire de même avec leur enfant. Rickon y aurait trouvé un compagnon de jeu parfait, la Sirène en était certaine. Mais cela ne dépendait plus d’elle. De lui, il ne restait que du sang sur des draps, brûlés et dispersés. Leur maison avait connu suffisamment de malheurs pour que Serena refuse d’y infliger une peine supplémentaire. Ou d’y attirer l’œil des Anciens, qui pouvaient se révéler aussi miséricordieux que dédaigneux à l’égard de leur engeance. Ils étaient ainsi, changeant comme le vent. Il n’y avait rien à prendre personnellement, à son sens. Juste des êtres dont la nature la dépassait, et de loin.
« … Dorlotes-le ou la comme j’aurais aimé le faire, s’il te plaît. chuchota Serena. Je sais qu’avec toi, cet enfant ne risque plus rien et cela a don de m’apaiser. Rickon ne t’oubliera pas, je te le promet à nouveau, chère Arra. »
Sa main vint trouver refuge sur le socle. A Arra, elle aurait pu tout dire. Elles s’étaient bien trouvées, lorsque Serena avait posé pour la première fois le pied dans le Nord. Mère savait aussi. Mais Mère était une exception à elle-seule. Une larme lui échappa, traçant une courbe cristalline sur sa joue, tombant finalement sur le triste bouquet. D’une phalange, Serena essuya ce qui lui restait de tristesse dans le regard et sur la joue. Quelqu’un venait. Le vent n’était que le héraut de cette entrée qui se préparait. Cette démarche, ce n’était pas celle de Torrhen qui la cherchait. Non, elle l’aurait reconnu entre mille, que ce soit dans un escalier ou sur le pont d’un navire.
« Bonjour Cregan. lança simplement Serena, en tournant la tête dans sa direction. Je suis venue saluer Arra, j’espère que vous ne m’en tiendriez par rigueur. »
La Sirène ôta sa main du socle de la statue, se saisissant des gants qui se trouvaient à sa ceinture avant de les enfiler. C’est qu’il faisait un froid à en voir noircir la pointe des doigts. Le bouquet resterait là peut-être jusqu’à la fin de l’hiver. Tout frêle soit-il, le froid ne manquerait pas de le conserver. A croire que le Nord ne connaissait que ces moments hors du temps, ces longues et froides nuits.
« Un luxe de trop, sans doute. Ses prunelles noisettes s’étaient posées sur le bouquet. N’y voyez pas quelque chose d’indécent, cousin, je vous en prie. Serena parlait avec toute la douceur dont elle était capable. Il serait dommage d’échanger quelques mots trop hauts devant elle. J’ose espérer que vous ne me cherchiez pas ? Si tel est le cas, je vous ai rendu la tâche bien difficile ». acheva-t-elle, sur un ton d’excuse.
(c) DΛNDELION
Dim 20 Oct 2024 - 19:13
Cregan Stark
-
Âge du Personnage : 24 ans
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La balade du Loup et de la Sirène
@Serena Manderly & Cregan Stark
Winterfell, Courant de l'An 131
Même si son plus fidèle ami et allié s’était présenté à Winterfell afin de renouveler ses liens de vassalité envers le gouverneur du Nord, Cregan n’en oubliait pas ses prérogatives. Chaque jour, l’homme se rendait à la crypte afin d’honorer son épouse. Elle n’était certes plus là physiquement, Arra restait son âme-sœur. Probablement l’une des rares personne que le Stark avait véritablement aimé dans sa vie. L’Hiver était dur et difficilement supportable, il n’en restait pas moins que le Stark avait la peau dure. Le froid ne lui faisait pas peur. Toutefois, il n’était pas fou et avait revêtu sa peau d’ours et ses gants en cuir pour se rendre jusqu’à la crypte, non chauffé par les feux de cheminée.
Lorsqu’il arriva, le gouverneur du Nord constata qu’il n’était pas seul. Serena, épouse de son ami Torrhen, était présente. Mais, Cregan s’était douté qu’elle viendrait en ces lieux. Elle était la cousine de sa défunte femme, et il savait qu’elles avaient été proches. « Bonjour, Serena, » lui repondit-il avant de continuer : « elle était votre sang avant d’être mon épouse. » Et c’était vrai, comment pouvait-il en vouloir à sa famille de lui rendre visite. Arra ne le lui avait jamais appartenu, il l’avait toujours su.
Son regard se posait sur les fleurs qu’elle avait déposé sur le socle. Un maigre sourire se dessinait sur le visage du brun. « Elles étaient les fleurs préférées, » repondit le jeune homme. Rien de plus, rien de moins. « J’étais venu me recueillir auprès d’Arra, vous m’avez devancé, » ajouta le suzerain. Cregan s’avança un peu plus, les faibles lueurs du feu qui crépitait lui permis de voir les détails du visage de la Manderly. « Il me semble que le Seigneur Manderly, votre époux, était à votre recherche, » commenta Cregan. Il était terrifiant de se dire que les Anciens Dieux pouvaient être autant cruel que clement, ils avaient décidé de retirer la vie à son épouse comme au frère de son ami le plus proche dans le Nord. « Voulez-vous m’accompagner à la marche ? » lui demanda-t-il, décidant de profiter des vivants plutôt que des morts. Arra ne disparaîtrait pas, il le savait que trop bien et pourrait lui rendre visite plus tard dans cette journée.
Lorsqu’il arriva, le gouverneur du Nord constata qu’il n’était pas seul. Serena, épouse de son ami Torrhen, était présente. Mais, Cregan s’était douté qu’elle viendrait en ces lieux. Elle était la cousine de sa défunte femme, et il savait qu’elles avaient été proches. « Bonjour, Serena, » lui repondit-il avant de continuer : « elle était votre sang avant d’être mon épouse. » Et c’était vrai, comment pouvait-il en vouloir à sa famille de lui rendre visite. Arra ne le lui avait jamais appartenu, il l’avait toujours su.
Son regard se posait sur les fleurs qu’elle avait déposé sur le socle. Un maigre sourire se dessinait sur le visage du brun. « Elles étaient les fleurs préférées, » repondit le jeune homme. Rien de plus, rien de moins. « J’étais venu me recueillir auprès d’Arra, vous m’avez devancé, » ajouta le suzerain. Cregan s’avança un peu plus, les faibles lueurs du feu qui crépitait lui permis de voir les détails du visage de la Manderly. « Il me semble que le Seigneur Manderly, votre époux, était à votre recherche, » commenta Cregan. Il était terrifiant de se dire que les Anciens Dieux pouvaient être autant cruel que clement, ils avaient décidé de retirer la vie à son épouse comme au frère de son ami le plus proche dans le Nord. « Voulez-vous m’accompagner à la marche ? » lui demanda-t-il, décidant de profiter des vivants plutôt que des morts. Arra ne disparaîtrait pas, il le savait que trop bien et pourrait lui rendre visite plus tard dans cette journée.
(c) DΛNDELION
Dim 20 Oct 2024 - 20:27
Serena Manderly
La Sirène à la Hache
Âge du Personnage : 28 ans
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Dragons d'Or : 1130
La ballade du Loup et de la Sirène
@Cregan Stark et Serena Manderly
Courant de l’année 131
Serena se permit un léger sourire avant de hocher la tête. Arra avait été l’une des premières personnes, en dehors des Cerwyn, qu’elle avait rencontré en revenant dans le Nord. Une amitié tout particulière en avait découlé. Tout cela avait pris fin bien trop rapidement. Une mort de femme, de guerrière aussi. Si Serena avait fait son deuil, une pointe de tristesse légère et fugace la prenait toujours quand elle songeait à sa cousine. Une petite pointe qui prenait des arts d’étau lorsqu’elle venait à Winterfell. Cette forteresse était si ancienne qu’elle devait regorger de fantômes. Reprendre son souffle loin de ces cryptes n’était pas la pire des idées, au contraire.
« Je suis désolée de troubler ainsi le déroulé de votre journée. assura Serena, avec douceur. Si mon cher Torrhen m’attend, le mieux est que j’aille le retrouver. »
Il coûtait à la Sirène de faire montre de toute l’affection qu’elle pouvait avoir pour son époux. Cregan était devenu veuf sans que rien ne puisse l’y préparer. Serena savait qu’aucune animosité ne couvait entre son époux et son cousin. Bien au contraire, tous deux s’entendaient très bien. Il n’en restait pas moins qu’afficher un bonheur conjugal profond et des plus réels devant le Stark de Winterfell lui donnait certains remords. La jeune femme esquissa un pas de côté, s’apprêtant à remonter le raide escalier qui menait jusqu’à l’entrée des cryptes.
La née-Cerwyn ne s’arrêta qu’au moment où Cregan reprit la parole, proposant qu’elle l’accompagne. Alors, Serena s’arrêta, s’accordant quelques instants de réflexion. Cela ne pouvait pas faire grand mal, Torrhen lui pardonnerait son absence encore un peu. Qui plus est, le moment serait idéal pour traiter de certaines choses qui n’avaient pas manqué de lui venir à l’esprit depuis le début de son séjour à Winterfell. Renouveler un serment de vassalité était une chose, le faire évoluer en était une autre. Et le Nord, tout engoncé dans les traditions qu’il pouvait être ne semblait pas voir le bon dans la nouveauté.
« Avec plaisir. Un peu d’air frais ne saurait nous faire de mal. »
Naturellement, Serena noua son bras à celui du Loup, leurs pas les guidant jusqu’à l’extérieur. La Sirène cligna plusieurs fois des yeux, cherchant à habituer à nouveau ses prunelles à toute cette lumière. Les rayons blafards du soleil se répercutaient dans toute cette neige d’une blancheur immaculée. Si des chemins avaient été tracés dans la neige, l’inconfort dura encore quelques minutes avant que Serena ne reprenne ses aises et ne puisse se mouvoir à sa guise.
« Cet hiver est bien cruel avec nous. remarqua la Sirène, Je crains qu’il ne nous faille plus d’une récolte pour que tous nos greniers ne soient à nouveau pleins. Puissent les Anciens nous préserver d’une autre mauvaise saison si longue. »
Des arbres décharnés se découpaient non loin. A croire que le Nord n’était qu’un immense cimetière aux combes aussi blanches que des os. Le commerce n’aurait pas pu sauver toutes ces âmes trop faibles, trop jeunes ou trop âgées. Les dégâts auraient été grandement réduits, du moins. Le problème était là, les hivers finissaient toujours par revenir et tous ne dureraient pas que quelques mois une année. Il fallait s’y préparer, encore et toujours. Et cela ne pouvait se limiter aux traditions. On ne pouvait pas concevoir d’envoyer mourir des vieillards dans les forêts dans des chasses où le gibier était bien souvent imaginaire. Ou des enfants mourir alors même qu’ils se trouvaient au sein de leur mère. Ce cercle vicieux devait s’arrêter. Blancport avait connu bien assez de malheurs et la jeune femme imaginait que ce n’était pas le seul endroit où la Mort avait frappé bien trop durement.
« Je suis désolée de troubler ainsi le déroulé de votre journée. assura Serena, avec douceur. Si mon cher Torrhen m’attend, le mieux est que j’aille le retrouver. »
Il coûtait à la Sirène de faire montre de toute l’affection qu’elle pouvait avoir pour son époux. Cregan était devenu veuf sans que rien ne puisse l’y préparer. Serena savait qu’aucune animosité ne couvait entre son époux et son cousin. Bien au contraire, tous deux s’entendaient très bien. Il n’en restait pas moins qu’afficher un bonheur conjugal profond et des plus réels devant le Stark de Winterfell lui donnait certains remords. La jeune femme esquissa un pas de côté, s’apprêtant à remonter le raide escalier qui menait jusqu’à l’entrée des cryptes.
La née-Cerwyn ne s’arrêta qu’au moment où Cregan reprit la parole, proposant qu’elle l’accompagne. Alors, Serena s’arrêta, s’accordant quelques instants de réflexion. Cela ne pouvait pas faire grand mal, Torrhen lui pardonnerait son absence encore un peu. Qui plus est, le moment serait idéal pour traiter de certaines choses qui n’avaient pas manqué de lui venir à l’esprit depuis le début de son séjour à Winterfell. Renouveler un serment de vassalité était une chose, le faire évoluer en était une autre. Et le Nord, tout engoncé dans les traditions qu’il pouvait être ne semblait pas voir le bon dans la nouveauté.
« Avec plaisir. Un peu d’air frais ne saurait nous faire de mal. »
Naturellement, Serena noua son bras à celui du Loup, leurs pas les guidant jusqu’à l’extérieur. La Sirène cligna plusieurs fois des yeux, cherchant à habituer à nouveau ses prunelles à toute cette lumière. Les rayons blafards du soleil se répercutaient dans toute cette neige d’une blancheur immaculée. Si des chemins avaient été tracés dans la neige, l’inconfort dura encore quelques minutes avant que Serena ne reprenne ses aises et ne puisse se mouvoir à sa guise.
« Cet hiver est bien cruel avec nous. remarqua la Sirène, Je crains qu’il ne nous faille plus d’une récolte pour que tous nos greniers ne soient à nouveau pleins. Puissent les Anciens nous préserver d’une autre mauvaise saison si longue. »
Des arbres décharnés se découpaient non loin. A croire que le Nord n’était qu’un immense cimetière aux combes aussi blanches que des os. Le commerce n’aurait pas pu sauver toutes ces âmes trop faibles, trop jeunes ou trop âgées. Les dégâts auraient été grandement réduits, du moins. Le problème était là, les hivers finissaient toujours par revenir et tous ne dureraient pas que quelques mois une année. Il fallait s’y préparer, encore et toujours. Et cela ne pouvait se limiter aux traditions. On ne pouvait pas concevoir d’envoyer mourir des vieillards dans les forêts dans des chasses où le gibier était bien souvent imaginaire. Ou des enfants mourir alors même qu’ils se trouvaient au sein de leur mère. Ce cercle vicieux devait s’arrêter. Blancport avait connu bien assez de malheurs et la jeune femme imaginait que ce n’était pas le seul endroit où la Mort avait frappé bien trop durement.
(c) DΛNDELION
Ven 25 Oct 2024 - 19:24
Cregan Stark
-
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La balade du Loup et de la Sirène
@Serena Manderly & Cregan Stark
Winterfell, Courant de l'An 131
Les cryptes étaient faites pour les Stark, Cregan avait dérogé aux traditions de Winterfelle en y faisant rester éternellement Arra. Bien que née Norroit, elle avait épousé un Stark et lui avait offert un héritier. Elle était une Stark, elle l'était devenue de plein gré. Face à elle se trouver Lady Manderly, épouse d'un de ses plus proches amis, ce dernier avait de la chance. Son épouse se portait bien et elle restait une farouche femme. « Bien » , lui répondit-il seulement avant de rapidement se raviser. Alors que la dame commençait son départ, le Stark venait à la quérir pour marcher en sa compagnie.
De compagnie, il en avait besoin. Les temps étaient rudes avec l'Hiver, le travail considérable. Etait-elle enclin à l'accompagner à la marche ? Elle se retourna, faisant alors face au seigneur de Winterfell. Alors que la née Cerwyn accepta la proposition du Stark, ce dernier tendit son bras auquel elle noua le sien. Si Cregan s'entendait aussi bien avec Torrhen, il n'était pas impossible que cela soit de même avec son épouse, pensait-il, quand bien même il était son seigneur et suzerain.
Le duo sortit de la crypre, redécouvrant le ciel bleu et la neige blanche. Winterfell possédait un charme inestimable lorsqu'elle était sous la neige, Cregan ne saurait s'en passer et ne s'en lassait pas. Ils mirent un petit temps d'adaptation pour se hisser un chemin jusqu'à celui tracé par les hommes de Winterell, de sa main libre, Cregan refermait correctement la peau d'ours qu'il portait sur son dos.« J'espère avec conviction que les Anciens Dieux vous écouteront, Serena. Il serait préjudiciable pour le Nord de ne pas pouvoir se subvenir de lui-même,» sachant pertinemment que le Stark avait pris des directives plutôt drastique concernant le commerce dans la région.
Continuant la marche entreprise, Cregan poussa un long soupir.« Pensez-vous que ma décision de réduire les échanges commerciaux aient été erreur ? » questionna le Stark, espérant avoir un avis sincère de l'épouse Manderly. Il voulait que le Nord se suffise à lui-même, voulait que le Nord ne soit dépendant d'aucune autre région et encore moins d'Essos.
De compagnie, il en avait besoin. Les temps étaient rudes avec l'Hiver, le travail considérable. Etait-elle enclin à l'accompagner à la marche ? Elle se retourna, faisant alors face au seigneur de Winterfell. Alors que la née Cerwyn accepta la proposition du Stark, ce dernier tendit son bras auquel elle noua le sien. Si Cregan s'entendait aussi bien avec Torrhen, il n'était pas impossible que cela soit de même avec son épouse, pensait-il, quand bien même il était son seigneur et suzerain.
Le duo sortit de la crypre, redécouvrant le ciel bleu et la neige blanche. Winterfell possédait un charme inestimable lorsqu'elle était sous la neige, Cregan ne saurait s'en passer et ne s'en lassait pas. Ils mirent un petit temps d'adaptation pour se hisser un chemin jusqu'à celui tracé par les hommes de Winterell, de sa main libre, Cregan refermait correctement la peau d'ours qu'il portait sur son dos.
Continuant la marche entreprise, Cregan poussa un long soupir.
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Lun 28 Oct 2024 - 11:48
Serena Manderly
La Sirène à la Hache
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La ballade du Loup et de la Sirène
@Cregan Stark et Serena Manderly
Courant de l’année 131
Absorbée dans sa contemplation des alentours, Serena ne répondit pas immédiatement. Elle avait grandi dans le sud et n’avait découvert le Nord que sur le tard, alors qu’elle était déjà une jeune fille. Aussi accordait-elle un intérêt tout particulier à ce charme sauvage qu’avait le royaume de ses ancêtres. Les branches dénuées de feuilles, les pins et les sapins et toute cette neige, cela aurait pu tenir du conte s’il ne faisait pas un froid à s’en geler la moelle. Ce fut le soupir de son suzerain qui la tira de ses rêveries toutes hivernales. La née Cerwyn lui adressa un nouveau regard, la tête légèrement inclinée sur le côté.
La surprise aurait pu la prendre, alors qu’on lui demandait son avis. Il fallait dire que malgré l’esprit qui était le sien, elle avait vite eu fait de comprendre que ses capacités déplaisaient aux plus rudes seigneurs Nordiens. Lord Bolton, pour ne citer qu’un exemple, n’avait qu’inimitié et venin à son égard. Un fait dont elle ne se formalisait pas. L’avis de son époux était le seul qui comptait réellement à ses yeux et son cher Torrhen n’avait jamais pris ombrage de ses compétences. Au contraire, ils étaient sur un pied d’égalité ainsi. Les deux plateaux de la balance supportaient le même poids et elle se réjouissait d’avoir trouvé un époux à la hauteur de ses propres convictions, au-delà des sentiments qu’elle pouvait lui porter.
« Il n’y d’erreur que dans ceux et celles qui persistent dans la mauvaise direction. remarqua Serena. Je suis bien mal placée pour juger vos choix. J’ai mon lot de mauvaises et de bonnes décisions, comme n’importe quel être doué de conscience. »
La Sirène marqua une pause. Elle ne ressentait aucune crainte, aucune peur à l’idée de froisser le Stark. Si Arra avait pu l’aimer tendrement, Serena avait la certitude qu’elle ne risquait rien en répondant avec franchise à ses interrogations. Les Nordiens étaient des gens faits d’un autre bois que ceux du Sud. Leur simplicité n’était pas un défaut. Elle reflétait juste leur force de caractère, celle qui leur permettait de survivre aux hivers les plus froids ou aux assauts du Mur. Aussi, si les jeux de pouvoir existaient également dans ces vastes étendues blanches de poudreuse, ils étaient d’une toute autre nature que ceux auxquels se prêtait le reste de Westeros. Si d’autres suzerains auraient obtenu son avis par la ruse, quitte à le retourner contre elle, Cregan était un homme d’honneur et du Nord. S’il pouvait trouver une manière de garantir leur survie à tous durant cet hiver ou un autre, il était de son devoir de le faire.
« Je peux cependant vous donner un autre avis sur la question, si vous le désirez. Pour cela, il me faudrait des clefs que je ne possède pas, cependant. Si vous acceptez de répondre à quelques-unes de mes interrogations, je ne doute pas de pouvoir vous rendre la pareille. Je suppose que cette mesure que vous avez prise visait à affirmer votre pouvoir sur le Nord, n’est-ce pas ? A éviter que d’autres personnes ne tentent de vous ravir votre pouvoir si durement acquis ? »
En apprenant que le Nord se refermait sur lui-même, Serena n’avait pas manqué de se poser des questions. Qu’est-ce que cela signifiait ? Est-ce que cela pourrait mettre en péril Blancport ? Que ferait-on si l’hiver persistait ? Cregan faisait-il cela pour complaire à quelques barbons du Nord, qui ne parvenaient pas à accepter le fait que le contenu de leurs assiettes venait aussi de ce vaste sud ? Dans les faits, la Sirène avait surtout ressenti de l’incompréhension à cette nouvelle et non pas de la colère. Il avait cependant fallut déployer des trésors d’ingéniosité pour apaiser les craintes de certains marchands ou pour trouver des arguments leur donnant l’envie de s’en revenir dans leur port malgré les contraintes.
« Si tel est le cas, je ne peux que le comprendre. reprit la née Cerwyn, conciliante. Peut-être avez-vous quelques mauvaises expériences avec le sud ou les Cités Libres qui pourraient également vous faire penser que leur influence est néfaste sur nous, je pourrais l’entendre également. »
Serena se tut, laissant Cregan prendre tout le temps nécessaire à sa réflexion. Plus la réponse qu’il lui apporterait serait précise et plus elle pourrait adapter sa réponse. Ce sujet étant vital pour Blancport, et à son sens pour le Nord au sens large, Serena avait eu toute la mesure de retourner la question dans tous les sens. Pour autant, elle n’était pas contre de nouveaux éclairages et cette occasion était toute trouvée pour ce faire.
La surprise aurait pu la prendre, alors qu’on lui demandait son avis. Il fallait dire que malgré l’esprit qui était le sien, elle avait vite eu fait de comprendre que ses capacités déplaisaient aux plus rudes seigneurs Nordiens. Lord Bolton, pour ne citer qu’un exemple, n’avait qu’inimitié et venin à son égard. Un fait dont elle ne se formalisait pas. L’avis de son époux était le seul qui comptait réellement à ses yeux et son cher Torrhen n’avait jamais pris ombrage de ses compétences. Au contraire, ils étaient sur un pied d’égalité ainsi. Les deux plateaux de la balance supportaient le même poids et elle se réjouissait d’avoir trouvé un époux à la hauteur de ses propres convictions, au-delà des sentiments qu’elle pouvait lui porter.
« Il n’y d’erreur que dans ceux et celles qui persistent dans la mauvaise direction. remarqua Serena. Je suis bien mal placée pour juger vos choix. J’ai mon lot de mauvaises et de bonnes décisions, comme n’importe quel être doué de conscience. »
La Sirène marqua une pause. Elle ne ressentait aucune crainte, aucune peur à l’idée de froisser le Stark. Si Arra avait pu l’aimer tendrement, Serena avait la certitude qu’elle ne risquait rien en répondant avec franchise à ses interrogations. Les Nordiens étaient des gens faits d’un autre bois que ceux du Sud. Leur simplicité n’était pas un défaut. Elle reflétait juste leur force de caractère, celle qui leur permettait de survivre aux hivers les plus froids ou aux assauts du Mur. Aussi, si les jeux de pouvoir existaient également dans ces vastes étendues blanches de poudreuse, ils étaient d’une toute autre nature que ceux auxquels se prêtait le reste de Westeros. Si d’autres suzerains auraient obtenu son avis par la ruse, quitte à le retourner contre elle, Cregan était un homme d’honneur et du Nord. S’il pouvait trouver une manière de garantir leur survie à tous durant cet hiver ou un autre, il était de son devoir de le faire.
« Je peux cependant vous donner un autre avis sur la question, si vous le désirez. Pour cela, il me faudrait des clefs que je ne possède pas, cependant. Si vous acceptez de répondre à quelques-unes de mes interrogations, je ne doute pas de pouvoir vous rendre la pareille. Je suppose que cette mesure que vous avez prise visait à affirmer votre pouvoir sur le Nord, n’est-ce pas ? A éviter que d’autres personnes ne tentent de vous ravir votre pouvoir si durement acquis ? »
En apprenant que le Nord se refermait sur lui-même, Serena n’avait pas manqué de se poser des questions. Qu’est-ce que cela signifiait ? Est-ce que cela pourrait mettre en péril Blancport ? Que ferait-on si l’hiver persistait ? Cregan faisait-il cela pour complaire à quelques barbons du Nord, qui ne parvenaient pas à accepter le fait que le contenu de leurs assiettes venait aussi de ce vaste sud ? Dans les faits, la Sirène avait surtout ressenti de l’incompréhension à cette nouvelle et non pas de la colère. Il avait cependant fallut déployer des trésors d’ingéniosité pour apaiser les craintes de certains marchands ou pour trouver des arguments leur donnant l’envie de s’en revenir dans leur port malgré les contraintes.
« Si tel est le cas, je ne peux que le comprendre. reprit la née Cerwyn, conciliante. Peut-être avez-vous quelques mauvaises expériences avec le sud ou les Cités Libres qui pourraient également vous faire penser que leur influence est néfaste sur nous, je pourrais l’entendre également. »
Serena se tut, laissant Cregan prendre tout le temps nécessaire à sa réflexion. Plus la réponse qu’il lui apporterait serait précise et plus elle pourrait adapter sa réponse. Ce sujet étant vital pour Blancport, et à son sens pour le Nord au sens large, Serena avait eu toute la mesure de retourner la question dans tous les sens. Pour autant, elle n’était pas contre de nouveaux éclairages et cette occasion était toute trouvée pour ce faire.
(c) DΛNDELION
Sam 2 Nov 2024 - 22:28
Cregan Stark
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La balade du Loup et de la Sirène
@Serena Manderly & Cregan Stark
Winterfell, Courant de l'An 131
L'impression de ne pas faire tout correctement, Cregan se posait évidemment des questions. Un jour, un homme important lui avait dit qu'un homme de pouvoir devait constamment se remettre en question pour son peuple, c'était donc constamment que le Stark le faisait. Avoir l'avis des habitants du Nord, qu'il soit noble ou non, lui était important. Quand bien même que Serena n'était pas du Nord pleinement, elle restait une nordienne d'adoption aux yeux du jeune Loup.
Elle était également mariée à un homme qui se voulait être un dès amis les plus proches que Cregan avait. L'épouse Manderly expliquait alors que, comme tout être doué de conscience, elle prenait des décisions. Bonnes ou mauvaises. Elle ne jugeait donc pas vraiment les actes et décisions du Gouverneur du Nord. Tout en continuant ses pas, le Stark jetait un œil à sa partenaire de marche. Elle demanda alors si ses décisions avaient été prises dans le seul but de poser son pouvoir sur le Nord.
« Mon oncle et mes cousins… Ce fut… compliqué de leur reprendre ce qui m'était dû. » L'histoire était connu dans le Nord, Bennard avait voulu le pouvoir mais Cregan avait réussi à le reprendre grâce à Lord Bolton. Ce dernier avait des idées derrière la tête, il n'avait guère fait ça pour sa loyauté envers les Stark. « Il me fallait trouver des alliés dans le Nord. » Cregan concluait sur cela. « Mes voyages ne m'ont jamais amené jusqu'au Sud. Que ce soit Westeros ou les Cités Libres, » confessa le Stark. Il s'était contenté du Nord jusqu'à maintenant. « Je ne ressens guère de ressentiments pour le reste du Monde. Toutefois, j'ai, dans mon rêve, envie de voir un Nord unifié et indépendant. » Un rêve que Cregan espérait voir devenir une réalité.
« Avec l'Hiver… je sais que mes décisions seront compliquées à tenir, que je vais devoir probablement ouvrir les vannes. » Il soupira. Intérieurement. Agir dans l'intérêt du Nord, c'était tout ce qui comptait pour Cregan. « Comme je vous l'ai dit, il est hors de question que le Nord dépende des autres régions. Encore moins des Cités Libres. Il est vital pour nous de pouvoir subvenir à nos propres besoin, » se répéta-t-il.
Elle était également mariée à un homme qui se voulait être un dès amis les plus proches que Cregan avait. L'épouse Manderly expliquait alors que, comme tout être doué de conscience, elle prenait des décisions. Bonnes ou mauvaises. Elle ne jugeait donc pas vraiment les actes et décisions du Gouverneur du Nord. Tout en continuant ses pas, le Stark jetait un œil à sa partenaire de marche. Elle demanda alors si ses décisions avaient été prises dans le seul but de poser son pouvoir sur le Nord.
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Hier à 12:55
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