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    Chronicles of Fire and Steel est une uchronie basée sur les ouvrages de George R. R. Martin. Actuellement, nous sommes en An 132, lune 3, 1ère partie de la lune et notre zone de jeu s'étend de Westeros à Essos. Le forum est interdit aux moins de 16 ans. Dans le staff, vous trouverez trois administrateurs : Aelix, Rhaenyra et Baela. Pour les accompagner, une équipe de choc avec deux modérateurs : Mysaria et Daemon; ainsi qu'une animatrice : Rhaenar. [Staff]
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    Aelix Tagaros
    Aelix Tagaros
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    Threads of Fate: The Silk Expedition [Ft. Lysara]  Zi9x
    Âge du Personnage : 36 ans
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    Threads of Fate: The Silk Expedition
    An 131, lune 9


    « Silk does for the body what diamonds do for the hand. »  

    Le soleil se levait à peine sur l'horizon lorsque Aelix Tagaros posa le pied sur les quais de Lys. L'air marin, chargé d'embruns et d'épices, emplit ses poumons tandis qu'il observait le port s'éveiller. Le marchand volantain rajusta sa tunique brodée d'or, symbole de son statut et de sa richesse. Son voyage depuis Volantis avait été long, mais prometteur. Dans ses coffres, soigneusement gardés, reposaient des rubis, des saphirs et des émeraudes, trésors qu'il comptait bien échanger contre la plus fine des soies lyséniennes. Le patricien fit signe à ses serviteurs de décharger ses biens précieux, tout en scrutant les alentours d'un œil vigilant. Cette île paradisiaque était réputée pour sa beauté, mais aussi pour ses intrigues et ses dangers. Le marchand savait qu'il devait rester sur ses gardes. Il héla un porteur local et lui demanda de le conduire à la Guilde des Tisserands, au cœur de la cité.

    Alors qu'ils s'enfonçaient dans les ruelles sinueuses de Lys, Aelix fut saisi par la splendeur de la ville. Les bâtiments, d'un blanc immaculé, semblaient briller sous le soleil matinal. Des fontaines ornées jaillissaient à chaque coin de rue, leur murmure apaisant se mêlant aux cris des vendeurs ambulants. L'air était saturé de parfums enivrants, rappelant au Volantain que Lys était aussi connue pour ses essences que pour ses étoffes. Ce n’était pas la première fois qu’il se rendait ici. Mais toujours il s’étonnait de tomber sous le charme de ce nid à serpent qui savait attraper les nigauds et les crédules. Après un certain temps de marche, ils arrivèrent enfin devant un imposant bâtiment aux colonnes de marbre. La Guilde des Tisserands était le cœur battant du commerce de la soie à Lys. Le Tagaros congédia le porteur et gravit les marches, le cœur battant d'excitation à l'idée des affaires qu'il allait conclure.

    À l'intérieur, il fut accueilli par un homme d'âge mûr, aux yeux perçants et à la barbe soigneusement taillée. L’étiquette fut de rigueur et les quelques cérémoniels un peu longueur un moyen de tester les nerfs de l’interlocuteur. Le maître des lieux invita notre homme dans une pièce adjacente, richement décorée de tapisseries aux motifs complexes. Là, les négociations commencèrent. Pendant des heures, ils débattirent des prix, de la qualité des pierres et de celle de la soie. Un duel de négociant habile, qui ne laissait rien au hasard, cherchant, chacun, le meilleur profit. Duper sans duper, mentir sans mentir. Tout un art en somme. Les pierres précieuses furent concéder contre certaines des rouleaux de la plus fine soie lysénienne, si légère qu'elle semblait glisser entre ses doigts comme de l'eau. Les couleurs étaient éblouissantes : pourpre saphir, vert émeraude, blanche comme la neige la plus pure. Le marché était conclu.
    Alors que le soleil atteignait son zénith, Aelix quitta la Guilde, ses nouveaux trésors soigneusement emballés et confiés à ses serviteurs. Il décida de célébrer sa réussite en s'offrant un repas dans l'une des tavernes réputées de la ville. Il choisit "Le Rossignol d'Or", un établissement élégant fréquenté par les marchands et les nobles locaux.Assis à une table en terrasse, Taelos savoura un festin de fruits de mer arrosé d'un vin doré de la Treille. Tout en mangeant, il observait la vie de la cité qui s'agitait autour de lui. Des courtisans aux vêtements chatoyants côtoyaient des marins tatoués, des marchands étrangers discutaient affaires avec des nobles lyséniens. La diversité et l'opulence de Lys le fascinaient.C'est alors qu'il entendit parler du Jardin Parfumé. À la table voisine, deux jeunes nobles s'extasiaient sur les merveilles de ce lieu. Cela fait bien longtemps que le patricien de Volantis n’y avait pas mis les pieds, et peut-être était-il temps d’aller y faire un crochet. Après tout, ne méritait-il pas de profiter un peu des plaisirs de Lys après une si fructueuse journée ? Sa décision prise, il quitta les lieux pour descendre plus au sud.

    Le Jardin parfumé était la plus fine maison de plaisir au monde, un véritable palace des délices. L’entrée y était gardée et il fallut évidemment pour l’homme se faire reconnaître, ce qui n’était pas d’une extrême richesse, lui transpirait la richesse par les pores de sa peau. Payer était bien le moindre de ses soucis. La beauté des lieux le saisit tout autant que sa première visite ici. Rien n’était laissé au hasard. Un jardin luxuriant s'étendait devant lui, parsemé de fontaines aux eaux cristallines et de statues de marbre représentant des divinités de l'amour. L'air était chargé de parfums enivrants : jasmin, rose, ylang-ylang... Des pavillons aux voiles diaphanes étaient disséminés çà et là, promesses de plaisirs secrets.

    Une jeune femme d'une beauté gracile s'approcha de lui. Ses longs cheveux argentés et ses yeux violets trahissaient son ascendance valyrienne. D’une voix mélodieuse, elle prononça ces mots « Bienvenue noble étranger. » Aelix la dévisagea, « Je suis Larra, votre guide pour ce soir. Que désirez-vous ?» Le volantain sentit sa gorge se serrer mais reprit contenance. « Je visite juste, mais je n’hésiterai pas à vous faire savoir si j’ai besoin d’aide. » Larra sourit, un sourire qui promettait mille délices s’il n’était pas aussi aguicheur. Cette dernière tenta de lui attraper la main, mais il refusa. « Seul si possible. » Fit-il en invoquant un sourire charmeur. Non pas qu’il était particulièrement voyeur, mais l’homme préférait sa liberté, comme toujours. Et sans attendre le moindre retour de son autoproclamée guide, le Tagaros commença sa pérégrination dans ce festival d’opululente luxure. Dans son esprit, il railla l’idée que cela expliquait pourquoi les Lysiens étaient si peu réputés au combat.

    Dans ses déambulations, il finit par tomber sur une jeune femme femme au charme singulier, d’allure valyrienne également qui semblait profiter de l’exaltation rafraichissante d’une fontaine prenant la forme d’une véritable source.  « Vous semblez bien pensive ma dame. J’espère que je ne viens pas troubler un instant de sérénité. » L’homme justifia ensuite sa présence, presque un peu gêné. « Je cherchais un peu de calme, les lieux sont bien animés. » Il fit une révérence. « Je suis Aelix de la maison Tagaros de Volantis.»


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    Lysara Rogare
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    Threads of Fate: The Silk Expedition [Ft. Lysara]  WFUDQaaN_o
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    Threads of Fate
    Lys ❃ An 131, Lune 9


    “ A woman's heart is as intricate               as a raveled skein of silk ”

    La vie bruissait toujours à Lys, où que l'on aille, et ce à toute heure du jour et de la nuit. Une sorte de tumulte perpétuel, qui pouvait très rapidement donner le tournis pour peu que l'on n'y soit pas habitué. Ou que l'on ne soit pas natif des lieux. Bien évidemment, la perception était différente selon le quartier et l'île de l'archipel que l'on fréquentait, et selon ce que l'on avait à faire, également. Il n'était ainsi pas si certain que cela qu'on se préoccupe tant que cela du bruit et de l'agitation lorsqu'on devait effectuer un labeur quotidien qui ne permettait aucun délai et aucun retard. Et lorsque l'on se trouvait issu de l'aristocratie, il était plus ou moins habituel d'entendre l'agitation sans vraiment la ressentir jusque contre soi, protégé que l'on était par les corps d'hommes en armes chargés d'assurer votre protection. Comme un bouclier naturel, fait de chair et de sang, pour maintenir une distance entre vous et les autres. Comme un monde dans le monde, quoi qu'à part. Ce qui n'empêchait en rien les jonctions et les entrelacements. Au sein de certains endroits plus que nulle part ailleurs. Il en allait ainsi pour le Jardin Parfumé, où se pressait la meilleure société de tout Lys, et même celle de par les mers, toute prête à prendre du plaisir avec tant de ces êtres qui n'étaient pourtant en rien nés dans des draps de soie. Et parfois même dans des draps tout court. Mais il fallait dire que les tentations étaient nombreuses en ce lieu, et que ces marchands de plaisir avaient été choisis avec soin. Ou plutôt achetés avec soin, à travers tout le monde connu, quand ils n'avaient pas décidé d'eux-même de vendre leurs charmes. Certains, aussi, étaient le fruit d'unions charnelles spécifiquement destinées à engendrer des spécimens de plus en plus envoûtant et charmant. Certains voyaient en cette maison de plaisirs un antre de la débauche et de la dépravation, hurlant à la pyromanie pour qu'on vienne y faire régner les flammes de l'épuration en lieu et place de celles du stupre et du vice. Pour Lysara, ce n'était rien de tout cela.

    En ces lieux, la jeune femme avait révisé certaines de ses leçons, allongée de tout son long sur la banquette d'une des loges des courtisanes, et requérant l'aide d'une native de Volantis pour parfaire son volantain, justement. D'autres fois, elle était venue trouver de l'affection maternelle dans les bras d'une des conquêtes paternelles du moment, cette dernière étant alors plus que ravie de dorloter ainsi la fille de son amant, là où la jeune fille qu'était alors Lysara souffrait une énième fois du rejet de sa propre mère. Par la suite, elle avait également été initiée aux arts du corps, du charnel et de la sensualité, les employées des lieux se refusant à la laisser se priver de telles connaissances quand il était bien connu que le savoir des hommes ne faisait pas tout. Et laisser son propre plaisir ne dépendre que d'eux était une chose fort peu enviable et plus que réductrice de ses propres envies, besoins et capacités. Bien évidemment, nul ne s'était aventuré à se montrer justement trop aventureux, car il n'était tout de même pas question de lui ôter cette virginité qui était la sienne. Et ce même si des chevauchés à cheval avaient déjà eu raison de son hymen ... Après tout, jamais ô grand jamais, Lysandro n'en viendrait à laisser les charmes d'une de ses filles légitimes être vendus au sein du Jardin Parfumé comme étaient vendus ceux de certaines de ses maîtresses et bâtardes. Ici, Lysara était donc libre, oui, si l'on s'en tenait au fait qu'elle n'avait pas été achetée, que son corps n'appartenait à personne et que nul ne pouvait la soumettre légitimement et légalement. Mais ce serait tout de même bien vite balayer d'un revers de main la dominance que son paternel et ses desseins exerçaient tout de même sur elle ... Quoi qu'il en était, cette maison de plaisirs était donc un lieu où Lysara se sentait toujours en paix et au calme, en dépit de ce que venaient y faire tous ces hommes et ces femmes à ces autres hommes et femmes. Assez régulièrement, certains s'aventuraient tout de même à la confondre avec une courtisane, semblant faire fît des signes qui ne trompaient pourtant pas quant au fait qu'elle n'était en rien une employée. Mais il lui suffisait toujours d'un signe discret pour se débarrasser de trop mauvais importuns, le service d'ordres ne faillant jamais à sa tâche, toujours dans l'ombre, mais toujours efficace. C'était ... C'était presque habituel, et elle pouvait le comprendre, n'ayant point besoin de se leurrer dans un miroir, contrairement à sa sœur Larra, pour rester consciente de sa beauté certaine.

    Alors sans nul doute ne sembla-t-elle point surprise ou désarçonnée lorsque cet homme l'approcha, alors qu'elle était assise sur le rebord d'une fontaine, frôlant la surface de l'eau du bout des doigts de la main gauche. Posant ses yeux hétérochromes sur l'inconnu et prenant le temps de le jauger, comme pour présumer ou non de ses intentions et être prête à le dissuader de venir quérir les charmes de son corps, elle demeura toutefois muette. Un bref instant seulement, car l'homme n'envoya aucun signal pouvant laisser à penser qu'il se fourvoyait sur son compte. Ou alors était-il totalement stupide. Après tout, décliner son identité reviendrait à signer son forfait s'il en venait à se montrer fort entreprenant. Mais il ne lui apparaissait pas stupide. Le physique ne voulait évidemment rien dire, même si celui de son interlocuteur était fort plaisant à l’œil, mais il y avait dans son regard une réelle absence de mauvais desseins, en tout cas à ce qu'elle en percevait. “ Vous ne m'importunez point messire. ” Elle lui sourit poliment, non sans continuer de l'observer un instant. De nombreux détails, chez lui, trahissaient une extraction sociale riche et aisée, que ce soit dans sa tenue que dans son port de tête. Sur son visage, aussi, qui ne semblait porter les stigmates d'aucune vie rude, là où sa barbe, certes de quelques jours, semblait avoir été parfaitement dessinée à mesure des années afin qu'aucun poil discordieux ne vienne jurer. Il en allait de même pour ses sourcils et ... Et puis son patronyme fit sonner à son oreille une certaine reconnaissance, comme convaincue de l'avoir déjà entendu dans des conversations entre les hommes Rogare. De quoi la laisser à penser qu'il n'était pas issu de n'importe quelle Maison volantaine. De quoi la pousser également, comme muée par un certain réflexe instinctif, à se montrer encore plus souriante. Qu'il ne soit pas dit qu'elle se montrait fort impolie avec un hôte de marque ! “ Je suis Lysara, de la Lignée Rogare. ” Son regard pétilla un instant, songeant au fait qu'il ne lui était pas coutumier de devoir se présenter dans ce qui était presque son chez elle. Les lieux appartenaient à sa Lignée, après tout. “ Enchantée de faire votre connaissance. ” Elle tendit la main droite en sa direction, non point pour l'attirer vers elle mais pour pousser jusqu'au bout le cérémonial des rencontres entre gens de bonne famille. À ce dont elle se souvenait de son voyage à Volantis, lors du trépas de son arrière-grand-père Darko, là-bas aussi, on savait pratiquer le baise-main.
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    Aelix Tagaros
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    « Silk does for the body what diamonds do for the hand. »  

    La rivalité entre la Triarchie et Volantis était aussi ancienne que complexe, enracinée dans des siècles d'histoire et de conflits d'intérêts. Ces deux puissances se disputaient depuis longtemps la suprématie commerciale mais également certains territoires. Particulièrement Volantis, fière héritière de l'ancien empire valyrien, qui revendiquait une légitimité historique sur l’ensemble de l’Ouest d’Essos.  Malheureusement pour la fille aînée de Valyria, l’alliance de Lys, Myr et Tyrosh, avait contrecarrer ses dernières ambitions, il y a moins d’un demi-siècle. Ces dernières avaient  misé sur la force collective plutôt que la solitude. Un handicap qui affligeait terriblement la cité au long mur noir.  Cette compétition se manifestait de multiples façons : guerres commerciales, manipulations politiques, et parfois même affrontements armés. Chaque partie cherchait constamment à saper l'influence de l'autre, que ce soit en établissant des monopoles sur certaines marchandises, en nouant des alliances avec des puissances tierces, ou en sabotant les efforts diplomatiques de leur rival. Les marchands et les nobles des deux côtés jouaient un rôle crucial dans ce grand jeu, leurs actions individuelles pouvant parfois avoir des répercussions considérables sur l'équilibre des pouvoirs. Pourtant malgré cela des liens existaient. Culturels, économiques et même commerciaux. C’était peut-être d’ailleurs ces rivalités qui faisaient la richesse de chacune des cités concernées. Car malgré cette antagonisme acharnée, les deux entités restaient profondément interdépendantes. Leurs économies étaient étroitement liées, et de nombreuses familles influentes entretenaient des relations des deux côtés du conflit. Cette dualité créait une dynamique fascinante pour le trentenaire, où coopération et compétition se côtoyaient en permanence, chaque partie cherchant à tirer le meilleur parti de cette relation complexe. Et même des surprise, comme au moment du conflit contre les Sept Couronnes, où les deux entités s’étaient alliées.

    Mais l’heure n’était nutellement à diplomatie ou la stratégie et Aelix laissa bien volontiers son regard errer sur le somptueux décor du Jardin Parfumé. La pièce où il se trouvait avec Lysara était un véritable festival pour les sens. Des fontaines aux eaux cristallines murmuraient doucement, leurs jets gracieux créant une atmosphère apaisante. Le jardin luxuriant qui s'étendait devant eux était parsemé de statues de marbre représentant des divinités de l'amour, leurs formes sensuelles captant la lumière dorée du soleil couchant. Des tapisseries aux motifs complexes ornaient les murs, leurs couleurs vives - pourpre saphir, vert émeraude, blanc immaculé - rappelant à Aelix les précieuses soies qu'il venait d'acquérir. Et voilà qu’il se retrouvait avec une Rogare dans un espace calme. Une drageon de l’une des dynastie les plus puissantes et redoutés de Lys dont la banque, disait-on, tenter de faire concurrence à celle de Fer de Braavos.

    « C'est un honneur, dame Lysara. Votre famille est réputée bien au-delà des frontières de Lys. Mais vous le savez déjà. » dit-il avec un rictus amusé au coin des lèvres. Le marchand volantain se redressa, admirant discrètement les traits délicats de son interlocutrice. Ses yeux hétérochromes le fascinaient particulièrement, ajoutant une touche de mystère à sa beauté. Aelix sentit son cœur s'accélérer légèrement, conscient de l'opportunité inattendue qui se présentait à lui. « Je ne m'attendais pas à rencontrer un membre de la famille Rogare en ces lieux, » admit-il avec un sourire poli. « C’est étrange n’est-ce pas ? Pourquoi alors que ce lieu appartient à votre dynastie et incarne, même d’une certaine façon le fleuron des vôtres, je suis surpris de voir un de ses membres ici ?  » questionna le Tagaros à voix demi-haute. C’était un peu comme dissocier la réalité, la réalité rencontrant la légende.

    Acceptant l'invitation silencieuse de Lysara, Aelix s'assit près d'elle sur le rebord de la fontaine, prenant soin de maintenir une distance respectueuse. Le murmure de l'eau créait une atmosphère apaisante, contrastant avec l'agitation du reste de l'établissement. Le marchand était pleinement conscient du jeu délicat auquel il s'adonnait. Une conversation avec un membre de la famille Rogare pouvait ouvrir bien des portes... ou les refermer définitivement. Son regard porta sur les reflets des corps sur l’eau cristalline. « Vous sembliez pensive lorsque je vous ai abordée, » remarqua-t-il, cherchant à engager la conversation sur un terrain neutre. « Pardonnez mon indiscrétion, mais puis-je vous demander ce qui occupait vos pensées ? » On s’attendrait à voir une femme de son rang être normalement entourée de courtisans et courtisannes en tout genre. Pourtant, la Rogare ne semblait surveiller par rien ni personne. Alors forcément, la curiosité d’Aelix était piqué au vif.



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    Rien n'était jamais très simple. Pour ainsi dire, sans doute fallait-il bien mieux se méfier de la simplicité plutôt que de la complexité. Rester sur ses gardes lorsqu'aucun sous-entendu n'était à l'horizon, sans qu'aucune contre-partie n'était imposée, ou bien encore sans qu'aucune phase de négociations ne soit de mise était donc là une posture à adopter. Tout un chacun évoluait au sein d'une sorte de synergie qui, si elle adoptait des reflets différents en fonction du contexte et de l'enjeu, n'en demeurait pas moins un concept éternel. C'était comme arpenter le faisceau d'une gigantesque toile d'araignée, où tirer un fil contraignait parfois à en briser à un autre, et où les embranchements étaient multiples. Cela prévoyait donc de ne rien faire dans la précipitation, dès lors que le domaine valait le coup de s'y pencher, ou qu'il était un tant soit peu crucial. Mais pour autant, cela ne signifiait en rien qu'il fallait éternellement rajouter de la complexité à la complexité. Certaines choses se devaient d'être vécues sans se prendre la tête, tant que l'on oubliait pas qu'elles aussi pouvaient bien avoir des conséquences. Il existait donc de nombreuses facettes à un même fragment de quelque chose. Les paradoxes pouvaient être nombreux, et une parole venait en réponse à une autre, tout comme un geste en déclenchait un autre. Du moins était-ce ainsi que l'on avait enseigné les choses à Lysara, de sorte à ce qu'elle puisse se forger très jeune un esprit en mesure de tenir la barre et de savoir répondre aux nécessités qui se présenteraient vers elle. Ou à ce qu'on en viendrait à exiger d'elle. Dès lors, elle n'envisageait pas autrement les relations entre Volantis et Lys, qui ne pouvaient que répondre à ces enjeux intercroisés. Les relations entre les deux Cités étaient filées depuis bien des générations, tout à la fois trop semblables pour réussir à parfaitement s'entendre sans que la rivalité ne pointe son nez, et trop semblables, également, pour ne point parvenir à se comprendre et à partiellement se reconnaître l'une dans l'autre. Et au milieu de tous ces fils, de toutes ces toiles d'araignée, pour peu que l'on parvienne à tirer son épingle du jeu et à tirer le maximum de bénéfice de la situation, on pouvait être quasiment sûr que le Patriarche Rogare aura su y mettre son nez, ou qu'il s'apprêtait à le faire. Cela était tout autant valable pour Lysandro que pour les précédents Patriarches. Preuve en était, c'était là-bas qu'avait trépassé Drako Rogare.

    À l'époque, et sans doute encore aujourd'hui pour les plus mesquins et vaniteux, certains Volantains avaient prétendu que son cœur n'avait pu tenir face à la vue du prestige de leur Cité, il était évident pour son arrière-petite-fille que la vérité était toute autre. L'âge l'avait emporté, et pas la prétendue supériorité de la splendeur volantaine. Drako était un aristocrate lysien, après tout, et non point un pécore émanant d'un trou à rat mal famé, boueux et primitif. Et puis cela n'avait pas été son premier voyage à Volantis, là où cela avait tout de même été son dernier. Fort heureusement pour la jeune femme, son expérience de la cité orientale ne se résumait pas qu'à cela. Tout comme cela ne se résumait pas qu'à des sujets sérieux et conséquents. Elle avait pu bien s'y divertir, là bas. Tout comme elle pouvait très bien se divertir ici, à Lys, bien sûr, mais il manquerait toujours à son archipel natal ce petit quelque chose que l'on appelait l'exotisme et la nouveauté. Sans tout connaître de sa Cité, elle l'observait tout de même avec les yeux de la familiarité et de l'habitude. Dès lors, la présence du moindre étranger était pour elle une potentielle source de curiosité même si, évidemment, tout le monde n'était ni digne de son intérêt, ni digne de son temps. Cela ne se jaugeait pas forcément au premier regard, mais certains signes n'étaient quand même pas trompeurs. Et puis, il lui sembla un instant que le visage de l'homme qui était venu à sa rencontre lui inspirait quelque chose, au delà de son attrait et de son charme indéniables, sans que cela ne génère tout de même en elle le moindre souvenir d'inconfort. Et en même temps ... En même temps, cela ne s'imposait pas derechef à son esprit, alors ... De toute façon, elle avait déjà rencontré bien du monde, et venu un instant, les visages en venaient parfois à se confondre. Les noms, eux, avaient cette tendance à moins s'anonymiser, et encore. Mais Tagaros sonnait tout de même à son oreille d'une façon positive et encourageante concernant la famille dont le Volantain se disait issu. À ses mots sur sa propre Lignée, elle ne put que lui sourire, car ce qu'il disait était vrai et qu'elle était bien aise qu'il reconnaisse lui aussi le prestige des Rogare. “ En effet, j'en suis déjà bien consciente, mais il est toujours plaisant d'entendre que cela ne tient pas uniquement de la certitude orgueilleuse. ” Ou alors avait-il tout simplement la lucidité d'esprit de ne point insulter les propriétaires des lieux où il se trouvait, et ne point l'insulter elle non plus ... Dans tous les cas, voilà qui était très pertinent et clairvoyant de sa part. Preuve qu'il n'était pas qu'un beau spécimen, et qu'il en avait aussi dans le crâne.

    Les propos suivants de son interlocuteur ne purent que lui tirer un sourire glissant de la politesse vers l'amusement, là où elle arqua également quelque peu un sourcil, non sans un certain côté mutin. Cette franchise était plaisante à attendre, car habituellement, lorsqu'elle se présentait et qu'il s'agissait d'une première rencontre, les gens avaient tendance à vanter les qualités de son père, ou à se penser fort originaux de mentionner ses charmes si particuliers. Ce que ce fameux Aelix Tagaros s'abstint de faire. “ Je suppose qu'il s'agit plus de surprise que d'étrangeté ? Peut-être est-ce dû à ce qu'on est censé venir faire en ces lieux, et au fait que cela cadre fort peu avec le genre de passe-temps qu'une jeune aristocrate comme moi est censé avoir ?” Elle ne se voulait que partiellement piquante, plus taquine qu'incisive. “ Vous vous trouvez actuellement à “ Lys la Belle ”, dont la fondation initiale était après tout destinée à rafraîchir les Seigneurs-Dragons tout autant qu'à leur offrir moult divertissement dans le vin, la chair et la musique. “ Un régal pour les sens, un baume pour l'âme ”, en somme. Il serait cruel que je ne puisse pas moins aussi en profiter ! Et je vous assure que le Jardin Parfumé ne se résume pas qu'à un lieu d'ébats charnels, là où vous semblez en avoir bien conscience. ” Elle le détailla de nouveau un instant, sans songer à savoir si cela pouvait le déstabiliser quelque peu. Était-elle la première aristocrate lysienne qu'il rencontrait, ou une autre avait-elle déjà eu ce privilège ? “ À moins que vous n'ayez déjà étanché votre désir. ... Ou que vous vous apprêtiez à le faire et que je vous ai dévié de vos desseins initiaux ? ” Si tel était le cas, et s'il en avait besoin, elle pourrait se faire source de recommandations éclairées avec l'un ou l'une des meilleurs employés des lieux. Mais visiblement, le sujet des plaisirs charnels n'était pas celui qu'il se voulait d'emblée aborder avec elle, et elle ne souhaitait en rien lui laisser à penser qu'on ne pouvait parler de rien d'autre que de cela en ces lieux. “ Une foule de choses occupe toujours mes pensées, Sieur Tagaros. Être une Rogare revêt bien des avantages, non sans que cela ne s'accompagne de certaines ... responsabilités. ” Elle s'abstiendrait de tout lui en révéler, puisqu'ils venaient à peine de se rencontrer, et que s'épancher n'était de toute façon pas dans ses habitudes, mais, toutefois, certaines de ses pensées devaient pouvoir lui être familières. À le voir loin de sa propre Cité natale. “ Sans doute avais-je besoin de me poser et de simplement laisser le temps filer, sans rien faire ... J'ai été amenée à bien plus voyager durant ces deux dernières années que durant tout le reste de ma vie. Ce fut ... plaisant, souvent. Mais Lys m'a tout de même manquée. ” Et si l'air marin et les rayons du soleil ne lui allaient pas particulièrement mal au teint, elle devait bien avouer qu'elle n'avait rien contre le fait de ne plus sentir le mouvement des vagues venir tester son équilibre. Du moins pendant quelques temps. “ Et vous, qu'est-ce qui vous amène ici ? À Lys tout autant qu'au Jardin Parfumé. ” Elle était sincèrement curieuse de le savoir, se disant que cela ne pourrait sans doute que lui en apprendre un peu sur ce beau Volantain.

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    Threads of Fate: The Silk Expedition
    An 131, lune 9


    « Silk does for the body what diamonds do for the hand. »  

    Aelix Tagaros observa attentivement la jeune femme qui se tenait devant lui. Lysara Rogare. Un nom qui évoquait puissance et prestige à Lys, et bien au-delà. Il esquissa un sourire énigmatique, conscient de l'écart d'âge qui les séparait mais nullement intimidé par la stature de son interlocutrice. Pourtant, elle était, seule dans un milieu qui pouvait se montrer hostile. Cela voulait dire que la demoiselle était une des maîtresses des lieux, et que probablement, cette dernière ne mentait pas sur son identité. « Demoiselle Rogare, votre franchise est... rafraîchissante », commença-t-il d'une voix posée. Séduire pour plaire plus que pour dragueur, convaincre, discuter, tirer profit d’un échange, bien loin de l’aspect monétaire qui intéressait tant notre homme. « Vous avez raison de supposer que ma surprise n'est pas tant due à de l'étrangeté qu'à l'inattendu de notre rencontre. » Il fit une pause, comme pour choisir soigneusement ses mots suivants, un coup à jouer il y avait, et la partition pouvait déjà froisser. Était-ce de la manipulation ? Plutôt du savoir-vivre, se connaître, se contenir, pour mieux appréhender et évaluer la valeur de la personne en face de lui. Une simple aristocrate ou bien plus ?  

    « Censé ? Voyons, dans un lieu comme celui-ci, les convenances s'effacent au profit de... possibilités plus exaltantes. Ne trouvez-vous pas que c'est précisément le rôle de Lys, et d’une certaine façon des jeunes gens de défier les attentes ? »  Une question à laquelle il répondait par une interrogation afin de donner des franches coudées à son interlocutrice et ne pas se mouiller trop en risquant de sortir une phrase qui toucherait l’orgueil de la Rogare. Lysara détailla un bref historique de Lys, probablement pour gorger son hubris d’être une fière habitante de cet archipel si singulier. L’homme ne disait rien se contentant de l’écouter. Une femme cultivé et intelligente qui cherchait à s’exprimer visiblement. Il recula légèrement, son regard parcourant ostensiblement Lysara de haut en bas lorsque celle-ci lui posa à son tour une question. « Tout comme vous n'êtes pas qu'une simple jeune aristocrate, je ne suis pas qu'un simple visiteur en quête de plaisirs faciles. » Aelix reprenait ses mots, toujours prudent, cherchant à se démarquer en appuyant sur la singularité de la Rogare. Un pieu serment qui se révélait vrai. La facilité n’attirait pas le grippe-sou en dehors des affaires financières, qui se révélaient de toute manière très rarement simples en raison de la corrélation entre risque et rendement. « Voyez-vous, j'ai appris que le plaisir charnel, aussi tentant soit-il, n'est souvent qu'une façade pour des jeux bien plus intéressants. Et parfois, l'abstention peut être... plus stimulante que l'indulgence. » Un léger rire s'échappa de ses lèvres charnues. Encore une fois, rien de faux.

    Aelix s'approcha d'un pas, comme pour mieux écouter les paroles de celle qui se tenait face à lui, toujours partiellement penchée sur cette fontaine. « Vous évoquez des responsabilités qui accompagnent votre nom. Les Rogare... une dynastie fascinante. J'imagine que porter un tel héritage doit être aussi honorant que pesant parfois ? » La réponse était évidente, mais cela n’empêchait nullement la question d’avoir une certaine pertinence car l’ambition était bien de savoir comment Lysara vivait sa situation. Et lorsque le sujet des voyages s’échappa des lippes de la lysienne, il ne fallut pas longtemps pour le Tagaros de réagir. « Vos voyages récents m'intriguent. Loin de votre nid doré de Lys... Qu'avez-vous découvert du vaste monde, Mademoiselle Rogare ? Des secrets qui pourraient ébranler les fondations mêmes de votre cité ? Ou peut-être... des opportunités que votre illustre famille pourrait exploiter ? » Le ton était badin, un peu amusé, à l’exagération. « L’on ne rend jamais assez compte de la vie que l’on mène tant que nous n’avons pas voyagé pour retourner chez soi. » Une phrase qui pourrait sortir d’un ouvrage d’érudit, et c’était probablement le cas, mais Aelix la trouvait particulièrement emplie de véracité. Le monde avait énormément à offrir sur divers sujets. Il offrait un développement rare de talents et permettait de mieux s’adapter au changement. Dans une période aussi trouble, c’était particulièrement vrai. C’était même peut-être grâce à ces connexions dépassant les simples cités que les patriciens maintenaient leur influence sur la petite bourgeoisie marchande sclérosé d’honneur pour le drapeau de leur lieu de vie. Un peu ridicule d’une certaine façon. Mais tout arbre a une racine, une origine et c’en était de même pour les humains.  

    Le négociant fit quelques pas s’installant au côté de la jeune femme qui devait avoir autour de la vingtaine. « Quant à ce que je suis censé venir faire en ces lieux... permettez-moi de garder une part de mystère. Après tout, n'est-ce pas l'un des charmes de Lys ? Cette brume délicate qui enveloppe chaque intention, chaque désir ? » Il laisse un soupir s’échapper, pour déguiser des intentions derrière une fausse incertitude, faisant croire à un faux état d'abattement bien éphémère.  « Lys m'attire pour de nombreuses raisons. Sa beauté, certes. Son histoire... tumultueuse. Mais surtout, les opportunités qu'elle offre. Notamment en termes de beauté. »Aelix tourna de nouveau son visage vers Lysara, son regard soudain plus perçant : « Le Jardin Parfumé est un excellent observatoire des jeux d’influence commerciaux. » Il sourit, conscient d'en avoir peut-être trop dit, à dessein. « Mais je m'égare. Dites-moi plutôt, Mademoiselle Rogare, que pouvez conseiller à un homme grincheux comme moi pour me divertir dans une si belle propriété. J’ai le malheur d’être particulièrement difficile. » conclua-t-il avec un fin rictus plein de malice et sans réelle arrière pensée. Sa réponse à venir scellera grandement l’avis du Tagaros sur son interlocutrice et lui permettra également d’obtenir un brin de la perception de la Rogare sur le personnage qu’il jouait.

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    Lysara Rogare
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    Lys ❃ An 131, Lune 9

    “ A woman's heart is as intricate as a raveled skein of silk ”

    Depuis toujours, Lysara évoluait dans un climat où nul ne semblait vouloir se montrer impoli, discourtois et irrespectueux avec elle, chacun mué par des raisons différentes. Les gens du peuple ne pouvaient se permettre ce genre d'écart envers une aristocrate, sous peine de sanction, et les autres aristocrates semblaient bien trop craindre la façon dont Lysandro Rogare savait mieux que personne s'en prendre insidieusement mais sûrement à ceux qui avaient l'outrecuidance à s'en prendre à son propre sang. Question de fierté et d'orgueil, ainsi que de vanité. Cela permettait donc à la jeune femme d'avoir une liberté de ton qu'elle était parfaitement consciente de posséder, mais dont elle demeurait tout de même quelque peu ignorante de l'importance. Quand cela vous paraissait logique et naturel, et que vous n'aviez jamais rien connu d'autre ... Elle pouvait être aussi franche et sincère qu'elle le désirait, pour peu qu'elle n'en vienne pas à éventer des informations qu'elle était censée garder pour elle. “ Vous en voilà dépaysé ? Faut-il donc alors croire que vos compatriotes volantaines préfèrent l'esquive ? ” Elle plissa les yeux, quelque peu mutine et amusée. Mais point moqueuse. Elle avait, semble-t-il, présentement le beau rôle, autant ne pas le ternir auprès d'un homme qu'elle semblait suffisamment bien cerner pour ne pas se fourvoyer quant à la réelle nature de sa réaction initiale à leur rencontre en de tels lieux. “ Je ne puis qu'abonder dans votre sens quant au fait que Lys offre pléthores d'opportunités exaltantes et qu'elle est également un terreau fertile pour toute jeune âme en quête de défis grisants. Mais il se trouve que tout le monde ne raisonne pas comme nous. Si vous saviez le nombre d'étrangers qui se sont exclamés de savoir que les filles de Lysandro Rogare osaient fréquenter un tel lieu de débauche et de plaisir ... Ce qui est assez hypocrite, vous en conviendrez, venant d'hommes qui viennent d'eux-même au Jardin Parfumé en quête de tels plaisirs ... ” À dire vrai, sans doute était-ce tout particulièrement ces mêmes hommes qui fantasmaient d'avoir une belle aristocrate lysienne dans leur couche, poussés par l'euphorie de ce qu'ils devaient percevoir comme une défiance aux interdits. Mais face à l'impossibilité d'assouvir leur chimère, ils se retournaient contre elle. “ Sans doute leurs visages vireraient-ils au grenat s'il leur était annoncé l'âge auquel mes sœurs et moi avons pu nous rendre en ces lieux pour la première fois. ” Un petit sourire en coin naquit rien qu'à la perspective d'envisager un tel spectacle, uniquement muée par l'envie de les voir s'agiter comme des poulets sans tête.

    Nulle rougeur de ce type, en tout cas, sur le fasciés du Volantain lui faisant face, sans que cela ne soit toutefois la conséquence d'un total désintérêt de sa part pour elle. Son regard sur elle ne mentait point quant au fait qu'elle semblait avoir toute son attention, ou tout du moins une part. Il n'était donc point en quêtes de plaisirs faciles ... Pour autant, cela ne le plaçait pas au mauvais endroit, car, en ces lieux, les plaisirs étaient nombreux et se déclinaient en une palette suffisamment étendue et complète pour que chacun puisse y trouver son compte. La porte menant à l'extérieur n'était donc pas toute désignée à cet Aelix. D'autant plus qu'il titillait son attrait et son intérêt. “ Sieur Tagaros, votre franchise est ... rafraîchissante ! ” Elle lui rendait malicieusement la monnaie de sa pièce, non sans quelque peu en rire et en sourire. Lysara ne répliqua cependant point sur le sujet, là où son regard tout autant que son sourire devaient suffisamment en dire, alors qu'elle ne piquait aucun fard non plus. Et qu'elle ne se braqua pas et ne sembla pas s'effaroucher en sentant et en voyant le Volantain se rapprocher d'elle. Elle ne criait pas à la garde et ne s'insurgeait pas, car les limites de la convenance étaient loin d'être dépassées, là où, de toute façon, cela aurait pu aller contre une part de sa nature profonde. Lysara savait faire face sans directement s'en remettre à autrui. Peut-être cela était-il bravache et présomptueux, mais cela tenait de son orgueil tout autant que de sa confiance en elle, qui étaient loin de l'étouffer. C'était là l'une des conséquences de son appartenance à la Lignée Rogare, l'une de ces multiples ondulations des traits de caractère attendus dues à tous ces privilèges et ces facilités d'accès qui accompagnaient son ascendance. Elle était tenue loin de nombre des craintes et des méfiances coutumières et habituelles parce que son extraction sociale l'en protégeait, comme dressant un rempart entre le monde réel et elle. Pas pour tout, toutefois. “ C'est le cas. Je suppose qu'il faut bien un revers à cette médaille dorée, sinon cela annihilerait toute adversité et alors, quel sel aurait la vie ? ” Époussetant distraitement de la main le haut de son jupon, elle offrait là une partielle démonstration de langue de bois. Tout comme elle se refusait à énoncer à cet étranger combien elle se passerait bien, plus que parfois, de ce fameux sel, dans sa vie. Si voyager lui était agréable, les motifs derrière ces périples ne l'étaient pas toujours, et les traversées n'étaient pas non plus forcément une parfaite promenade de santé.

    Un instant, son regard se fixa sur l'homme qui lui faisait face, l'observant de nouveau avec une certaine intensité. Plus du tout pour observer ses traits, mais pour tenter de le percer à jour, car ... “ Vous pensez bien que secrets et opportunités éventuels ne franchiront point le seuil de mes lèvres ... Mais vous savez bien manier les mots, et cela est bien essayé. ” Penchant la tête légèrement de côté, elle évalua la perspective de lui répondre partiellement, estimant que tout n'était pas susceptible d'être une information cruciale. Ou ignorée de tous. “ Je peux toutefois bien vous confier que j'ai découvert combien chaque lieu semblait être unique en lui-même, mais que nul n'est encore parvenu à surpasser Lys. Volantis ... Volantis m'a fait fort effet, mais je suppose que les circonstances qui m'y ont amenée, couplées à mon jeune âge, n'ont pas entièrement fait honneur à votre Cité. ” Elle lui avait vanté Lys et était désormais curieuse de connaître son opinion sur sa propre cité natale, là où il ne semblait pas avare de lui répondre quant à ses autres questionnements. Alors elle l'écoutait, ne buvant tout de même pas ses paroles mais occultant presque entièrement le monde qui l'entourait. De toute façon, il ne pourrait rien lui arriver. N'est-ce pas ? Il se voulait en tout cas mystérieux, et ne se livrait pas entièrement à elle, ce dont elle se garderait bien de s'offusquer, ayant à l'instant elle-même préserver certaines choses pour elle. C'était un prêté pour un rendu, en somme, sans que ni l'un ni l'autre ne semble pour autant vouloir mesquinement se faire pingre. Ses yeux se plissèrent alors de nouveau, là où luisait un regard pétillant, et un sourire amusé prit place sur ses lèvres. “ Devrions-nous donc songer à instaurer un tarif d'entrée pour qui voudrait venir en ces lieux s'abreuver d'informations précieuses glanées à la force de l'observation et de l'espionnage ? ” Nul ne devait ignorer la réalité des confidences sur l'oreiller, sans nul doute, mais les gens étaient loin de savoir combien ces confessions étaient nombreuses et, pour un grand flot d'entre elles, absolument peu dignes d'intérêt ! Car, à ce qu'en savait Lysara, de nombreux clients venaient entre autres s'épancher ici de leurs déboires sentimentaux, familiaux et conjugaux. Non sans confondre celle ou celui dont ils payaient les charmes, pour un temps, avec l'un de ces médecins examinant la psyché et son fonctionnement ...

    La jeune femme n'aurait rien eu contre le fait qu'il continue de lui énoncer les raisons qui pouvaient faire qu'il était venu jusqu'ici, mais il sembla réaliser que trop en dire reviendrait à éventer peu à peu le mystère. “ Grincheux, dîtes vous ? Vous ne m'avez point renvoyé ce visage ... ” Toutefois, l'homme requérait son avis, et il ne lui coûterait rien de le lui donner., feignant d'avoir y réfléchir quelques instants. “ Et bien, si vous venez vous abreuver de beauté, je peux vous proposer de faire mander l'un ou l'une de nos plus charmants employés pour charmer votre regard et vos sens par quelque danse, musique ou chanson. Si vous préférez en revanche que l'on vienne vous conter combien certains puissants négociants et armateurs en viennent à perdre leur verve, leurs prétentions et leur superbe sous les assauts consentis de ceux et celles dont ils font habituellement leur richesse de la vente et de la revente, je suppose que cela peut se faire. Ou je peux tenter de vous divertir moi-même ... en vous faisant visiter les lieux plus en détails, ou toute potentielle requête de votre part, ou presque. Vous ne m'êtes point désagréable, et je n'ai rien de mieux à faire. ” Ou alors, il pouvait aussi revenir sur son affirmation précédente et lui confier préférer vouloir satisfaire quelques besoins charnels et, auquel cas, elle saurait faire mander un échantillon suffisamment alléchant pour qu'il puisse faire son joie et ne point le regretter. Cela ne serait évidemment pas gratuit, mais ils pourraient toujours s'arranger. Tout se monnayait, au Jardin Parfumé, particulièrement si l'un ou l'une des Rogare intervenait dans la transaction. Pour l’alourdir comme pour l'alléger. Là où, parfois, la fortune ne résidait point dans l'aspect pécuniaire mais bel et bien dans toutes ces paroles qu'on laissait s'échapper et qui valaient plus que leur pesant d'or. Arquant un sourcil, elle était en attente de sa réponse, prête à intervenir, non sans pouvoir s'empêcher de quelque peu sourire en coin, amusée de la situation.
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    Aelix Tagaros
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    « Silk does for the body what diamonds do for the hand. »  

    « Si je vous disais non, me croirez-vous ? » répondit Aelix d’humeur taquine. Seul un sot, ou un riche aristocrate habitant l’archipel, ne serait pas dépaysé de se trouver ici. Son sourire s’illuminait et il n’était pas totalement innocent. Un peu comme un grand garçon en train de commettre une bêtise, un domaine dans lequel l’homme était expert après tout. « Disons que nous savons que les roses ont des épines et qu’il est nécessaire d’être délicat pour les cueillir. » Son interlocutrice était joueuse, lui aussi. Il n’y avait rien de bien provocateur derrière ces piques amusées et divertissantes. Il fallait voir là deux individus qui se jaugeaient, du moins de l’interprétation du négociant. C’était de bonne rigueur et ce début de conversation ne lui était pas déplaisant, bien au contraire. Alors, c’était assez naturellement que la suite de discussion se poursuivit, sans difficulté quelconque. Lysara commençait à aborder sa vision de ce lieu aussi réputé que décrié, soulignant les cries d’orfraies de certains haute lignage probablement très hypocrite. C’est pour cela qu’Aelix préférait la mer à la terre et surtout à toutes ces fausses commodités qui ne servaient qu’à faire luire des tas de merde dans des bas de soie. « Hypocrite certes. Mais on pardonne bien moins leur péché aux femmes qu’aux hommes. Ainsi il y a une part de logique dans leur raisonnement, ce qui les enorgueillit de leur préjugé. » Cette phrase sonnait bien plus sérieux que ce que le Tagaros avait pu imaginé. « Mais encore une fois, je ne vous apprend rien. » conclua-t-il avec un ton adoucit. Le volantain lui, était stoïque. Il lui en fallait beaucoup pour provoquer une pigmentation sur son visage ou d’autres réflexes naturels.

    Une fois ne fut coutûme, Lysara renvoya la pièce vers Aelix après son premier envoi. Alors, l’homme se montra plus confiant, plus certain de ses mouvements. Aucune hostilité ou envie en particulier. Un moyen de briser la glace. Et la demoiselle ne cillait pas, brave et confiante. Peut-être trop. C’était la fougue de la jeunesse et probablement le fait, peu difficile à deviner, que la demoiselle avait grandi dans un cocon de soie. Alors peut-être qu’inconsciemment, le marchand de Volantis y voyait un propre reflet fumé d’un passé déjà lointain pour sa mémoire. Sa réponse de bois fut bien moins précieuse que le jupon de haute couture que Lysara venait de toucher. « Il n’y a rien de mal à vouloir une vie simple non plus. » Ses paroles furent accompagnées d’un haussement d’épaules. « Puis le revers d’une médaille dorée reste luisant lui aussi généralement. C’est plutôt sa composition dont il faut se méfier. » Un propos plein de malice qui n’avait que pour unique ambition de chafouiner la Rogare qui semblait bien certaine de ses capacités et paroles. Cette dernière ne tarda pas à répondre plein d’intelligence à la tentative d’Aelix de lui soutirer des informations ce qui ne manqua pas de lui faire lâcher un léger rire. « Aussi belle que réfléchie. » Une créature redoutable en somme. Toutefois, peut-être que cette dernière venait d’avouer avoir des informations importantes. Etait-ce surprenant de la part d’une des drageons de l’une des plus puissantes familles de Lys ? Non. Mais ce n’était pas non plus un fait commun. Alors en ce sens, celle-ci venait de gagner de l'intérêt, une certaine valeur.

    La réflexion de lysienne sur Volantis ne provoqua aucun sentiment chez le Tagaros qui n’avait pas un amour particulier pour sa cité. Sinon celui-ci n’aurait pas passé la majeure partie de son existence sur les mers. « Parce que n’importe quel manant peut pénétrer ici ? » Il arqua un sourcil, faisant mine de ne pas comprendre. Un domaine dans lequel l’homme excellait plus que tout autre chose. « Est-ce de la faute de l’observateur si on lui montre ou lui dit trop de choses ? Cela ne serait-il comme accuser le soleil de trop briller ? » Le raisonnement absurde, c’était ce qui le rendait corrosif. Qu’était venue chercher Aelix ici ? Lui-même ne le savait pas vraiment, mais l’interprétation de la Rogare lui plaisait. Alors autant endosser ce rôle non ?

    A peine eut-elle fini de le questionner sur son visage que le Tagaros répondit promptement. « Et quel est le visage que je vous renvoie alors ?  » questionna-t-il un peu narquois mais également curieux. Le marchand écouta l’énumération de possibilité de sa comparse, et elle ne prenait pas de risque. Ce fut d’ailleurs ce qu’il lui fit remarquer. « Vous êtes bonne hôtesse mais pas très joueuse. Je me contenterai donc d’une balade en votre charmante compagnie. » Provocateur se montrait-il, toujours avec ce sourire et ce petit air amusé qui lui collait aux basques. Des années de pratique. « Permettez ? » lui demanda-t-il en lui tendant sa main pour qu’elle les récupère. « Je me sentirais plus en sécurité ainsi. Cela évitera qu’on ne m’aguiche toutes les cinq minutes… et au moins j’éviterai de me perdre. » De nouveau un humour presque enfantin, mais loin d’être innocent. « Par quoi voulez-vous que nous commencions ? » Le voilà trépidant, marqué par cette fausse hâte qui caractérisait si bien son personnage.


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    “ A woman's heart is as intricate               as a raveled skein of silk ”

    Ah, les épines des roses ... Lysara savait bien ce que c'était, concrètement, mais elle ne pouvait pas non plus dire qu'elle y avait souvent été confrontée personnellement. En règle générale, on prenait soin d'ôter la moindre épine des fleurs qu'on lui destinait ou qu'elle requérait. Comme s'il fallait préserver ses jolis doigts, à moins qu'il ne s'agisse là d'une précaution nécessaire et requise sur ordre de son père, pour peu que les dîtes épines soient empoisonnées. Lys, après tout, était connue pour son fort taux de morts prématurées et peu naturelles. On s'assassinait en ces lieux tout autant par les mots que par le poison, et bien moins par le glaive et la strangulation. Alors sans doute valait-il mieux pour la jeune femme que de telles précautions soient prises au préalable, pour son propre bien. Pour autant, on ne faisait pas autant de chichi concernant les employés du Jardin Parfumé, et c'était bel et bien là, alors, que Lysara avait pu voir de nombreuses fleurs à épines, sans toutefois y risquer ses doigts. Un client frustré ou empli d'une jalousie qu'il ne lui revenait pas d'avoir, cela pouvait être prêt à tout ... Alors, oui, malgré tout, Lysara voyait très bien ce qu'étaient des épines, tout comme elle voyait très bien la comparaison qu'avait voulu édifier ce beau Volantain. “ Et bien, n'ayez donc aucune crainte, je peux tout autant être franche que savoir me montrer délicate. ” Encore une fois, il y eut cette lueur particulière dans son regard, de celles qui ne pouvaient qu'indiquer qu'elle se divertissait fortement de l'échange au sein duquel ils étaient impliqués. Son interlocuteur ne manquait pas d'esprit, en plus d'avoir une plastique fort agréable, alors cela ne gâchait rien à l'expérience, et ce en dépit du fait qu'elle venait tout juste de le rencontrer. Mais on connaissait après tout toujours des premières rencontres avec ceux qui, jusque là, nous étaient inconnus. Même les plus belles amitiés du monde débutaient ainsi, tout comme les inimités. Ou les folles histoires passionnées, qu'elles soient amoureuses ou simplement charnelles. À moins, bien sûr, que vous n'en veniez à épouser votre propre frère, ou un parent proche. Ce qui se faisait au sein de l'aristocratie lysienne, comme ailleurs dans certaines cités libres, d'ailleurs. Et ce bien que les Rogare avaient abandonné depuis longtemps la coutume valyrienne des mariages au sein d'une même fratrie. Il fallait renouveler régulièrement le sang, après tout.

    Mais sans doute la réelle motivation d'une telle décision était-elle à chercher ailleurs. Les Rogare n'étaient plus les seuls à agir ainsi, imités par d'autres prestigieuses lignées. Cela relevait sans doute avant tout relever du calcul politique et stratégique. Un mariage pouvait conduire à des alliances. Or, marier deux de ses enfants entre eux revenait plus ou moins à s'allier à ... À soi-même. Une occasion manquée, donc, ainsi qu'un beau gâchis. Cynisme et hypocrisie étaient donc à percevoir en premier, avant toute volonté de se distancer un peu de l'inceste direct. Mais était-ce si surprenant ? Comme le soulignait fort bien le joli brun, l'hypocrisie était tant et tant présente en ce monde qu'elle se métamorphosait parfois en une logique pervertie. Ainsi, oui, on pardonnait mille et une choses à un homme. Mais une femme, elle, était beaucoup plus rapidement sujette à l’opprobre et aux gémonies. Et, non, malheureusement, le Volantain n'apprenait donc rien à Lysara ... “ Sans doute est-il donc rassurant de vous voir préférer l'inattendu à l'étrangeté, voire au jugement hâtif. ” Peut-être pouvait-il refuser de se le permettre, d'ores et déjà conscient que, entre eux, c'était elle qui était en terrain conquis, ou peut-être était-ce de la pure honnêteté. Dans les deux cas, cela convenait à la jeune femme, puisque l'échange demeurait cordiale et que les propos échangés créait une réelle conversation. Et ce en dépit du fait qu'elle lui répondait quelque peu à côté à l'heure de risquer de trop se découvrir. Verbalement, s'entendait. Mais cela ne sembla point offusqué le principal intéressé, quoi qu'il lui offrit une réponse qui la laissa un instant songeuse. “ Je ne présumerais pas être en mesure de savoir ce qu'est exactement une vie simple. Je suis issue d'une des plus prestigieuses et anciennes lignées aristocrates de Lys, après tout, en plus d'être la fille de Lysandro Rogare. ” Nulle vanité et nulle prétention, mais la plus pure des vérités. Même ceux qui gravitaient autour d'elle pouvaient être perçus comme ayant un petit quelque chose de spécial. Que ce soit ses frères et sœurs bâtards, reconnus par leur père sans qu'il ne les maudisse de leur existence. Ou bien encore les employés, du Jardin Parfumé, de la Banque ou des autres branches financières et commerciales Rogare, qui ne pratiquaient tout de même pas n'importe quelles tâches quotidiennes pour le premier employeur venu. “ Se méfier, hmm ?  Je ne suis pourtant que charme et agrément, et parfaitement inoffensive ! ... À moins que ... ”  Un petit quelque chose d'incisif illumina son regard, comme si elle avait quelque peu été piquée au vif, mais elle laissa volontairement planer le doute, joueuse. Pourtant, elle savait que c'était ainsi que certains hommes la percevaient, avec stupidité, empressement et misogynie. Mais son petit doigt lui disait que ce Volantain n'était pas aux rangs de ceux-là.

    Lysara nota que son vis-à-vis fut loin de chercher à la rassurer quant aux charmes de Volantis, mais elle n'en pipa mot. Comme souvent, elle enregistra l'information et se garda de d'ores et déjà en tirer des conclusions, car celles-ci ne seraient réalisées qu'avec hâte par manque d'informations supplémentaires, se recoupant ou se contredisant. Et puis il pouvait y avoir mille et une raisons au choix du Volantain, là où elle ne se voyait pas le sonder plus en amont à ce sujet, car ce serait faire manque de tact et de politesse. Les pieds de Lysara étaient exquis, inutile qu'elle les enfile dans de bons vieux gros sabots, bruyants, grossiers et hideux. D'autant plus qu'il s'agissait de savoir rebondir en temps et en heure à ce qui pouvait visiblement s'apparenter à une autre gentillette petite provocation de son interlocuteur. “ Est-il vraiment nécessaire que je vous détrompe ? Vous n'avez qu'à regarder autour de vous ou tenter de vous souvenir des visages que vous avez pu croiser avant d'arriver jusqu'à moi, et vous verrez que la clientèle est triée sur le volet. À moins que vous n'étiez déjà bien trop fasciné par les lieux et leur réputation pour ne pas vous être rendu compte que les gardes qui vous ont accueilli ont tout autant joué le rôle de physionomistes que de sélectionneurs. Sinon, vous comprenez bien que le Jardin Parfumé serait bondé de tous ceux qui rêvent d'y venir ... ” Elle vantait les charmes et le rang de l'établissement avec une vanité et un élitisme volontairement outrageux, non sans guetter la moindre des réactions du Volantain. Qui n'était lui-même pas en reste à l'heure d'user de ses mots. “ Votre répartie est fort poétique et philosophique, Aelix de la maison Tagaros de Volantis ... ”  Et voilà qu'il venait mettre la propre sienne au défi, à propos de son visage et de l'impression qu'il renvoyait. La jeune femme ne prit point cela comme une preuve de vanité extrême, ni même comme un désir d'absolument se voir chanter ses louanges, alors elle ne s'opposa pas au fait de lui répondre. Toutefois, face à son relatif empressement, elle joua la carte de la patience et de l'observation, comme ayant besoin de laisser de nouveau son regard le dévisager et l'analyser de haut en bas. Avec une certaine lenteur et une application certaine, mais absolument pas nécessaires. Mais pourquoi donc se gâcher ce délicieux plaisir ? “ Vous êtes plus âgé que moi, cela se voit, et s'entend. Les jeunes hommes de mon âge sont encore si .. Si ... Présomptueux, outrageusement présomptueux et orgueilleux, sans oublier qu'ils sont également fort peu raisonnés et qu'ils estiment que tout leur est dû sans réellement faire le moindre effort, ou tout du moins en feindre quelques uns. ” Et pour certains hommes, cela leur durait longtemps, oh oui, fort longtemps ...

    Mais on ne pouvait tout de même pas dire que Lysara était de ces misandres incapables de reconnaître les valeurs et qualités chez un homme. Et un certain nombre d'entre eux savait quand même trouver grâce à ses yeux. “ Vous êtes plus âgé, et pourtant, vous ne semblez pas encore considéré que vous avez tout vu et tout expérimenté, que plus rien ne peut vous surprendre et que cela vous donne le droit de donner des leçons aux jeunes âmes comme moi. Vous êtes également souriant, avenant et, je dois le reconnaître, charmant. ”  Le voilà habillé pour l'hiver, de façon fort appréciable pour lui, sans doute ! À moins qu'il ne se vexe face à la mention de son aînesse. Certaines personnes, hommes et femmes, étaient après tout très tatillonnes à ce sujet. En tout cas, il ne sembla pas entièrement satisfait des propositions qu'elle lui avait présenté quant à lui trouver de quoi se divertir. “ Allons allons ... Je vous assure que l'on peut extrêmement bien s'amuser face à ce qui se dit et se fait en ces lieux ... ” Elle lui décocha un sourire faussement contrit, qui fut rapidement remplacé par un sourire bien plus amusé, alors qu'elle plaça l'une de ses mains dans celle qu'il lui tendait, non sans prendre le soin de bien replacer le tissu de sa robe de son autre main, afin d'éviter qu'il ne soit froissé ou plié. Être à son avantage, toujours, de façon instinctive et sans plus forcément avoir à réellement y réfléchir. “ Ainsi dois-je jouer le rôle de gardienne de votre corps et de votre vertu, c'est cela ? Il est donc établi dans votre esprit qu'elle est en sécurité avec moi, hmm ? ” Elle le provoquait, bien gentiment, certes, mais tout de même, non sans se dire que tout employé ou toute employée des lieux aurait eu tord de se priver de tenter sa chance avec lui ... “ Je serais donc votre guide. Vous me laissez la maîtrise de notre ... escapade, quel grand honneur ! ” Elle allait bien s'amuser, et s'amusait déjà, à vrai dire ! “ Chacun de vos sens peut être mis à l'honneur et être comblé en ces lieux, il est donc difficile de choisir ... D'autant plus qu'il me faut visiblement respecter votre désir d'abstinence. ” Désir et abstinence ... Voilà des mots qui n'étaient pas forcément antinomiques, mais qui, en ces lieux, allaient rarement de pair, le désir finissant presque toujours par prendre le pas sur les résolutions initiales. “ Vous êtes sûr de n'avoir aucune envie particulière ? Ne craignez point de ne pouvoir être satisfait en ces lieux, le Jardin Parfumé regorge de possibilités, y compris les plus insoupçonnables ! ” De possibilités, et de mystères, aussi, comme ces quelques endroits qui semblaient tout à la fois tenir du mythe que de la réalité. On disait ainsi que le Jardin Parfumé accueillait une sirène en ses murs, à l'image du blason des Rogare ...
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    Aelix Tagaros
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    Threads of Fate: The Silk Expedition [Ft. Lysara]  Zi9x
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    Threads of Fate: The Silk Expedition
    An 131, lune 9


    « Silk does for the body what diamonds do for the hand. »  

    Aelix Tagaros esquissa un sourire amusé en écoutant les paroles de Lysara. La jeune femme avait du répondant, et cela ne faisait que piquer davantage sa curiosité. L’homme appréciait ce jeu verbal qui s'instaurait entre eux, chacun cherchant à prendre l'avantage sur l'autre avec subtilité et élégance. C’était probablement là la beauté de l’éloquence. Relier des individus de culture opposé dans des joutes parfaitement pacifiste sans aucun intérêt autre que le plaisir d’échanger des passes d’esprit. « Dois-je donc comprendre par vos mots, je suis sous votre protection, ma chère ? » répondit-il d'un ton taquin et amusé. « Voilà qui est fort rassurant. Mais ne craignez-vous pas que ce soit plutôt vous qui ayez besoin d'être protégée ? Après tout, qui sait quelles intentions un étranger comme moi pourrait avoir en ces lieux ? » La vie ne tenait qu’à un fil après tout. Une simple chute pouvait condamner le plus puissant des individus dans la plus piquante des ironies. Et nonobstant des idées philosophiques grandiloquentes, il y avait également bien plus terre-à-terre mais bien moins avouable. L’hubris d’un homme, qui dans cette société, reste avant tout le protecteur des dames. Ironique que le patricien morde à cet hameçon si primitif alors que ce dernier n’a jamais été capable de s’assagir suffisamment pour fonder un foyer. Paradoxe qui n’en demeurait pas moins une terrible norme de l’époque qui perdurerait pour les siècles, si ce n’est les millénaires à venir.

    « La vie d’un marchand est faite de nombreux jugements hâtifs afin de tirer meilleur profit des affaires, il est bien normal de savourer pleinement les quelques rares instants de temps libre que l’on s’accorde. », ajouta-t-il à sa réponse un succinct clin d'œil complice ? Probablement. La suite fut une brève présentation de ce que Lysara était, une enfant de l’aristocratie de Lys, se définissant avant tout par le lignage de son père. « Peut-être pourriez-vous me faire part, sans votre pédigrée, d’un tesson de ce qu’est la vie complexe de Lysara. Si jamais, évidemment, le cœur vous en dit et que j’arrive à décadenasser vos lippes. » Aelix observa attentivement les réactions de Lysara, cherchant à déceler la moindre faille dans son assurance. Le volantain était fasciné par cette femme qui semblait jongler avec les mots et les situations avec une aisance déconcertante. Ses verbiages pouvaient être interprétés de bien des manières jouant entre charme et insolence, noyés dans un trouble bien loin des conquérants. Lui-même ne savait pas vraiment quel était le dessein derrière cette passe autre que le divertissement le plus innocent qui soit. Toutefois, l’innocence était sempiternellement teintée d’une certaine facétie bien affétée. « Est-ce une tentative de bluff ? » Si la Rogare cherchait à ne pas dévoiler trop rapidement son jeu, s’était en tout cas réussi.

    Le marchand se laissa guider par Lysara, tout en restant attentif à son environnement. Il notait mentalement chaque détail, chaque visage, chaque odeur. Son instinct de négociant ne le quittait jamais vraiment, même dans un endroit comme celui-ci, et même lorsque ce dernier était en période de repos. On ne devenait pas riche du jour au lendemain, même si sa naissance lui avait offert ce privilège. « En tout cas, je suis ravi de savoir que vous me trouvez charmant », ajouta-t-il même s’il était légèrement vexé de l’âge mûr qui était une aiguille qui lui rappelait que la destinée de tout humain était de vieillir.  « C'est un compliment que je ne manquerai pas de vous retourner. Bien que je me demande si c'est vraiment sage de ma part de flatter ainsi une femme qui dissimule sa dangerosité. »

    Déambulant dans les jardins, le patricien écouta avec attention les dires de la Rogare qui ne manquait pas de provoquer une forme de plaisir platonique chez l’homme. « Vous semblez très intriguée par mon... abstinence, comme vous dites », remarqua-t-il avec un sourire en coin. « Serait-ce si surprenant qu'un homme puisse venir ici pour autre chose que les plaisirs de la chair ? Ou peut-être pensez-vous que je ne saurais résister longtemps à vos charmes ? » Aelix laissa sa phrase en suspens, jouant avec les attentes de son interlocutrice, incisif, brûlant, parieur. Le Tagaros appréciait ce petit jeu du chat et de la souris, où chacun cherchait à deviner les intentions de l'autre. Le Volantain s'arrêta un instant, faisant mine de réfléchir. Ses yeux parcoururent le décor, s'attardant sur les détails luxueux qui l'entouraient. « Bien que, si vous insistez, je pourrais peut-être vous confier un secret », murmura-t-il en se penchant vers Lysara. « On dit que le Jardin Parfumé abrite une sirène. Seriez-vous en mesure de confirmer cette rumeur ? » Aelix observa attentivement la réaction de Lysara à cette question. Il savait qu'il jouait un jeu dangereux en évoquant ce faux, vrai, secret du Jardin Parfumé, mais sa curiosité l'emportait sur la prudence. « Pardonnez mon audace », ajouta-t-il avec un sourire charmeur. « Mais vous comprenez, une femme aussi fascinante que vous ne peut qu'éveiller l'imagination d'un simple mortel comme moi. » Le marchand laissa son regard errer faussement sur les courbes de Lysara, sans pour autant être irrespectueux. C’était surjoué. Il appréciait sa beauté, certes, mais c'était surtout son esprit vif qui l'intriguait. « Vous m'avez parlé, il y a quelques instants, de ma répartie poétique et philosophique », reprit-il en changeant de sujet. « Mais je dois dire que la vôtre n'a rien à envier à la mienne. Dites-moi, ma chère Lysara, où une jeune femme comme vous a-t-elle appris à manier les mots avec autant de dextérité ? »

    Les deux individus poursuivirent leur route, pas après pas, main dans la main, dans une situation peu banale où d’aucun se serait probablement fustigé de leur échange. « Je vous laisse m’inviter à découvrir l’un de ces lieux si parfaits des Jardins de Parfumés. Je suis très exigeant, mais vous l’aurez compris. » dit-il en riant à gorge déployée.


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