Coryanne Martell
Premier sang
Âge du Personnage : 15 ans
Messages : 515
Dragons d'Or : 1521
132, Lune 3, semaine 1, jour 4
Dans la salle de bal du Château, Coryanne était vêtue d’une longue et épaisse robe de bal bleu claire qui courait de son buste à ses chevilles. Face à elle, sa préceptrice fronçait les sourcils et se plaignait du sens du rythme de la princesse. Celle-ci avait bientôt seize ans et devait à présent impérativement apprendre au moins les bases de la danse, qu’elle avait fuit toute sa jeunesse durant, depuis sa blessure lors de son premier entraînement pour la danse. Coryanne ne faisait preuve d’aucun sens du rythme, elle n’avait décidément aucun talent pour la musique et la danse. Une vraie casserole. Même la meilleure professeur de Lancehélion n’arrivait pas à faire quelque chose d’elle.
- On recommence, si vous le voulez bien. Votre main droite sur mon bassin et votre main gauche sur mon épaule. Un. Deux. Trois. Un. Deux. Trois. Aie ! Mon pied, s’écria la professeur, alors que Coryanne venait d’écraser son talon sur les orteils de la vieille femme.
- Pardon. Je suis une catastrophe ambulante. Je n’y arriverai jamais, se plaignait-elle en couvrant son visage avec ses mains à cause de la honte qui l’envahissait.
- Une catastrophe ne m’aurait pas marché sept fois d'affilée sur les pieds, elle m’aurait au moins évité une fois, même par hasard. Je dirais plutôt que vous êtes une vraie casse-pied professionnelle mademoiselle.
- C’est encore pire, grommela Coryanne en essayant de fuir la salle de bal.
Tandis que la princesse se retourna pour aller boire de l’eau afin de se rafraîchir, celle-ci se trébucha les pieds contre le pan de sa robe et tomba à terre, déchirant une partie de la soie de sa robe dans sa chute. En se relevant, elle poussa un gémissement de douleur, quelques gouttes de sang coulèrent sur le sol. La princesse venait de s’écorcher les coudes et les mains.
- C’est bon, j’arrête pour aujourd'hui, j’en ai marre. Je vais retourner dans ma chambre pour étudier, déclarait-elle.
Elle aimait étudier, et au moins elle était forte dans ce domaine. La meilleure même.
- Votre sœur n'appréciera pas, elle a expressément demandé de vous que vous persévérez pour apprendre les bases de la danse.
- Cela fait deux heures qu’on persévère et je n’ai toujours pas fait de progrès. C’est impossible pour moi d’avoir le rythme, déplorait-elle, frustrée.
La princesse transpirait à cause de l’effort physique, de la chaleur de Dorne et de sa robe bien trop épaisse. Elle mourrait de chaud et étouffait depuis trop longtemps. Elle n’avait qu’une envie : prendre un bain dans sa chambre. Elle n’avait pas du tout envie d’obéir à Aliandra ni de la voir.
- Je rentre, affirma-t-elle. Je me suis assez ridiculisée comme ça.
Coryanne s’apprêta à sortir de la salle de bal.
Dans la salle de bal du Château, Coryanne était vêtue d’une longue et épaisse robe de bal bleu claire qui courait de son buste à ses chevilles. Face à elle, sa préceptrice fronçait les sourcils et se plaignait du sens du rythme de la princesse. Celle-ci avait bientôt seize ans et devait à présent impérativement apprendre au moins les bases de la danse, qu’elle avait fuit toute sa jeunesse durant, depuis sa blessure lors de son premier entraînement pour la danse. Coryanne ne faisait preuve d’aucun sens du rythme, elle n’avait décidément aucun talent pour la musique et la danse. Une vraie casserole. Même la meilleure professeur de Lancehélion n’arrivait pas à faire quelque chose d’elle.
- On recommence, si vous le voulez bien. Votre main droite sur mon bassin et votre main gauche sur mon épaule. Un. Deux. Trois. Un. Deux. Trois. Aie ! Mon pied, s’écria la professeur, alors que Coryanne venait d’écraser son talon sur les orteils de la vieille femme.
- Pardon. Je suis une catastrophe ambulante. Je n’y arriverai jamais, se plaignait-elle en couvrant son visage avec ses mains à cause de la honte qui l’envahissait.
- Une catastrophe ne m’aurait pas marché sept fois d'affilée sur les pieds, elle m’aurait au moins évité une fois, même par hasard. Je dirais plutôt que vous êtes une vraie casse-pied professionnelle mademoiselle.
- C’est encore pire, grommela Coryanne en essayant de fuir la salle de bal.
Tandis que la princesse se retourna pour aller boire de l’eau afin de se rafraîchir, celle-ci se trébucha les pieds contre le pan de sa robe et tomba à terre, déchirant une partie de la soie de sa robe dans sa chute. En se relevant, elle poussa un gémissement de douleur, quelques gouttes de sang coulèrent sur le sol. La princesse venait de s’écorcher les coudes et les mains.
- C’est bon, j’arrête pour aujourd'hui, j’en ai marre. Je vais retourner dans ma chambre pour étudier, déclarait-elle.
Elle aimait étudier, et au moins elle était forte dans ce domaine. La meilleure même.
- Votre sœur n'appréciera pas, elle a expressément demandé de vous que vous persévérez pour apprendre les bases de la danse.
- Cela fait deux heures qu’on persévère et je n’ai toujours pas fait de progrès. C’est impossible pour moi d’avoir le rythme, déplorait-elle, frustrée.
La princesse transpirait à cause de l’effort physique, de la chaleur de Dorne et de sa robe bien trop épaisse. Elle mourrait de chaud et étouffait depuis trop longtemps. Elle n’avait qu’une envie : prendre un bain dans sa chambre. Elle n’avait pas du tout envie d’obéir à Aliandra ni de la voir.
- Je rentre, affirma-t-elle. Je me suis assez ridiculisée comme ça.
Coryanne s’apprêta à sortir de la salle de bal.
Mar 24 Sep 2024 - 20:28
Aliandra Martell
Vipère à sang chaud
Âge du Personnage : 17 ans
Messages : 540
Dragons d'Or : 1893
☼ ☼ ☼
An 132, Lune 3, semaine 1, jour 4
Cela faisait des heures qu'Aliandra était vissée à la chaise certes confortable de son bureau, tentant vainement de faire diminuer une pile de documents qui requérait son attention et qu'un jeune serviteur s'acharnait à reconstituer en dépit de regards courroucés toujours plus intenses de sa maitresse. Elle décida éventuellement de faire une pause, au grand soulagement du garçon et du vieux Maestre affectée par la Citadelle, garant du savoir et témoin quotidien de son acharnement au travail. La princesse prit congé de ces derniers et se dirigea vers l'étage inférieur, intriguée puis convoquée par une musique des plus entrainantes, promesses de meilleurs moments.
Ce fut vêtue d'une longue tunique jaune finement lacée d'or arborant les armoiries de la famille Martell qu'Aliandra fit son apparition à l'entrée de la grande salle de bal du palais. Une tenue androgyne qui ne mettait certes pas ses formes en valeurs mais qui lui donnait une apparence plus régalienne. Et les Sept savaient qu'elle en avait besoin en ces temps troublés. Légèrement distraite, la princesse manqua de percuter une Coryanne qui ne s'y attendait pas, lui attrapant le bras d'un geste vif de la main, de peur peut être que celle-ci s'échappe trop rapidement et finisse par se réfugier dans ses quartiers. Ses lèvres s'étirèrent dans un large sourire à la vue de celle qui se posait en véritable soleil en cette journée particulièrement intense en bureaucratie.
- Prunelle de mes yeux !
Aliandra s'exclama en prenant sa sœur dans ses bras dans une étreinte sincère. Elle se ressourça quelques instants, fermant les yeux et faisant fi de son apparente sudation, juste contente de sentir cette chaleur si familière. Non pas que la famille Martell soit avare en la matière mais la princesse n'avait pas eu de répit depuis la mort de leur père. Alors elle profitait de chaque instant passé en compagnie de son frère Qyle mais surtout en la trop rare présence d'une Coryanne plus introvertie. A cet effet et souhaitant un peu plus d'inimité, elle congédia la préceptrice d'un geste de la main avant de desserrer son étreinte, ses yeux contemplant la beauté tant louée de sa soeur adorée avant de les plonger dans les siens.
- Cette robe ne te met pas en valeur, surtout en ce début de printemps. Je m'attendais à te découvrir sous un jour plus enjoué, léger & aérien.
Aliandra se confia avec son honnêteté et sa franchise habituelle. Elle rêvait effectivement de voir sa sœur virevolter sur la piste danse, attirant tous les regards transis d'amour d'un parterre de seigneurs tous acquis à sa cause. Et peut être trouverait-elle parmi ces derniers celui qui ferait battre son cœur si secret. Peut être trouverait-elle alors sa place dans son monde qui lui semble si étranger. La princesse enchaina sur ces fameuses leçons qui semblaient donné du fil à retordre à sa sœur.
- Ta préceptrice n'a pas l'air très dégourdie. Ces leçons sont si ennuyeuses que ça ? Tu veux que je la remplace ?
Aliandra demanda finalement, une lueur d'excitation dans le regard, visiblement prête à partir dans d'intenses pas de danse au moindre signe d'approbation de Coryanne.
Laueee
Mer 25 Sep 2024 - 17:49
Coryanne Martell
Premier sang
Âge du Personnage : 15 ans
Messages : 515
Dragons d'Or : 1521
Depuis la mort de leur père, tout était devenu compliqué. Qyle était devenu le chef des armées. Aliandra la Suzeraine de Dorne. Quant à elle, Coryanne n’était rien devenue. Elle était restée la petite dernière à chouchouter et à protéger. Elle avait l’impression de ne pas trouver sa place, de ne pas être là où elle devait être. Parfois, elle ne se sentait même plus chez elle. Elle couvait son mal-être dans le creux de son ventre. On lui demandait de participer aux affaires de Lancehélion, mais sans vraiment la prendre au sérieux. Toutes les excuses étaient bonnes : petite et frêle princesse qu’on aime et qu’on veut protéger, trop jeune, trop inexpérimentée, trop introvertie. Toujours trop ceci ou pas assez cela. Au début, quand Aliandra la prit dans ses bras, la princesse souffla, agacée. Elle pensait qu’elle allait encore entendre des reproches, qu’on allait encore l’obliger à faire ce qu’elle ne voulait pas. Quelque part, elle détestait recevoir des ordres de sa sœur aînée malgré qu’elle ne la jalousait pas. Aliandra se comportait avec elle de façon, parfois, un peu trop maternelle, au goût de Coryanne. Cette dernière avait, parfois, souvent, envie de lui rappeler “Tu n’es que ma soeur, tu n’as aucun ordre à me donner.” Les mots ne sortaient pas de sa bouche, ni pour se plaindre ni pour donner son affection. Coryanne restait désespérément enfermée dans sa bulle.
- Aliandra. Tu n’as pas des affaires plus urgentes qui t’attendent ?
Que Coryanne ait envie de dire sa façon de penser à sa sœur, qu’elle ait envie de lui dire combien elle aime, combien se câlin lui faisait plaisir (et qu’est-ce que ce câlin sincère lui faisait plaisir) cela n’y changeait rien. La princesse demeurait muette sur ses sentiments. Quel supplice de Tantale vivait-elle, avec l’envie de s’exprimer, mais sans savoir comment. A cause de cela, personne ne la comprenait. Coryanne était incomprise de sa sœur et de son frère. Bien sûr, son incapacité à exprimer ses sentiments restait un secret bien gardé.
- Elle disait vouloir m’apprendre la danse en tenue traditionnelle. Puisque tu préfères me voir porter quelque chose de plus léger, je vais demander aux servantes de me suivre dans mes appartements pour me changer.
Suite à une courte révérence, Coryanne se retira de la salle quelques instants. Le temps d’Aliandra étant précieux, les servantes se dépêchent de se rendre dans la chambre de Coryanne pour préparer sa robe. Quand la princesse arriva dans sa chambre, plusieurs servantes tenaient entre leurs mains chacune respectivement une robe différente pour que Coryanne puisse faire son choix. La princesse sélectionna la rouge vif, fabriquée par un tisserand de Lancehélion avec un fil aussi léger que peut se faire, la robe n’avait pas de manches, recouvrait le dos et le buste et descendait jusqu’aux chevilles. Entre son départ et son retour, il ne s’était écoulé que trois minutes. Tout le monde s’était dépêché pour ne pas faire attendre Aliandra.
- Ce n’est pas si ennuyant que ça. C’est une bonne professeur. Je ne suis juste pas douée pour la danse.
Coryanne protégeait sa professeure. Non pas qu’elle aimait cette dernière, mais la troisième princesse avait un faible pour le peuple et prenait très à cœur sa protection. Elle ne voulait pas qu’une grand-mère, qu’une mère de famille perde son travail à cause d’elle. Elle ne voulait pas que les enfants de la dame aient moins à manger sur la table à cause d’elle. Coryanne se refusait d’être une de ces nobles capricieuses et avides. Finalement, Coryanne hocha la tête en réponse à la demande de sa sœur aînée.
- Cela pourrait être drôle, souriait-elle, un brin amusée. Cela fait longtemps que nous n’avons pas pratiqué d’activité rien que toutes les deux.
Coryanne s’avança. Elle était tout simplement magnifique dans sa robe, tout comme sa sœur Aliandra, qui elle aussi n’avait rien à envier à sa petite sœur. “Tu es très belle comme ça, Aliandra. Ton époux sera le plus heureux des hommes.” La princesse était sincère, ou plutôt seulement dans ses pensées.
- Tu es prête, avisa Coryanne à sa sœur, en se mettant en position.
Les musiciens jouèrent un rythme lent pour donner le tempo aux sœurs. Coryanne se montrait bien maladroite. Elle n’arrivait pas à distinguer les notes. Elle allait tantôt trop vite, tantôt pas assez. Elle se concentrait plus sur ses pieds et ses jambes que sur ses mouvements. On ne pouvait pas le lui retirer, la princesse faisait de son mieux. Son visage se ridait sous la concentration, elle fronçait ses sourcils. Peu à peu, les musiciens accéléraient le rythme, plus soutenu. Coryanne s’efforçait de suivre, mais elle était dépassée. Son problème ne venait pas du corps, la princesse était assez agile et souple pour danser. Son problème venait de son élégance, de son aptitude à écouter les notes de musique, de ses capacités à reproduire le rythme de la musique.
- Aliandra. Tu n’as pas des affaires plus urgentes qui t’attendent ?
Que Coryanne ait envie de dire sa façon de penser à sa sœur, qu’elle ait envie de lui dire combien elle aime, combien se câlin lui faisait plaisir (et qu’est-ce que ce câlin sincère lui faisait plaisir) cela n’y changeait rien. La princesse demeurait muette sur ses sentiments. Quel supplice de Tantale vivait-elle, avec l’envie de s’exprimer, mais sans savoir comment. A cause de cela, personne ne la comprenait. Coryanne était incomprise de sa sœur et de son frère. Bien sûr, son incapacité à exprimer ses sentiments restait un secret bien gardé.
- Elle disait vouloir m’apprendre la danse en tenue traditionnelle. Puisque tu préfères me voir porter quelque chose de plus léger, je vais demander aux servantes de me suivre dans mes appartements pour me changer.
Suite à une courte révérence, Coryanne se retira de la salle quelques instants. Le temps d’Aliandra étant précieux, les servantes se dépêchent de se rendre dans la chambre de Coryanne pour préparer sa robe. Quand la princesse arriva dans sa chambre, plusieurs servantes tenaient entre leurs mains chacune respectivement une robe différente pour que Coryanne puisse faire son choix. La princesse sélectionna la rouge vif, fabriquée par un tisserand de Lancehélion avec un fil aussi léger que peut se faire, la robe n’avait pas de manches, recouvrait le dos et le buste et descendait jusqu’aux chevilles. Entre son départ et son retour, il ne s’était écoulé que trois minutes. Tout le monde s’était dépêché pour ne pas faire attendre Aliandra.
- Ce n’est pas si ennuyant que ça. C’est une bonne professeur. Je ne suis juste pas douée pour la danse.
Coryanne protégeait sa professeure. Non pas qu’elle aimait cette dernière, mais la troisième princesse avait un faible pour le peuple et prenait très à cœur sa protection. Elle ne voulait pas qu’une grand-mère, qu’une mère de famille perde son travail à cause d’elle. Elle ne voulait pas que les enfants de la dame aient moins à manger sur la table à cause d’elle. Coryanne se refusait d’être une de ces nobles capricieuses et avides. Finalement, Coryanne hocha la tête en réponse à la demande de sa sœur aînée.
- Cela pourrait être drôle, souriait-elle, un brin amusée. Cela fait longtemps que nous n’avons pas pratiqué d’activité rien que toutes les deux.
Coryanne s’avança. Elle était tout simplement magnifique dans sa robe, tout comme sa sœur Aliandra, qui elle aussi n’avait rien à envier à sa petite sœur. “Tu es très belle comme ça, Aliandra. Ton époux sera le plus heureux des hommes.” La princesse était sincère, ou plutôt seulement dans ses pensées.
- Tu es prête, avisa Coryanne à sa sœur, en se mettant en position.
Les musiciens jouèrent un rythme lent pour donner le tempo aux sœurs. Coryanne se montrait bien maladroite. Elle n’arrivait pas à distinguer les notes. Elle allait tantôt trop vite, tantôt pas assez. Elle se concentrait plus sur ses pieds et ses jambes que sur ses mouvements. On ne pouvait pas le lui retirer, la princesse faisait de son mieux. Son visage se ridait sous la concentration, elle fronçait ses sourcils. Peu à peu, les musiciens accéléraient le rythme, plus soutenu. Coryanne s’efforçait de suivre, mais elle était dépassée. Son problème ne venait pas du corps, la princesse était assez agile et souple pour danser. Son problème venait de son élégance, de son aptitude à écouter les notes de musique, de ses capacités à reproduire le rythme de la musique.
Mer 25 Sep 2024 - 20:09
Aliandra Martell
Vipère à sang chaud
Âge du Personnage : 17 ans
Messages : 540
Dragons d'Or : 1893
☼ ☼ ☼
- Que pourrait-il y avoir de plus important que ma famille ?
Aliandra répondit avec vivacité, comme si cette réponse coulait évidemment de source. Si la question ne se voulait évidemment pas piégeuse, la potentielle réponse aurait pu être difficile à formuler. Evidemment qu'il y avait plus important que de passer quelques minutes en compagnie de Coryanne. La Principauté n'allait pas se gérer toute seule. Mais fondamentalement elle était la garante de l'héritage des Martell, une grande Maison du continent. Un héritage qu'elle devait pérenniser et faire fructifier avant de le transmettre aux générations futures. Dans ce cadre, la vie de son frère et de sa sœur prenait alors toute leur importance. Ainsi elle ne mentait pas. Même si sur le moment la jeune souveraine se dit que son père n'aurait pas renié cette réponse ambigüe qui seyait parfaitement à un politicien vétéran...
L'attente d'Aliandra ne fut pas longue et lorsque Coryanne réapparut dans la salle de bal, elle ne put s'empêcher d'exprimer son admiration. - Que tu es belle. lâcha la princesse, n'écoutant qu'à demi-mot ce que lui disait sa sœur, s'emparant même d'un pan de sa robe pour en tester le matériau qui semblait d'une légèreté surprenante. Alors qu'Aliandra était son père tout craché, l'adolescente ressemblait de plus en plus à leur mère. Elle prit ensuite la main de Coryanne et la fit brièvement tourner pour admirer cette dernière dans toute sa splendeur. La remarque sur leur relatif éloignement ces derniers temps lui fit un pincement au cœur.
- Tu m'en vois navrée. C'est entièrement de ma faute. Je te promets d'y remédier et de faire plus d'efforts pour passer plus de temps en ta compagnie.
Aliandra se fendit d'un sourire là encore sincère mais il s'agissait là de propos qu'elle avait déjà tenu des dizaines de fois. Malheureusement, elle n'avait guère le choix et se retrouvait souvent en porte à faux entre ses désirs et la charge de la Principauté. Sa propre vie ne lui appartenait plus. C'était le destin de tous les souverains. Et puis sa sœur possédait son propre caractère et n'était, au contraire de Qyle, pas facile à apprivoiser. Peut être qu'elle ne lui avait pas laisser assez de latitude et d'espace en grandissant ? Toujours est-il que ce moment était bien trop rare pour se laisser distraire par de telles considérations. D'ailleurs, le compliment de Coryanne la ramena bien vite à la réalité.
- Si ma supposée beauté suffira à rendre mon futur époux heureux, alors je le plains déjà.
Aliandra ne put s'empêcher de rire avant de s'emparer de la main de sa jeune sœur. Elle s'inclina à la manière d'un gentilhomme avant de glisser une main sur sa hanche et de l'entrainer dans un pas de débutant d'une robustesse toute relative. Inutile de dire que Coryanne n'était pas à la fête sur ces premières notes. C'était on ne peut plus normal à ce stade. Il ne fallut pas longtemps à l'aînée pour comprendre ce qui clochait. Sa sœur était bien trop crispée et distraite. La musique était quelque chose qui se ressentait certes mais Aliandra y avait toujours vu une sorte de combat qui se jouait évidemment à deux. Elle enleva sa main de la hanche de sa partenaire et vient lui attraper le menton, plongeant son regard d'acier dans le sien.
- C'est par ici que ça se passe. Tu penses beaucoup trop. Tu danses avec moi, pas toute seule et pas avec ces musiciens. Essaye de te concentrer sur moi, laisse toi guider par mes mouvements.
Aliandra demanda de manière un peu brusque et impérieuse, dans ce qui ressemblait à des ordres donnés dans un conseil ou sur un terrain d'entrainement tandis que la musique d'accélérait et qu'elle-même commençait à avoir du mal. Après tout elle n'était pas un homme et n'avait jamais guidé sa partenaire ! Ce ne fut qu'à la suite de petits regards appuyés vers les musiciens que ces derniers décidèrent pour leur bien, de ralentir un peu la cadence et de revenir à un rythme plus convenable. La princesse ne cacha pas un certain soulagement, essayant par là même de faire rire Coryanne. Elle entreprit alors de s'intéresser à la vie de sa sœur pour faire la conversation.
- J'ai entendu dire que tu apprenais à manier l'épée ces temps-ci ? Ca te plait plus que la danse ?
Laueee
Mer 25 Sep 2024 - 22:55
Coryanne Martell
Premier sang
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Dragons d'Or : 1521
- Quelle flagornerie, tout ça pour pouvoir danser avec moi. Comme je te comprends. Qui ne voudrait pas danser avec moi, lança-t-elle avec autodérision et humour, en lançant ses cheveux dans le vent d’un mouvement sec de la tête.
La première valse des sœurs ressemblait aux saccades d’un aveugle que les musiciens se retenaient de moquer. Dès le début, Aliandra et Coryanne rencontrèrent des anicroches à cause de la maladresse de la benjamine, ne se ratant de chuter qu’à la force de l’aînée. Suite à la performance des princesses, la lèvre supérieure d’un musicien tressaillit sur le coup malgré l’énergie qu’il mettait à retenir son rire. Au moins, en voilà un qui aura quelque chose à raconter en rentrant chez lui le soir, pensa le second face à la réaction de son binôme.
- Je suis belle, notre frère est fort et tu es brave, ajouta-t-elle pour donner un rôle à chacun.
Les petits yeux ovales de Coryanne couchés sur son visage, aux coins de son nez droit et épais, regardaient Aliandra avec intensité sous leurs paupières tombantes. Ses dents soignées demeuraient cloisonnées entre deux lèvres épaisses et pulpeuses. Ses iris étaient d’un marron profond comme deux noisettes séchées au soleil. Tout son caractère se lisait sur son visage : mystérieux, généreux, profond, mais aussi très fugace. L’espace d’un instant, soudain, Coryanne, gênée par le moment, détourna son regard de sa sœur. Regarder quelqu’un dans les yeux d’aussi près lui donnait l’impression de brûler dans une fournaise au fin fond de l’enfer, les secondes devenaient des heures, les heures une éternité. Il n’y avait pas besoin d’amour pour que Coryanne ressente tout cela, il suffisait juste de deux paires d’yeux et de suffisamment de proximité. Tout le malaise de Coryanne se voyait sur son visage, fuyant celui de sa sœur, en fixant ses jambes comme des points de repère.
- Ce n’était pas des reproches Aliandra. C’est normal de faire passer tes devoirs en premier. Je remarquais juste ton effort de venir jusqu’ici, sans émettre de jugement, ni positif ni négatif.
Elle n’allait quand même pas la féliciter de passer un peu de temps avec elle, Coryanne n’était pas tombée aussi bas. Elle ne voulait pas non plus lui reprocher d’être Suzeraine et de gérer la Principauté, la princesse de Dorne n’était pas aussi égocentrique. Il n’y avait rien à ajouter à la situation.
- En parlant d’époux, tu as quelqu’un en vue ? Un puissant guerrier ? Un fin stratège ? Un éminent érudit ? Un astucieux politique ? Moi, je ne saurais pas danser comme ça avec un homme. Cela serait trop… trop… Juste trop, rougissait-elle comme une pivoine rien qu'à l'idée de toucher le torse d'un homme.
Au terme de la danse, Coryanne ne s’était pas améliorée. Aliandra pu remarquer que les problèmes de sa sœur étaient nombreux. Visiblement, la proximité des corps la gênait également. La princesse n’arrivait pas à être à l’aise en ayant des mains sur elle et en sentant le souffle de quelqu’un sur son visage. Coryanne appréciait plus que de raison d’avoir son espace vital. Elle avait au minimum besoin de plusieurs séances supplémentaires, d’heures de pratique, et d’un mental plus apte à … vivre avec autrui. Ses problèmes ne pouvaient pas être réglés en une séance et de plus en une danse. La princesse ne se voulait pas capricieuse, mais qu’est-ce qu’elle l’était en réalité. Rien ne lui allait ou était assez bien pour elle, elle était aisément dérangée par à peu près tout, elle ne supportait rien d’autre que son ombre et ses livres. La liste de tout ce qui l'insupportait et de toutes ces choses avec lesquelles elle ne faisait aucun effort pour s'accorder était fort longue. Coryanne était, s’il fallait encore le dire, incroyablement chiante et pompeuse. Parfois même niaise.
Suite à la question d’Aliandra, Coryanne s’arrêta net de danser et fit un signe autoritaire aux musiciens de taire leurs instruments en fermant ses doigts le bras levé. La princesse s’assit par terre adossée à une colonne en marbre décorée d’une longue bannière avec l’emblème de la maison Martell. Elle replia ses jambes contre sa poitrine.
- Je n'apprends pas vraiment à manier l’épée. Disons que je suis tombée sur un livre théorique d’escrime que j’ai commencé à lire il y a plusieurs années. J’en ai dévoré deux depuis. Quand j’ai le temps, je prends une rapière et je m’entraîne à reproduire les mouvements dans le livre. Je m’émerveille de la complexité de l’escrime, loin d’être une discipline violente et brutale, il faut dextérité, précision et patience pour en faire. C’est un art, je n’en doute pas, très noble en réalité. Je suis un peu désolée que si peu de personnes puissent le voir. Je ne veux pas tuer ou faire la guerre. Je ne dirais pas que “j'apprends l’épée”, mais plutôt que je lis un livre et que j’essaie de reproduire les gestes qui sont décrits dedans. C’est vraiment plus stimulant que la danse.
Coryanne ne parlait jamais autant d’elle et de ses occupations. En même temps, on ne lui posait jamais de questions sur ce qu’elle aimait. En une seconde, Aliandra put découvrir presque toute une autre personnalité.
- C’est comme les livres mathématiques ! J’ai appris que les rayons du soleil laissaient une ombre sur le sol. Enfin, je veux dire, tout le monde sait ça. Cependant, j’ai appris qu’il était possible de calculer l’amplitude des ombres en posant un bâton à la vertical dans le sol et qu’il était possible d’en déduire plus ou moins l’heure exacte. On appelle cela “cadran solaire”. Je peux aussi te parler des étoiles et des planètes. A certaines heures, certaines saisons, on voit aux mêmes endroits les mêmes planètes, comme si elles avaient rendez-vous avec les étoiles. J’ai aussi lu qu’on pouvait construire soi-même un astrolabe, une sorte de boussole maritime connectée à la terre, avec de la roche magnétique, pour indiquer le nord et ne pas se perdre en haute-mer. J’aimerais beaucoup fabriquer un astrolabe.
Coryanne parlait avec une passion débordante, dévorante, authentique.
- Et toi Aliandra ? Tu trouves encore le temps de faire ce qui te plaît ? Tu arrives à te reposer ? Tu sais, on se dispute peut-être parfois, mais je serais toujours là pour t'écouter et te soutenir.
La première valse des sœurs ressemblait aux saccades d’un aveugle que les musiciens se retenaient de moquer. Dès le début, Aliandra et Coryanne rencontrèrent des anicroches à cause de la maladresse de la benjamine, ne se ratant de chuter qu’à la force de l’aînée. Suite à la performance des princesses, la lèvre supérieure d’un musicien tressaillit sur le coup malgré l’énergie qu’il mettait à retenir son rire. Au moins, en voilà un qui aura quelque chose à raconter en rentrant chez lui le soir, pensa le second face à la réaction de son binôme.
- Je suis belle, notre frère est fort et tu es brave, ajouta-t-elle pour donner un rôle à chacun.
Les petits yeux ovales de Coryanne couchés sur son visage, aux coins de son nez droit et épais, regardaient Aliandra avec intensité sous leurs paupières tombantes. Ses dents soignées demeuraient cloisonnées entre deux lèvres épaisses et pulpeuses. Ses iris étaient d’un marron profond comme deux noisettes séchées au soleil. Tout son caractère se lisait sur son visage : mystérieux, généreux, profond, mais aussi très fugace. L’espace d’un instant, soudain, Coryanne, gênée par le moment, détourna son regard de sa sœur. Regarder quelqu’un dans les yeux d’aussi près lui donnait l’impression de brûler dans une fournaise au fin fond de l’enfer, les secondes devenaient des heures, les heures une éternité. Il n’y avait pas besoin d’amour pour que Coryanne ressente tout cela, il suffisait juste de deux paires d’yeux et de suffisamment de proximité. Tout le malaise de Coryanne se voyait sur son visage, fuyant celui de sa sœur, en fixant ses jambes comme des points de repère.
- Ce n’était pas des reproches Aliandra. C’est normal de faire passer tes devoirs en premier. Je remarquais juste ton effort de venir jusqu’ici, sans émettre de jugement, ni positif ni négatif.
Elle n’allait quand même pas la féliciter de passer un peu de temps avec elle, Coryanne n’était pas tombée aussi bas. Elle ne voulait pas non plus lui reprocher d’être Suzeraine et de gérer la Principauté, la princesse de Dorne n’était pas aussi égocentrique. Il n’y avait rien à ajouter à la situation.
- En parlant d’époux, tu as quelqu’un en vue ? Un puissant guerrier ? Un fin stratège ? Un éminent érudit ? Un astucieux politique ? Moi, je ne saurais pas danser comme ça avec un homme. Cela serait trop… trop… Juste trop, rougissait-elle comme une pivoine rien qu'à l'idée de toucher le torse d'un homme.
Au terme de la danse, Coryanne ne s’était pas améliorée. Aliandra pu remarquer que les problèmes de sa sœur étaient nombreux. Visiblement, la proximité des corps la gênait également. La princesse n’arrivait pas à être à l’aise en ayant des mains sur elle et en sentant le souffle de quelqu’un sur son visage. Coryanne appréciait plus que de raison d’avoir son espace vital. Elle avait au minimum besoin de plusieurs séances supplémentaires, d’heures de pratique, et d’un mental plus apte à … vivre avec autrui. Ses problèmes ne pouvaient pas être réglés en une séance et de plus en une danse. La princesse ne se voulait pas capricieuse, mais qu’est-ce qu’elle l’était en réalité. Rien ne lui allait ou était assez bien pour elle, elle était aisément dérangée par à peu près tout, elle ne supportait rien d’autre que son ombre et ses livres. La liste de tout ce qui l'insupportait et de toutes ces choses avec lesquelles elle ne faisait aucun effort pour s'accorder était fort longue. Coryanne était, s’il fallait encore le dire, incroyablement chiante et pompeuse. Parfois même niaise.
Suite à la question d’Aliandra, Coryanne s’arrêta net de danser et fit un signe autoritaire aux musiciens de taire leurs instruments en fermant ses doigts le bras levé. La princesse s’assit par terre adossée à une colonne en marbre décorée d’une longue bannière avec l’emblème de la maison Martell. Elle replia ses jambes contre sa poitrine.
- Je n'apprends pas vraiment à manier l’épée. Disons que je suis tombée sur un livre théorique d’escrime que j’ai commencé à lire il y a plusieurs années. J’en ai dévoré deux depuis. Quand j’ai le temps, je prends une rapière et je m’entraîne à reproduire les mouvements dans le livre. Je m’émerveille de la complexité de l’escrime, loin d’être une discipline violente et brutale, il faut dextérité, précision et patience pour en faire. C’est un art, je n’en doute pas, très noble en réalité. Je suis un peu désolée que si peu de personnes puissent le voir. Je ne veux pas tuer ou faire la guerre. Je ne dirais pas que “j'apprends l’épée”, mais plutôt que je lis un livre et que j’essaie de reproduire les gestes qui sont décrits dedans. C’est vraiment plus stimulant que la danse.
Coryanne ne parlait jamais autant d’elle et de ses occupations. En même temps, on ne lui posait jamais de questions sur ce qu’elle aimait. En une seconde, Aliandra put découvrir presque toute une autre personnalité.
- C’est comme les livres mathématiques ! J’ai appris que les rayons du soleil laissaient une ombre sur le sol. Enfin, je veux dire, tout le monde sait ça. Cependant, j’ai appris qu’il était possible de calculer l’amplitude des ombres en posant un bâton à la vertical dans le sol et qu’il était possible d’en déduire plus ou moins l’heure exacte. On appelle cela “cadran solaire”. Je peux aussi te parler des étoiles et des planètes. A certaines heures, certaines saisons, on voit aux mêmes endroits les mêmes planètes, comme si elles avaient rendez-vous avec les étoiles. J’ai aussi lu qu’on pouvait construire soi-même un astrolabe, une sorte de boussole maritime connectée à la terre, avec de la roche magnétique, pour indiquer le nord et ne pas se perdre en haute-mer. J’aimerais beaucoup fabriquer un astrolabe.
Coryanne parlait avec une passion débordante, dévorante, authentique.
- Et toi Aliandra ? Tu trouves encore le temps de faire ce qui te plaît ? Tu arrives à te reposer ? Tu sais, on se dispute peut-être parfois, mais je serais toujours là pour t'écouter et te soutenir.
Jeu 26 Sep 2024 - 17:15
Aliandra Martell
Vipère à sang chaud
Âge du Personnage : 17 ans
Messages : 540
Dragons d'Or : 1893
☼ ☼ ☼
Aliandra était heureuse de constater qu'en dépit de sa beauté et d'une puberté avantageuse, sa petite sœur était toujours une enfant et n'avait semble-t-il pas encore atteint la maturité sexuelle. Un moment que l'aînée redoutait, ayant elle-même vécu cet épisode hormonal compliqué il y a peu. Au fond Coryanne serait toujours sa petite sœur, quoiqu'elle fasse mais elle se réjouit que tout ne se passe pas trop rapidement et que cette dernière profite un peu de cette jeunesse qui lui a fait défaut en sa qualité d'héritière. Les bêtises de la benjamine la ramenèrent à la réalité et lui arrachèrent un nouvel éclat de rire. Une rareté ces temps-ci. Elle se refusa à trop la titiller sur ce point.
- Chercherais-tu à sonder mes préférences en la matière, madame l'inquisitrice ? Je cherche juste quelqu'un qui saura m'apprécier pour celle que je suis et non ce que je représente. En y repensant, un savant mélange entre les deux me conviendrait. Sache juste que tu seras prévenue avant les autres. Qui sait je te demanderais peut être des conseils.
Aliandra prit les mains de Coryanne dans les siennes et la ramena plus proche encore avant de frotter son nez contre le sien comme elle avait l'habitude de le faire depuis qu'elles étaient petites. C'en fut un peu trop pour sœur qui profita de sa question visiblement embarrassante pour en terminer avec la leçon de danse et ce moment de tendresse familial. Alors que cette dernière vint s'asseoir recroquevillé contre une colonne telle un petit animal blessé, l'aînée eut un véritable pincement au cœur. Lorsque cette dernière entama son récit de sa dernière "aventure", Aliandra imita sa sœur et vint s'asseoir à ses côtés. Ainsi ce n'était pas tant l'épée que la benjamine souhaitait apprendre mais plutôt la confirmation de ce qu'elle avait pu lire dans ces fameux recueils, victimes habituelles de sa gloutonnerie.
Si elle ne comprit pas tout ce que lui débita Coryanne, Aliandra la laissa tout de même parler, juste contente que cette dernière se confie et soit elle-même. Mais surtout elle était heureuse de profiter de ces instants de pur bonheur familial qui lui ont tant fait défaut toutes ces années et plus particulièrement depuis la mort de leur père. Des moments qui ne duraient jamais.
- Je sais petite sœur. Je serai toujours là pour toi aussi. C'est juste que les temps sont durs ou du moins s'annoncent ainsi. La mort de la Reine a redistribué les cartes et chacun veut le plus gros morceau de la carcasse qu'est devenue son royaume. Je dois,. Non. Nous devons nous assurer de ne pas être lésés dans l'affaire pour le bien-être des dorniens.
Aliandra déclara en se levant d'un trait, comme habitée elle aussi pour une volonté indéfectible et surtout une passion profonde pour la Principauté. Elle leva ses yeux d'ébène vers le plafond de la salle avant de les ramener sur Coryanne. Son regard était à présent plus dur, sa gestuelle moins aérienne. La jeune femme n'était plus l'aînée compréhensive d'une fratrie mais la souveraine de tout un peuple.
- Parlant de diplomatie. Nous avons décidé de suivre tes conseils en ce qui concerne nos possibles partenaires commerciaux et nos potentiels alliés. Tout le monde était focalisé sur Lys à cause de notre passé commun et l'excellent travail de notre frère mais personne n'avait ouvertement envisagé d'engager des discussions avec les trois filles en même temps. Tu as eu une excellente idée et cela doit être porté à ton crédit.
Aliandra annonça avec une fierté non-dissimulée et enchaina par ce qui avait tout l'air d'être un ordre, un véritable coup de massue qui ne souffrait d'aucune contestation.
- Je pense que le temps est enfin venu pour toi de siéger à mon Conseil.
Laueee
Sam 28 Sep 2024 - 8:38
Coryanne Martell
Premier sang
Âge du Personnage : 15 ans
Messages : 515
Dragons d'Or : 1521
— Je ne pense pas être la personne la plus désignée pour donner des conseils en amour, s'amusa-t-elle. Lorsque j’aime une chose, j’ai tendance à l’utiliser jusqu’à la moelle et à la détruire, mes livres en témoigneront.
Coryanne mima l'initiative d’Aliandra en faisant une virevolte légère et souple pour se relever. Gênée par ses cheveux longs, avec une délicatesse noble, elle passa sa main droite de son front contre son oreille gauche pour balayer une mèche sauvage de son visage. Bien qu’elle s’était brièvement confiée à sa sœur, Coryanne restait un livre solidement verrouillé par un cadenas. En voulant cette fois rester secrète, elle ne souleva pas le complexe d’infériorité qu’elle sentit face à la précision du jugement d’Aliandra, la plongeant dans une tourmente d’incertitudes. A la droite de son lit, se dressait une table sur laquelle Coryanne posait ses traités politiques, précis mathématiques, astronomiques et physiques. Les recueils n’avaient presque jamais étés ouverts, tandis que les pages des précis tombaient et volaient du dos du livre à cause de la vigueur avec laquelle elle les lisait. Soudain, Coryanne se sentit coupable de l’amour dont sa sœur la couvrait, alors qu’elle avait manqué à ses devoirs. Bien sûr, Coryanne était ravie de la confiance qu’Aliandra lui accordait, mais la principale intéressée, c’est-à-dire elle-même, ne s’en accordait pas avec autant de générosité. Bizarrement, la petite Martell se sentit oppressée par sa sœur à cause de la peur se formant au creux de son ventre à l’idée de la décevoir.
— Je ne peux pas accepter, déclina-t-elle en détournant ses yeux. Ce ne serait pas convenable. Nos vassaux n’apprécieraient pas ma présence de toute façon.
Utilisait-elle comme excuse à la place d’avouer son péché. La réalité, Coryanne, avait été vilaine et préférait étudier ce qui la passionnait plutôt que d’accorder son temps à ses études. Les seuls passages qu’elle connaissait étaient ceux qu’elle avait lus en présence de leur mère.
— Pi je n’ai pas encore fait mes preuves.
Coryanne se mit à réfléchir à un compromis entre ses multiples envies, parfois antagonistes l’une de l’autre. Elle refusait de siéger au conseil à cause de son ignorance, occultant le fait que c’était à cause de son manque d’étude. De plus, un tel poste lui demanderait forcément de participer à la gérance du royaume, de participer à l’administration, de donner des ordres, d’écrire des papiers ; tout ceci lui laisserait à peine le temps de vaquer à ses occupations.
— De toute façon, je ne m’en sens pas capable. Tu sais comment je suis. Tellement indécise. Quel supplice devraient subir nos administrateurs à l’idée de me demander de prendre une décision pour le bien de la Principauté. Serais-tu sadique à ce point de leur infliger ma présence ?
Tandis qu’elle serait sa longue chevelure d’ébène en réfléchissant, Coryanne leva son index avisant par son geste un éclair de lucidité.
— J’ai peut-être une idée. Je pourrais mener les négociations avec Volantis ? Cela serait une première expérience pour moi et une façon de faire mes preuves ? En revenant triomphante d’un tel voyage, nos vassaux ne pourront qu’accepter ma présence au conseil et cela m’aiderait à avoir confiance en moi.
Encore pour cette fois, Coryanne essayait d’échapper à ses devoirs et à ses obligations politiques. En plus d’aider sa sœur et son frère, elle aurait tout le temps de continuer à lire les précis de ses professeurs durant le voyage, pensa-t-elle. Après tout, rien de mal ne pouvait arriver, se disait-elle avec la naïveté et l'innocence d'une enfant.
(Hrp : La pauvre enfant, si seulement elle savait XDDD)
Coryanne mima l'initiative d’Aliandra en faisant une virevolte légère et souple pour se relever. Gênée par ses cheveux longs, avec une délicatesse noble, elle passa sa main droite de son front contre son oreille gauche pour balayer une mèche sauvage de son visage. Bien qu’elle s’était brièvement confiée à sa sœur, Coryanne restait un livre solidement verrouillé par un cadenas. En voulant cette fois rester secrète, elle ne souleva pas le complexe d’infériorité qu’elle sentit face à la précision du jugement d’Aliandra, la plongeant dans une tourmente d’incertitudes. A la droite de son lit, se dressait une table sur laquelle Coryanne posait ses traités politiques, précis mathématiques, astronomiques et physiques. Les recueils n’avaient presque jamais étés ouverts, tandis que les pages des précis tombaient et volaient du dos du livre à cause de la vigueur avec laquelle elle les lisait. Soudain, Coryanne se sentit coupable de l’amour dont sa sœur la couvrait, alors qu’elle avait manqué à ses devoirs. Bien sûr, Coryanne était ravie de la confiance qu’Aliandra lui accordait, mais la principale intéressée, c’est-à-dire elle-même, ne s’en accordait pas avec autant de générosité. Bizarrement, la petite Martell se sentit oppressée par sa sœur à cause de la peur se formant au creux de son ventre à l’idée de la décevoir.
— Je ne peux pas accepter, déclina-t-elle en détournant ses yeux. Ce ne serait pas convenable. Nos vassaux n’apprécieraient pas ma présence de toute façon.
Utilisait-elle comme excuse à la place d’avouer son péché. La réalité, Coryanne, avait été vilaine et préférait étudier ce qui la passionnait plutôt que d’accorder son temps à ses études. Les seuls passages qu’elle connaissait étaient ceux qu’elle avait lus en présence de leur mère.
— Pi je n’ai pas encore fait mes preuves.
Coryanne se mit à réfléchir à un compromis entre ses multiples envies, parfois antagonistes l’une de l’autre. Elle refusait de siéger au conseil à cause de son ignorance, occultant le fait que c’était à cause de son manque d’étude. De plus, un tel poste lui demanderait forcément de participer à la gérance du royaume, de participer à l’administration, de donner des ordres, d’écrire des papiers ; tout ceci lui laisserait à peine le temps de vaquer à ses occupations.
— De toute façon, je ne m’en sens pas capable. Tu sais comment je suis. Tellement indécise. Quel supplice devraient subir nos administrateurs à l’idée de me demander de prendre une décision pour le bien de la Principauté. Serais-tu sadique à ce point de leur infliger ma présence ?
Tandis qu’elle serait sa longue chevelure d’ébène en réfléchissant, Coryanne leva son index avisant par son geste un éclair de lucidité.
— J’ai peut-être une idée. Je pourrais mener les négociations avec Volantis ? Cela serait une première expérience pour moi et une façon de faire mes preuves ? En revenant triomphante d’un tel voyage, nos vassaux ne pourront qu’accepter ma présence au conseil et cela m’aiderait à avoir confiance en moi.
Encore pour cette fois, Coryanne essayait d’échapper à ses devoirs et à ses obligations politiques. En plus d’aider sa sœur et son frère, elle aurait tout le temps de continuer à lire les précis de ses professeurs durant le voyage, pensa-t-elle. Après tout, rien de mal ne pouvait arriver, se disait-elle avec la naïveté et l'innocence d'une enfant.
(Hrp : La pauvre enfant, si seulement elle savait XDDD)
Mar 8 Oct 2024 - 18:04
Aliandra Martell
Vipère à sang chaud
Âge du Personnage : 17 ans
Messages : 540
Dragons d'Or : 1893
☼ ☼ ☼
En d'autres occasions, Aliandra aurait explosé à la suite du énième refus de Coryanne de faire quelque chose d'utile de sa vie. Cela faisait des années que la princesse régnante essayait de faire sortir sa sœur de son cocon, de ce qui lui paraissait comme un carcan oppressif l'empêchant d'évoluer vers cette femme qu'elle devrait être. La benjamine ressemblait de plus en plus à sa mère chaque que les dieux font. Ce n'était pas un reproche en soit mais la sœur aînée aurait tant aimé être le catalyseur de quelque chose d'important chez celle à qui elle tient plus que tout.
Aliandra voulut protester et dire le fond de sa pensée mais Coryanne semblait mue par une détermination qu'elle n'avait qu'entrevue jusque là. Elle croisa les bras, son visage restant fermé, attendant cette justification qu'elle espérait convaincante de tout son cœur et toute son âme. L'aînée souffla du nez quand sa sœur évoqua clairement son infériorité, s'estimant indigne d'une telle place au Conseil. Aliandra ne comptait pas faire d'elle un maître des navires ou des chuchoteurs évidemment mais l'aurait assez vu prendre le manteau de régente, de remplaçante lorsque la princesse régnante ne pouvait assurer la session du Conseil pour x raisons. Cela aurait eu le mérite de permettre à Coryanne de se familiariser avec le fonctionnement du Conseil et avec les décisions qui y sont prises et leur impact sur la Principauté toute entière. Mais elle ne pipa mot.
Aliandra serra les poings et fit une grimace à la mention de l'impact d'une telle décision sur les autres conseillers et la noblesse dornienne. Elle jura intérieurement. Cela avait tout d'une fausse excuse. La princesse régnante n'aurait fait qu'une bouchée d'une telle opposition ! Elle n'avait pas le talent diplomatique de son père mais sa propre détermination et sa volonté ultime de mener Dorne vers de plus hauts sommets suffiraient amplement à ses yeux à faire ployer le genou des plus récalcitrants ! Et de toute manière ce n'était pas à Coryanne d'envisager ce genre de répercussions ! Du moins tant qu'elle ne siégeait pas au Conseil et n'endossait pas de plus grandes responsabilités.
- Volantis ?
Aliandra laissa filtrer entre ses dents, sa mâchoire crispée après ce qu'elle venait d'entendre. Elle n'allait pas laisser la prunelle de ses yeux partir pour une contrée si éloignée ! Certes son frère Qyle l'avait fait quelques années auparavant pour s'aguerrir mais cela n'avait rien à voir ! Leur frère était un homme entrainé aux arts de la guerre et il pouvait se défendre ! De plus il avait très tôt montré des capacités intéressantes en matière de diplomatie qui n'étaient pas sans rappeler celles de leur père Qoren. Coryanne n'avait jamais montré qu'elle serait à l'aise dans ce genre de situation. Mais à sa décharge, elle avait passé sa vie enfermée dans un palais. Et l'aînée avec cette proposition lui demandait ni plus ni moins de passer ses jours enfermée dans une pièce avec des vieux nobles. Peut être qu'Aliandra l'avait trop couvé ? Ces simples réflexions suffirent à la convaincre de desserrer légèrement son emprise.
- Soit. Tu as l'air sûre de toi. Tu partiras avec la délégation qui part la semaine prochaine.
Aliandra annonça après une grande inspiration, comme si elle se préparait physiquement à prononcer des mots qui la faisait atrocement souffrir. La fragilité de leur mère Dayanah l'avait de facto propulsé dans son esprit dans une position de mère de substitution pour sa fratrie. Peut être ressentait-elle en cet instant ce que ressentait une mère en voyant son enfant quitter le cocon familial ? Cela s'en rapprochait énormément. La tension disparut rapidement de son corps.
- Tu vas me rendre folle un jour, tu sais ça ?
Aliandra esquissa un sourire avant de prendre Coryanne dans ses bras dans un câlin intense, refusant de lâcher sa sœur qu'après de longues minutes interminables dans ce qui ressemblait plus à un adieu déchirant qu'une simple marque d'affection.
Laueee
Sam 12 Oct 2024 - 14:21
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