Lysa Farman
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Âge du Personnage : 26 ans
Messages : 14
Enchaînée dans les Eaux Profondes
Pyk - Les Iles de Fer
An 132 - lune 3
Mes doigts agissent méticuleusement, torsadant les mèches dorées, les croisant et les peignant, rendant la chevelure plus sophistiquée, élégante. Eulalie est silencieuse, appréciant mon toucher alors que sa main dirigeait habilement son aiguille, son fil formant des fleurs d’été. Cette jeune lysienne me fait penser à ma benjamine, Jane.. Aussi sensible, timide et douce qu’elle, mon instinct me pousse à prendre soin d’elle, bien plus que les autres femmes-sels de cette tour. Bien que certaines peuvent se montrer odieuses, elles ne méritent pas leur vie actuelle. Mon maternisme reprend donc les rênes auprès de ces femmes. Elles me font penser à mes tendres sœurs, perdues de vue, dont le manque m’étreint le cœur.
Un petit sourire triste déforme mes lèvres à leur souvenir. Elena, Amaria, Viviane, Jane et Delilah.. La première se trouve en sécurité dans l’Ouest, lorsque la dernière nous a quitté dramatiquement.. Nos rires parsemaient sans cesse les couloirs du domaine de Belle-Ile. Lorsque père n’était pas là, la bonne humeur sévissait chez nous. Nos instruments jouant en choeur. Nos excursions à Castral Roc pour nous préparer à un évènement. Nos après-midi à boire du thé et à échanger sur les artistes en vogue. Nous étions liées comme peu de sœurs ou de frères peuvent l’être. Un petit soupir de mélancolie s’échappe d’entre mes lèvres alors que j’y repense, Eulalie se tourne presque vers moi et me demande de son air inquiet :
- Tout va bien Lyly’ ? J’inspire profondément pour me reprendre en main, et hoche la tête en lui caressant brièvement la joue.
- Eula', t’ais-je déjà dit que tu ressemblais à Jane ..? Elle acquiesce à ma question, je fais alors de même avant d’attacher sa tresse derrière son crâne, s’accordant aux nombreuses autres parsemant sa chevelure. Je repensais à notre vie à Belle-Ile, cela me semble si lointain aujourd’hui .. Le temps passe si lentement entre ces murs .. Disais-je en tournant mon regard sur les murs du petit salon.
- A quoi ressemble donc Belle-Ile ? Est-ce comme Lys ? Me questionne-t-elle avec curiosité, délaissant son point de croix.
- Hum .. Pas exactement. Belle-Ile est plus petite, à la végétation moins luxuriante, mais plus accueillante qu’ici ! Viens !
Lui proposais-je en me levant, tenant sa petite main dans la mienne pour la mener à la petite fenêtre donnant vers le Sud, vers là où se trouve ma maison. Voilà pourquoi ce petit salon modeste est ma pièce préférée, si elle est tranquille, avec une petite bibliothèque, cette fenêtre fait toute la différence. Je suis régulièrement installée sur l’assise en pierre sous la fenêtre, un petit livre entre les mains afin de pouvoir vagabonder mon esprit loin de cette tour. Je nous installe à l’assise et lui demande d’imaginer au loin une île, avec un petit port encadré de falaises et un château aux pierres clairs, aux multiples tours ovales. Je lui raconte le nombre d’oiseaux sauvages s’établissant en haut des tours, les hautes falaises où j’aimais particulièrement voir la mer, rêveuse, ou encore la récolte d’été des figues poussant sur l’île. Rien n’était extravagant, la vie y était simple, mais elle y était belle.
Je me tus un instant, ma vision dessinant en détail cette île au-dessus des flots. La reverrais-je seulement un jour ? A mes côtés, je vois du coin de l’oeil la lysienne se tendre avant de se lever. Je n’ai pas le temps de comprendre, que ses paroles me tendent à mon tour.
- Mon Seigneur ..
Ma mélancolie et ma douceur se volatilisent, le froid s'immisce en moi. Digne, je prends mon temps pour me redresser, droite, plaçant mes mains devant moi, accrochées l’une à l’autre. Respectueusement je m’abaisse un peu, une courbette semblant suffisante pour cet homme, à mon humble avis. Jamais je ne m’abaisserai à l’appeler “Mon Seigneur”, s’il était souverain, il n’était certainement pas le mien.
- Sire. J'ai remarqué que Pyk est en effervescence, un voyage se prépare-t-il ?
Demandais-je à m’informer, au matin même, j’ai vu des vivres être préparées en cuisine. Quel dommage qu’il doive nous quitter, cela ne rendra l’air que plus respirable sur cette île.
Dim 10 Nov 2024 - 18:18
Dalton Greyjoy
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Âge du Personnage : 20 ans
Messages : 62
Dragons d'Or : 47
Enchaînée dans les Eaux Profondes
Dalton Greyjoy et Lysa Farman
Dalton gravissait tranquillement les marches de la tour, comme il l’avait si souvent fait jusqu’à présent. Toujours habillé sobrement, il aurait pu passer pour n’importe qui dans le château si ses vêtements n’avaient pas été de meilleure qualité que ceux des autres et qu’il n’avait pas cette formidable épée d’acier valyrien, jadis remise à ses ancêtres par Aegon le Conquérant en personne, constamment pendue à son ceinturon. Les rares bijoux que le jeune homme portrait étaient d’origine orientale : Lys, Volantis… Des souvenirs obtenus au fer-prix et ramenés dans les îles de la même façon que les femmes qu’il allait visiter. Ou plutôt la femme, car s’il appréciait la beauté des autres il trouvait fascinant le caractère de l’Ouestrienne. Lysa Farman. Ses conseillers lui avaient majoritairement déconseillé d’attaquer les Terres de l’Ouest mais l’ivresse de la victoire dans les cités-libres et la faiblesse de la couronne lui étaient apparues comme des tentations insoutenables… Enfin il pouvait réellement affirmer avoir ressuscité l’Antique Voie !
Saluant les gardes en poste, il passa la porte sans s’annoncer, comme il le faisait à chaque fois. Elle était près de la fenêtre, avec la lysienne… Comment s’appelait celle-ci déjà ? Ah oui, Eulalie. Une prise ramenée de Lys, parmi tant d’autres. C’est que les femmes de cette île était renommées pour leur beauté à travers le monde entier, et même si la guerre ne lui avait pas laissé la possibilité de visiter les fameux jardins et les maisons de plaisir qui valaient sa réputation à la cité-libre, il avait eu l’opportunité de constater que cette réputation n’était pas usurpée. Mais celle-ci était docile, prompte à se soumettre à l’autorité de plus fort qu’elle. Il la soupçonnait d’avoir été une fille de plaisir avant, mais en réalité il n’en savait rien et il s’en moquait, car il était venu voir la Farman. La lysienne l’avait remarqué et s’était levée, Lysa en faisait autant. Il les salua d’un geste de la tête, gardant son bras gauche appuyé contre le pommeau de son épée alors que son regard bleu, aussi froid que le métal valyrien de sa lame, passait de l’une à l’autre.
“Le roi Jaegar invite tous ses vassaux à Port-Réal pour commémorer la disparition de la reine. Et sans doute aussi pour essayer d’obtenir notre soutien dans les épreuves qui l’attendent.”
Son ton était celui qu’on réservait pour discuter de choses banales, il paraissait presque détaché. Quelques pas suffirent pour le rapprocher des deux femmes, alors qu’il observait une table sur laquelle était posée un peu de vin et des fruits. Ils venaient de Dorne, mais le vin, lui, était du Bief. Il veillait toujours à leur faire apporter ce genre de choses, des aliments qui n’étaient pas originaires des îles et parfois, lorsqu’il était de bonne humeur il leur donnait même des choses venues de chez elles. C’est que les marchands des Îles de Fer s'aventuraient loin en quête de profit, aussi loin que les maraudeurs allaient pour prendre par la force ce que les négociant achetaient. Récupérant le pichet d’une main, il remplit trois verres mais en laissa deux sur la table, ne s’emparant que du siens tout en laissant le reste à la volonté des deux femmes.
“Êtes-vous déjà allée à Port-Réal, Lady Farman ?”
Il jeta un regard vers la lysienne, avant de ramener son attention sur l’Ouestrienne tout en portant le gobelet à ses lèvres.Son ton était courtois, tranquille.
Saluant les gardes en poste, il passa la porte sans s’annoncer, comme il le faisait à chaque fois. Elle était près de la fenêtre, avec la lysienne… Comment s’appelait celle-ci déjà ? Ah oui, Eulalie. Une prise ramenée de Lys, parmi tant d’autres. C’est que les femmes de cette île était renommées pour leur beauté à travers le monde entier, et même si la guerre ne lui avait pas laissé la possibilité de visiter les fameux jardins et les maisons de plaisir qui valaient sa réputation à la cité-libre, il avait eu l’opportunité de constater que cette réputation n’était pas usurpée. Mais celle-ci était docile, prompte à se soumettre à l’autorité de plus fort qu’elle. Il la soupçonnait d’avoir été une fille de plaisir avant, mais en réalité il n’en savait rien et il s’en moquait, car il était venu voir la Farman. La lysienne l’avait remarqué et s’était levée, Lysa en faisait autant. Il les salua d’un geste de la tête, gardant son bras gauche appuyé contre le pommeau de son épée alors que son regard bleu, aussi froid que le métal valyrien de sa lame, passait de l’une à l’autre.
“Le roi Jaegar invite tous ses vassaux à Port-Réal pour commémorer la disparition de la reine. Et sans doute aussi pour essayer d’obtenir notre soutien dans les épreuves qui l’attendent.”
Son ton était celui qu’on réservait pour discuter de choses banales, il paraissait presque détaché. Quelques pas suffirent pour le rapprocher des deux femmes, alors qu’il observait une table sur laquelle était posée un peu de vin et des fruits. Ils venaient de Dorne, mais le vin, lui, était du Bief. Il veillait toujours à leur faire apporter ce genre de choses, des aliments qui n’étaient pas originaires des îles et parfois, lorsqu’il était de bonne humeur il leur donnait même des choses venues de chez elles. C’est que les marchands des Îles de Fer s'aventuraient loin en quête de profit, aussi loin que les maraudeurs allaient pour prendre par la force ce que les négociant achetaient. Récupérant le pichet d’une main, il remplit trois verres mais en laissa deux sur la table, ne s’emparant que du siens tout en laissant le reste à la volonté des deux femmes.
“Êtes-vous déjà allée à Port-Réal, Lady Farman ?”
Il jeta un regard vers la lysienne, avant de ramener son attention sur l’Ouestrienne tout en portant le gobelet à ses lèvres.Son ton était courtois, tranquille.
Laueee
Dim 10 Nov 2024 - 19:56
Lysa Farman
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Âge du Personnage : 26 ans
Messages : 14
Enchaînée dans les Eaux Profondes
C’était plus fort que moi, dès que cet homme entrait dans mon champ de vision, mon corps se mettait en état d’alerte. Bien qu’il ne m’avait jusqu’à lors fait aucun mal, il était le principal responsable des malheurs de ma famille et du mien. Il était l’homme condamnant mon île au raid de ses hommes. L’image sanglante de ses hommes piétinant notre grande porte avant d’égorger nos gardes était encore fraîche dans mon esprit. Il était l’homme me revendiquant alors que mes sœurs étaient emportées loin de moi, offertes à des hommes peu scrupuleux. Il était l’homme qui apparaissait dans mes cauchemars avant de me réveiller. Je ne pouvais pas être sereine en sa présence, d’autant que j’ignorais ce qu’il me voulait. Mon corps était jusque-là intact, j’étais somme toute bien traitée. Pourtant, je n’ignore pas l’homme qu’il est, sa réputation, sa cruauté n’est plus à refaire. J’ai entendu tant de choses à son sujet, des nombreux raids qu’il a dirigés, aux sacrifices d’esclaves envers son dieu. Cela me file des frissons rien que d’y penser.
Il n’est pas à sous-estimer, j’en suis bel et bien consciente. Il arrive qu’il vienne me voir de temps à autre, je ne sais d’ailleurs jamais à quel rythme je peux m’attendre à le voir. Il discute simplement avec moi, de faits et d’autres. Sans doute juge-t-il ma façon de voir les choses, je n’en sais rien. En tout cas, j’ai toujours pris soin de ne pas outrepasser les limites, malgré mon tempérament. Ce n’est pas pour autant que je me laisse faire, les humiliations je les combats, farouchement. Même si je ne suis pas dans un terrain familier, je ne laisserais pas plus passer que ce que je ne supporte.
Dans l’immédiat, je jauge dans quel optique il est venu. Il semble être dans un bon jour. Il me répond que le Roi invite ses vassaux, pour la commémoration de la Reine Laena. Qu’elle repose en paix, elle et ses enfants. Son trépas fut une désolation, un coup dur pour une femme en supportant une autre. Même si je ne la connaissais pas, elle était faite du même bois que la Reine Rhaenys, une grande reine. Cela plonge certainement notre continent dans un brouillard où les hyènes attendent leur meilleur moment pour intervenir. Je comprend finalement que Pyk sera tranquille dans les prochains jours, une aubaine à mon sens. A sa dernière phrase, je m’étouffe presque avec ma salive, toussant et menant ma main devant ma bouche.
- Votre .. Soutien ? Un ricanement désabusé glisse de ma gorge, alors que je suis soufflée de la nouvelle. Si ce que vous supposez s’avère vrai, que le Roi soit damné par les Sept.
Je soupire de frustration, croisant les bras agacée par une telle nouvelle. Je me tourne à demi vers la fenêtre, mes yeux fixant l’horizon, un goût amer en bouche. Même si ce ne sont que des suppositions, le fait d’être toujours sur cette île après tant de temps, témoigne des difficultés de ma famille pour récupérer ses filles.. Si mon père se fiche réellement de nous, son besoin d’alliance est viscéral, important pour la survie de ses affaires. Dépourvu de fils, ses filles sont le seul moyen pour lui de rester dans la course.
Alors que j’entends les pas du fer-né se rapprocher de nous, j’inspire profondément, calmant mes nerfs. Ces derniers sont vite titillés lorsqu’il s’agit de ma détention, plus particulièrement celles de mes cadettes. Si je suis chanceuse de ne pas avoir été abusée, j’ai bien peur que ce ne soit pas la même chose pour elles.. Même si elles ne m’ont rien dit par écrit jusqu’à lors. J’entends alors un liquide qui s’écoule, je tourne ma tête vers le Greyjoy qui sert des coupes de vin. Il me questionne à propos de Port-Réal, je m’approche donc de la table.
- Non, jamais. De ma vie, je n’ai guère été plus loin que les frontières de l’Ouest. Un petit sourire ironique se colle sur le coin de ses lèvres tandis qu’elle se saisit des coupes, elle demande d’un mouvement de tête si Eulalie en souhaite, et le lui apporte à son acquiescement. Les dames n’ont point le loisir de vagabonder là où elles le désirent. Mais je suppose que vous avez déjà eu cette chance ? Comment est-ce ? Questionne-t-elle à son tour, curieuse en s’installant sur la banquette près de la fenêtre. Le donjon rouge est-il aussi magnifique qu’on le prétend ?
Mes lèvres plongent dans le nectar, mes yeux se ferment un instant à la douceur et la chaleur du liquide. Les vins du Bief sont bien les meilleurs que j’ai pu boire jusqu’à lors, ils sont raffinés et délicats. Jusqu’à maintenant, je n’ai pu qu’entendre les récits des marins ou admirer les peintures sur ce château emblématique. J’aurais pu avoir la chance d’y aller auprès de ma souveraine, mais cela ne s’est jamais réalisé.
Lun 11 Nov 2024 - 18:46
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