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Lysara Rogare
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Âge du Personnage : 19 ans
Messages : 589
Dragons d'Or : 1662
Plots and Poisons
Sang Dragon ❃ An 132, 1ère moitié de la Lune 3
“ First appearances are often deceptive. Not everything monstrous looking is evil, and not everything fair is good. In every tale, there is a grain of truth ”
Lysara éternua. Le climat des Degrés de Pierre n'était en effet en rien comparable à celui de Lys, et le paysage n'avait rien à voir lui non plus. Tout l'amenait à déjà regretter son archipel natal, qu'elle avait quitté sans bien trop savoir quand elle pourrait y revenir. Et si on la laisserait y revenir. Elle se mordit les lèvres pour retenir cet ordre de faire demi-tour, sachant déjà que cela serait peine perdue. Sur ce navire comme sur cet autre qui l'accompagnait, Lysara était sans nul doute la personne la mieux née et celle qui avait accès au plus de pouvoir. Mais il n'en demeurait pas moins que les ordres initialement reçus venaient de bien plus haut qu'elle, et qu'ils ne pouvaient être reniés. Pas sans que cela reste sans conséquences tout du moins, pour elle autant que pour tout autre. Alors les deux frégates continuaient d'avancer, non sans avoir à rencontrer certains vents contraires et changeants, obligeant les hommes qui étaient à la manœuvre à rester actifs et impliqués. C'était ce regain d'agitation et donc de bruit qui l'avait tiré du relatif sommeil dans lequel elle était plongée, allongée sur le lit de la cabine qui était son lieu de vie durant ce voyage. Et c'était cela, maintenant, qu'elle observait, comme pour refuser d'accorder son attention à cette île qui se rapprochait d'eux. Ses longs cheveux étaient en partie nattés, et le vent de l'archipel rocailleux ne manqua pas de venir soulever certaines mèches laissées libres. Ce qui eu le don d'agacer la jeune femme, d'autant plus que ce même souffle venait lui chatouiller les épaules. Si son père l'avait pourvue d'un nombre conséquent de nouvelles robes, il n'avait visiblement pas jugé bon de se préoccuper de savoir si, oui ou non, elles seraient toutes adaptées au climat ouestrien. À moins que cela ne soit encore là une donnée qu'il avait parfaitement prise en considération et qu'il avait estimé pouvoir lui servir à bon compte. Pour sûr, Lysara risquait de quelque peu détonner avec ces tissus plus chatoyants, aériens et seyants que ce qui se faisait dans la mode de Westeros. De quoi attirer les regards et la mettre en valeur parmi toutes ces Ouestriennes dont les corps étaient généralement plus dissimulés sous leurs étoffes.
Lysara éternua. Parce que la fraîcheur des Degrés de Pierre et les embruns marins projetés par l'alliance de la vitesse des navires et le vice des vents locaux ne pouvaient provoquer aucune autre réaction chez elle que celle là, instinctive et innée. Ce n'était absolument pas à mettre en relation avec cette propension qu'elle avait à éternuer sans raison lorsqu'elle était soumise à une pointe de stress intense ! Mieux valait sans doute cela que de se ronger les ongles ou de se torsader les cheveux jusqu'à ce les arracher, mais, tout de même. Son père la projetait dans le grand bain alors même qu'elle savait qu'elle pourrait aisément y avoir pieds si les circonstances s'y prêtaient et si elle cessait de chercher d'ores et déjà milles trajectoires à emprunter en fonction des opportunités qui pourraient se présenter à elle. Mais entre le savoir et l'accepter, il y avait un fossé. D'autant plus qu'elle ne savait quoi penser de ce détour de dernière minute que son père avait décidé de faire prendre aux deux navires qui étaient initialement censés mener Lysara tout droit vers Peyredragon. Cela avait été brusque et brutal, pour elle, au sein de dernières consignes données sur le pont alors qu'elle avait déjà fait ses au-revoir à ses frères et sœurs. Elle ne savait même pas si Lysandro en avait informé qui que ce soit parmi les Rogare. Le tout avait été fait à la hâte, pour elle, là où son père semblait pourtant avoir tout bien ficelé, en attestaient ce petit coffret et ce parchemin qu'il avait fait déposer sur le lit de sa cabine ... Les doigts l'avaient presque brûlée de vouloir ouvrir l'un et décacheter l'autre, ignorant tout de leur contenu respectif, mais elle s'était retenue. Presque persuadée que son père le saurait, et consciente que cela ne pourrait être perçu que comme de l'impolitesse par celui qui était censé les recevoir. Quoi que, pour le coffret, nul n'en aurait rien su ...
Lysara éternua. Parce que le vent la mordillait presque. Parce qu'elle était angoissée. Parce que c'était là les Degrés de Pierre et que la dernière fois qu'elle s'y était trouvée ... Passant un doigt sur la cicatrice qui, de biais, mordait ses lèvres, elle frissonna au souvenir de la guerre qui avait fait rage en ces eaux. Elle n'avait vécu et subi que les prémices du conflit, déjà rentrée à Lys lorsque le plus rude était survenu, mais son imbécile de frère aîné n'avait tout de même pas été assez rapide pour que le voyage retour et effréné vers Lys se passe au mieux. Elle en avait payé le prix, en quelque sorte, un exemple parmi tant d'autres de la façon dont Lysaro se déresponsabilisait de ses erreurs et dont il échappait toujours à leur coût, laissant tout ceci incomber à d'autres que lui. Mais toutes ces préoccupations, plus ou moins futiles, furent balayées bien vite dès lors qu'on se mit à hurler sur le pont de l'autre navire, plus avancé. Initialement, la jeune femme ne comprit pas ce qui était crié à pleins poumons, mais cela semblait suffisamment préoccupant pour que les marins de l'embarcation sur laquelle elle se trouvait se stoppent nets, comme saisis de terreur. Et soudainement, et avec brutalité, elle saisit la nature de cette tétanie qui semblait avoir saisi tout un chacun. À première vue, on aurait pu croire à un gros oiseau. Mais la forme était bien trop aviaire, et bien trop massive, surtout. De plus en plus grosse à mesure qu'elle se rapprochait, la bête ne disait rien qui vaille, alors qu'intérieurement, comme par instinct, Lysara comprit qu'elle venait pour elle. Dans quel but, cela, elle ne le savait pas, mais cette ... ce ... ce dragon venait pour elle. Et son appétence pour tout ce qui se rapportait à la terre natale de ses lointains ancêtres la poussait à penser comprendre qui s'en venait vers elle. Un instant, elle imagina que son demi-frère bâtard ne pouvait qu'assister à la scène, lui aussi. Mais il se trouvait sur l'autre navire, celui-là même sur lequel était rassemblé la majorité des hommes d'armes chargés d'escorter Lysara. Au moins pourrait-il faire un rapport à leur père, si les choses tournaient mal. Ce fut la dernière pensée qu'eut la jeune femme avant qu'aucune confusion ne puisse plus être faite sur la situation. “ Oh, Père, où m'avez-vous envoyée ? ” Lysara était venue trouver Daemon Targaryen sur ordre de son père, mais c'était lui qui prenait les devants ...
Lysara éternua. Parce que la fraîcheur des Degrés de Pierre et les embruns marins projetés par l'alliance de la vitesse des navires et le vice des vents locaux ne pouvaient provoquer aucune autre réaction chez elle que celle là, instinctive et innée. Ce n'était absolument pas à mettre en relation avec cette propension qu'elle avait à éternuer sans raison lorsqu'elle était soumise à une pointe de stress intense ! Mieux valait sans doute cela que de se ronger les ongles ou de se torsader les cheveux jusqu'à ce les arracher, mais, tout de même. Son père la projetait dans le grand bain alors même qu'elle savait qu'elle pourrait aisément y avoir pieds si les circonstances s'y prêtaient et si elle cessait de chercher d'ores et déjà milles trajectoires à emprunter en fonction des opportunités qui pourraient se présenter à elle. Mais entre le savoir et l'accepter, il y avait un fossé. D'autant plus qu'elle ne savait quoi penser de ce détour de dernière minute que son père avait décidé de faire prendre aux deux navires qui étaient initialement censés mener Lysara tout droit vers Peyredragon. Cela avait été brusque et brutal, pour elle, au sein de dernières consignes données sur le pont alors qu'elle avait déjà fait ses au-revoir à ses frères et sœurs. Elle ne savait même pas si Lysandro en avait informé qui que ce soit parmi les Rogare. Le tout avait été fait à la hâte, pour elle, là où son père semblait pourtant avoir tout bien ficelé, en attestaient ce petit coffret et ce parchemin qu'il avait fait déposer sur le lit de sa cabine ... Les doigts l'avaient presque brûlée de vouloir ouvrir l'un et décacheter l'autre, ignorant tout de leur contenu respectif, mais elle s'était retenue. Presque persuadée que son père le saurait, et consciente que cela ne pourrait être perçu que comme de l'impolitesse par celui qui était censé les recevoir. Quoi que, pour le coffret, nul n'en aurait rien su ...
Lysara éternua. Parce que le vent la mordillait presque. Parce qu'elle était angoissée. Parce que c'était là les Degrés de Pierre et que la dernière fois qu'elle s'y était trouvée ... Passant un doigt sur la cicatrice qui, de biais, mordait ses lèvres, elle frissonna au souvenir de la guerre qui avait fait rage en ces eaux. Elle n'avait vécu et subi que les prémices du conflit, déjà rentrée à Lys lorsque le plus rude était survenu, mais son imbécile de frère aîné n'avait tout de même pas été assez rapide pour que le voyage retour et effréné vers Lys se passe au mieux. Elle en avait payé le prix, en quelque sorte, un exemple parmi tant d'autres de la façon dont Lysaro se déresponsabilisait de ses erreurs et dont il échappait toujours à leur coût, laissant tout ceci incomber à d'autres que lui. Mais toutes ces préoccupations, plus ou moins futiles, furent balayées bien vite dès lors qu'on se mit à hurler sur le pont de l'autre navire, plus avancé. Initialement, la jeune femme ne comprit pas ce qui était crié à pleins poumons, mais cela semblait suffisamment préoccupant pour que les marins de l'embarcation sur laquelle elle se trouvait se stoppent nets, comme saisis de terreur. Et soudainement, et avec brutalité, elle saisit la nature de cette tétanie qui semblait avoir saisi tout un chacun. À première vue, on aurait pu croire à un gros oiseau. Mais la forme était bien trop aviaire, et bien trop massive, surtout. De plus en plus grosse à mesure qu'elle se rapprochait, la bête ne disait rien qui vaille, alors qu'intérieurement, comme par instinct, Lysara comprit qu'elle venait pour elle. Dans quel but, cela, elle ne le savait pas, mais cette ... ce ... ce dragon venait pour elle. Et son appétence pour tout ce qui se rapportait à la terre natale de ses lointains ancêtres la poussait à penser comprendre qui s'en venait vers elle. Un instant, elle imagina que son demi-frère bâtard ne pouvait qu'assister à la scène, lui aussi. Mais il se trouvait sur l'autre navire, celui-là même sur lequel était rassemblé la majorité des hommes d'armes chargés d'escorter Lysara. Au moins pourrait-il faire un rapport à leur père, si les choses tournaient mal. Ce fut la dernière pensée qu'eut la jeune femme avant qu'aucune confusion ne puisse plus être faite sur la situation. “ Oh, Père, où m'avez-vous envoyée ? ” Lysara était venue trouver Daemon Targaryen sur ordre de son père, mais c'était lui qui prenait les devants ...
(c) DΛNDELION
Ven 23 Aoû 2024 - 20:30
Daemon Targaryen
Le Prince Vaurien
Âge du Personnage : 51 ans
Messages : 427
Dragons d'Or : 1475
Sur les hauteurs de l'île de Sang-Dragon, Daemon Targaryen observait l'horizon, son regard affûté scrutant les eaux du Détroit. Le vent marin ébouriffait ses cheveux jadis argentés, tirant désormais sur le poivre et sel, tandis que Caraxès, son fidèle ami, s'agitait impatiemment à ses côtés.
Le prince avait été informé du passage de navires lysiens, prétendument en route vers Peyredragon. Ces derniers s'étaient déjà acquittés de leur droit de passage à leur entrée dans les Degrés de Pierre, informant la garde navale de leur trajectoire et de leurs desseins. Cependant, un changement soudain de cap attira l'attention du Targaryen, dont la journée jusqu'alors soporifique et sans revers se satisferait volontiers d'une confrontation inattendue. Les voiles des navires lysiens, d'abord orientées plein Nord, viraient maintenant en direction de l'Est et de l'île de Sang-Dragon.
[Daemon]"Qu'avons-nous là ?" murmura Daemon, un sourire énigmatique se dessinant sur ses lèvres. "Un revirement imprévu ou une ruse délibérée ?"
Les Lysiens étaient réputés pour leur diplomatie subtile et autant que leurs stratagèmes retors. Pour l'heure, Daemon suspendrait son jugement quant aux intentions réelles qui animaient ces visiteurs du Sud, jusqu'à tant qu'il y voit clair quant aux motivations de leur changement de cap soudain.
D'un geste fluide, le Targaryen enfourcha Caraxès. Le dragon, sentant l'excitation de son maître, déploya ses ailes majestueuses. D'une simple pression du talon, Daemon guida sa monture vers les navires. Le rugissement de Caraxès déchira le ciel, provoquant une vague de panique visible sur les ponts en contrebas. Daemon savoura cet instant, conscient de l'effet que produisait son arrivée et de l'intimidation qu'elle suscitait. C'était là très exactement l'effet escomté.
Alors qu'il survolait les frégates, le regard acéré de Daemon repéra une silhouette élancée sur le pont principal. Une chevelure blonde et soyeuse dansait dans la brise marine, et même à cette distance, il discernait une grâce et une assurance trahissant une noble naissance. Cette présence inattendue intriguait le prince, ajoutant une nouvelle pièce au puzzle de cette visite impromptue. Et pour cause, les navires battaient pavillon de Lys mais les armoiries qui décoraient sa coque étaient celles de la famille Rogare, dirigée par Lysandro, chef de son nom. Bien qu'il n'ait jamais rencontré le patriarche Rogare en personne, sa réputation d'homme influent et manipulateur était bien connue, même au-delà des frontières de Lys.
Caraxès plana au-dessus des navires, ses ailes puissantes créant des remous qui faisaient tanguer les embarcations. Daemon observait attentivement les réactions à bord, cherchant à percer les intentions cachées derrière cette arrivée surprise. Hormis l'effroi manifeste que provoquait les envolées de Caraxès sur les équipages, Daemon ne discerna rien d'autre.
[Daemon] "Bienvenue dans les Degrés de Pierre," lança-t-il d'une voix forte qui porta par-dessus le tumulte des vagues. "Il semblerait que votre destination ait changé en cours de route. J'ose espérer que vous avez une explication convaincante pour ce... détour imprévu."
Sur ces mots, il dirigea Caraxès vers le rivage proche, invitant silencieusement les Lysiens à le rejoindre. Le jeu diplomatique allait commencer, et Daemon, vétéran des intrigues de cour comme des champs de bataille, se préparait à déchiffrer les motifs de cette visite inattendue sur son domaine.
Le prince avait été informé du passage de navires lysiens, prétendument en route vers Peyredragon. Ces derniers s'étaient déjà acquittés de leur droit de passage à leur entrée dans les Degrés de Pierre, informant la garde navale de leur trajectoire et de leurs desseins. Cependant, un changement soudain de cap attira l'attention du Targaryen, dont la journée jusqu'alors soporifique et sans revers se satisferait volontiers d'une confrontation inattendue. Les voiles des navires lysiens, d'abord orientées plein Nord, viraient maintenant en direction de l'Est et de l'île de Sang-Dragon.
[Daemon]"Qu'avons-nous là ?" murmura Daemon, un sourire énigmatique se dessinant sur ses lèvres. "Un revirement imprévu ou une ruse délibérée ?"
Les Lysiens étaient réputés pour leur diplomatie subtile et autant que leurs stratagèmes retors. Pour l'heure, Daemon suspendrait son jugement quant aux intentions réelles qui animaient ces visiteurs du Sud, jusqu'à tant qu'il y voit clair quant aux motivations de leur changement de cap soudain.
D'un geste fluide, le Targaryen enfourcha Caraxès. Le dragon, sentant l'excitation de son maître, déploya ses ailes majestueuses. D'une simple pression du talon, Daemon guida sa monture vers les navires. Le rugissement de Caraxès déchira le ciel, provoquant une vague de panique visible sur les ponts en contrebas. Daemon savoura cet instant, conscient de l'effet que produisait son arrivée et de l'intimidation qu'elle suscitait. C'était là très exactement l'effet escomté.
Alors qu'il survolait les frégates, le regard acéré de Daemon repéra une silhouette élancée sur le pont principal. Une chevelure blonde et soyeuse dansait dans la brise marine, et même à cette distance, il discernait une grâce et une assurance trahissant une noble naissance. Cette présence inattendue intriguait le prince, ajoutant une nouvelle pièce au puzzle de cette visite impromptue. Et pour cause, les navires battaient pavillon de Lys mais les armoiries qui décoraient sa coque étaient celles de la famille Rogare, dirigée par Lysandro, chef de son nom. Bien qu'il n'ait jamais rencontré le patriarche Rogare en personne, sa réputation d'homme influent et manipulateur était bien connue, même au-delà des frontières de Lys.
Caraxès plana au-dessus des navires, ses ailes puissantes créant des remous qui faisaient tanguer les embarcations. Daemon observait attentivement les réactions à bord, cherchant à percer les intentions cachées derrière cette arrivée surprise. Hormis l'effroi manifeste que provoquait les envolées de Caraxès sur les équipages, Daemon ne discerna rien d'autre.
[Daemon] "Bienvenue dans les Degrés de Pierre," lança-t-il d'une voix forte qui porta par-dessus le tumulte des vagues. "Il semblerait que votre destination ait changé en cours de route. J'ose espérer que vous avez une explication convaincante pour ce... détour imprévu."
Sur ces mots, il dirigea Caraxès vers le rivage proche, invitant silencieusement les Lysiens à le rejoindre. Le jeu diplomatique allait commencer, et Daemon, vétéran des intrigues de cour comme des champs de bataille, se préparait à déchiffrer les motifs de cette visite inattendue sur son domaine.
Ven 23 Aoû 2024 - 23:50
Lysara Rogare
-
Âge du Personnage : 19 ans
Messages : 589
Dragons d'Or : 1662
Plots and Poisons
Sang Dragon ❃ An 132, 1ère moitié de la Lune 3
“ First appearances are often deceptive. Not everything monstrous looking is evil, and not everything fair is good. In every tale, there is a grain of truth ”
L'instant était très étrange, comme partiellement suspendu hors du temps. Bien sûr, il y avait ce choc, cette sidération face à la bête, face à ce dragon qui s'approchait tant et tant, provoquant des remous supplémentaires loin de laisser les embarcations immobiles. Il y avait cette incapacité du cerveau à pleinement pouvoir traiter toutes les informations qui affluaient. En tant que Lysienne, ce n'était pas tous les jours que Lysara posait les yeux sur une telle créature. Pour de vrai, s'entendait, car dans les faits, la jeune femme avait déjà parcouru de nombreux ouvrages traitant entre autres des dragons et parsemés de pages entières représentaient des illustrations plus ou moins aussi vraies que nature. Et c'était sans cela qui la différenciait de tous ces marins qui semblaient tout à la fois pris entre une tétanie les paralysant tout entier et une agitation frénétique et décousue. Lysara ne bougeait pas, certes, mais elle respirait encore, et elle sentait bel et bien tous ses membres, y compris jusqu'au bout de ses doigts. Comme fascinée par ce qu'elle voyait. Comme incapable d'en décoller le regard. Comme incapable de sentir tout entièrement le danger que cela représentait, une partie d'elle se projetant de nouveau dans tout ce qu'elle avait pu lire. Il n'était en rien un secret que Lys partageait un passé commun avec Valyria, jusque dans le sang de certains de ses plus précieux aristocrates, comme en attestaient ces traits si particuliers, ces yeux aux couleurs si typiques et ces chevelures dont la blondeur argentée n'avait rien à voir avec une surexposition au soleil. C'était là un sujet qui avait toujours passionné la jeune femme, même enfant, la poussant à développer une curiosité presque disproportionnée et une soif de connaissances inextinguible. Si cela lui avait valu l'incompréhension d'une partie de sa fratrie, qui jugeait qu'elle y consacrait parfois trop de temps pour des retombées plus que maigres dans leur vie quotidienne, voilà qu'aujourd'hui ... Voilà qu'aujourd'hui, cela lui permettait de conserver la face. Comme quoi, tout vient à point à qui sait attendre. Ou quelque chose comme cela. Mais cela ne signifiait en rien que cela lui sauvait la mise, car le dragonnier chevauchant cette bête issue d'un ancien temps s'avérait bel et bien être le seigneur des lieux. Ou tout du moins l'époux de la seigneuresse des lieux, si Lysara s'en référait à ce qu'elle avait pu suivre du plateau de cyvosse politique de Westeros. Toutefois, dans le même temps, nul membre de l'aristocratie lysienne ne semblait être enclin à balayer d'un revers de main l'influence et la prestance de Daemon Targaryen concernant la suzeraineté des Degrés de Pierre. Là où le propre père de Lysara l'avait bel et bien orientée vers ce même Daemon, lui destinant à lui et en nom propre ce qui l'attendait dans la cale ...
Si elle n'adressa aucune réponse à la question qui lui était implicitement formulée, ce ne fut point par manque de politesse, mais par clairvoyance. Si la voix du dragonnier pouvait porter de par sa position, celle de Lysara aurait été inaudible à cause du tumulte marin, mais également parce qu'elle portait naturellement sans doute moins que celle de son interlocuteur. Alors elle garda ce qu'elle avait à dire pour elle-même, observant le Targaryen s'éloigner pour poser sa monture sur le rivage voisin, tout en comprenant bien qu'il s'attendait à être suivi. Ou plutôt qu'il ne s'attendait à rien d'autre qu'à cela. Et connaissant son demi-frère, présent sur l'autre navire, il en serait venu à la même conclusion, en étant sans doute moins ravi qu'elle de la situation. Il était censé la protéger et assurer sa sécurité, et l'entrée d'un dragon dans l'équation n'avait sûrement pas été quelque chose qu'il avait prévu. Secouant la tête comme pour balayer toutes ces pensées, Lysara se mouva enfin, comme sortant d'une relative léthargie physique et non psychique. Pénétrant dans sa cabine, elle y retrouva deux visages féminins bien connus. Deux sœurs, dont une seule d'entre elles était partiellement de son sang, de par leur père commun. L'autre aurait bien voulu qu'il en soit également ainsi, mais un autre que Lysandro était passé par là avant au moment de sa conception. Si Lysara était soulagée de savoir qu'une de ses demi-sœurs illégitimes était avec elle, pour pallier partiellement à ce manque qu'elle ressentait déjà, de Marra et même de Larra, son avis sur la présence de la seconde était plus que mitigée. Rapidement, elle analysa la situation, et émit l'hypothèse que l'arrivée de Daemon Targaryen sur son dragon les avait effrayées, et qu'elles avaient trouvé refuge ici. “ Tout va bien ? ” Sa question ne s'adressa en priorité qu'à sa demi-sœur, qui secoua la tête positivement, après un instant de réflexion. “ Nous allons bientôt accoster. ” Et déjà, elle endossait le rôle qui se devrait d'être le sien, se glissant dans les atours de la représentante de la volonté paternelle, quelle que soit celle-ci. Elle n'avait toujours aucune connaissance du contenu du parchemin qu'elle devait remettre au Lord Targaryen, et le contenu du coffret lui demeurait lui aussi mystérieux. Elle aviserait, comme elle avait appris à le faire, et elle le ferait au mieux, en laissant le moins transparaître possible de ce qu'elle pouvait ressentir. “ Je vais avoir besoin de vous. Prenez chacune ce parchemin et ce coffret. Vous devrez me les donner une fois que je vous ferais signe. ” Son regard zébra soudainement la pièce en direction de celles des deux lysiennes avec laquelle elle ne partageait, à sa connaissance, aucune goutte de sang. “ Il va sans dire que l'un et l'autre doivent demeurer intacts. ” À bon entendeur ...
La suite ... La suite la mena à plonger dans une certaine concentration au sein de laquelle elle analysait mille et unes possibilités quant à ce que pourraient contenir les deux précieux objets, et quant à la réaction qu'ils pourraient susciter chez leur destinataire. Lysara voulait se tenir prête à toute éventualité, et elle le devait, en tant que représentante des desseins paternels. Il fallait que tout soit parfait, comme il aurait voulu que cela le soit, afin de ne pas le décevoir et de ne pas le pousser à se dire qu'une autre que Lysara devait venir compléter ses ambitions. Cela reviendrait à envoyer une de ses deux autres filles, une perspective à laquelle se refusait la jeune femme, non par narcissisme et conviction qu'elle était la meilleure et se devait de le rester, mais par souci de protection. Larra était bien trop peu préparée à quitter Lys, ne voyant et ne jurant que par leur archipel natal, et elle se ferait dévorée par tous ceux à qui elle refuserait sans doute obstinément de s'ouvrir. Quant à Marra ... Marra survivrait, sans nul doute, mais c'était Marra, cette partie de Lysara qui n'était pas Lysara, et qu'elle tenait tant et tant à protéger, en tant que son aînée de quelques minutes. Elle en aurait encore été là, à réfléchir et cogiter, si elle n'avait pas senti le navire progressivement décélérer, puis que les ordres d'amarrage n'avaient pas été criés. Il était temps. Un instant tout autant redouté qu'anticipé, qui venait briser cette parenthèse où elle était déjà arrivée sans vraiment l'être. Son demi-frère s'était déjà précipité à terre, sautant de son propre navire, pour venir l'aider à poser pieds sur l'îlot rocheux, non sans tout à la fois veiller à ce qu'elle ne chute pas et à ce que ce dragon ne vienne pas les dévorer. Elle posa une main sur sa joue, pour le remercier de sa sollicitude, non sans échanger également un regard lourd de sens avec lui. Cela irait, il le faudrait. Père en avait décidé ainsi, et si les circonstances n'étaient sans doute pas celles qu'il avait prévu, la finalité se devait de rester la même. Oui, elle n'hésiterait pas à faire signe en cas de besoin. Non, elle n'avait pas besoin qu'il reste coller à elle, la main sur le pommeau de son arme. Tendant une dernière fois le dos comme pour se donner de la force et une prestance supplémentaire, elle entama son avancée vers le Targaryen, ne s'arrêtant qu'à 2 mètres devant lui. “ Votre Altesse ... ” Elle effectua une légère révérence, non sans hésiter un instant à préciser la titulature de son interlocuteur. Mais elle n'avait sans doute pas besoin d'elle pour connaître l'étendue de ses titres ! Un Prince demeurait un prince, là où un seigneur pouvait être déchu de son fief, après tout ... “ Je suis Lysara de la Lignée Rogare, fille de Lysandro Rogare. ” Sa maîtrise de la langue commune était sans nul doute impeccable, quoi que teintée d'un accent indéniable. Mais charmant. D'un bref regard vers l'arrière, elle fit signe aux deux jeunes femmes porteuses des présents de la rejoindre, pour se saisir en premier lieu du coffret et enfin l'ouvrir, devant lui. “ Mon père vous adresse d'ailleurs ses meilleures salutations. ” Des pièces, un certain nombre, ainsi que des pierres précieuses et visiblement quelques fioles de parfums et de bons vins et une fine étoffe pour écrin. Lui présentant l'objet, elle tendit l'autre main pour récupérer le parchemin, avant que les deux jeunes femmes ne regagnent l'arrière. “ Il m'a également demandée de vous délivrer ce message. ” Et ce fut à ce moment là que l'anxiété la gagna. Car s'il n'y avait aucune raison que Daemon Targaryen se montre mécontent de recevoir de l'argent et des marchandises précieuses, il pourrait en être bien différemment selon le contenu du parchemin ...
Si elle n'adressa aucune réponse à la question qui lui était implicitement formulée, ce ne fut point par manque de politesse, mais par clairvoyance. Si la voix du dragonnier pouvait porter de par sa position, celle de Lysara aurait été inaudible à cause du tumulte marin, mais également parce qu'elle portait naturellement sans doute moins que celle de son interlocuteur. Alors elle garda ce qu'elle avait à dire pour elle-même, observant le Targaryen s'éloigner pour poser sa monture sur le rivage voisin, tout en comprenant bien qu'il s'attendait à être suivi. Ou plutôt qu'il ne s'attendait à rien d'autre qu'à cela. Et connaissant son demi-frère, présent sur l'autre navire, il en serait venu à la même conclusion, en étant sans doute moins ravi qu'elle de la situation. Il était censé la protéger et assurer sa sécurité, et l'entrée d'un dragon dans l'équation n'avait sûrement pas été quelque chose qu'il avait prévu. Secouant la tête comme pour balayer toutes ces pensées, Lysara se mouva enfin, comme sortant d'une relative léthargie physique et non psychique. Pénétrant dans sa cabine, elle y retrouva deux visages féminins bien connus. Deux sœurs, dont une seule d'entre elles était partiellement de son sang, de par leur père commun. L'autre aurait bien voulu qu'il en soit également ainsi, mais un autre que Lysandro était passé par là avant au moment de sa conception. Si Lysara était soulagée de savoir qu'une de ses demi-sœurs illégitimes était avec elle, pour pallier partiellement à ce manque qu'elle ressentait déjà, de Marra et même de Larra, son avis sur la présence de la seconde était plus que mitigée. Rapidement, elle analysa la situation, et émit l'hypothèse que l'arrivée de Daemon Targaryen sur son dragon les avait effrayées, et qu'elles avaient trouvé refuge ici. “ Tout va bien ? ” Sa question ne s'adressa en priorité qu'à sa demi-sœur, qui secoua la tête positivement, après un instant de réflexion. “ Nous allons bientôt accoster. ” Et déjà, elle endossait le rôle qui se devrait d'être le sien, se glissant dans les atours de la représentante de la volonté paternelle, quelle que soit celle-ci. Elle n'avait toujours aucune connaissance du contenu du parchemin qu'elle devait remettre au Lord Targaryen, et le contenu du coffret lui demeurait lui aussi mystérieux. Elle aviserait, comme elle avait appris à le faire, et elle le ferait au mieux, en laissant le moins transparaître possible de ce qu'elle pouvait ressentir. “ Je vais avoir besoin de vous. Prenez chacune ce parchemin et ce coffret. Vous devrez me les donner une fois que je vous ferais signe. ” Son regard zébra soudainement la pièce en direction de celles des deux lysiennes avec laquelle elle ne partageait, à sa connaissance, aucune goutte de sang. “ Il va sans dire que l'un et l'autre doivent demeurer intacts. ” À bon entendeur ...
La suite ... La suite la mena à plonger dans une certaine concentration au sein de laquelle elle analysait mille et unes possibilités quant à ce que pourraient contenir les deux précieux objets, et quant à la réaction qu'ils pourraient susciter chez leur destinataire. Lysara voulait se tenir prête à toute éventualité, et elle le devait, en tant que représentante des desseins paternels. Il fallait que tout soit parfait, comme il aurait voulu que cela le soit, afin de ne pas le décevoir et de ne pas le pousser à se dire qu'une autre que Lysara devait venir compléter ses ambitions. Cela reviendrait à envoyer une de ses deux autres filles, une perspective à laquelle se refusait la jeune femme, non par narcissisme et conviction qu'elle était la meilleure et se devait de le rester, mais par souci de protection. Larra était bien trop peu préparée à quitter Lys, ne voyant et ne jurant que par leur archipel natal, et elle se ferait dévorée par tous ceux à qui elle refuserait sans doute obstinément de s'ouvrir. Quant à Marra ... Marra survivrait, sans nul doute, mais c'était Marra, cette partie de Lysara qui n'était pas Lysara, et qu'elle tenait tant et tant à protéger, en tant que son aînée de quelques minutes. Elle en aurait encore été là, à réfléchir et cogiter, si elle n'avait pas senti le navire progressivement décélérer, puis que les ordres d'amarrage n'avaient pas été criés. Il était temps. Un instant tout autant redouté qu'anticipé, qui venait briser cette parenthèse où elle était déjà arrivée sans vraiment l'être. Son demi-frère s'était déjà précipité à terre, sautant de son propre navire, pour venir l'aider à poser pieds sur l'îlot rocheux, non sans tout à la fois veiller à ce qu'elle ne chute pas et à ce que ce dragon ne vienne pas les dévorer. Elle posa une main sur sa joue, pour le remercier de sa sollicitude, non sans échanger également un regard lourd de sens avec lui. Cela irait, il le faudrait. Père en avait décidé ainsi, et si les circonstances n'étaient sans doute pas celles qu'il avait prévu, la finalité se devait de rester la même. Oui, elle n'hésiterait pas à faire signe en cas de besoin. Non, elle n'avait pas besoin qu'il reste coller à elle, la main sur le pommeau de son arme. Tendant une dernière fois le dos comme pour se donner de la force et une prestance supplémentaire, elle entama son avancée vers le Targaryen, ne s'arrêtant qu'à 2 mètres devant lui. “ Votre Altesse ... ” Elle effectua une légère révérence, non sans hésiter un instant à préciser la titulature de son interlocuteur. Mais elle n'avait sans doute pas besoin d'elle pour connaître l'étendue de ses titres ! Un Prince demeurait un prince, là où un seigneur pouvait être déchu de son fief, après tout ... “ Je suis Lysara de la Lignée Rogare, fille de Lysandro Rogare. ” Sa maîtrise de la langue commune était sans nul doute impeccable, quoi que teintée d'un accent indéniable. Mais charmant. D'un bref regard vers l'arrière, elle fit signe aux deux jeunes femmes porteuses des présents de la rejoindre, pour se saisir en premier lieu du coffret et enfin l'ouvrir, devant lui. “ Mon père vous adresse d'ailleurs ses meilleures salutations. ” Des pièces, un certain nombre, ainsi que des pierres précieuses et visiblement quelques fioles de parfums et de bons vins et une fine étoffe pour écrin. Lui présentant l'objet, elle tendit l'autre main pour récupérer le parchemin, avant que les deux jeunes femmes ne regagnent l'arrière. “ Il m'a également demandée de vous délivrer ce message. ” Et ce fut à ce moment là que l'anxiété la gagna. Car s'il n'y avait aucune raison que Daemon Targaryen se montre mécontent de recevoir de l'argent et des marchandises précieuses, il pourrait en être bien différemment selon le contenu du parchemin ...
(c) DΛNDELION
Sam 24 Aoû 2024 - 17:30
Daemon Targaryen
Le Prince Vaurien
Âge du Personnage : 51 ans
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Daemon Targaryen se tenait sur le quai, sa silhouette altière se découpant contre le ciel capricieux des Degrés de Pierre. Son maintien royal contrastait avec l'atmosphère brute et sauvage de l'île de Sang-Dragon. Patient, il suivait avec une attention calculée les mouvements des deux frégates lysiennes qui s'amarraient lentement. L'air marin chargeait l'atmosphère, portant avec lui les échos lointains des ordres criés sur les ponts des navires. En surplomb, perché sur un pic rocheux dominant le port, Caraxès observait la scène avec une attention prédatrice, ses écailles écarlates luisant sous le soleil couchant.
Alors que les bateaux s'immobilisaient enfin, Daemon observa avec un intérêt croissant la silhouette élancée de la jeune femme qui descendait gracieusement la passerelle. Ses yeux hétérochromes, l'un bleu pâle et l'autre mauve, captèrent immédiatement son attention, tout comme la cicatrice discrète au coin de ses lèvres qui ne faisait qu'ajouter à son charme mystérieux. Il nota sa démarche assurée, mélange de grâce aristocratique et de détermination, qui trahissait une éducation raffinée et un esprit vif.
Cependant, son regard fut rapidement attiré par la présence d'un homme qui suivait de près la jeune femme. Ce dernier affichait une attitude visiblement protectrice qui irrita instantanément le prince Targaryen. Sans raison apparente, Daemon sentit monter en lui une antipathie viscérale envers ce jeune homme. Décidé à affirmer sa domination dès le début, il s'adressa au groupe d'une voix forte et légèrement moqueuse :
[Daemon] "Bienvenue sur l'île de Sang-Dragon, Lady... Rogare, je présume ? J'espère que votre... escorte," il jeta un regard dédaigneux vers celui qui se tenait juste derrière elle, "n'a pas trop souffert du mal de mer. Les eaux du Détroit peuvent être traîtresses pour ceux qui n'ont pas le pied marin."
Cette pique à peine voilée, destinée à humilier l'homme qui se tenait juste derrière Lysara, serait son ouverture dans cette partie d'échecs qui débutait désormais. Daemon observa attentivement les réactions de la jeune femme et de son suiveur, curieux de voir quelle posture ils adopteraient tous deux face à la remarque narquoise du Prince Vaurien.
[Daemon] "Lady Lysara de la Lignée Rogare," répéta-t-il, savourant chaque syllabe. "Voilà une visite aussi inattendue qu'intrigante. La réputation de votre père, Lysandro, n'est plus à faire. Un homme... ambitieux, sans nul doute."
Il fit un pas en avant, réduisant la distance entre eux. Au-dessus d'eux, Caraxès émit un grondement sourd, comme pour rappeler sa présence. Le dragon semblait partager l'intérêt de son maître pour cette rencontre imprévue.
[Daemon] "Ces présents sont certes généreux," poursuivit Daemon, son regard glissant sur le coffret ouvert avant de revenir sur Lysara. "Mais je me demande ce qui pousse réellement Lysandro Rogare à envoyer sa propre fille dans les Degrés de Pierre. Surtout après ce que Caraxès fit subir à la flotte lysienne voilà quelques années," dit-il en jetant un regard en coin à son dragon.
Avec des gestes délibérément lents, Daemon brisa le sceau du parchemin et commença à le lire. Ses yeux parcoururent rapidement les lignes, son expression passant de la surprise à l'amusement, puis à une réflexion profonde.
Le contenu de la lettre était aussi diplomatique qu'audacieux :
[Daemon] "Eh bien, voilà qui est intéressant," murmura-t-il, plus pour lui-même que pour Lysara. "Votre père a une façon bien particulière de demander pardon pour les erreurs passées."
Il releva les yeux vers la jeune femme, l'étudiant avec une intensité renouvelée.
[Daemon] "Dites-moi, Lady Lysara," dit-il d'une voix douce mais ferme, "quelle est votre opinion sur cette... proposition de votre père ? Car je doute fort que vous soyez simplement un messager sans voix dans cette affaire."
Tandis qu'il lui brandit la lettre, pour que celle-ci puisse en prendre connaissance si d'aventure elle ne l'avait pas déjà fait, Daemon fit quelques pas le long du quai, invitant silencieusement Lysara à le suivre, et s'éloignant légèrement des navires et des oreilles indiscrètes.
[Daemon] "Parlons franchement," ajouta-t-il. "Lys a beaucoup perdu dans la guerre pour les Degrés de Pierre. Votre père propose maintenant une paix commerciale, un retour à la normale, pourrait-on dire. Mais nous savons tous deux que rien n'est jamais si simple en politique."
Il s'arrêta, fixant l'horizon un instant avant de se tourner de nouveau vers Lysara. "Que cherche réellement Lysandro Rogare ? Car je ne crois pas qu'un père envoie sa propre fille dans l'antre du dragon avec pour seule motivation l'assurance de la pérennité de ses droits de passages commerciaux."
Daemon laissa planer un silence, observant attentivement la réaction de Lysara. Il était curieux de voir comment cette jeune femme, visiblement intelligente et bien préparée, allait naviguer dans ces eaux troubles de la diplomatie.
Alors que les bateaux s'immobilisaient enfin, Daemon observa avec un intérêt croissant la silhouette élancée de la jeune femme qui descendait gracieusement la passerelle. Ses yeux hétérochromes, l'un bleu pâle et l'autre mauve, captèrent immédiatement son attention, tout comme la cicatrice discrète au coin de ses lèvres qui ne faisait qu'ajouter à son charme mystérieux. Il nota sa démarche assurée, mélange de grâce aristocratique et de détermination, qui trahissait une éducation raffinée et un esprit vif.
Cependant, son regard fut rapidement attiré par la présence d'un homme qui suivait de près la jeune femme. Ce dernier affichait une attitude visiblement protectrice qui irrita instantanément le prince Targaryen. Sans raison apparente, Daemon sentit monter en lui une antipathie viscérale envers ce jeune homme. Décidé à affirmer sa domination dès le début, il s'adressa au groupe d'une voix forte et légèrement moqueuse :
[Daemon] "Bienvenue sur l'île de Sang-Dragon, Lady... Rogare, je présume ? J'espère que votre... escorte," il jeta un regard dédaigneux vers celui qui se tenait juste derrière elle, "n'a pas trop souffert du mal de mer. Les eaux du Détroit peuvent être traîtresses pour ceux qui n'ont pas le pied marin."
Cette pique à peine voilée, destinée à humilier l'homme qui se tenait juste derrière Lysara, serait son ouverture dans cette partie d'échecs qui débutait désormais. Daemon observa attentivement les réactions de la jeune femme et de son suiveur, curieux de voir quelle posture ils adopteraient tous deux face à la remarque narquoise du Prince Vaurien.
[Daemon] "Lady Lysara de la Lignée Rogare," répéta-t-il, savourant chaque syllabe. "Voilà une visite aussi inattendue qu'intrigante. La réputation de votre père, Lysandro, n'est plus à faire. Un homme... ambitieux, sans nul doute."
Il fit un pas en avant, réduisant la distance entre eux. Au-dessus d'eux, Caraxès émit un grondement sourd, comme pour rappeler sa présence. Le dragon semblait partager l'intérêt de son maître pour cette rencontre imprévue.
[Daemon] "Ces présents sont certes généreux," poursuivit Daemon, son regard glissant sur le coffret ouvert avant de revenir sur Lysara. "Mais je me demande ce qui pousse réellement Lysandro Rogare à envoyer sa propre fille dans les Degrés de Pierre. Surtout après ce que Caraxès fit subir à la flotte lysienne voilà quelques années," dit-il en jetant un regard en coin à son dragon.
Avec des gestes délibérément lents, Daemon brisa le sceau du parchemin et commença à le lire. Ses yeux parcoururent rapidement les lignes, son expression passant de la surprise à l'amusement, puis à une réflexion profonde.
Le contenu de la lettre était aussi diplomatique qu'audacieux :
Prince Daemon Targaryen, Suzerain des Degrés de Pierre,
Au nom de la maison Rogare et de la cité de Lys, je vous adresse mes plus sincères salutations. Les temps ont changé depuis notre dernière rencontre sur le champ de bataille, et il est temps pour nous de regarder vers l'avenir.
Je propose humblement que nous laissions les navires marchands de Lys circuler librement dans le Détroit, moyennant le juste paiement des droits de passage. Cette mesure bénéficierait grandement à nos deux nations, renforçant nos liens commerciaux et diplomatiques.
De plus, je souhaite entretenir avec vous et votre épouse, la Princesse Rhaenyra, des rapports cordiaux et fructueux. La paix et la prospérité ne peuvent être atteintes que par le dialogue et la coopération.
Ma fille, Lysara, porte avec elle non seulement mes paroles, mais aussi ma confiance. Je vous prie de la considérer comme mon émissaire personnelle, pleinement habilitée à négocier en mon nom.
Dans l'attente de votre réponse favorable,
Lysandro Rogare, Magistrat de Lys
[Daemon] "Eh bien, voilà qui est intéressant," murmura-t-il, plus pour lui-même que pour Lysara. "Votre père a une façon bien particulière de demander pardon pour les erreurs passées."
Il releva les yeux vers la jeune femme, l'étudiant avec une intensité renouvelée.
[Daemon] "Dites-moi, Lady Lysara," dit-il d'une voix douce mais ferme, "quelle est votre opinion sur cette... proposition de votre père ? Car je doute fort que vous soyez simplement un messager sans voix dans cette affaire."
Tandis qu'il lui brandit la lettre, pour que celle-ci puisse en prendre connaissance si d'aventure elle ne l'avait pas déjà fait, Daemon fit quelques pas le long du quai, invitant silencieusement Lysara à le suivre, et s'éloignant légèrement des navires et des oreilles indiscrètes.
[Daemon] "Parlons franchement," ajouta-t-il. "Lys a beaucoup perdu dans la guerre pour les Degrés de Pierre. Votre père propose maintenant une paix commerciale, un retour à la normale, pourrait-on dire. Mais nous savons tous deux que rien n'est jamais si simple en politique."
Il s'arrêta, fixant l'horizon un instant avant de se tourner de nouveau vers Lysara. "Que cherche réellement Lysandro Rogare ? Car je ne crois pas qu'un père envoie sa propre fille dans l'antre du dragon avec pour seule motivation l'assurance de la pérennité de ses droits de passages commerciaux."
Daemon laissa planer un silence, observant attentivement la réaction de Lysara. Il était curieux de voir comment cette jeune femme, visiblement intelligente et bien préparée, allait naviguer dans ces eaux troubles de la diplomatie.
Dim 25 Aoû 2024 - 20:16
Lysara Rogare
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Plots and Poisons
Sang Dragon ❃ An 132, 1ère moitié de la Lune 3
“ First appearances are often deceptive. Not everything monstrous looking is evil, and not everything fair is good. In every tale, there is a grain of truth ”
Daemon Targaryen était ici chez lui. Ou plutôt chez son épouse ? À l'heure où tout ceci s'était acté, la jeune femme avait suivi les choses avec une certaine attention car, échappant au contrôle de la Triarchie, les Degrés avaient été confiés à un nouveau maître, en l’occurrence, Daemon Targaryen, avant qu'ils ne reviennent à son épouse Rhaenyra. De Lys, la collecte des informations essentielles était bien parvenue, et sans nul doute son père en avait-il obtenu plus de détails, mais pour Lysara, il était demeuré un certain flou quant à savoir comment et pourquoi, exactement, cet archipel rocheux était passé des mains du Prince à celles de son épouse. Il n'en demeurait pas moins qu'il en était le Seigneur consort, et que les Degrés lui appartenaient par corrélation. Il était chez lui, donc, et il entendait marquer son territoire, sans doute à sa façon. Non sans sentir son demi-frère se tendre, la jeune femme se dit que, au moins, leur interlocuteur ne se défroquait pas soudainement pour leur uriner dessus ... Elle avait déjà vu des hommes ivres se livrer à de tels débordements, et espérait grandement ne jamais avoir à assister de nouveau à un pareil spectacle. Fort heureusement, les voilà épargnés d'une telle démonstration stupide de prétendue virilité. Prévoyant que chacune de ses réactions était sans nulle doute scrutée par le Prince, elle se contenta d'un regard fugace et de deux petits mots en lysien en direction de son parent courroucé. Fugace mais lourds de sous-entendues. “ Mon frère ... ” À défaut de tout apaiser dans l'esprit de son demi-frère, cela sembla tout de même procéder à un désamorçage suffisant pour qu'il garde sa verve pour lui et son épée dans son fourreau. Son attention pouvait désormais entièrement se focaliser sur le Prince Targaryen, non sans qu'une partie d'elle-même ne demeure également à l'affût de la bête massive et rouge sang perchée en surplomb et qui lui servait de monture. “ Ce n'est point là mon baptême dans les eaux des Degrés, qui m'ont donnée autrefois bien plus maille à partir. ” Ça, on pouvait le dire ... Stoïque, Lysara ne broncha pas quand elle s'entendit dire ce qu'elle savait déjà : oui, ce n'était certainement pas l'ambition qui manquait à son père ... Stoïque, en revanche, elle le fut un peu moins en voyant le Prince Daemon faire un pas vers elle.
Cela fut sans doute presque imperceptible, mais il y eut ce regain de droiture dans son dos, et cette pupille qui se dilata quelque peu avant de reprendre sa taille normale. Il y eut ce léger frisson, aussi, mais qui pouvait tout autant être mis sur le compte de la brise des Degrés. Et ce même si les propos du Targaryen ne manquèrent pas de la faire déglutir avec une certaine gêne. Ce n'était pas à Caraxes qu'elle avait dû sa mésaventure dans les eaux des Degrés, pas plus que ce n'était à lui qu'elle en devait ces discrets mais réels stigmates. Du moins, pas à ce qu'elle s'en souvenait ... “ Il vous faudra lire ce parchemin pour le savoir ... ” Ce fut là la réponse initiale qu'elle lui offrait, ne souhaitant en rien tout dévoiler et, dans le fond, en sachant presque autant que lui quant aux réelles raisons l'amenant ici. Et plutôt que de se tendre vers l'avant pour pouvoir lire elle aussi ce parchemin, elle chercha à déceler la moindre réaction du Targaryen, qui ne resta pas de marbre, loin de là. Cependant, cela ne contribua qu'à redouter les mots choisis par son père, en étant témoin des réactions qu'ils semblaient procurer au Prince Daemon. Les mots qui s'en suivirent ne manquèrent toutefois pas de la faire réagir, elle. Les erreurs passées ... À ce qu'elle en savait, l'erreur initiale avait été commise par Corlys Velaryon lorsque celui-ci avait refusé de s'affranchir du paiement du juste droit de douanes. Quant à demander pardon, c'était là quelque chose qu'elle n'avait jamais entendu ou vu son père faire. Il y eut donc cette lueur outrée dans ses yeux, telle la foudre dans le ciel, fugace et cinglante, avant qu'elle ne disparaisse. Son opinion, donc ... Oui, son opinion ... “ Mon père ne vous envoie en effet point un émissaire quelconque. ” De la réelle destination de son voyage, elle n'en dit rien, pas plus qu'elle n'évoqua le fait que les Degrés n'étaient qu'une escale et non la finalité première de ce périple destiné à atteindre Peyredragon. Puis elle feignit d'avoir à réfléchir plus conséquemment, elle essaya, au mieux, de parcourir le contenu du parchemin qui lui était rendu, pour donner le change et laisser à croire qu'il ne s'agissait que d'une relecture. Toutefois son regard s'accrochait au moindre mot, à la moindre formulation, saisissant un certain nombre d'éléments de sous-textes qui ne manquèrent pas de légèrement crisper ses doigts sur le papier. Mais Daemon Targaryen attendait, alors elle devrait s'en remettre à sa mémoire. Tendant le parchemin à sa demi-sœur, elle n'eut même pas le temps de réagir lorsque cette dernière lui descendit un peu l'étoffe de sa robe sur une épaule, si ce n'est en lui lançant un rapide regard interloqué. Avant de croire comprendre quelque chose. Se mettre en valeur, toujours ...
Serrant les dents en maudissant l'influence paternelle jusque par delà les eaux du Détroit, elle n'eut aucun geste en réaction, si ce n'est de suivre le maître des lieux le long du quai. D'autres qu'elle auraient pu craindre de s'isoler ainsi avec un homme tel que celui-ci, mais il s'agissait de discuter et d'échanger, rien de plus, rien de moins. N'est-ce pas ? “ Que recherche réellement Père ? ... Vaste réponse que j'aurais à vous offrir, mais qui peut pourtant se résumer en quelques mots. L'argent et le pouvoir. Mais ne sont-ce pas là deux quêtes bien usuelles ? ” C'était même là deux des nerfs de la guerre, au sens propre comme au sens figuré. “ Père est l'un des hommes les plus riches de tout Essos, mais il a à cœur de le devenir encore plus. Et si l'argent ne fait pas tout, il contribue grandement à peser dans la balance, à tirer les ficelles et à en nouer d'autres auprès de soi. Mais même pour Lysandro Rogare, il demeure des choses qui lui échappent encore. ” Ils n'en avaient jamais parlé directement, mais Lysara savait son géniteur être en quête de plus d'influence et, peut-être, d'une prédominance politique sur Lys, pour affranchir la Cité de ce système triarchique encombrant. Afin de devenir Lysandro le Tout-Puissant. Lysandro le Magnifique ... Marquant une pause, elle prit un instant pour, de ses yeux hétérochromes si particuliers, observer son interlocuteur, comme pour lui accorder de la considération et une réelle estime. “ Père voit en vous un homme de pouvoir, qui a déjà sa place sur le plateau de cyvosse qu'est la géopolitique ouestrienne. S'annihiler de tels êtres que vous n'est, je le suppose, pas dans ses plans, lui qui ne se contente jamais du présent et dont les visées courent sur le long terme. ” Quoi qu'il en coûte ou presque pour arriver à ses fins. Elle avait la confiance de son père, c'était en tout cas ce qu'il avait écrit. Et elle se devait de négocier, en son nom. Ça aussi, il l'avait écrit. Mais il y avait également tout ce qu'il lui avait dit, sur le pont du navire, avant son départ. Tout ce qu'il lui avait enseigné et avait requis d'elle, à mesure des années. Toutes ces connaissances, tout ce sous-texte, toutes ces connexions qui se faisaient dans l'esprit de la jeune femme entre les mots, leur sens et ce qu'ils sous-entendaient. Tout ce qu'ignorait Daemon mais qui sautait au visage et au cœur de Lysara. Restait à espérer que, si le Prince Targaryen envisageait la proposition de Lysandro, il ne serait point trop vorace dans ses négociations.
Cela fut sans doute presque imperceptible, mais il y eut ce regain de droiture dans son dos, et cette pupille qui se dilata quelque peu avant de reprendre sa taille normale. Il y eut ce léger frisson, aussi, mais qui pouvait tout autant être mis sur le compte de la brise des Degrés. Et ce même si les propos du Targaryen ne manquèrent pas de la faire déglutir avec une certaine gêne. Ce n'était pas à Caraxes qu'elle avait dû sa mésaventure dans les eaux des Degrés, pas plus que ce n'était à lui qu'elle en devait ces discrets mais réels stigmates. Du moins, pas à ce qu'elle s'en souvenait ... “ Il vous faudra lire ce parchemin pour le savoir ... ” Ce fut là la réponse initiale qu'elle lui offrait, ne souhaitant en rien tout dévoiler et, dans le fond, en sachant presque autant que lui quant aux réelles raisons l'amenant ici. Et plutôt que de se tendre vers l'avant pour pouvoir lire elle aussi ce parchemin, elle chercha à déceler la moindre réaction du Targaryen, qui ne resta pas de marbre, loin de là. Cependant, cela ne contribua qu'à redouter les mots choisis par son père, en étant témoin des réactions qu'ils semblaient procurer au Prince Daemon. Les mots qui s'en suivirent ne manquèrent toutefois pas de la faire réagir, elle. Les erreurs passées ... À ce qu'elle en savait, l'erreur initiale avait été commise par Corlys Velaryon lorsque celui-ci avait refusé de s'affranchir du paiement du juste droit de douanes. Quant à demander pardon, c'était là quelque chose qu'elle n'avait jamais entendu ou vu son père faire. Il y eut donc cette lueur outrée dans ses yeux, telle la foudre dans le ciel, fugace et cinglante, avant qu'elle ne disparaisse. Son opinion, donc ... Oui, son opinion ... “ Mon père ne vous envoie en effet point un émissaire quelconque. ” De la réelle destination de son voyage, elle n'en dit rien, pas plus qu'elle n'évoqua le fait que les Degrés n'étaient qu'une escale et non la finalité première de ce périple destiné à atteindre Peyredragon. Puis elle feignit d'avoir à réfléchir plus conséquemment, elle essaya, au mieux, de parcourir le contenu du parchemin qui lui était rendu, pour donner le change et laisser à croire qu'il ne s'agissait que d'une relecture. Toutefois son regard s'accrochait au moindre mot, à la moindre formulation, saisissant un certain nombre d'éléments de sous-textes qui ne manquèrent pas de légèrement crisper ses doigts sur le papier. Mais Daemon Targaryen attendait, alors elle devrait s'en remettre à sa mémoire. Tendant le parchemin à sa demi-sœur, elle n'eut même pas le temps de réagir lorsque cette dernière lui descendit un peu l'étoffe de sa robe sur une épaule, si ce n'est en lui lançant un rapide regard interloqué. Avant de croire comprendre quelque chose. Se mettre en valeur, toujours ...
Serrant les dents en maudissant l'influence paternelle jusque par delà les eaux du Détroit, elle n'eut aucun geste en réaction, si ce n'est de suivre le maître des lieux le long du quai. D'autres qu'elle auraient pu craindre de s'isoler ainsi avec un homme tel que celui-ci, mais il s'agissait de discuter et d'échanger, rien de plus, rien de moins. N'est-ce pas ? “ Que recherche réellement Père ? ... Vaste réponse que j'aurais à vous offrir, mais qui peut pourtant se résumer en quelques mots. L'argent et le pouvoir. Mais ne sont-ce pas là deux quêtes bien usuelles ? ” C'était même là deux des nerfs de la guerre, au sens propre comme au sens figuré. “ Père est l'un des hommes les plus riches de tout Essos, mais il a à cœur de le devenir encore plus. Et si l'argent ne fait pas tout, il contribue grandement à peser dans la balance, à tirer les ficelles et à en nouer d'autres auprès de soi. Mais même pour Lysandro Rogare, il demeure des choses qui lui échappent encore. ” Ils n'en avaient jamais parlé directement, mais Lysara savait son géniteur être en quête de plus d'influence et, peut-être, d'une prédominance politique sur Lys, pour affranchir la Cité de ce système triarchique encombrant. Afin de devenir Lysandro le Tout-Puissant. Lysandro le Magnifique ... Marquant une pause, elle prit un instant pour, de ses yeux hétérochromes si particuliers, observer son interlocuteur, comme pour lui accorder de la considération et une réelle estime. “ Père voit en vous un homme de pouvoir, qui a déjà sa place sur le plateau de cyvosse qu'est la géopolitique ouestrienne. S'annihiler de tels êtres que vous n'est, je le suppose, pas dans ses plans, lui qui ne se contente jamais du présent et dont les visées courent sur le long terme. ” Quoi qu'il en coûte ou presque pour arriver à ses fins. Elle avait la confiance de son père, c'était en tout cas ce qu'il avait écrit. Et elle se devait de négocier, en son nom. Ça aussi, il l'avait écrit. Mais il y avait également tout ce qu'il lui avait dit, sur le pont du navire, avant son départ. Tout ce qu'il lui avait enseigné et avait requis d'elle, à mesure des années. Toutes ces connaissances, tout ce sous-texte, toutes ces connexions qui se faisaient dans l'esprit de la jeune femme entre les mots, leur sens et ce qu'ils sous-entendaient. Tout ce qu'ignorait Daemon mais qui sautait au visage et au cœur de Lysara. Restait à espérer que, si le Prince Targaryen envisageait la proposition de Lysandro, il ne serait point trop vorace dans ses négociations.
(c) DΛNDELION
Lun 26 Aoû 2024 - 18:04
Daemon Targaryen
Le Prince Vaurien
Âge du Personnage : 51 ans
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Dragons d'Or : 1475
Les rayons du soleil couchant se frayaient un chemin à travers le ciel nuageux et sombre qui recouvrait de l'île de Sang-Dragon, projetant quelques ombres dansantes sur le visage de Daemon Targaryen, tandis qu'il observait attentivement Lysara Rogare. Le mistral apportait avec lui l'odeur salée de la mer, mêlée aux effluves lointains de soufre provenant des volcans endormis de l'île. Cette senteur particulière rappelait à Daemon ses propres années d'exil, ravivant en lui des souvenirs aussi agréables qu'amers, et qu'il s'efforçait de chasser de son esprit.
Son regard s'attarda sur la cicatrice discrète qui ornait le coin des lèvres de la jeune femme, tel un secret trahi par sa propre chair. Il y voyait le reflet de ses propres stigmates, invisibles celles-là, laissées par des années de luttes et de trahisons. Les paroles de Lysara sur ses déboires passés dans les Degrés de Pierre éveillèrent en lui une curiosité, sur laquelle il ne rebondit pas pour l'instant. Peut-être lui en demanderait-il davantage à ce propos, ultérieurement.
Le Prince observa attentivement la réaction de Lysara, cherchant dans ses yeux hypnotiques la moindre trace de mensonge. Il avait appris au fil des ans, souvent à ses propres dépens, à se méfier des belles paroles et des visages angéliques, ne sachant que trop bien que les plus grands dangers se cachaient souvent derrière les masques les plus séduisants.
Lorsque Lysara évoqua les ambitions de son père, les réduisant alors à une simple quête d'argent et de pouvoir, un sourire énigmatique se dessina sur les lèvres de Daemon. Il reconnaissait dans ces mots l'écho de sa propre ambition, celle qui l'avait poussé à convoiter le trône de fer pendant si longtemps.
[Daemon] "Allons, allons," murmura-t-il, sa voix aussi douce que dangereuse, "votre père n'enverrait pas sa propre fille comme émissaire si ses desseins étaient si triviaux. Ne jouons pas vous et moi un jeu de dupes. Si votre père vous a bien entretenu à mon sujet, avant de vous envoyer ici, il a certainement dû vous indiquer que ma patience est toute relative. C'est une réputation que j'entends conserver," conclut-il sur un ton glacial qui ne laissait planer aucune équivoque quant à la menace dissimulée qu'il sous-tendait.
Daemon conduisit son hôte jusqu'au rivage, invitant implicitement Lysara à le suivre. Le bruit des vagues s'écrasant contre les rochers semblait souligner la tension de leur échange. Il observait chaque mouvement de la jeune femme, admirant malgré lui la grâce avec laquelle elle se déplaçait sur le terrain accidenté.
[Daemon] "Vos paroles sont mielleuses, Lady Rogare," répondit-il avec une pointe d'ironie lorsqu'elle le complimenta. "Mais sachez que seule la flatterie issue du sang du dragon trouve réellement écho en moi. Seuls les Targaryen peuvent véritablement saisir la grandeur de leur lignée et le poids de la couronne que porte Rhaenyra, suzeraine des terres que vous foulez présentement."
Soudain, l'expression de Daemon se durcit, ses traits se figeant en un masque de pierre. Il sentait que Lysara cachait quelque chose, et il était déterminé à découvrir quoi.
[Daemon] "Mes hommes m'ont rapporté des informations troublantes avant votre arrivée," déclara-t-il, sa voix tranchante comme le fer. "Il semblerait que vos frégates aient été inspectées par la garde navale du Détroit il y a peu. J'ai appris par celle-ci que Peyredragon était votre véritable destination."
Daemon fit quelques pas, son regard perdu dans l'horizon où le ciel et la mer se confondaient. Il pensait à Rhaenyra, à leurs enfants, à tout ce qu'ils avaient construit ensemble dans les Degrés de Pierre. Il ne laisserait personne menacer cela, pas même cette jeune femme aux yeux envoûtants.
[Daemon] "Je suppose que votre père cherche à consolider cette alliance abjecte entre la Triarchie et mon neveu Aegon II," poursuivit-il, sa voix plein de dédain. "Une alliance qui souille la mémoire de tous ceux qui ont versé leur sang pour combattre la Triarchie et soutenir les droits légitimes de Rhaenyra."
Il se tourna brusquement vers Lysara, ses yeux brillant d'une colère à peine contenue.
[Daemon] "Comment justifiez-vous la duplicité de votrepère, Lady Rogare ? Vous vous présentez ici, sur les terres de la reine légitime Rhaenyra Targaryen, au prétexte de tisser des liens commerciaux avec les Degrés de Pierre, tout en sécurisant vos propres intérêts diplomatiques avec mon neveu et sa félonne de mère à Peyredragon."
Le prince Targaryen laissa planer un silence déstabilisant. Le vent se leva soudainement, faisant claquer les bannières aux couleurs des Targaryen qui ornaient le port. Daemon observait chaque réaction de Lysara, cherchant à déceler la moindre faille dans son assurance.
[Daemon] "Vous jouez une particition dangereuse, Lady Rogare," reprit-il, sa voix chargée de sous-entendus. "Les Degrés de Pierre ne sont pas un terrain de jeu pour les ambitions de votre père. Nous avons payé le prix du sang pour ces îles, et je ne laisserai personne les menacer à nouveau. Mais, dites-moi," dit-il en marquant une courte pause, "est-ce peut-être pour troquer votre main au mieux-disant que Lysandro Rogare a fait de vous son envoyée ?"
Daemon s'approcha de Lysara, sa voix se réduisant à un murmure.
[Daemon] "Choisir, jeune femme, c'est renoncer. Nul ne saurait mener à la fois deux chevaux de bataille. Entre Peyredragon et Sang-Dragon, il vous faudra donc trancher. Pactisez avec Aegon II, et le moratoire dont seule Lys bénéficie par son droit de navigation en ces eaux sera levé sur le champ. Ou alors... convainquez votre père qu'il n'y a plus d'avenir pour votre cité au sein de la Triarchie, influencez Lys en ce sens, ployez le genou devant Rhaenyra, et alors vos intérêts commerciaux seront préservés, et plus encore renforcés."
Son regard s'attarda sur la cicatrice discrète qui ornait le coin des lèvres de la jeune femme, tel un secret trahi par sa propre chair. Il y voyait le reflet de ses propres stigmates, invisibles celles-là, laissées par des années de luttes et de trahisons. Les paroles de Lysara sur ses déboires passés dans les Degrés de Pierre éveillèrent en lui une curiosité, sur laquelle il ne rebondit pas pour l'instant. Peut-être lui en demanderait-il davantage à ce propos, ultérieurement.
Le Prince observa attentivement la réaction de Lysara, cherchant dans ses yeux hypnotiques la moindre trace de mensonge. Il avait appris au fil des ans, souvent à ses propres dépens, à se méfier des belles paroles et des visages angéliques, ne sachant que trop bien que les plus grands dangers se cachaient souvent derrière les masques les plus séduisants.
Lorsque Lysara évoqua les ambitions de son père, les réduisant alors à une simple quête d'argent et de pouvoir, un sourire énigmatique se dessina sur les lèvres de Daemon. Il reconnaissait dans ces mots l'écho de sa propre ambition, celle qui l'avait poussé à convoiter le trône de fer pendant si longtemps.
[Daemon] "Allons, allons," murmura-t-il, sa voix aussi douce que dangereuse, "votre père n'enverrait pas sa propre fille comme émissaire si ses desseins étaient si triviaux. Ne jouons pas vous et moi un jeu de dupes. Si votre père vous a bien entretenu à mon sujet, avant de vous envoyer ici, il a certainement dû vous indiquer que ma patience est toute relative. C'est une réputation que j'entends conserver," conclut-il sur un ton glacial qui ne laissait planer aucune équivoque quant à la menace dissimulée qu'il sous-tendait.
Daemon conduisit son hôte jusqu'au rivage, invitant implicitement Lysara à le suivre. Le bruit des vagues s'écrasant contre les rochers semblait souligner la tension de leur échange. Il observait chaque mouvement de la jeune femme, admirant malgré lui la grâce avec laquelle elle se déplaçait sur le terrain accidenté.
[Daemon] "Vos paroles sont mielleuses, Lady Rogare," répondit-il avec une pointe d'ironie lorsqu'elle le complimenta. "Mais sachez que seule la flatterie issue du sang du dragon trouve réellement écho en moi. Seuls les Targaryen peuvent véritablement saisir la grandeur de leur lignée et le poids de la couronne que porte Rhaenyra, suzeraine des terres que vous foulez présentement."
Soudain, l'expression de Daemon se durcit, ses traits se figeant en un masque de pierre. Il sentait que Lysara cachait quelque chose, et il était déterminé à découvrir quoi.
[Daemon] "Mes hommes m'ont rapporté des informations troublantes avant votre arrivée," déclara-t-il, sa voix tranchante comme le fer. "Il semblerait que vos frégates aient été inspectées par la garde navale du Détroit il y a peu. J'ai appris par celle-ci que Peyredragon était votre véritable destination."
Daemon fit quelques pas, son regard perdu dans l'horizon où le ciel et la mer se confondaient. Il pensait à Rhaenyra, à leurs enfants, à tout ce qu'ils avaient construit ensemble dans les Degrés de Pierre. Il ne laisserait personne menacer cela, pas même cette jeune femme aux yeux envoûtants.
[Daemon] "Je suppose que votre père cherche à consolider cette alliance abjecte entre la Triarchie et mon neveu Aegon II," poursuivit-il, sa voix plein de dédain. "Une alliance qui souille la mémoire de tous ceux qui ont versé leur sang pour combattre la Triarchie et soutenir les droits légitimes de Rhaenyra."
Il se tourna brusquement vers Lysara, ses yeux brillant d'une colère à peine contenue.
[Daemon] "Comment justifiez-vous la duplicité de votrepère, Lady Rogare ? Vous vous présentez ici, sur les terres de la reine légitime Rhaenyra Targaryen, au prétexte de tisser des liens commerciaux avec les Degrés de Pierre, tout en sécurisant vos propres intérêts diplomatiques avec mon neveu et sa félonne de mère à Peyredragon."
Le prince Targaryen laissa planer un silence déstabilisant. Le vent se leva soudainement, faisant claquer les bannières aux couleurs des Targaryen qui ornaient le port. Daemon observait chaque réaction de Lysara, cherchant à déceler la moindre faille dans son assurance.
[Daemon] "Vous jouez une particition dangereuse, Lady Rogare," reprit-il, sa voix chargée de sous-entendus. "Les Degrés de Pierre ne sont pas un terrain de jeu pour les ambitions de votre père. Nous avons payé le prix du sang pour ces îles, et je ne laisserai personne les menacer à nouveau. Mais, dites-moi," dit-il en marquant une courte pause, "est-ce peut-être pour troquer votre main au mieux-disant que Lysandro Rogare a fait de vous son envoyée ?"
Daemon s'approcha de Lysara, sa voix se réduisant à un murmure.
[Daemon] "Choisir, jeune femme, c'est renoncer. Nul ne saurait mener à la fois deux chevaux de bataille. Entre Peyredragon et Sang-Dragon, il vous faudra donc trancher. Pactisez avec Aegon II, et le moratoire dont seule Lys bénéficie par son droit de navigation en ces eaux sera levé sur le champ. Ou alors... convainquez votre père qu'il n'y a plus d'avenir pour votre cité au sein de la Triarchie, influencez Lys en ce sens, ployez le genou devant Rhaenyra, et alors vos intérêts commerciaux seront préservés, et plus encore renforcés."
Mar 27 Aoû 2024 - 0:12
Lysara Rogare
-
Âge du Personnage : 19 ans
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Dragons d'Or : 1662
Plots and Poisons
Sang Dragon ❃ An 132, 1ère moitié de la Lune 3
“ First appearances are often deceptive. Not everything monstrous looking is evil, and not everything fair is good. In every tale, there is a grain of truth ”
Lysandro Rogare avait tenu à ce que le maniement des mots soit de ces enseignements imposés à sa progéniture. Lysara n'y avait donc pas échappé, et elle s'y était même faite remarquée pour ses qualités. Cela l'avait, sans doute, tout autant condamnée que valorisée aux yeux de son père, qui avait donc l'assurance de voir en elle une de ses meilleures représentantes. Capable de lui obéir et de retranscrire au mieux ses desseins tout autant que de savoir rebondir et s'adapter au contexte. Et visiblement, Daemon Targaryen n'hésiterait pas à la mettre à rude épreuve en ce domaine ! C'était sans nul doute attendu, et dans le fond, cela ne la surprenait pas. La Lignée des Dragons régnait sur Westeros depuis plus d'un siècle déjà, et il était bien évident que cela n'avait pu qu'entretenir chez eux un certain amour-propre doublé d'un orgueil certain, de quoi ne pas vouloir être vus comme de purs illettrés ou de simples dragonniers dont la tête ne renfermait rien d'autre qu'une belle cervelle bien vaine ... Alors son interlocuteur n'y allait pas par quatre chemins. À Lys, on se mettait à mort tout autant par les mots que par les poisons, alors, dans les deux cas, mieux valait agir sans se faire au préalable repérer à cent lieues à la ronde ... Rien de cela ici, donc. La jeune femme se sentait préparée à faire face à un homme tel que le Prince Targaryen, mais dans le même temps, elle ne pouvait tout de même pas affirmée que son père lui avait réellement fait un topo initial sur lui. Elle n'était certes pas entièrement dans le flou concernant l'homme qu'était le Prince Targaryen, sa réputation et ses prouesses ayant depuis longtemps déjà franchies le Détroit, quand ce n'était pas lui-même qui l'avait fait, de tout son être. Mais recevoir des informations plus récentes, et surtout moins basées sur les on-dit ne lui aurait en rien été superflu ... D'autant plus quand la douceur d'un murmure se transforma en une certaine froideur du ton. “ Très bien ... ” Que pouvait-elle bien lui dire d'autre ? Daemon Targaryen ne souhaitait en rien se laisser endormir par les belles paroles, persévérer dans cette voie n'aurait en rien été pertinent. Toutefois, elle plissa les yeux, comme pour y atténuer, là aussi, le doucereux de la flatterie, non sans ne point s'opposer à le suivre plus en avant vers le rivage, en veillant discrètement à là où elle mettait les pieds sans se départir de sa grâce. Il viendrait tout de même pas à l'idée du Prince Daemon de la jeter à la baille, ce serait si peu digne de lui et cela ne lui permettrait en rien d'obtenir des réponses aux questions qu'il se posait. ... N'est-ce pas ?
En revanche, il n'hésita pas à lui offrir la manifestation de l'orgueil et de la vanité des Targaryen, qu'elle aimerait pouvoir rejeter en bloc en les prétendant fort incompréhensibles. Mais elle était lysienne, et Rogare, et le sang de Valyria avait coulé dans les veines de certains de ses ancêtres. Cela produisait donc un certain écho en elle tout comme un certain sarcasme que de se sentir quelque peu prise de haut, comme s'il la jugeait incapable de comprendre la vraie valeur des Targaryen et, plus largement, celle qui était son épouse. Cela colora sans doute légèrement ses joues d'une certaine rougeur, là où ses pupilles semblaient quelque peu palpiter. Mais le masque de cordialité, d'assurance et de maîtrise se fissura quelque peu lorsqu'elle apprit que son interlocuteur était en possession de certaines informations qui auraient dû demeurer secrètes. Cela n'était pas prévu, et l'esprit de la jeune femme cogitait en tout sens. Qui avait ouvert trop grand sa bouche ?? La destination finale n'était en rien secrète pour les marins œuvrant sur les deux navires, mais l'ordre express avait bien été de garder sa langue pour soi dès l'entrée dans les eaux des Degrés et jusqu'à ce que l'archipel rocheux se soit éloigné derrière eux. Quelqu'un devrait en répondre. Et cela ne pouvait pas être elle ! Son corps semblait entrer en vibrance, pour le moment contenue non sans, plus que jamais depuis son arrivée ici, son regard luisait de cette dissonance de couleurs. Lysara ne disait rien, consciente qu'elle avait bel et bien les deux pieds sur terre, ou plutôt sur un sol rocailleux, mais qu'elle pourrait tout autant avancer sur la fil de la lame tranchante d'une épée. Son père lui aurait placé la nuque dans la gueule de la Bête que cela serait revenu au même. Mais il y avait à hésiter quant à savoir qui de Daemon Targaryen ou de son dragon se trouvait être sur l'instant le prédateur le plus redoutable. “ Je suis l'émissaire de mon père, mais je ne suis pas mon père. ” À ce qu'elle en savait et avait compris, ce dernier ne cherchait rien d'autre que de ne point se fermer les voies de la prospérité et du gain de pouvoir en s'adressant ainsi à Daemon Targaryen.
Mais Lysandro était le grand absent, c'était à elle que le Targaryen s'adressait. Était-ce le climat, la fatigue du voyage, ou bien encore la tension et les résidus de ce que la guerre, en ces mêmes eaux, avaient manqué de lui coûter, mais Lysara se sentit piquée au vif d'entendre de tels propos être tenus la concernant, sans qu'ils n'émanent de son père. “ Lord Targaryen, me qualifiez-vous de monnaie d'échange, de lot à mettre aux enchères pour en obtenir le meilleur prix ? ” Elle était jeune, elle était née femme, mais elle était née Rogare, et bon sang ne saurait mentir. “ Devrais-je vous être reconnaissante de ne point employer de termes plus triviaux comme, laissez moi réfléchir, poulinière en devenir ? Con à s'offrir ? ” Son ton restait posé non sans toutefois s'entrelacer d'un certain sarcasme et d'une flamboyance perceptible, là où elle ne put tout de même s'empêcher de faire un léger pas en arrière en voyant Daemon se rapprocher. “ Vous aurait-il été préférable que mon escorte et moi fassions directement voiles jusqu'à Peyredragon, au nez et à la barbe de votre épouse et vous ? Père s'est pourtant refusé à vous adresser un majestueux doigt d'honneur. Pensez-vous, pourtant, que c'est là ce qu'on attendrait d'un aristocrate n'étant censé s'en tenir qu'aux décisions de la Triarchie ? Ce serait prêché un convaincu que de chercher à expliquer à mon père combien les décisions diplomatiques triarques peuvent en l'état astreindre et contraindre ses ambitions. Quant à ployer le genou ... Si je respecte l'autorité de votre épouse sur ces ... terres ... On m'a envoyée ici pour connaître votre prix, quel qu'il soit, et pour le négocier au mieux. Mais non point pour m’assujettir à qui que ce soit. ” Et par amour-propre et volonté de se défendre elle-même, puisque nul ne viendrait à son secours, elle ne put se retenir d'ajouter quelques mots. “ Car je ne suis en rien l'une des esclaves de lit de mon père ... ” Sous le regard de cet homme, de ce Targaryen, elle tenait à mettre les points sur les i, comme pour chasser de ses pensées que, pourtant ... Pourtant, les artifices de mode et de beauté que lui avaient offert son père n'envoyaient pas un message si divergent de cela, le prestige et le luxe en plus, tout de même.
En revanche, il n'hésita pas à lui offrir la manifestation de l'orgueil et de la vanité des Targaryen, qu'elle aimerait pouvoir rejeter en bloc en les prétendant fort incompréhensibles. Mais elle était lysienne, et Rogare, et le sang de Valyria avait coulé dans les veines de certains de ses ancêtres. Cela produisait donc un certain écho en elle tout comme un certain sarcasme que de se sentir quelque peu prise de haut, comme s'il la jugeait incapable de comprendre la vraie valeur des Targaryen et, plus largement, celle qui était son épouse. Cela colora sans doute légèrement ses joues d'une certaine rougeur, là où ses pupilles semblaient quelque peu palpiter. Mais le masque de cordialité, d'assurance et de maîtrise se fissura quelque peu lorsqu'elle apprit que son interlocuteur était en possession de certaines informations qui auraient dû demeurer secrètes. Cela n'était pas prévu, et l'esprit de la jeune femme cogitait en tout sens. Qui avait ouvert trop grand sa bouche ?? La destination finale n'était en rien secrète pour les marins œuvrant sur les deux navires, mais l'ordre express avait bien été de garder sa langue pour soi dès l'entrée dans les eaux des Degrés et jusqu'à ce que l'archipel rocheux se soit éloigné derrière eux. Quelqu'un devrait en répondre. Et cela ne pouvait pas être elle ! Son corps semblait entrer en vibrance, pour le moment contenue non sans, plus que jamais depuis son arrivée ici, son regard luisait de cette dissonance de couleurs. Lysara ne disait rien, consciente qu'elle avait bel et bien les deux pieds sur terre, ou plutôt sur un sol rocailleux, mais qu'elle pourrait tout autant avancer sur la fil de la lame tranchante d'une épée. Son père lui aurait placé la nuque dans la gueule de la Bête que cela serait revenu au même. Mais il y avait à hésiter quant à savoir qui de Daemon Targaryen ou de son dragon se trouvait être sur l'instant le prédateur le plus redoutable. “ Je suis l'émissaire de mon père, mais je ne suis pas mon père. ” À ce qu'elle en savait et avait compris, ce dernier ne cherchait rien d'autre que de ne point se fermer les voies de la prospérité et du gain de pouvoir en s'adressant ainsi à Daemon Targaryen.
Mais Lysandro était le grand absent, c'était à elle que le Targaryen s'adressait. Était-ce le climat, la fatigue du voyage, ou bien encore la tension et les résidus de ce que la guerre, en ces mêmes eaux, avaient manqué de lui coûter, mais Lysara se sentit piquée au vif d'entendre de tels propos être tenus la concernant, sans qu'ils n'émanent de son père. “ Lord Targaryen, me qualifiez-vous de monnaie d'échange, de lot à mettre aux enchères pour en obtenir le meilleur prix ? ” Elle était jeune, elle était née femme, mais elle était née Rogare, et bon sang ne saurait mentir. “ Devrais-je vous être reconnaissante de ne point employer de termes plus triviaux comme, laissez moi réfléchir, poulinière en devenir ? Con à s'offrir ? ” Son ton restait posé non sans toutefois s'entrelacer d'un certain sarcasme et d'une flamboyance perceptible, là où elle ne put tout de même s'empêcher de faire un léger pas en arrière en voyant Daemon se rapprocher. “ Vous aurait-il été préférable que mon escorte et moi fassions directement voiles jusqu'à Peyredragon, au nez et à la barbe de votre épouse et vous ? Père s'est pourtant refusé à vous adresser un majestueux doigt d'honneur. Pensez-vous, pourtant, que c'est là ce qu'on attendrait d'un aristocrate n'étant censé s'en tenir qu'aux décisions de la Triarchie ? Ce serait prêché un convaincu que de chercher à expliquer à mon père combien les décisions diplomatiques triarques peuvent en l'état astreindre et contraindre ses ambitions. Quant à ployer le genou ... Si je respecte l'autorité de votre épouse sur ces ... terres ... On m'a envoyée ici pour connaître votre prix, quel qu'il soit, et pour le négocier au mieux. Mais non point pour m’assujettir à qui que ce soit. ” Et par amour-propre et volonté de se défendre elle-même, puisque nul ne viendrait à son secours, elle ne put se retenir d'ajouter quelques mots. “ Car je ne suis en rien l'une des esclaves de lit de mon père ... ” Sous le regard de cet homme, de ce Targaryen, elle tenait à mettre les points sur les i, comme pour chasser de ses pensées que, pourtant ... Pourtant, les artifices de mode et de beauté que lui avaient offert son père n'envoyaient pas un message si divergent de cela, le prestige et le luxe en plus, tout de même.
(c) DΛNDELION
Mar 27 Aoû 2024 - 23:01
Daemon Targaryen
Le Prince Vaurien
Âge du Personnage : 51 ans
Messages : 427
Dragons d'Or : 1475
Contre toute attente, la réaction et l’attitude de la jeune femme suscita la curiosité et le respect chez le doyen des Targaryen. Rares étaient les fous qui s’étaient risqué à le défier ouvertement ; le cas échéant ils le firent bien souvent à leurs dépens. Ce qui distinguait Lysara des nombreux diables que Daemon avait effacé jadis de la surface du monde, après que ceux-ci lui eurent fait affront, c’est que la Lady ne se cachait ici derrière aucun rempart, aucune flotte, aucune armée. Elle faisait face, avec pour seule arme sa dignité et une once légitime d’amour propre. Loin de courroucer Daemon, le ton ombrageux et irrévérencieux de Lysara renforça finalement l’intérêt instinctif que l’homme lui vouait. Car, en matière de jugement, le Prince se fiait beaucoup à son flair, à cette prescience en laquelle ne croient jamais que ceux qui s’y adonnent, mais qui finit si souvent par s’avérer. En cela aussi, Daemon avait tout du dragon. L’intuition, de fait, était à la base de chacune de ses actions et se voyait confirmée, parfois, par de plus amples réflexions.
L’homme laissa donc passer l’orage, qui se déversa sur lui comme l’eau perle inexorablement le long d’une falaise de granit. Il encaissa les remontrances de la Rogare en demeurant impassible, mais sans toutefois la quitter des yeux. Il l’écouta, patient, et attendit la fin de son propos avant de lui répondre à son tour. La jeune femme avait du mal à trahir l’agacement et la révolte qui jaillissait de tous les pores de sa peau, et de toutes les expressions de son visage. Daemon, quant à lui, aimait voir les gens à nu, crus, authentiques. Et là, en cet instant, Lysara lui donnait à voir ce qu’elle avait réellement au fond des tripes : du courage ; cette qualité dont tant se targuent mais dont davantage encore font tristement défaut, lorsque vient le moment d’en faire preuve. Tandis que la Rogare achevait ses mots en rétablissant son honneur, Daemon vit sa mémoire traversée par un lointain souvenir, qui remontait à ces années d’exil où il s’était établi à Lys. Lui-même avait alors fréquenté le Jardin des Plaisirs. C’était là qu’il avait d’ailleurs rencontré Mysaria, sa concubine. Il n’était donc pas étranger des affaires Rogare, pour avoir investi moult Dragons d’Or en filles de joie, il y a de cela bien des années. De tout ceci, bien évidemment, Daemon ne dirait rien. Il avait, lui aussi, une réputation à tenir et celle-ci ne souffrirait pas qu’on s’épande sur son passé à fréquenter chaque bordel connu du continent d’Essos.
Un silence pesant prit place après que Lysara s’arrêta de parler. Seul le bruit continu du ressac l’interrompait de temps à autres, et quelques bruissements indistincts de Caraxès, observant toujours la scène depuis son promontoire rocheux. Le Targaryen prit une grande inspiration, sans d’ailleurs la dissimuler, puis expira tout aussi longuement, en dévisageant son interlocutrice.
[Daemon] « Je vous ai offensée et je n’aurais pas dû, » concéda-t-il en premier lieu.
Il fit volte-face, se tournant vers le château de Sang-Dragon qui dominait au loin, et dont une partie des murailles s’élevaient entre deux pics de pierre volcanique.
[Daemon] « Vous savez certainement mieux que quiconque, Milady, que nous sommes tous, un jour, une monnaie d’échange. Et que tout est toujours négociable, pour peu qu’on y mette le prix. Ce n’est pas à une héritière de la Banque Rogare que j’apprendrai, je le crois, une telle réalité. Il n'y a pas lieu de vous en offenser. J'ai jadis été marié à une femme du Val, pour satisfaire les enjeux politiques de ma famille. Malgré moi. C'est un destin auquel vous devrez peut-être vous plier un jour, même si je ne vous le souhaite pas. »
L’homme marqua une pause, et continua.
[Daemon] « Si vous ne marchez pas dans l’ombre de votre père et n’avez pas vocation à vous faire son porte-voix, dans ce cas : prouvez-le, » dit-il sèchement. « Vous me reprochez un procès d’intention, en pointant les calculs d’intérêt de votre père, mais venez à l’instant d’en faire l’exacte démonstration, en soulignant qu’il vous a envoyée ici pour les négocier au mieux. Ne nous cachons pas derrière des faux-semblants, si vous le voulez bien. Soyons vous et moi transparents, autant que nous le pouvons. Vous êtes à Sang-Dragon pour garantir la pérennité des affaires commerciales de votre famille via le Détroit ; et quant à moi j’impose les conditions que je juge légitimes pour accéder à cette requête. Cette condition, ne vous en déplaise, est celle d’un interdit : celui du double jeu. Je ne laisserai pas vos voiles traverser librement le Détroit pour que s’enrichisse Peyredragon par votre intermédiaire. Je ne transigerai pas à ce propos. Si les Rogare souhaitent tirer parti des Degrés de Pierre, cela se fera avec la couronne du Détroit, ou cela ne se fera pas. »
Il se retourna de nouveau face à Lysara et plongea son regard dans le sien, avec intensité.
[Daemon] « Je vous laisse deux options, qui sont à prendre ou à laisser. Acceptez mon invitation à Sang-Dragon, séjournez chez nous quelques jours avec votre suite. Lys et les Degrés de Pierre sont liés par leur géographie, que nous le voulions ou non. Peut-être que la Reine Rhaenyra saura vous convaincre mieux que je ne le ferais du bien-fondé d’une alliance entre Sang-Dragon et la maison Rogare. »
Il adopta alors un ton beaucoup plus cruel, et implacable.
[Daemon] « Ou bien, si c’est là ce que vous souhaitez, remontez sur le champ sur vos navires et repartez. Mais... aucun d’entre eux ne fera voile vers Peyredragon. Vous rentrerez à Lys escortés par ma flotte et, à votre retour chez vous, le seul message qu’il vous restera à transmettre à votre père est celui de l’interdiction de ses navires, et avec les siens de tous ceux de Lys, dans les eaux du Détroit. Ce faisant, je gage que ce dernier devra s'expliquer auprès de ses pairs quant à la raison pour laquelle il vous aura envoyée ici comme émissaire. Je doute que les autres Magistrats de votre cité perçoivent la manœuvre d'un si bon œil. N'est-ce pas ? » dit-il d'un air piégeur. « Nous sommes ici maîtres sur nos terres et nos mers, et nul ne les traversera à son gré sans notre assentiment. Que ceci soit bien compris. »
Et la route commerciale la plus favorable de Lys jusqu'aux cités de l'Ouest de Westeros passait inévitablement par le Détroit. Il demeurait possible de le contourner, mais par la voie terrestre à travers un itinéraire beaucoup plus long et pénible, via la Principauté de Dorne.
L’homme laissa donc passer l’orage, qui se déversa sur lui comme l’eau perle inexorablement le long d’une falaise de granit. Il encaissa les remontrances de la Rogare en demeurant impassible, mais sans toutefois la quitter des yeux. Il l’écouta, patient, et attendit la fin de son propos avant de lui répondre à son tour. La jeune femme avait du mal à trahir l’agacement et la révolte qui jaillissait de tous les pores de sa peau, et de toutes les expressions de son visage. Daemon, quant à lui, aimait voir les gens à nu, crus, authentiques. Et là, en cet instant, Lysara lui donnait à voir ce qu’elle avait réellement au fond des tripes : du courage ; cette qualité dont tant se targuent mais dont davantage encore font tristement défaut, lorsque vient le moment d’en faire preuve. Tandis que la Rogare achevait ses mots en rétablissant son honneur, Daemon vit sa mémoire traversée par un lointain souvenir, qui remontait à ces années d’exil où il s’était établi à Lys. Lui-même avait alors fréquenté le Jardin des Plaisirs. C’était là qu’il avait d’ailleurs rencontré Mysaria, sa concubine. Il n’était donc pas étranger des affaires Rogare, pour avoir investi moult Dragons d’Or en filles de joie, il y a de cela bien des années. De tout ceci, bien évidemment, Daemon ne dirait rien. Il avait, lui aussi, une réputation à tenir et celle-ci ne souffrirait pas qu’on s’épande sur son passé à fréquenter chaque bordel connu du continent d’Essos.
Un silence pesant prit place après que Lysara s’arrêta de parler. Seul le bruit continu du ressac l’interrompait de temps à autres, et quelques bruissements indistincts de Caraxès, observant toujours la scène depuis son promontoire rocheux. Le Targaryen prit une grande inspiration, sans d’ailleurs la dissimuler, puis expira tout aussi longuement, en dévisageant son interlocutrice.
[Daemon] « Je vous ai offensée et je n’aurais pas dû, » concéda-t-il en premier lieu.
Il fit volte-face, se tournant vers le château de Sang-Dragon qui dominait au loin, et dont une partie des murailles s’élevaient entre deux pics de pierre volcanique.
[Daemon] « Vous savez certainement mieux que quiconque, Milady, que nous sommes tous, un jour, une monnaie d’échange. Et que tout est toujours négociable, pour peu qu’on y mette le prix. Ce n’est pas à une héritière de la Banque Rogare que j’apprendrai, je le crois, une telle réalité. Il n'y a pas lieu de vous en offenser. J'ai jadis été marié à une femme du Val, pour satisfaire les enjeux politiques de ma famille. Malgré moi. C'est un destin auquel vous devrez peut-être vous plier un jour, même si je ne vous le souhaite pas. »
L’homme marqua une pause, et continua.
[Daemon] « Si vous ne marchez pas dans l’ombre de votre père et n’avez pas vocation à vous faire son porte-voix, dans ce cas : prouvez-le, » dit-il sèchement. « Vous me reprochez un procès d’intention, en pointant les calculs d’intérêt de votre père, mais venez à l’instant d’en faire l’exacte démonstration, en soulignant qu’il vous a envoyée ici pour les négocier au mieux. Ne nous cachons pas derrière des faux-semblants, si vous le voulez bien. Soyons vous et moi transparents, autant que nous le pouvons. Vous êtes à Sang-Dragon pour garantir la pérennité des affaires commerciales de votre famille via le Détroit ; et quant à moi j’impose les conditions que je juge légitimes pour accéder à cette requête. Cette condition, ne vous en déplaise, est celle d’un interdit : celui du double jeu. Je ne laisserai pas vos voiles traverser librement le Détroit pour que s’enrichisse Peyredragon par votre intermédiaire. Je ne transigerai pas à ce propos. Si les Rogare souhaitent tirer parti des Degrés de Pierre, cela se fera avec la couronne du Détroit, ou cela ne se fera pas. »
Il se retourna de nouveau face à Lysara et plongea son regard dans le sien, avec intensité.
[Daemon] « Je vous laisse deux options, qui sont à prendre ou à laisser. Acceptez mon invitation à Sang-Dragon, séjournez chez nous quelques jours avec votre suite. Lys et les Degrés de Pierre sont liés par leur géographie, que nous le voulions ou non. Peut-être que la Reine Rhaenyra saura vous convaincre mieux que je ne le ferais du bien-fondé d’une alliance entre Sang-Dragon et la maison Rogare. »
Il adopta alors un ton beaucoup plus cruel, et implacable.
[Daemon] « Ou bien, si c’est là ce que vous souhaitez, remontez sur le champ sur vos navires et repartez. Mais... aucun d’entre eux ne fera voile vers Peyredragon. Vous rentrerez à Lys escortés par ma flotte et, à votre retour chez vous, le seul message qu’il vous restera à transmettre à votre père est celui de l’interdiction de ses navires, et avec les siens de tous ceux de Lys, dans les eaux du Détroit. Ce faisant, je gage que ce dernier devra s'expliquer auprès de ses pairs quant à la raison pour laquelle il vous aura envoyée ici comme émissaire. Je doute que les autres Magistrats de votre cité perçoivent la manœuvre d'un si bon œil. N'est-ce pas ? » dit-il d'un air piégeur. « Nous sommes ici maîtres sur nos terres et nos mers, et nul ne les traversera à son gré sans notre assentiment. Que ceci soit bien compris. »
Et la route commerciale la plus favorable de Lys jusqu'aux cités de l'Ouest de Westeros passait inévitablement par le Détroit. Il demeurait possible de le contourner, mais par la voie terrestre à travers un itinéraire beaucoup plus long et pénible, via la Principauté de Dorne.
Mer 28 Aoû 2024 - 17:43
Lysara Rogare
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Dragons d'Or : 1662
Plots and Poisons
Sang Dragon ❃ An 132, 1ère moitié de la Lune 3
“ First appearances are often deceptive. Not everything monstrous looking is evil, and not everything fair is good. In every tale, there is a grain of truth ”
Le statut des Rogare était comme un bouclier autour de Lysara et au-dessus de sa tête, tant par la richesse, l'influence et le pouvoir qu'il revêtait, mais également par le rang aristocrate qui s'y rattachait. Là où, de plus, les mœurs de Lys semblaient bien moins cloisonner les femmes qui y vivaient dans une unique case. Pour peu qu'elles ne soient évidemment pas au nombre des esclaves ... Mais Daemon Targaryen était le maître des lieux, et même à Lys, il n'était pas vraiment poli de froisser le respect dû à ceux qui vous accueillaient chez eux. Même si le Prince ouestrien ne l'avait pas exactement invitée, et que c'était Lysandro qui avait dressé lui-même l'invitation, sans demander leur avis ni au Targaryen, ni à sa propre fille. Fort heureusement pour cette dernière, cependant, son interlocuteur ne lui offrit ni volée de revers d'une gifle en plein visage, ni chevelure agrippée et tirée en arrière. Et il ne chercha pas non plus à la jeter à l'eau pour la noyer, pas plus qu'il n'ordonna à son dragon de la transformer en torche humaine. Elle ne s'attendait pas réellement à une réaction en particulier, mais brusquement, elle eut comme cet instant de recul dans son esprit. Cela lui permettait d'esquisser une analyse de la situation tout autant que de la teneur et du ton de ses paroles, non sans alors imaginer ce qui aurait effectivement pu lui être répondu avec un autre que le Seigneur consort des Degrés de Pierre. Et alors, seulement alors, la réaction de Daemon Targaryen fit naître une once d'étonnement. La jeune femme n'était en rien habituée aux hommes violents, encore une fois nimbée de l'aura des Rogare, mais elle avait lu, entendu et déjà vu bien des choses concernant le tempérament et les mœurs de Westeros. Le tout entrant quelque peu en conflit avec son expérience du moment. “ En effet. Nul besoin de recommencer, donc. ” Voilà qui était bien présomptueux de sa part, mais elle ne se montrait tout de même pas capricieuse ou insultante. Elle préférait de toute façon se focaliser sur la suite des propos du Prince Targaryen qui, en effet, ne faisait qu'énoncer une vérité à laquelle elle était maintes fois rompue.
C'était comme de nouveau entendre cette maxime à ses oreilles, celle qui disait que tout s'achetait et que tout avait un prix, même les êtres. Lysara était elle-même le pur produit d'une telle logique que celles des mariages arrangés, maintes et maintes fois usitée . Et si Daemon avait bel et bien déjà été marié sans sembler manifesté avoir été énamouré de sa première épouse, visiblement, les choses avaient été différentes pour sa seconde union. Et même si elle savait qu'il avait raison, que, elle aussi, elle avait un prix, et qu'elle ne pourrait échanger à un mariage arrangé si son père en décidait ainsi, elle sentait tout de même cette certaine cavalcade dans son cœur et son esprit, comme pour fuir cette réalité, s'en insurger et ne pas s'en satisfaire. Alors un bref instant, elle ne put s'empêcher de laisser le mécontentement marqué ses traits d'une certaine bouderie, rappelant soudainement qu'elle était encore bien jeune, par delà sa maturité cognitive et oratoire. À vrai dire, l'homme qui se tenait devant elle aurait pu être son père. Après tout, les Targaryen avaient fui Valyria, et c'était cette même Valyria qui avait fondé Lys et l'en avait peuplé de plusieurs lignées dont les traits demeuraient bien vivants, en pratiquant une féroce et acharnée endogamie ... Et ce même si, à Lys, les frères n'épousaient ni leurs sœurs ni leur mère. Leurs cousines et leurs nièces, en revanche ... Mais Daemon n'était pas Lysandro. Et là où le premier semblait voir de la trahison et de la duplicité dans les actes du second, il n'en était rien. Du moins, pas de façon aussi triviale. “ Père ne cherche en rien à menacer les Degrés. C'est d'autant plus vrai en comparant ses desseins à ceux, plus globaux, de la Triarchie. Il ne souhaite en rien à ce que les Rogare dépossède votre épouse de ... cet archipel rocheux. ” Un instant, elle se demanda si elle savait combien d'îles composaient exactement l'ensemble des Degrés, mais cela serait risquer de s'interroger sur celle au large de laquelle elle avait précédemment subi une forte déconvenue. “ À vrai dire, que cela soit Dame votre épouse, vous-même ou quelqu'un d'autre, je suppose que tant qu'il y verra un profit, il s'y intéressera et se moquera bien de savoir qui, exactement, a le séant posé dans le siège seigneurial. Même s'il semblait particulièrement enclin à ce que j'entre en contact avec vous, directement, plutôt que de chercher à influer sur un changement de seigneur. Comme s'il vous préférait à tout autre ... ” Elle avait lu dans son regard combien il insistait pour qu'elle fasse la meilleure des impressions au Prince Targaryen, et combien il voulait l'inciter à voir en ce dernier un être ... un être à côté duquel il ne fallait pas passer.
Et à nouveau résonnait dans sa tête cette injonction à être telle qu'il l'avait éduquée, et à ne faire que ce qu'il aurait pu lui ordonner de faire. Le souci étant qu'elle craignait fort que les limites paternelles soient bien moindres par rapport aux propres siennes. S'aventurer à imaginer que ... Qu'il aurait pu, s'il avait été là, la pousser à ... Secouant la tête pour chasser ses pensées alors que rien de tout ceci ne franchissait ses lèvres, elle reprit. “ Cet interdit semble nous mener droit dans une impasse. ” C'était un constat, amer, qui lui assécha presque la gorge. Accepter qu'il en soit ainsi reviendrait à faillir à sa tâche, ce qui ne fera pas que simplement décevoir son père. Lysara n'avait jamais eu à subir son courroux, mais elle l'avait déjà vu s'abattre sur certains de ses demi-frères et demi-sœurs bâtards, et ... Et quelque chose lui disait que son statut d'enfant légitime la protégerait de certains écueils, mais en ferait surgir d'autres. À hauteur de l'attente et de l’exigence sont la déception et la sanction. Alors elle tenta au mieux de soutenir le regard du Prince Targaryen, tout en se sentant dépassée par le flot de crainte qui étaient les siennes quant au fait d'accepter sa défaite. Elle était censée être en position de force, arrivant avec cette quête d'accord et d'entente, alors que Daemon était celui qui recevait. Il ne devait pas être celui qui prenait, et pourtant ... Elle ne pouvait pas partir d'ici sans avoir quelque chose. Et elle pouvait encore moins quitter Sang-Dragon en coûtant quelque chose de trop colossal à son père. Qu'elle, elle y perde au change ... Cela serait quelque chose dont ferait fît son paternel, et donc, quelque chose dont il ne l'inciterait pas à tant se soucier. Elle était censée ne rien faire de ce qu'il ne lui aurait pas demandé de faire ... Elle était censée tout faire de ce qu'il aurait pu lui demander de faire ... “ Je ne peux me dérouter de Peyredragon ... ” Elle cherchait autant à s'en convaincre qu'à l'affirmer. Elle ne pouvait se dérouter de Peyredragon, mais elle ne pouvait pas non plus immédiatement s'y précipiter alors que le Targaryen se faisait si exigeant et intransigeant. Alors, avait-elle réellement d'autre choix ? “ Mon dernier séjour en votre fief, bien que je n'étais que de passage, s'est assez mal soldé pour la lysienne que je suis. Jurez-moi que je repartirais d'ici en vie, quoi qu'il advienne de nos négociations. Jurez-le, et j'accepterais d'envisager d'être votre invitée pendant quelques jours. ” Pas sur les Sept, non, car à Lys, on ne prêtait guère de serment sur les dieux en particulier, ceux-ci étaient trop multiples et les piétés trop versatiles et plurielles. Il fallait donc autre chose. Mais quoi ? Lui faire jurer sur un de ces enfants reviendrait à nier le fait que certains pères n'hésitaient pas à sacrifier leur progéniture. Lui faire jurer sur son dragon pourrait être vu comme une provocation, de par la sacralité que ces bêtes semblaient revêtir pour leur dragonnier. Hmm ...
C'était comme de nouveau entendre cette maxime à ses oreilles, celle qui disait que tout s'achetait et que tout avait un prix, même les êtres. Lysara était elle-même le pur produit d'une telle logique que celles des mariages arrangés, maintes et maintes fois usitée . Et si Daemon avait bel et bien déjà été marié sans sembler manifesté avoir été énamouré de sa première épouse, visiblement, les choses avaient été différentes pour sa seconde union. Et même si elle savait qu'il avait raison, que, elle aussi, elle avait un prix, et qu'elle ne pourrait échanger à un mariage arrangé si son père en décidait ainsi, elle sentait tout de même cette certaine cavalcade dans son cœur et son esprit, comme pour fuir cette réalité, s'en insurger et ne pas s'en satisfaire. Alors un bref instant, elle ne put s'empêcher de laisser le mécontentement marqué ses traits d'une certaine bouderie, rappelant soudainement qu'elle était encore bien jeune, par delà sa maturité cognitive et oratoire. À vrai dire, l'homme qui se tenait devant elle aurait pu être son père. Après tout, les Targaryen avaient fui Valyria, et c'était cette même Valyria qui avait fondé Lys et l'en avait peuplé de plusieurs lignées dont les traits demeuraient bien vivants, en pratiquant une féroce et acharnée endogamie ... Et ce même si, à Lys, les frères n'épousaient ni leurs sœurs ni leur mère. Leurs cousines et leurs nièces, en revanche ... Mais Daemon n'était pas Lysandro. Et là où le premier semblait voir de la trahison et de la duplicité dans les actes du second, il n'en était rien. Du moins, pas de façon aussi triviale. “ Père ne cherche en rien à menacer les Degrés. C'est d'autant plus vrai en comparant ses desseins à ceux, plus globaux, de la Triarchie. Il ne souhaite en rien à ce que les Rogare dépossède votre épouse de ... cet archipel rocheux. ” Un instant, elle se demanda si elle savait combien d'îles composaient exactement l'ensemble des Degrés, mais cela serait risquer de s'interroger sur celle au large de laquelle elle avait précédemment subi une forte déconvenue. “ À vrai dire, que cela soit Dame votre épouse, vous-même ou quelqu'un d'autre, je suppose que tant qu'il y verra un profit, il s'y intéressera et se moquera bien de savoir qui, exactement, a le séant posé dans le siège seigneurial. Même s'il semblait particulièrement enclin à ce que j'entre en contact avec vous, directement, plutôt que de chercher à influer sur un changement de seigneur. Comme s'il vous préférait à tout autre ... ” Elle avait lu dans son regard combien il insistait pour qu'elle fasse la meilleure des impressions au Prince Targaryen, et combien il voulait l'inciter à voir en ce dernier un être ... un être à côté duquel il ne fallait pas passer.
Et à nouveau résonnait dans sa tête cette injonction à être telle qu'il l'avait éduquée, et à ne faire que ce qu'il aurait pu lui ordonner de faire. Le souci étant qu'elle craignait fort que les limites paternelles soient bien moindres par rapport aux propres siennes. S'aventurer à imaginer que ... Qu'il aurait pu, s'il avait été là, la pousser à ... Secouant la tête pour chasser ses pensées alors que rien de tout ceci ne franchissait ses lèvres, elle reprit. “ Cet interdit semble nous mener droit dans une impasse. ” C'était un constat, amer, qui lui assécha presque la gorge. Accepter qu'il en soit ainsi reviendrait à faillir à sa tâche, ce qui ne fera pas que simplement décevoir son père. Lysara n'avait jamais eu à subir son courroux, mais elle l'avait déjà vu s'abattre sur certains de ses demi-frères et demi-sœurs bâtards, et ... Et quelque chose lui disait que son statut d'enfant légitime la protégerait de certains écueils, mais en ferait surgir d'autres. À hauteur de l'attente et de l’exigence sont la déception et la sanction. Alors elle tenta au mieux de soutenir le regard du Prince Targaryen, tout en se sentant dépassée par le flot de crainte qui étaient les siennes quant au fait d'accepter sa défaite. Elle était censée être en position de force, arrivant avec cette quête d'accord et d'entente, alors que Daemon était celui qui recevait. Il ne devait pas être celui qui prenait, et pourtant ... Elle ne pouvait pas partir d'ici sans avoir quelque chose. Et elle pouvait encore moins quitter Sang-Dragon en coûtant quelque chose de trop colossal à son père. Qu'elle, elle y perde au change ... Cela serait quelque chose dont ferait fît son paternel, et donc, quelque chose dont il ne l'inciterait pas à tant se soucier. Elle était censée ne rien faire de ce qu'il ne lui aurait pas demandé de faire ... Elle était censée tout faire de ce qu'il aurait pu lui demander de faire ... “ Je ne peux me dérouter de Peyredragon ... ” Elle cherchait autant à s'en convaincre qu'à l'affirmer. Elle ne pouvait se dérouter de Peyredragon, mais elle ne pouvait pas non plus immédiatement s'y précipiter alors que le Targaryen se faisait si exigeant et intransigeant. Alors, avait-elle réellement d'autre choix ? “ Mon dernier séjour en votre fief, bien que je n'étais que de passage, s'est assez mal soldé pour la lysienne que je suis. Jurez-moi que je repartirais d'ici en vie, quoi qu'il advienne de nos négociations. Jurez-le, et j'accepterais d'envisager d'être votre invitée pendant quelques jours. ” Pas sur les Sept, non, car à Lys, on ne prêtait guère de serment sur les dieux en particulier, ceux-ci étaient trop multiples et les piétés trop versatiles et plurielles. Il fallait donc autre chose. Mais quoi ? Lui faire jurer sur un de ces enfants reviendrait à nier le fait que certains pères n'hésitaient pas à sacrifier leur progéniture. Lui faire jurer sur son dragon pourrait être vu comme une provocation, de par la sacralité que ces bêtes semblaient revêtir pour leur dragonnier. Hmm ...
(c) DΛNDELION
Ven 30 Aoû 2024 - 19:57
Mysaria
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Amongst the Lyseni, wars are fought with plots and poison That's the price you pay, leaver behind your heart and cast away. Just another product of today. Rather be the hunter than the prey. And you're standing on the edge face up 'cause you're a natural. A beating heart of stone. You gotta be so cold to make it in this world |
Les souris, rats et autres rongeurs de toutes espèces s’affolent. Ils sifflent leurs inquiétudes et projets à leurs paires qui les répètent à leurs maîtres. Eux-mêmes ne cherchent qu'à surpasser, écraser ceux qui leur ressemblent pour ne plus jamais avoir de comptes à rendre à quiconque. Et être libres, enfin libres. Ils déferlent dans les rues comme les vagues qu'elle voit s'écraser sur les berges de Sang-Dragon, depuis la place vers laquelle elle a finalement rampé. Mysaria reçoit un peu plus de courriers que d'habitude ces derniers jours. Mais ce n'est rien, rien par rapport aux grouillements des rats qui lui soufflent à l'oreille toutes les rumeurs qui tombent dans leurs oreilles. Celles de Westeros, du moins. Son continent de naissance est désormais loin et hors de portée de ses griffes. Elle a appris avec le temps que la distance brisait toutes les promesses et qu'une missive envoyée à des lieues de là peut être bien plus aisément ignorée. Pire encore, elle peut trouver une réponse qui n'est que mensonges. Confortés dans la certitude que personne ne viendra les chercher de sitôt, les hommes et les femmes mentent bien plus facilement lorsqu'ils se sentent à l'abri.
Elle ne savait donc pas que Lysara Rogare ferait escale aux degrés de pierre.
Une honte lorsqu'on considère les centaines de milliers de moments passés auprès des Rogare. Plus encore de leur héritier si ambitieux qui n'a jamais cessé d'en vouloir plus et ce peu importe ce qui pouvait lui en coûter. C'est donc depuis la fenêtre de sa chambre qu'elle a aperçu les couleurs de l'illustre famille lysienne et qu'elle a sifflé à une autre domestique, à peine prise de court.
- Est-ce que tu étais au courant ?
La gamine secoue la tête et la regarde, yeux grands ouverts, comme un lièvre qui vient d'entendre les chiens grogner. Les domestiques savent tout, parfois mieux que les nobles. C'est eux qui doivent préparer les chambres, les repas, nettoyer les linges, faire briller l'argenterie. Ce qui demande du temps, une semaine au moins, deux si les invités sont nombreux. Mysaria émet une sorte de grincement, il sonne réprobateur sans l'être vraiment. Si elle ne savait pas, alors ce n'était pas prévu.
La lysienne tourne les talons et parcourt les couloirs qu'elle connait par cœur avec un certain empressement. La silhouette aperçue depuis ses appartements ressemble à l'une des âmes les plus douces du sang Rogare, accompagnée du prince Targaryen. Depuis là-haut, il lui était impossible de connaitre la tournure de leur conversation, à peine de déceler quelques émotions sur les visages. Depuis les quais qu'elle gagne au pas de course en revanche, Mysaria prend bien vite conscience que la discussion est avancée. Et à la mine déconfite de Lysara, ce n'est pas forcément une bonne chose.
- Lysara, quel plaisir de te retrouver en ces lieux.
Mysaria n'hésite pas plus longtemps avant de parcourir la distance qui les sépare pour l'enlacer, laissant trainer ses doigts dans ses mèches blanches, autour de son visage.
- As-tu fais bon voyage, ma douce ?
Ses mains terminent leur course sur les épaules de la jeune femme, à laquelle elle sourit, sincèrement heureuse de la revoir. Pour autant, l'effusion de sentiments n'a pas pour unique but de l'accueillir avec la chaleur qu'elle mérite. Mysaria compte bien dissiper une partie des tensions palpables qui électrisent l'air. Une sympathique diversion, en somme. Elle revient auprès de Daemon ensuite et pose sa main dans son dos une seconde ou deux. Avec les années, il lui est devenu facile de déceler comment il se sent. Et à l'heure actuelle, c'est dangereux.
- Veuillez m'excusez de vous interrompre, vos Grâces. J'ai simplement pensé que je me devais de saluer les Rogare nous faisant l'honneur de leur présence aux Degrés de Pierre, terres de sa Majesté Rhaenyra Targaryen.
Elle marque la pause, souriante, faisant de son mieux pour diffuser autant d'effervescence joyeuse que nécessaire.
- Peut-être pouvons nous entrer ? Les airs marins sont traitres, ils ont vite fait de nous rendre malades.
L'accent lysien à couper au couteau, subitement réapparu. La présence de Lysara aux degrés de pierre est un trésor qu'il leur faut conserver. Ce qui ne veut pas dire qu'il ne faudra pas la rendre à l'ennemi un jour. La Rogare a autant d'intelligence que son père et Mysaria suppose qu'ils ne se mouilleront pas de trop alors qu'aucun conflit n'a encore éclaté. Ce qui n'est pas dérangeant. Ce qui le serait, c'est la laisser filer fâchée. Fâchée et sans préférence aucune pour le sombre parti des Targaryen renégats.
Elle ne savait donc pas que Lysara Rogare ferait escale aux degrés de pierre.
Une honte lorsqu'on considère les centaines de milliers de moments passés auprès des Rogare. Plus encore de leur héritier si ambitieux qui n'a jamais cessé d'en vouloir plus et ce peu importe ce qui pouvait lui en coûter. C'est donc depuis la fenêtre de sa chambre qu'elle a aperçu les couleurs de l'illustre famille lysienne et qu'elle a sifflé à une autre domestique, à peine prise de court.
- Est-ce que tu étais au courant ?
La gamine secoue la tête et la regarde, yeux grands ouverts, comme un lièvre qui vient d'entendre les chiens grogner. Les domestiques savent tout, parfois mieux que les nobles. C'est eux qui doivent préparer les chambres, les repas, nettoyer les linges, faire briller l'argenterie. Ce qui demande du temps, une semaine au moins, deux si les invités sont nombreux. Mysaria émet une sorte de grincement, il sonne réprobateur sans l'être vraiment. Si elle ne savait pas, alors ce n'était pas prévu.
La lysienne tourne les talons et parcourt les couloirs qu'elle connait par cœur avec un certain empressement. La silhouette aperçue depuis ses appartements ressemble à l'une des âmes les plus douces du sang Rogare, accompagnée du prince Targaryen. Depuis là-haut, il lui était impossible de connaitre la tournure de leur conversation, à peine de déceler quelques émotions sur les visages. Depuis les quais qu'elle gagne au pas de course en revanche, Mysaria prend bien vite conscience que la discussion est avancée. Et à la mine déconfite de Lysara, ce n'est pas forcément une bonne chose.
- Lysara, quel plaisir de te retrouver en ces lieux.
Mysaria n'hésite pas plus longtemps avant de parcourir la distance qui les sépare pour l'enlacer, laissant trainer ses doigts dans ses mèches blanches, autour de son visage.
- As-tu fais bon voyage, ma douce ?
Ses mains terminent leur course sur les épaules de la jeune femme, à laquelle elle sourit, sincèrement heureuse de la revoir. Pour autant, l'effusion de sentiments n'a pas pour unique but de l'accueillir avec la chaleur qu'elle mérite. Mysaria compte bien dissiper une partie des tensions palpables qui électrisent l'air. Une sympathique diversion, en somme. Elle revient auprès de Daemon ensuite et pose sa main dans son dos une seconde ou deux. Avec les années, il lui est devenu facile de déceler comment il se sent. Et à l'heure actuelle, c'est dangereux.
- Veuillez m'excusez de vous interrompre, vos Grâces. J'ai simplement pensé que je me devais de saluer les Rogare nous faisant l'honneur de leur présence aux Degrés de Pierre, terres de sa Majesté Rhaenyra Targaryen.
Elle marque la pause, souriante, faisant de son mieux pour diffuser autant d'effervescence joyeuse que nécessaire.
- Peut-être pouvons nous entrer ? Les airs marins sont traitres, ils ont vite fait de nous rendre malades.
L'accent lysien à couper au couteau, subitement réapparu. La présence de Lysara aux degrés de pierre est un trésor qu'il leur faut conserver. Ce qui ne veut pas dire qu'il ne faudra pas la rendre à l'ennemi un jour. La Rogare a autant d'intelligence que son père et Mysaria suppose qu'ils ne se mouilleront pas de trop alors qu'aucun conflit n'a encore éclaté. Ce qui n'est pas dérangeant. Ce qui le serait, c'est la laisser filer fâchée. Fâchée et sans préférence aucune pour le sombre parti des Targaryen renégats.
CODAGE PAR AMATIS
Ven 30 Aoû 2024 - 22:55
Lysara Rogare
-
Âge du Personnage : 19 ans
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Dragons d'Or : 1662
Plots and Poisons
Sang Dragon ❃ An 132, 1ère moitié de la Lune 3
“ First appearances are often deceptive. Not everything monstrous looking is evil, and not everything fair is good. In every tale, there is a grain of truth ”
Avec un père comme le sien, Lysara avait plus qu'été à bonne école quant à comprendre et apprendre très vite que les mots et la posture corporelle pouvaient tenir des discours différents. Car Lysandro Rogare avait cette propension à vous sourire de toutes ses belles dents blanches et alignées tout en jurant vouloir causer votre perte. De la même façon, il était de ces hommes dont les paroles étaient destinées à vous assurer de vous tenir en haute estime alors que son regard, pour peu qu'on sache le décrypter, vous prédisait déjà une chute brutale et rude. Car, oui, il vous tenait en haute estime, mais uniquement parce qu'il avait déjà bien repéré en quoi vous représentez une proie de choix, et qu'il était alors hors de question pour lui de vous laisser lui échapper. Pour autant ... Pour autant, si les propos et la posture de Daemon semblaient coïncider entre eux, ce n'est pas lui qui apporta à Lysara un semblant de preuve qu'il n'y avait pas à craindre pour elle de se retrouver molestée manu militari. Et même si cela ne pouvait point tout résoudre quant aux craintes qu'elle nourrissait dans son esprit ... Et bien cela changeait tout de même la donne. Du moins, légèrement. Sans que cela ne résolve rien de l'agitation qui peuplait ses pensées. Car ... Car c'était comme brusquement se demander si elle rêvait ou non. Si elle était bel et bien présente ici, à Sang-Dragon, ou si elle était actuellement encore allongée dans la cabine du navire, après s'être pris un coup de bôme derrière le crâne. Et si Mysaria ... Et si Mysaria était bel et bien là, elle aussi. C'était presque irréel. Non point parce qu'il lui paraissait insensé que Mysaria puisse être en vie, quelque part, mais parce qu'elle n'aurait jamais songé à la retrouver ici. En même temps, Lysara n'avait pas été la plus inquisitrice dans les questions qu'elle avait pu poser à cette dernière quand elles avaient maintes fois passé du temps ensembles. Tant pour ne pas briser la relation qui s'était assez rapidement créée entre elles que pour ne pas laisser à penser qu'elle était en mission commandée pour son père.
À vrai dire, la jeune femme n'avait sans doute jamais entièrement su ce qui existait et avait existé entre Lysandro et Mysaria, mais dans les faits, cela ne l'avait jamais intéressée plus que cela. Ce n'était tout de même pas comme si le Patriarche des Rogare n'avait jamais forniqué avec d'autres femmes que la sienne ... Le réel intérêt qu'avait toujours eu Mysaria pour elle était sa vie par delà le Détroit, toutes les expériences qu'elle avait pu avoir dans la vie, et la façon avec laquelle, en tant que femme née dans la plus basse strate de la société lysienne, elle était parvenue à tracer sa propre voie. Et à visiblement échapper à l'influence de Lysandro, également, bien que cela avait toujours été quelque chose que Lysaria n'avait jamais formulé à haute voix. La revoir ... La revoir la renvoyait à plusieurs années en arrière, lorsqu'elles vivaient toutes deux à Lys et que Lysaria était adolescente. Et que la guerre était en cours pour la possession et la domination des Degrés de Pierre. Alors entendre sa voix, poser les yeux sur elle et la sentir l'enlacer lui mit presque les larmes aux yeux. Comme si, à elle-seule, Mysaria était presque en mesure d'être une ancre à laquelle se raccrocher alors que les minutes précédentes avaient été des plus tendues et déstabilisantes. “ My ... Mysaria ! ” Instinctivement, elle vint déposer un baiser sur l'une de ses joues et ferma les yeux, comme pour se laisser un instant porter par la chaleur et le parfum de son interlocutrice “ Je suis si contente de te revoir, si tu savais ... Père m'a envoyée ici, avec quelques bribes d'informations pour seules indications. ” Elle avait comme senti le besoin de poser les bases, avant de lui répondre, dans leur langue natale à toutes deux. Comme une confidence murmurée et codée, censée en dire tant et se tenir loin des oreilles indiscrètes. Après tout, la Lysienne aussi était en mesure de connaître l'homme qu'était Lysandro Rogare et quelles étaient ses manières de faire. Toutefois, Lysara savait tenir sur ses deux jambes sans qu'on la porte, et sa relation avec Mysaria n'avait jamais été celle de la dépendance. Plutôt de l'entente, de la connivence et même, par certains aspects, de la complicité. L'écart d'âge entre elles existait bel et bien, et par bien des aspects, elle aurait pu être sa mère. Elle aurait eu l'âge de l'être, en tout cas, car à l'instant de sa conception, Mysaria ne vivait déjà plus à Lys, ce qui expliquait qu'elles n'avaient fait la rencontre l'une de l'autre que lors du retour de cette dernière sur son archipel natal. Cela avait eu lieu quelques mois avant que Lysara ne soit envoyée en Westeros pour faire le tour des accords et partenaires de son père, et avant, donc, que la guerre n'éclate.
Mysaria ... Mysaria l'avait connu avant et après ses déboires dans les eaux des Degrés, avant et après, donc, ce visage aux lèvres quelque peu zébrées de cette cicatrice discrète. Avant et après cette autre cicatrice, actuellement dissimulée sous le tissu de sa robe. Lysara savait qu'elle l'avait également connu jeune adolescente dont la puberté n'était pas achevée, et qui balbutiait encore quelque peu dans les apprentissages charnels reçus au Jardin Parfumé. Mysaria avait assisté à tout cela, aussi ... De quoi la faire se sentir à l'aise d'avoir face à elle quelqu'un qui la connaissait pour elle, et dans bien de ses facettes, sans qu'il n'y ait de menace ou de jeux de dupe. “ Le voyage s'est bien passé, oui. Mais le comité d'accueil a été ... des plus particuliers. ” Lysara ne manqua pas de décocher un regard chargé de sens en direction de Daemon Targaryen, non sans demeurer observatrice de la façon dont Mysaria l'avait rejoint. De la façon, aussi, dont elle se tenait près de lui. Cela lui fit presque pencher la tête de côté et plisser le regard, pour mieux sonder l'attitude autant que les paroles. Le sens était clair, Mysaria n'était pas une opposante à la Maîtresse des lieux, et elle semblait se ranger à son autorité. Sans doute même lui offrait-elle ses services, ce qui poussa la jeune femme à se dire que cela ne pouvait que rajouter de l'importance à sa mission. Père savait-il que ... Non, sans doute pas. Il lui en aurait parlé, sinon, et il y avait eu, également, cette surprise franche et sincère, dans le ton comme dans les gestes, lorsque Mysaria les avait rejoint sur ces rochers, le Prince Daemon Targaryen et elle. “ J'étais en quête de quelque serment de la part du Prince Daemon quant au fait qu'accepter sa proposition de demeurer l'hôte de Dame son épouse sans qu'il ne me soit fait aucun mal. Mais ... Mais peut-être devrais-je me contenter de te voir en bonne santé et en pleine intégrité physique, à ses côtés ... ” Qu'y avait-il exactement, entre eux ? Le savoir et le comprendre ne redistribuerait sans doute pas les cartes, mais cela permettait tout de même à la jeune femme de mieux saisir les contours de la trame sur laquelle elle avait été projetée par son cher père. “ Si seuls les airs marins sont traîtres, en ces lieux ... ” De son propre avis, le lysien sonnait mille fois plus beau entre ses lèvres que ne le faisait la langue commune, pratiquée dans tout Westeros ... La question dissimulée, en tout cas, devait tout autant s'adresser à Mysaria qu'au Prince Targaryen. Car les probabilités devaient tout de même être élevées qu'il la comprenne un tant soit peu, entre autres si Mysaria et lui étaient ... proches ?
À vrai dire, la jeune femme n'avait sans doute jamais entièrement su ce qui existait et avait existé entre Lysandro et Mysaria, mais dans les faits, cela ne l'avait jamais intéressée plus que cela. Ce n'était tout de même pas comme si le Patriarche des Rogare n'avait jamais forniqué avec d'autres femmes que la sienne ... Le réel intérêt qu'avait toujours eu Mysaria pour elle était sa vie par delà le Détroit, toutes les expériences qu'elle avait pu avoir dans la vie, et la façon avec laquelle, en tant que femme née dans la plus basse strate de la société lysienne, elle était parvenue à tracer sa propre voie. Et à visiblement échapper à l'influence de Lysandro, également, bien que cela avait toujours été quelque chose que Lysaria n'avait jamais formulé à haute voix. La revoir ... La revoir la renvoyait à plusieurs années en arrière, lorsqu'elles vivaient toutes deux à Lys et que Lysaria était adolescente. Et que la guerre était en cours pour la possession et la domination des Degrés de Pierre. Alors entendre sa voix, poser les yeux sur elle et la sentir l'enlacer lui mit presque les larmes aux yeux. Comme si, à elle-seule, Mysaria était presque en mesure d'être une ancre à laquelle se raccrocher alors que les minutes précédentes avaient été des plus tendues et déstabilisantes. “ My ... Mysaria ! ” Instinctivement, elle vint déposer un baiser sur l'une de ses joues et ferma les yeux, comme pour se laisser un instant porter par la chaleur et le parfum de son interlocutrice “ Je suis si contente de te revoir, si tu savais ... Père m'a envoyée ici, avec quelques bribes d'informations pour seules indications. ” Elle avait comme senti le besoin de poser les bases, avant de lui répondre, dans leur langue natale à toutes deux. Comme une confidence murmurée et codée, censée en dire tant et se tenir loin des oreilles indiscrètes. Après tout, la Lysienne aussi était en mesure de connaître l'homme qu'était Lysandro Rogare et quelles étaient ses manières de faire. Toutefois, Lysara savait tenir sur ses deux jambes sans qu'on la porte, et sa relation avec Mysaria n'avait jamais été celle de la dépendance. Plutôt de l'entente, de la connivence et même, par certains aspects, de la complicité. L'écart d'âge entre elles existait bel et bien, et par bien des aspects, elle aurait pu être sa mère. Elle aurait eu l'âge de l'être, en tout cas, car à l'instant de sa conception, Mysaria ne vivait déjà plus à Lys, ce qui expliquait qu'elles n'avaient fait la rencontre l'une de l'autre que lors du retour de cette dernière sur son archipel natal. Cela avait eu lieu quelques mois avant que Lysara ne soit envoyée en Westeros pour faire le tour des accords et partenaires de son père, et avant, donc, que la guerre n'éclate.
Mysaria ... Mysaria l'avait connu avant et après ses déboires dans les eaux des Degrés, avant et après, donc, ce visage aux lèvres quelque peu zébrées de cette cicatrice discrète. Avant et après cette autre cicatrice, actuellement dissimulée sous le tissu de sa robe. Lysara savait qu'elle l'avait également connu jeune adolescente dont la puberté n'était pas achevée, et qui balbutiait encore quelque peu dans les apprentissages charnels reçus au Jardin Parfumé. Mysaria avait assisté à tout cela, aussi ... De quoi la faire se sentir à l'aise d'avoir face à elle quelqu'un qui la connaissait pour elle, et dans bien de ses facettes, sans qu'il n'y ait de menace ou de jeux de dupe. “ Le voyage s'est bien passé, oui. Mais le comité d'accueil a été ... des plus particuliers. ” Lysara ne manqua pas de décocher un regard chargé de sens en direction de Daemon Targaryen, non sans demeurer observatrice de la façon dont Mysaria l'avait rejoint. De la façon, aussi, dont elle se tenait près de lui. Cela lui fit presque pencher la tête de côté et plisser le regard, pour mieux sonder l'attitude autant que les paroles. Le sens était clair, Mysaria n'était pas une opposante à la Maîtresse des lieux, et elle semblait se ranger à son autorité. Sans doute même lui offrait-elle ses services, ce qui poussa la jeune femme à se dire que cela ne pouvait que rajouter de l'importance à sa mission. Père savait-il que ... Non, sans doute pas. Il lui en aurait parlé, sinon, et il y avait eu, également, cette surprise franche et sincère, dans le ton comme dans les gestes, lorsque Mysaria les avait rejoint sur ces rochers, le Prince Daemon Targaryen et elle. “ J'étais en quête de quelque serment de la part du Prince Daemon quant au fait qu'accepter sa proposition de demeurer l'hôte de Dame son épouse sans qu'il ne me soit fait aucun mal. Mais ... Mais peut-être devrais-je me contenter de te voir en bonne santé et en pleine intégrité physique, à ses côtés ... ” Qu'y avait-il exactement, entre eux ? Le savoir et le comprendre ne redistribuerait sans doute pas les cartes, mais cela permettait tout de même à la jeune femme de mieux saisir les contours de la trame sur laquelle elle avait été projetée par son cher père. “ Si seuls les airs marins sont traîtres, en ces lieux ... ” De son propre avis, le lysien sonnait mille fois plus beau entre ses lèvres que ne le faisait la langue commune, pratiquée dans tout Westeros ... La question dissimulée, en tout cas, devait tout autant s'adresser à Mysaria qu'au Prince Targaryen. Car les probabilités devaient tout de même être élevées qu'il la comprenne un tant soit peu, entre autres si Mysaria et lui étaient ... proches ?
(c) DΛNDELION
Lun 2 Sep 2024 - 20:25
Daemon Targaryen
Le Prince Vaurien
Âge du Personnage : 51 ans
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Dragons d'Or : 1475
La jeune Rogare avait du cran, il devait l'admettre. Mais son insolence commençait sérieusement à l'irriter. Daemon s'apprêtait justement à la remettre sèchement à sa place lorsqu'une voix familière l'interrompit en plein élan. L'arrivée inattendue de Mysaria fit sourire Daemon intérieurement. Comme toujours, sa concubine avait le don de surgir au moment le plus improbable. Elle n'avait pas dérogé à cette règle. Lorsque Mysaria se colla contre lui, avec cette attitude féline, Daemon se délecta de l'odeur de son parfum, un mélange enivrant d'épices exotiques qu'il aurait reconnu parmi mille autres. Cette fragrance lui évoquait tant de souvenirs... Des nuits passionnées à Lys, à l'aube de leur rencontre, jusqu'aux complots ourdis dans les ruelles sombres de Port-Réal, en passant par ces moments de complicité, volés entre deux batailles. Chaque note olfactive se voulait une page leur histoire commune, écrite à l'encre indélébile de leur destin.
Observant l'interaction entre Mysaria et Lysara, Daemon nota la familiarité avec laquelle elles se saluaient. Un lien du passé, sans doute... Cela pourrait se révéler utile. Il décida de rester en retrait, curieux de voir comment la situation allait évoluer. Sa confiance en Mysaria était totale. Il savait que lorsqu'elle était à la manœuvre, son intelligence sociale imposait qu'on ne l'interrompe pas. Personne ne savait mieux qu'elle comment persuader autrui, et Daemon comptait bien tirer parti de ce talent.
La jeune Rogare semblait soulagée de cette interruption, ce qui satisfit Daemon. Il percevait dans l'arrivée de Mysaria une belle opportunité pour que l'émissaire de Lys reste à Sang-Dragon et et reparte - il l'espérait - influencée par la faction de la Sombre Flamme. Les yeux du prince Targaryen brillèrent d'une lueur calculatrice, son esprit échafaudant déjà mille stratégies pour tirer avantage de cette situation inattendue.
[Daemon] "Mysaria," dit-il doucement, "puisque vous semblez vous connaître, peut-être pourrais-tu convaincre notre invitée de rester quelque temps à Sang-Dragon ? Nous avons tant à offrir..." Sa voix était un murmure velouté, chargé de promesses et de dangers à peine voilés. Daemon savait jouer de son charisme comme d'autres manient l'épée, et il comptait bien utiliser toutes ses armes dans cette partie d'échecs diplomatique.
Daemon n'avait aucune inquiétude quant à la suite des événements. Sa confiance en Mysaria était absolue. Bien qu'elle même originaire de Lys, il la savait entièrement acquise à la cause de la Sombre Flamme, si bien qu'il était intimement convaincu qu'elle n'agirait jamais contre leur faction, même au contact d'une femme lyseni. Ensemble, et souvent malgré eux, ils avaient survécu à l'exil, aux trahisons, aux guerres. Cette nouvelle intrigue n'était jamais qu'un défi de plus à relever, de surcroît mineur en regard des précédents.
L'arrivée de Mysaria ouvrait des possibilités dont Daemon prenait conscience en même temps qu'elles lui traversaient l'esprit. Il s'y engouffrerait sans hésitation. Il sentait de nouveau l'adrénaline courir dans ses veines, cette sensation grisante et presque enivrante qui précédait toujours les grands comme les petits bouleversements de sa vie. Car il s'épanouissait dans les défis, dans l'intrigue comme sur le champ de bataille, et que cette Lysara en représentait un à ses yeux désormais.
[Daemon] "Lady Lysara," reprit-il, son ton redevenant plus cordial, "je vous propose de regagner ensemble la forteresse de Sang-Dragon. Vous avez ma parole que vous pourrez repartir des Degrés de Pierre saine et sauve lorsque nos discussions seront terminées." Ses mots étaient un serment, et Daemon Targaryen n'était pas homme à briser ses promesses. Du moins, pas sans une très bonne raison.
Un sourire ironique se dessina sur ses lèvres.
[Daemon] "Rassurez-vous ; j'ai forgé ma réputation sur le champ de bataille, pas en assassinant de jeunes émissaires de fortune." L'humour noir du prince transparaissait dans ces paroles, rappelant à tous que derrière le masque du diplomate se cachait toujours le guerrier redoutable qu'il était.
Il désigna de la paume la forteresse de la Sombre Flamme, dont les remparts se dressaient au-dessus de quelques pics rocheux, invitant Lysara et Mysaria à le suivre. Alors qu'ils se mettaient en route, Daemon échangea un regard complice avec Mysaria. Une fois de plus, elle avait su désamorcer une situation potentiellement explosive et de laquelle - il se l'avouait à lui-même - rien n'aurait pu naître de bon. Il se promit de la remercier plus tard, en privé, pour son intervention opportune.
Tandis qu'ils gravissaient le chemin menant à Sang-Dragon, Daemon ne put s'empêcher de contempler le paysage qui s'offrait à eux. Les falaises escarpées, battues par les vents marins, se mêlaient parfois jusqu'aux nuages les plus bas. Cette terre âpre et sauvage était devenue son royaume, et il comptait bien la défendre bec et ongles.
Observant l'interaction entre Mysaria et Lysara, Daemon nota la familiarité avec laquelle elles se saluaient. Un lien du passé, sans doute... Cela pourrait se révéler utile. Il décida de rester en retrait, curieux de voir comment la situation allait évoluer. Sa confiance en Mysaria était totale. Il savait que lorsqu'elle était à la manœuvre, son intelligence sociale imposait qu'on ne l'interrompe pas. Personne ne savait mieux qu'elle comment persuader autrui, et Daemon comptait bien tirer parti de ce talent.
La jeune Rogare semblait soulagée de cette interruption, ce qui satisfit Daemon. Il percevait dans l'arrivée de Mysaria une belle opportunité pour que l'émissaire de Lys reste à Sang-Dragon et et reparte - il l'espérait - influencée par la faction de la Sombre Flamme. Les yeux du prince Targaryen brillèrent d'une lueur calculatrice, son esprit échafaudant déjà mille stratégies pour tirer avantage de cette situation inattendue.
[Daemon] "Mysaria," dit-il doucement, "puisque vous semblez vous connaître, peut-être pourrais-tu convaincre notre invitée de rester quelque temps à Sang-Dragon ? Nous avons tant à offrir..." Sa voix était un murmure velouté, chargé de promesses et de dangers à peine voilés. Daemon savait jouer de son charisme comme d'autres manient l'épée, et il comptait bien utiliser toutes ses armes dans cette partie d'échecs diplomatique.
Daemon n'avait aucune inquiétude quant à la suite des événements. Sa confiance en Mysaria était absolue. Bien qu'elle même originaire de Lys, il la savait entièrement acquise à la cause de la Sombre Flamme, si bien qu'il était intimement convaincu qu'elle n'agirait jamais contre leur faction, même au contact d'une femme lyseni. Ensemble, et souvent malgré eux, ils avaient survécu à l'exil, aux trahisons, aux guerres. Cette nouvelle intrigue n'était jamais qu'un défi de plus à relever, de surcroît mineur en regard des précédents.
L'arrivée de Mysaria ouvrait des possibilités dont Daemon prenait conscience en même temps qu'elles lui traversaient l'esprit. Il s'y engouffrerait sans hésitation. Il sentait de nouveau l'adrénaline courir dans ses veines, cette sensation grisante et presque enivrante qui précédait toujours les grands comme les petits bouleversements de sa vie. Car il s'épanouissait dans les défis, dans l'intrigue comme sur le champ de bataille, et que cette Lysara en représentait un à ses yeux désormais.
[Daemon] "Lady Lysara," reprit-il, son ton redevenant plus cordial, "je vous propose de regagner ensemble la forteresse de Sang-Dragon. Vous avez ma parole que vous pourrez repartir des Degrés de Pierre saine et sauve lorsque nos discussions seront terminées." Ses mots étaient un serment, et Daemon Targaryen n'était pas homme à briser ses promesses. Du moins, pas sans une très bonne raison.
Un sourire ironique se dessina sur ses lèvres.
[Daemon] "Rassurez-vous ; j'ai forgé ma réputation sur le champ de bataille, pas en assassinant de jeunes émissaires de fortune." L'humour noir du prince transparaissait dans ces paroles, rappelant à tous que derrière le masque du diplomate se cachait toujours le guerrier redoutable qu'il était.
Il désigna de la paume la forteresse de la Sombre Flamme, dont les remparts se dressaient au-dessus de quelques pics rocheux, invitant Lysara et Mysaria à le suivre. Alors qu'ils se mettaient en route, Daemon échangea un regard complice avec Mysaria. Une fois de plus, elle avait su désamorcer une situation potentiellement explosive et de laquelle - il se l'avouait à lui-même - rien n'aurait pu naître de bon. Il se promit de la remercier plus tard, en privé, pour son intervention opportune.
Tandis qu'ils gravissaient le chemin menant à Sang-Dragon, Daemon ne put s'empêcher de contempler le paysage qui s'offrait à eux. Les falaises escarpées, battues par les vents marins, se mêlaient parfois jusqu'aux nuages les plus bas. Cette terre âpre et sauvage était devenue son royaume, et il comptait bien la défendre bec et ongles.
Jeu 5 Sep 2024 - 20:22
Mysaria
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Âge du Personnage : 42 ans
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Dragons d'Or : 568
Amongst the Lyseni, wars are fought with plots and poison That's the price you pay, leaver behind your heart and cast away. Just another product of today. Rather be the hunter than the prey. And you're standing on the edge face up 'cause you're a natural. A beating heart of stone. You gotta be so cold to make it in this world |
Lysara la salue et bien vite, retourne au lysien pour lui faire part de la mission qui lui a été confiée sans que le Rogare ne daigne faire parvenir à sa fille toutes les informations qui lui sont nécessaires. Mysaria bouillonne alors calmement et discrètement, reconnaissant bien là le caractère sournois d'un Lysandro qui n'aura jamais changé avec les années. Tout comme Daemon qui prononce son nom et dans lequel elle entend des décennies passées à former une équipe scandaleuse mais terriblement efficace.
- Je vois. Je lui écrirai pour vanter tes mérites et lui dire tout le bien que je pense de cette entreprise. Tu as fait ce qu'il fallait Lysara, ne t'en fais pas.
Quant à la Rogare, Mysaria sait qu'elle n'a pas besoin d'elle. Ni pour faire face à Daemon, ni pour quoi que ce soit. Elle est jeune, elle est forte et elle est accomplie. Pour autant, la lysienne sait qu'il y a parfois entre les gens de terribles incompréhensions. Que dire, de bien méprisables mésententes qui n'auraient pu exister sans l'intervention d'un contexte particulier. En bref, Mysaria est persuadée que Daemon aurait bien volontiers fait raccompagner Lysara jusqu'à son père, à qui il aurait serré la main, avant de l'avertir d'un charmant sourire que s'il recommence, c'est la mort. Et Lysara en aurait bien légitimement pris outrage jusqu'à entretenir une méfiance fatale à toute entente future entre Lys et les Noirs des degrés de pierre.
De terribles incompréhensions, en effet.
Son intervention n'a donc que pour but de permettre une communication plus fluide et sans aucun doute moins tendu entre le prince renégat et la fille du Rogare. Elle retrouve bien vite sa place auprès de Daemon à cet effet, parce qu'ils se connaissent et se comprennent d'un regard, un fléchissement, une intonation. Et décide de jouer la naïveté, puisqu'elle ne connait pas de meilleur remèdes aux tensions. Mysaria éclate donc d'un rire léger et gentiment surjoué.
- Quelle étrange idée que celle-ci. Bien sûr qu'il ne te sera fait aucun mal, mon ange. Daemon parle parfois aux femmes comme il parle à ses soldats, un brin fermement. Une fois habituée, tu apprendras à l'apprécier.
Elle sourit au principal intéressé, sincèrement amusée. Il n'est pas seulement un soldat, en vérité. Il est un conspirateur né, ce qui a sans aucun doute contribué à les lier tels qu'ils le sont aujourd'hui. Mais sa tête reste parfaitement froide et ses plaisanteries, des distractions. Elle aimerait qu'ils entrent dans ce fort austère et humide comme des amis de longue date, décidés à passer un excellent séjour. Un assez long séjour pour qu'elle puisse reprendre contact avec Lysandro.
- Te reposer quelques nuits ici te fera du bien, Lysara. Nous aurons alors tout le temps nécessaire pour discuter.
Lorsqu'ils se mettent finalement en marche, Mysaria laisse courir ses doigts dans ceux du prince Targaryen avant de le laisser prendre la tête de leur petite expédition. À la hauteur de la Rogare, elle l'encadre de nouveau d'un bras et frictionne doucement son épaule pour la réchauffer. La lysienne jette un regard lourd de sens à Daemon quand il évoque, non sans en rire, l'assassinat de jeunes émissaires.
Les Targaryen auront ce qui lui reste de ses nerfs.
- En effet. On dit beaucoup de choses des dragons mais quand il est question de nutrition, ils préfèrent largement les moutons aux jeunes filles.
Elle poursuit patiemment son travail, nimbée d'une aura qui ne lui ressemble pas. Une fois entrés dans la forteresse, Mysaria soupire théâtralement et se sépare de Lysara, restant tout de même à proximité. Sang-Dragon n'est pas des plus hospitalières. Découpée à même la roche et terriblement humide en tout temps, elle n'en demeure pas moins un foyer. Il y brille la plus sombre des flammes.
- Tes bagages seront bientôt déchargés et si l'on m'y autorise, je te montrerai tes quartiers. Nous parlerons lorsque tu seras pleinement installée et reposée.
Quand il est question d'intrigue, de politique, chaque seconde perdue ou gagnée compte pour de l'or. Le temps que Lysara passe ici, c'est un temps de retard pour les Verts. Et ce temps de retard pourra leur être précieux, tôt ou tard.
- Je vois. Je lui écrirai pour vanter tes mérites et lui dire tout le bien que je pense de cette entreprise. Tu as fait ce qu'il fallait Lysara, ne t'en fais pas.
Quant à la Rogare, Mysaria sait qu'elle n'a pas besoin d'elle. Ni pour faire face à Daemon, ni pour quoi que ce soit. Elle est jeune, elle est forte et elle est accomplie. Pour autant, la lysienne sait qu'il y a parfois entre les gens de terribles incompréhensions. Que dire, de bien méprisables mésententes qui n'auraient pu exister sans l'intervention d'un contexte particulier. En bref, Mysaria est persuadée que Daemon aurait bien volontiers fait raccompagner Lysara jusqu'à son père, à qui il aurait serré la main, avant de l'avertir d'un charmant sourire que s'il recommence, c'est la mort. Et Lysara en aurait bien légitimement pris outrage jusqu'à entretenir une méfiance fatale à toute entente future entre Lys et les Noirs des degrés de pierre.
De terribles incompréhensions, en effet.
Son intervention n'a donc que pour but de permettre une communication plus fluide et sans aucun doute moins tendu entre le prince renégat et la fille du Rogare. Elle retrouve bien vite sa place auprès de Daemon à cet effet, parce qu'ils se connaissent et se comprennent d'un regard, un fléchissement, une intonation. Et décide de jouer la naïveté, puisqu'elle ne connait pas de meilleur remèdes aux tensions. Mysaria éclate donc d'un rire léger et gentiment surjoué.
- Quelle étrange idée que celle-ci. Bien sûr qu'il ne te sera fait aucun mal, mon ange. Daemon parle parfois aux femmes comme il parle à ses soldats, un brin fermement. Une fois habituée, tu apprendras à l'apprécier.
Elle sourit au principal intéressé, sincèrement amusée. Il n'est pas seulement un soldat, en vérité. Il est un conspirateur né, ce qui a sans aucun doute contribué à les lier tels qu'ils le sont aujourd'hui. Mais sa tête reste parfaitement froide et ses plaisanteries, des distractions. Elle aimerait qu'ils entrent dans ce fort austère et humide comme des amis de longue date, décidés à passer un excellent séjour. Un assez long séjour pour qu'elle puisse reprendre contact avec Lysandro.
- Te reposer quelques nuits ici te fera du bien, Lysara. Nous aurons alors tout le temps nécessaire pour discuter.
Lorsqu'ils se mettent finalement en marche, Mysaria laisse courir ses doigts dans ceux du prince Targaryen avant de le laisser prendre la tête de leur petite expédition. À la hauteur de la Rogare, elle l'encadre de nouveau d'un bras et frictionne doucement son épaule pour la réchauffer. La lysienne jette un regard lourd de sens à Daemon quand il évoque, non sans en rire, l'assassinat de jeunes émissaires.
Les Targaryen auront ce qui lui reste de ses nerfs.
- En effet. On dit beaucoup de choses des dragons mais quand il est question de nutrition, ils préfèrent largement les moutons aux jeunes filles.
Elle poursuit patiemment son travail, nimbée d'une aura qui ne lui ressemble pas. Une fois entrés dans la forteresse, Mysaria soupire théâtralement et se sépare de Lysara, restant tout de même à proximité. Sang-Dragon n'est pas des plus hospitalières. Découpée à même la roche et terriblement humide en tout temps, elle n'en demeure pas moins un foyer. Il y brille la plus sombre des flammes.
- Tes bagages seront bientôt déchargés et si l'on m'y autorise, je te montrerai tes quartiers. Nous parlerons lorsque tu seras pleinement installée et reposée.
Quand il est question d'intrigue, de politique, chaque seconde perdue ou gagnée compte pour de l'or. Le temps que Lysara passe ici, c'est un temps de retard pour les Verts. Et ce temps de retard pourra leur être précieux, tôt ou tard.
CODAGE PAR AMATIS
Mer 11 Sep 2024 - 14:55
Lysara Rogare
-
Âge du Personnage : 19 ans
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Dragons d'Or : 1662
Plots and Poisons
Sang Dragon ❃ An 132, 1ère moitié de la Lune 3
“ First appearances are often deceptive. Not everything monstrous looking is evil, and not everything fair is good. In every tale, there is a grain of truth ”
Mysaria était une présence bénéfique et bienvenue, évidemment, mais la Lysienne n'oubliait point qu'elle avait eu une vie après ses années au Jardin Parfumé. Une vie qui l'avait menée à pratiquer d'autres arts et d'autres maîtrises. Mais la jeune femme se garderait bien de la considérer comme hostile, car elle avait encore à l'esprit ces instants partagés à deux, et se refusait à enterrer tout cela. Même si, pour le moment, cela ne la tirait pas entièrement de l'embarras dans lequel elle se trouvait, quant à savoir exactement sur quel pied danser et quelle marge de manœuvre elle possédait encore. D'autant plus que le Prince Daemon ne semblait pas réellement faire volte face sur quelque point que ce soit. Lysara ne l'ôtait donc pas de l'équation, pas même lorsqu'elle croisa ses mains devant elle, à hauteur de sa taille, en observant Mysaria. “ Je ne doute point qu'il sera heureux de pouvoir te lire. Toutefois, ne te sens point obligée d'évoquer le fait que j'ai quelque peu pu courroucer le Prince Daemon Targaryen en refusant de ployer l'échine dès qu'il m'en intima presque l'ordre ... Tu le connais, il goûte fort peu le fait qu'on puisse hâtivement risquer de se mettre à dos des gens d’intérêt, surtout s'ils sont de haut rang. ” Mais son père n'aurait sans doute pas plus goûter le fait qu'elle se couche sur le dos et qu'elle acquiesce à toutes les exigences de son hôte ... “ Je t'en serais reconnaissante. ” Lysara jeta un rapide coup d’œil en direction du Targaryen, avant d'adresser un doux sourire à Mysaria, non sans rester prudente et mesurée. Pour elle, la méfiance qu'elle portait envers la requête du Ouestrien n'était pas si étrange que cela, car ce dernier n'était pas connu pour n'être qu'un guerrier de haut rang dont la seule force résidait dans la poigne dextre et ferme avec laquelle il maniait l'épée. “ Les hommes de poigne ne m'effraient pas, étant à bonne école, en tant que Rogare. Mais je dois bien avouer que l'argument dragonnier m'était bien inconnu, jusque là. Et même si je n'ai rien contre la nouveauté et les expériences inédites ... ” Elle plissa quelque peu les yeux en posant son regard hétérochrome sur le principal concerné, à l'écoute, jusqu'à la pointe des cheveux, de la moindre parole qu'il prononça. Elle le savait, Lysara, combien, pour certains, donner sa parole ne valait rien. Combien les mots pouvaient s'envoler sans laisser aucune marque, aucune empreinte, aucun impact. Les actes et les écrits étaient bien plus fiables, quoi que pas infaillibles. Mais pour un homme tel que Daemon Targaryen, sans doute les choses étaient-elles différentes, de par leur prestige et l'importance de leur réputation. Il n'y avait rien de mieux pour perdre l'estime et le respect que l'on plaçait en vous, en tant que meneur d'hommes, que de se parjurer ...
Les mots de Mysaria achevèrent de convaincre Lysara, bien qu'elle ne pipa mot du fait qu'elle n'envisageait pas vraiment de rester suffisamment longtemps pour avoir le temps de s'habituer aux potentiels rudoiements du Prince. Pour certains autres points, en revanche ... “ Très bien. J'accepte d'être votre invitée à Sang-Dragon. Le temps de ... discuter. ” Discuter ne coûtait rien et n'engageait en rien, même si cela ne pourrait que provoquer délai et retard quant à la suite de son voyage. Si elle observait les choses du bon côté, peut-être cela pourrait-il donner le temps à son frère Moredo de la rejoindre, pour peu que leur père l'informe de l'étape initiale qu'il avait exigé dans son périple. À moins qu'il n'ait point encore quitter Volantis, et que ... Inspirant un bon coup, elle tourna partiellement le dos à ses deux interlocuteurs, pour la première fois depuis le début de l'échange. Orientant son regard vers son escorte, restée en retrait près des deux navires, elle trouva rapidement la silhouette des deux bâtards Rogarian, comme prêts à agir ou intervenir au moindre signe de sa part. De là où ils étaient, ils ne pouvaient rien entendre ni rien réellement voir, mais ils se tenaient, prêts, quand même, loyaux et dévoués. Alors, elle ne leva qu'une main dans les airs, effectuant une légère rotation, de quoi indiquer qu'il n'était attendu de nul d'entre eux de la suivre dans l'immédiat. De quoi leur rendre une relative liberté quant à la prise autonome de décision pour les heures à venir. Elle finit par abaisser la main et se saisir de ses jupons pour mieux pouvoir suivre les habitués des lieux jusqu'à la forteresse, non sans observer, une nouvelle fois, la familiarité de leurs échanges et contacts. Non sans accepter de quelque peu s’appuyer contre Mysaria lorsque cette dernière revint prêt d'elle, sa bouche se arqua quelque peu en coin, étirant légèrement la cicatrice qui barrait presque fantomatiquement ses lèvres, en biais. “ Il est donc fort heureux que je ne sois point une brebis, ni même une simple envoyée de Lysandro Rogare ... ” Ses yeux s'illuminèrent de cette lueur entre malice et piquant. “ Me voilà donc épargnée de l'ire des dragons de ces lieux, et j'en suis fort aise. Il serait en effet plus regrettable qu'une nouvelle fois, j'ai à risquer ma vie en ces îlots rocheux, comme la dernière fois. ” Elle se tendit quelque peu à l'évocation de ce souvenir, consciente que si le Prince Targaryen n'en comprendrait sans doute rien du tout, il en serait tout autrement pour Mysaria, qui l'avait connu avant. Puis après.
La perception des lieux qui l'entourait ne lui revint réellement qu'en pénétrant au sein de la forteresse. Visuellement, cela ne pouvait évidemment que la dépayser de Lys et de ses merveilles, tant par les charmes que par les couleurs et l'agrément. Toutefois, elle ne pouvait nier que les lieux dégageaient une certaine aura, à l'instar de ceux y vivaient, sans doute, bien que, pour le moment, elle n'avait rencontré que le Prince Daemon et Mysaria. Deux êtres qui demeuraient tout de même particuliers et uniques en leur genre, et qui, dès lors, ne pouvaient pas forcément être perçus comme échantillons représentatifs. Elle ne dit rien, pendant un instant, observant et scrutant tout ce que son regard pouvait percevoir, gardant pour le moment le moindre de ses commentaires pour eux. Ceux-ci n'auraient pas forcément été désobligeants, mais en la tanière du dragon, autant éviter de s'exposer à un retour de flammes qu'elle était parvenue à esquiver jusqu'à maintenant, en dépit d'une certaine tentative de démonstration de force. “ Ainsi est-ce là Sang-Dragon ... ” En tout cas, son père ne l'avait décidément pas pourvu des atours vestimentaires nécessaires pour bien s'accorder au climat de Westeros ... Ce n'était pourtant pas faute d'avoir elle-même fait préparer ses malles, mais puisqu'il était repassé derrière ... Elle devait détonner, à coup sûr, mais sans doute était-ce en partie l'effet recherché par son paternel, et ce même si, auprès du Prince Daemon et de Mysaria, ses longs cheveux ne juraient pas trop. Attrapant l'une des mains de son interlocutrice et la serrant dans l'une des siennes, tant par affection que remerciement, Lysara posa finalement son regard sur l'autre composante de leur trio. “ Je vous remercie de m'accueillir en ces lieux. ” Elle esquissa une légère révérence, plus par politesse que réelle déférence potentiellement due au titre princier du Targaryen, non sans toutefois trop savoir quoi penser de tout ceci. D'un côté, elle se serait bien passée d'un séjour dans un tel lieu, ici, aux Degrés, mais d'un autre côté ... Sa curiosité et son esprit de découverte et de nouvelles expérience ne pouvaient que quelque peu tambouriner dans son esprit. Elle ignorait ce qui l'attendait dans les heures à suivre, mais elle réalisait déjà que cela ne pourrait que la marquer.
Les mots de Mysaria achevèrent de convaincre Lysara, bien qu'elle ne pipa mot du fait qu'elle n'envisageait pas vraiment de rester suffisamment longtemps pour avoir le temps de s'habituer aux potentiels rudoiements du Prince. Pour certains autres points, en revanche ... “ Très bien. J'accepte d'être votre invitée à Sang-Dragon. Le temps de ... discuter. ” Discuter ne coûtait rien et n'engageait en rien, même si cela ne pourrait que provoquer délai et retard quant à la suite de son voyage. Si elle observait les choses du bon côté, peut-être cela pourrait-il donner le temps à son frère Moredo de la rejoindre, pour peu que leur père l'informe de l'étape initiale qu'il avait exigé dans son périple. À moins qu'il n'ait point encore quitter Volantis, et que ... Inspirant un bon coup, elle tourna partiellement le dos à ses deux interlocuteurs, pour la première fois depuis le début de l'échange. Orientant son regard vers son escorte, restée en retrait près des deux navires, elle trouva rapidement la silhouette des deux bâtards Rogarian, comme prêts à agir ou intervenir au moindre signe de sa part. De là où ils étaient, ils ne pouvaient rien entendre ni rien réellement voir, mais ils se tenaient, prêts, quand même, loyaux et dévoués. Alors, elle ne leva qu'une main dans les airs, effectuant une légère rotation, de quoi indiquer qu'il n'était attendu de nul d'entre eux de la suivre dans l'immédiat. De quoi leur rendre une relative liberté quant à la prise autonome de décision pour les heures à venir. Elle finit par abaisser la main et se saisir de ses jupons pour mieux pouvoir suivre les habitués des lieux jusqu'à la forteresse, non sans observer, une nouvelle fois, la familiarité de leurs échanges et contacts. Non sans accepter de quelque peu s’appuyer contre Mysaria lorsque cette dernière revint prêt d'elle, sa bouche se arqua quelque peu en coin, étirant légèrement la cicatrice qui barrait presque fantomatiquement ses lèvres, en biais. “ Il est donc fort heureux que je ne sois point une brebis, ni même une simple envoyée de Lysandro Rogare ... ” Ses yeux s'illuminèrent de cette lueur entre malice et piquant. “ Me voilà donc épargnée de l'ire des dragons de ces lieux, et j'en suis fort aise. Il serait en effet plus regrettable qu'une nouvelle fois, j'ai à risquer ma vie en ces îlots rocheux, comme la dernière fois. ” Elle se tendit quelque peu à l'évocation de ce souvenir, consciente que si le Prince Targaryen n'en comprendrait sans doute rien du tout, il en serait tout autrement pour Mysaria, qui l'avait connu avant. Puis après.
La perception des lieux qui l'entourait ne lui revint réellement qu'en pénétrant au sein de la forteresse. Visuellement, cela ne pouvait évidemment que la dépayser de Lys et de ses merveilles, tant par les charmes que par les couleurs et l'agrément. Toutefois, elle ne pouvait nier que les lieux dégageaient une certaine aura, à l'instar de ceux y vivaient, sans doute, bien que, pour le moment, elle n'avait rencontré que le Prince Daemon et Mysaria. Deux êtres qui demeuraient tout de même particuliers et uniques en leur genre, et qui, dès lors, ne pouvaient pas forcément être perçus comme échantillons représentatifs. Elle ne dit rien, pendant un instant, observant et scrutant tout ce que son regard pouvait percevoir, gardant pour le moment le moindre de ses commentaires pour eux. Ceux-ci n'auraient pas forcément été désobligeants, mais en la tanière du dragon, autant éviter de s'exposer à un retour de flammes qu'elle était parvenue à esquiver jusqu'à maintenant, en dépit d'une certaine tentative de démonstration de force. “ Ainsi est-ce là Sang-Dragon ... ” En tout cas, son père ne l'avait décidément pas pourvu des atours vestimentaires nécessaires pour bien s'accorder au climat de Westeros ... Ce n'était pourtant pas faute d'avoir elle-même fait préparer ses malles, mais puisqu'il était repassé derrière ... Elle devait détonner, à coup sûr, mais sans doute était-ce en partie l'effet recherché par son paternel, et ce même si, auprès du Prince Daemon et de Mysaria, ses longs cheveux ne juraient pas trop. Attrapant l'une des mains de son interlocutrice et la serrant dans l'une des siennes, tant par affection que remerciement, Lysara posa finalement son regard sur l'autre composante de leur trio. “ Je vous remercie de m'accueillir en ces lieux. ” Elle esquissa une légère révérence, plus par politesse que réelle déférence potentiellement due au titre princier du Targaryen, non sans toutefois trop savoir quoi penser de tout ceci. D'un côté, elle se serait bien passée d'un séjour dans un tel lieu, ici, aux Degrés, mais d'un autre côté ... Sa curiosité et son esprit de découverte et de nouvelles expérience ne pouvaient que quelque peu tambouriner dans son esprit. Elle ignorait ce qui l'attendait dans les heures à suivre, mais elle réalisait déjà que cela ne pourrait que la marquer.
(c) DΛNDELION
Dim 15 Sep 2024 - 0:01
Daemon Targaryen
Le Prince Vaurien
Âge du Personnage : 51 ans
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Dragons d'Or : 1475
Ce que Lysara ne savait peut-être pas - mais elle l'apprendrait tôt ou tard à ses dépens - c'est qu'on ne peut pas jouer indéfiniment à la maligne sans en payer les conséquences. De fait, la Rogare ne devait sa présence ici même qu'à la seule entremise de Mysaria, sans laquelle, depuis un moment déjà, le Prince Targaryen aurait renvoyé la Lysienne d'où elle venait avec la diplomatie qu'on lui connaissait, en la contraignant à faire voile retour jusqu'à son paternel la queue entre les jambes. Tandis que sa concubine était à la manœuvre, occupée à dénouer la situation, Daemon fit un ultime effort pour ravaler sa fierté et et ne rien dire face aux provocations ostentatoires de la jeune femme. Ses traits finirent par se détendre progressivement, et il prit une profonde inspiration, maîtrisant comme il l'avait appris l'impulsivité qui grondait en lui, et lui criait de gifler cette gamine arrogante qui avait l'âge d'être sa propre fille.
Daemon observa sa Mysaria avec une admiration mêlée de curiosité. Elle possédait un talent inné pour apaiser les tensions et amadouer même les esprits les plus récalcitrants. Combien de fois l'avait-il vue transformer le plomb de la discorde en or des opportunités ? Sa présence se voulait une danse subtile, chaque geste, chaque mot soigneusement chorégraphié. Daemon laissait volontairement à sa fidèle alliée l'espace nécessaire pour qu'opère sa magie : celle d'une intelligence sociale redoutable qui confinait à un pouvoir d'envoutement. C'était comme regarder une artiste à l'œuvre, peignant la toile complexe des relations humaines avec une maestria inégalée. Il se surprit à sourire intérieurement, reconnaissant une fois de plus la valeur inestimable de Mysaria. Une fois de plus, car elle l'avait toujours impressionnée. Elle lui était tant complémentaire... Dans une autre vie, tous deux auraient aisément régné sur le monde entier. Le destin en avait voulu autrement.
L'échange entre Mysaria et Lysara captiva toute l'attention du Targaryen. Leur familiarité était palpable, ponctuée par l'emploi du bas-valyrien de Lys dont Daemon était lui-même familier. Et tandis que Mysaria le faisait protagoniste de cette pièce de théâtre parfaite par tous ses aspects, le Prince s'efforçait de se synchroniser avec chacune de ses remarques, de ses postures et de ses interpellations amusées, avec mimétisme et conviction. Ils en avaient l'habitude, depuis bien longtemps. Ils étaient passés maîtres dans l'acte qu'ils récitaient ensemble.
Lorsque Mysaria eut fini de tisser sa toile autour de Lysara et qu'enfin celle-ci sembla baisser sa garde, Daemon sentit que le moment était venu de reprendre les rênes. Sa voix, auparavant menacante, se fit plus douce, presque séduisante :
[Daemon] "Chère Lady Lysara," dit-il avec un sourire qui aurait pu charmer même les plus farouches adversaires, "il semble que grâce à Mysaria nous ayons finalement trouvé un terrain d'entente. Permettez-moi de vous faire les honneurs de Sang-Dragon."
Il invita les deux femmes à le suivre. Le chemin qui s'ouvrait devant eux était tortueux et escarpé. Toutefois, à mesure que le petit groupe se hissait par ce sentier jusque sur les hauteurs de l'île où était perchée la forteresse de Sang-Dragon, chacun aurait loisir d'y contempler l'horizon, toujours magnifique et sauvage. Alors qu'ils serpentaient entre les rochers coupants, Daemon menait la marche avec l'assurance d'un homme arpentant son propre territoire. Il s'arrêta à différents points de vue, offrant à ses invitées - surtout à Lysara qui ne les connaissait pas - des panoramas spectaculaires sur la mer déchaînée en contrebas. Le long du quai, l'on pouvait apercevoir péniblement les navires lysiens amarrés, portant étendard de la famille Rogare.
De temps à autre, Daemon jetait un regard en arrière, s'assurant que Lysara et Mysaria suivaient sans encombre. Le vent capricieux des Degrés-de-Pierre jouait avec leurs cheveux, mêlant leurs parfums à l'odeur âcre du soufre et à l'air salin. C'était comme si l'île elle-même cherchait à les envelopper, à les imprégner de son essence sauvage. Cet endroit avait une âme. Il était vivant. Daemon en était intimement persuadé. Son pouls battait au rythme du ressac. Ses poumons se chargeaient puis expiraient ces bourrasques marines qui hurlaient en ces lieux sans discontinuer. Quant au fait de savoir si Sang-Dragon était bel et bien animé, quiconque en doutait n'avait qu'à constater combien l'île n'en faisait qu'à sa tête ; combien elle se montrait tantôt capricieuse, tantôt clémente, parfois apaisante et si souvent impitoyable. Tout un caractère.
[Daemon] "Sang-Dragon," commença Daemon, brisant le silence chargé d'attentes, "n'a certes pas les dorures et les soieries de Lys." Il marqua une pause, laissant ses mots flotter dans l'air. "Mais elle possède une beauté plus... primitive. Plus authentique." Ses yeux brillèrent d'une lueur contemplative. "Et croyez-moi, Lysara, les secrets qu'elle renferme valent bien leur pesant d'or."
À mesure qu'ils approchaient de la forteresse, son imposante silhouette se dessinait contre le ciel de plus en plus ombrageux. Taillée à même la roche volcanique, elle semblait défier les éléments, inébranlable face aux assauts du temps et des hommes. Daemon sentit une vague de fierté l'envahir. Cette forteresse était plus qu'un simple bâtiment ; c'était le symbole de leur résilience, de l'ambition indomptable de la Sombre Flamme.
Arrivés devant les portes massives de Sang-Dragon, Daemon se tourna vers son invitée et sa concubine. Son sourire s'était fait énigmatique, presque séducteur cette fois-ci :
[Daemon] "Milady," annonça-t-il avec une révérence dont on peinait à percevoir le degré de sincérité, "bienvenue à Sang-Dragon." Ses yeux se posèrent sur Lysara, la transperçant de leur intensité. "J'ose espérer que votre séjour parmi nous se révélera... positif. Pour nous tous."
Sur un geste de sa main, les gardes actionnèrent immédiatement les mécanismes complexes des portes. Avec un grondement qui n'était pas sans rappeler celui d'un dragon, les battants s'ouvrirent lentement, révélant les entrailles sombres et mystérieuses de Sang-Dragon. Dans les hauteurs, Caraxès passa au-dessus des têtes, et disparut silencieusement entre les cimes rocheuses surplombant les alentours de la forteresse. Daemon fit un pas de côté pour laisser entrer les deux femmes, un curieux sourire en coin ne quittant jamais ses lèvres. Lorsque Mysaria passa devant lui, le Prince lui adressa un regard appuyé, chargé de complicité et de confidences implicites.
Daemon observa sa Mysaria avec une admiration mêlée de curiosité. Elle possédait un talent inné pour apaiser les tensions et amadouer même les esprits les plus récalcitrants. Combien de fois l'avait-il vue transformer le plomb de la discorde en or des opportunités ? Sa présence se voulait une danse subtile, chaque geste, chaque mot soigneusement chorégraphié. Daemon laissait volontairement à sa fidèle alliée l'espace nécessaire pour qu'opère sa magie : celle d'une intelligence sociale redoutable qui confinait à un pouvoir d'envoutement. C'était comme regarder une artiste à l'œuvre, peignant la toile complexe des relations humaines avec une maestria inégalée. Il se surprit à sourire intérieurement, reconnaissant une fois de plus la valeur inestimable de Mysaria. Une fois de plus, car elle l'avait toujours impressionnée. Elle lui était tant complémentaire... Dans une autre vie, tous deux auraient aisément régné sur le monde entier. Le destin en avait voulu autrement.
L'échange entre Mysaria et Lysara captiva toute l'attention du Targaryen. Leur familiarité était palpable, ponctuée par l'emploi du bas-valyrien de Lys dont Daemon était lui-même familier. Et tandis que Mysaria le faisait protagoniste de cette pièce de théâtre parfaite par tous ses aspects, le Prince s'efforçait de se synchroniser avec chacune de ses remarques, de ses postures et de ses interpellations amusées, avec mimétisme et conviction. Ils en avaient l'habitude, depuis bien longtemps. Ils étaient passés maîtres dans l'acte qu'ils récitaient ensemble.
Lorsque Mysaria eut fini de tisser sa toile autour de Lysara et qu'enfin celle-ci sembla baisser sa garde, Daemon sentit que le moment était venu de reprendre les rênes. Sa voix, auparavant menacante, se fit plus douce, presque séduisante :
[Daemon] "Chère Lady Lysara," dit-il avec un sourire qui aurait pu charmer même les plus farouches adversaires, "il semble que grâce à Mysaria nous ayons finalement trouvé un terrain d'entente. Permettez-moi de vous faire les honneurs de Sang-Dragon."
Il invita les deux femmes à le suivre. Le chemin qui s'ouvrait devant eux était tortueux et escarpé. Toutefois, à mesure que le petit groupe se hissait par ce sentier jusque sur les hauteurs de l'île où était perchée la forteresse de Sang-Dragon, chacun aurait loisir d'y contempler l'horizon, toujours magnifique et sauvage. Alors qu'ils serpentaient entre les rochers coupants, Daemon menait la marche avec l'assurance d'un homme arpentant son propre territoire. Il s'arrêta à différents points de vue, offrant à ses invitées - surtout à Lysara qui ne les connaissait pas - des panoramas spectaculaires sur la mer déchaînée en contrebas. Le long du quai, l'on pouvait apercevoir péniblement les navires lysiens amarrés, portant étendard de la famille Rogare.
De temps à autre, Daemon jetait un regard en arrière, s'assurant que Lysara et Mysaria suivaient sans encombre. Le vent capricieux des Degrés-de-Pierre jouait avec leurs cheveux, mêlant leurs parfums à l'odeur âcre du soufre et à l'air salin. C'était comme si l'île elle-même cherchait à les envelopper, à les imprégner de son essence sauvage. Cet endroit avait une âme. Il était vivant. Daemon en était intimement persuadé. Son pouls battait au rythme du ressac. Ses poumons se chargeaient puis expiraient ces bourrasques marines qui hurlaient en ces lieux sans discontinuer. Quant au fait de savoir si Sang-Dragon était bel et bien animé, quiconque en doutait n'avait qu'à constater combien l'île n'en faisait qu'à sa tête ; combien elle se montrait tantôt capricieuse, tantôt clémente, parfois apaisante et si souvent impitoyable. Tout un caractère.
[Daemon] "Sang-Dragon," commença Daemon, brisant le silence chargé d'attentes, "n'a certes pas les dorures et les soieries de Lys." Il marqua une pause, laissant ses mots flotter dans l'air. "Mais elle possède une beauté plus... primitive. Plus authentique." Ses yeux brillèrent d'une lueur contemplative. "Et croyez-moi, Lysara, les secrets qu'elle renferme valent bien leur pesant d'or."
À mesure qu'ils approchaient de la forteresse, son imposante silhouette se dessinait contre le ciel de plus en plus ombrageux. Taillée à même la roche volcanique, elle semblait défier les éléments, inébranlable face aux assauts du temps et des hommes. Daemon sentit une vague de fierté l'envahir. Cette forteresse était plus qu'un simple bâtiment ; c'était le symbole de leur résilience, de l'ambition indomptable de la Sombre Flamme.
Arrivés devant les portes massives de Sang-Dragon, Daemon se tourna vers son invitée et sa concubine. Son sourire s'était fait énigmatique, presque séducteur cette fois-ci :
[Daemon] "Milady," annonça-t-il avec une révérence dont on peinait à percevoir le degré de sincérité, "bienvenue à Sang-Dragon." Ses yeux se posèrent sur Lysara, la transperçant de leur intensité. "J'ose espérer que votre séjour parmi nous se révélera... positif. Pour nous tous."
Sur un geste de sa main, les gardes actionnèrent immédiatement les mécanismes complexes des portes. Avec un grondement qui n'était pas sans rappeler celui d'un dragon, les battants s'ouvrirent lentement, révélant les entrailles sombres et mystérieuses de Sang-Dragon. Dans les hauteurs, Caraxès passa au-dessus des têtes, et disparut silencieusement entre les cimes rocheuses surplombant les alentours de la forteresse. Daemon fit un pas de côté pour laisser entrer les deux femmes, un curieux sourire en coin ne quittant jamais ses lèvres. Lorsque Mysaria passa devant lui, le Prince lui adressa un regard appuyé, chargé de complicité et de confidences implicites.
Lun 16 Sep 2024 - 22:55
Mysaria
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Dragons d'Or : 568
Amongst the Lyseni, wars are fought with plots and poison That's the price you pay, leaver behind your heart and cast away. Just another product of today. Rather be the hunter than the prey. And you're standing on the edge face up 'cause you're a natural. A beating heart of stone. You gotta be so cold to make it in this world |
La tempête est passée et comme toutes les intempéries, a laissé derrière elle du verre brisé, des arbres fendus et une odeur caractéristique de pluie. Rien qui ne soit trop dangereux cependant, le pire est derrière eux. Ce qui ne veut pas dire que la confiance est établie, installée. Elle est en fait loin mais n'enlève rien au charme de cette accalmie, qui a quelque chose de réconfortant. Lysara, fidèle à elle-même et au caractère fort qu'elle lui connait, ne manque pas de provoquer. Elle attise non pas la haine mais la colère du prince Targaryen, sûrement d'en l'espoir d'en apprendre davantage sur lui. Les pertes de contrôle sont après tout particulièrement révélatrices d'un être, quand elles adviennent. Et elle n'adviendra pas, Daemon étant bien plus que la brute que certains se plaisent à décrire, il ne lui donnerait pas à voir des faiblesses dans un contexte qui n'étrille pas assez ses nerfs pour ça. Et Mysaria, de son côté, l'a toujours aimé pour ça. Et l'affection qu'elle a pour Lysara dépend aussi de sa capacité à défier, même lorsqu'elle n'y est pas spécialement invitée. Elle acquiesce alors à sa remarque et sourit doucement en écoutant cette énième provocation, flagrante.
- Lysandro n'a pas besoin de tout savoir de nos échanges, seulement qu'il devrait être fier de sa fille, envoyée seule discuter auprès des puissants de Westeros.
Ce qui reste parfaitement irresponsable, selon elle, mais en rien surprenant. Le Rogare ne s'est jamais empêché d'utiliser les autres comme ses pions, et ses enfants ne font pas exception à la règle. Le trio hétéroclite se met en marche après que Lysara ait accepté de séjourner à Sang Dragon pour quelques jours, ce qui satisfait plus ou moins Mysaria. Quelques jours, ça n'a rien d'une victoire et si elle est confiante des talents de négociation du duo qu'elle forme avec Daemon, l'échéance reste proche. Peut-être trop pour parvenir à semer un peu de discorde dans l'alliance si propre et si parfaite de la Triarchie. Quand Lysara évoque de nouveau sa méfiance et ses souvenirs macabres des degrés de pierre, elle lui assure, sincère :
- Oui, tu es en sécurité ici.
Et elle peut le faire sans mentir parce qu'elle connait les maîtres des lieux. Assez pour pouvoir assurer qu'ils ne tueraient pas une jeune femme dans son sommeil, alors qu'ils lui avaient promis un toit et un souper. Mysaria rajoute, plus bas :
- Tu peux être fière de ta cicatrice, tu sais. Tu l'as gagné et elle prouve que tu as survécu. En plus de contribuer à ton charme.
La lysienne sourit et resserre quelques secondes sa prise sur le bras de Lysara, pour lui témoigner son soutien. Il est triste que ce monde l'ait marqué de cette manière là, si jeune. Mais c'est ce qui arrive à chaque fois. Elle compte elle même son lot de blessures disgracieuses, qu'elle a appris à aimer avec le temps. Les politesses s'enchainent ensuite et un regard vers Daemon les appuient. Mysaria, silencieusement, l'incite à voir les efforts qui sont faits. Malicieusement aussi, puisqu'elle sait parfaitement que les courbettes ont bien peu d'effet sur le Targaryen. Et elle ne craint pas de coup d'éclat de sa part, l'attitude du prince ayant d'ors et déjà grandement changée. Son sourire appelle le sien, ses airs soudainement séducteurs aussi. Le jour et la nuit, en quelques secondes. Elle se penche ensuite légèrement vers la lysienne, qui aurait toutes les raisons du monde d'être quelque peu apeurée d'entrer dans la gueule ouverte de cette immense forteresse.
- Bienvenue Lysara.
Et quand les portes se referment sur eux, Mysaria laisse enfin s'échapper le souffle qu'elle retenait jusque-là.
Une nuit passée et la revoilà à traverser les couloirs au pas de course. Lysara a été installée, nourrie, et a pu se reposer. Il était important pour elle, à bien des égards, de ne pas recevoir la jeune femme trop brusquement en l'embarrassant de questions dès son arrivée. Parce qu'il s'agit d'une amie, dans un premier temps. Et parce que ce serait un faux pas stratégique de taille que d'entretenir la méfiance et les condamner à l'observer derrière le mur défensif qu'elle érigera sans aucun doute. Alors ce répit était nécessaire.
Et il prend fin.
- On ne peut pas la laisser filer comme ça.
Mysaria est quelque peu contrariée, principalement par la petite longueur d'avance que les Verts prennent sur eux. Et cette contrariété se ressent dans les mots qu'elle adresse à Daemon, de bon matin. Ses pas ont plusieurs échos dans les entrailles rocheuses de la forteresse.
- Il n'est pas non plus question de se mettre la Triarchie à dos en la retenant contre son gré.
Un coup d'œil discret au prince et un sourire en coin, elle s'arrête proche des appartements attribués à la Rogare. Le volume de sa voix baisse sensiblement.
- Mais elle pourrait espionner pour nous, s'il nous reste un peu de talent de persuasion.
Il leur en reste, pour sûr. À voir si Lysara y est réceptive. Mysaria frappe deux fois à sa porte, sans quitter Daemon des yeux. Elle avait prévenu la jeune femme, en la quittant la veille, qu'il lui faudrait se préparer à la recevoir elle et le prince Targaryen, à nouveau. Et qu'il leur faudrait discuter. Ce temps est arrivé.
- Lysandro n'a pas besoin de tout savoir de nos échanges, seulement qu'il devrait être fier de sa fille, envoyée seule discuter auprès des puissants de Westeros.
Ce qui reste parfaitement irresponsable, selon elle, mais en rien surprenant. Le Rogare ne s'est jamais empêché d'utiliser les autres comme ses pions, et ses enfants ne font pas exception à la règle. Le trio hétéroclite se met en marche après que Lysara ait accepté de séjourner à Sang Dragon pour quelques jours, ce qui satisfait plus ou moins Mysaria. Quelques jours, ça n'a rien d'une victoire et si elle est confiante des talents de négociation du duo qu'elle forme avec Daemon, l'échéance reste proche. Peut-être trop pour parvenir à semer un peu de discorde dans l'alliance si propre et si parfaite de la Triarchie. Quand Lysara évoque de nouveau sa méfiance et ses souvenirs macabres des degrés de pierre, elle lui assure, sincère :
- Oui, tu es en sécurité ici.
Et elle peut le faire sans mentir parce qu'elle connait les maîtres des lieux. Assez pour pouvoir assurer qu'ils ne tueraient pas une jeune femme dans son sommeil, alors qu'ils lui avaient promis un toit et un souper. Mysaria rajoute, plus bas :
- Tu peux être fière de ta cicatrice, tu sais. Tu l'as gagné et elle prouve que tu as survécu. En plus de contribuer à ton charme.
La lysienne sourit et resserre quelques secondes sa prise sur le bras de Lysara, pour lui témoigner son soutien. Il est triste que ce monde l'ait marqué de cette manière là, si jeune. Mais c'est ce qui arrive à chaque fois. Elle compte elle même son lot de blessures disgracieuses, qu'elle a appris à aimer avec le temps. Les politesses s'enchainent ensuite et un regard vers Daemon les appuient. Mysaria, silencieusement, l'incite à voir les efforts qui sont faits. Malicieusement aussi, puisqu'elle sait parfaitement que les courbettes ont bien peu d'effet sur le Targaryen. Et elle ne craint pas de coup d'éclat de sa part, l'attitude du prince ayant d'ors et déjà grandement changée. Son sourire appelle le sien, ses airs soudainement séducteurs aussi. Le jour et la nuit, en quelques secondes. Elle se penche ensuite légèrement vers la lysienne, qui aurait toutes les raisons du monde d'être quelque peu apeurée d'entrer dans la gueule ouverte de cette immense forteresse.
- Bienvenue Lysara.
Et quand les portes se referment sur eux, Mysaria laisse enfin s'échapper le souffle qu'elle retenait jusque-là.
***
Une nuit passée et la revoilà à traverser les couloirs au pas de course. Lysara a été installée, nourrie, et a pu se reposer. Il était important pour elle, à bien des égards, de ne pas recevoir la jeune femme trop brusquement en l'embarrassant de questions dès son arrivée. Parce qu'il s'agit d'une amie, dans un premier temps. Et parce que ce serait un faux pas stratégique de taille que d'entretenir la méfiance et les condamner à l'observer derrière le mur défensif qu'elle érigera sans aucun doute. Alors ce répit était nécessaire.
Et il prend fin.
- On ne peut pas la laisser filer comme ça.
Mysaria est quelque peu contrariée, principalement par la petite longueur d'avance que les Verts prennent sur eux. Et cette contrariété se ressent dans les mots qu'elle adresse à Daemon, de bon matin. Ses pas ont plusieurs échos dans les entrailles rocheuses de la forteresse.
- Il n'est pas non plus question de se mettre la Triarchie à dos en la retenant contre son gré.
Un coup d'œil discret au prince et un sourire en coin, elle s'arrête proche des appartements attribués à la Rogare. Le volume de sa voix baisse sensiblement.
- Mais elle pourrait espionner pour nous, s'il nous reste un peu de talent de persuasion.
Il leur en reste, pour sûr. À voir si Lysara y est réceptive. Mysaria frappe deux fois à sa porte, sans quitter Daemon des yeux. Elle avait prévenu la jeune femme, en la quittant la veille, qu'il lui faudrait se préparer à la recevoir elle et le prince Targaryen, à nouveau. Et qu'il leur faudrait discuter. Ce temps est arrivé.
CODAGE PAR AMATIS
Mar 8 Oct 2024 - 18:02
Lysara Rogare
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Âge du Personnage : 19 ans
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Dragons d'Or : 1662
Plots and Poisons
Sang Dragon ❃ An 132, 1ère moitié de la Lune 3
“ First appearances are often deceptive. Not everything monstrous looking is evil, and not everything fair is good. In every tale, there is a grain of truth ”
On n'avait pas appris à Lysara à avoir honte d'elle-même, à craindre le fait d'être dotée d'une force de caractère ainsi que d'un esprit affûté, ou à redouter le fait de se montrer et de se faire entendre. Une chance, sans doute, là où, et elle le savait, nombreuses étaient celles qui, au sens figuré, s'étaient retrouvées saisies à la gorge par une main constrictrice dont le seul et unique but avait été de leur intimer l'ordre de se taire avant même d'avoir pu commencer à s'exprimer. Non sans se voir rappeler leur place et le rôle qu'elles devaient jouer, celui de se contenter d'êtres belles et surtout, surtout, de se taire. Fort heureusement pour elle, Lysara n'appartenait pas à leurs rangs. C'était une force, indéniablement, mais cela pouvait également lui jouer des tours. Car si, jusque là, la protection de son patronyme l'avait préservée de toute conséquence fâcheuse, ici, sur Sang-Dragon, les choses pouvaient s'avérer très rapidement bien différentes. Alors, plutôt que de mettre de l'eau dans son vin, elle se décida à ne point forcer sa chance plus loin et plus que de raison. Car elle n'envisageait en rien de servir de nourriture aux poissons, pas plus qu'elle ne souhaitait que Mysaria ait à prendre la plume pour expliquer à Lysandro pourquoi, fâcheusement, Daemon Targaryen s'était senti d'expédier sa fille aînée par le fond ... Et ce avant même que quoi que ce soit ne soit réellement réglé, pas même en acceptant le fait de séjourner en ces lieux quelques jours. Des lieux qui, pourtant, ne figuraient absolument pas sur sa liste des endroits où s'attarder plus que de raison, la faute à un passif ... bien ancré jusque dans sa chair, dirons-nous. “ Mon charme, hmm ? Si seulement ma mère t'entendait Mysaria ... Mes cicatrices n'ont fait que lui fournir des motivations supplémentaires pour nourrir son désagrément à mon égard. ” Imaginez donc ! Les lèvres et le décolleté n'étaient-ils pas deux des éléments physiques les plus appréciés des hommes chez une femme ? Et voilà qu'aux yeux de la Matriarche des Rogare, sa fille s'était une fois de plus démarquée de l'esthétique parfaite et habituelle ! Comme si ce regard hétérochrome n'était déjà pas suffisant ...
Mais presque instantanément, Lysara reporta ses pensées et son attention sur les alentours, sans les détourner entièrement de ceux qui l'accompagnaient. Comme pour être à l'affût du moindre indice pouvant quelque peu l'éclairer sur la relation entretenue entre Daemon et Mysaria. Elle préféra donc demeurer silencieuse, pour ne pas laisser la moindre de ses paroles risquer de lui attirer de nouveau le courroux du maître des lieux, mais également pour consacrer pleinement et entièrement sa concentration à l'appréciation des lieux. Mais soudainement, face à ces portes qui s'ouvraient devant elle, ce fut comme si tout lui apparaissait bien cotonneux. Quelque chose vrilla presque dans ses oreilles, sans que cela ne soit exactement dû à cette silhouette draconique qui les avait survolés juste avant qu'elle n'entre véritablement dans la Forteresse. L'aura des lieux la saisit à la gorge, et presque aussitôt, le souvenir d'un aïeul qu'elle n'avait pourtant point connu lui revint à l'esprit. Sargoso Saan, éphémère roi autoproclamé, mais roi quand même, par le droit de la conquête, avait gouverné sur l'archipel rocheux des Degrés de Pierre. Le pirate qu'il était avait fini par être chassé, Maegor Targaryen s'illustrant d'ailleurs dans l'affaire. Un instant, elle hésita à faire part de ses pensées au Prince Targaryen se tenant devant elle, mais elle se retint, consciente que cela pourrait être vu comme une provocation, et de toute façon, son esprit était bien trop accaparé par la volonté de n'omettre aucun détail dans l'observation scrupuleuse des lieux. Un véritable écrin, à leur façon. Restait à savoir si ce dernier allait se refermer violemment sur elle, ou si, au contraire, un précieux présent s'offrirait à elle ... Tirée de ses pensées par les paroles d'accueil de Mysaria, la Lysienne lui offrit un petit sourire pouvant sembler issu d'un état second, avant qu'elle ne pose sur Daemon Targaryen un regard à la lueur non moins altérée et éthérée. “ Vous aviez parlé de secrets, et non point de mystères ... ” À moins qu'il ne s'agisse du domaine du mystique ...
On aurait pu se dire que le sommeil lui apporta quelque réponse à ce sujet, entre secret, mystère ou mystique. Et en règle générale, on disait que la nuit portait conseil. Mais Lysara n'était même pas sûre d'avoir réellement dormi. Elle avait tourné et tourné dans sa couche, au point qu'elle s'en était levée à plusieurs reprises pour faire les cent pas au sein de la chambre qu'on lui avait alloué. Avait-elle été tenue éveillée par la certitude que les lieux semblaient l'attirer à eux tout autant que la rejeter, telle l'étrangère qu'elle était ? Ou cela avait-il plutôt à voir avec le fait que Mysaria l'avait prévue qu'elle devait s'attendre à les revoir, le Prince Daemon et elle, et ce probablement dès le lendemain matin ? Ou peut-être avait-elle réellement dormi, et ce à quoi elle avait cru réfléchir était en réalité lié à des songes qu'elle avait fait ... Le paradoxe de cette frontière entre conscient et inconscient, là où le subconscient entendait bien s'en mêler lui aussi. Elle se sentait tout autant fatiguée qu'énergique à outrance, comme si elle s'apprêtait à arpenter une corde raide, tendue au milieu des flots torturés de ces îlots de pierre. À moins qu'elle n'ait déjà commencé sa progression, là où il lui était alors impossible de rebrousser chemin ou de simplement décider de fermer les yeux pour ne pas se voir sauter dans le vide ... En tout cas, ces coups frappés à sa porte ne la surprirent pas en plein sommeil, pas plus qu'ils ne la tirèrent réellement de quelque songe, là où, pourtant ... Avait-elle réellement dormi ? Tant et tant de choses avaient tourné dans sa tête et dans son esprit. Un instant, elle s'était convaincue d'une chose, et celui d'après, elle avait tout détricoté du maillage qu'elle avait créé. Mais une chose lui apparaissait sûre et certaine : elle ne pouvait prétendre ne point savoir qu'on venait la visiter. Lysara n'était plus une enfant se vouant à ces jeux puérils, et elle se doutait que si elle n'ouvrait pas ... On saurait faire fit d'une porte fermée, par la force ou la ruse, si quelque secret évoqué la veille par le Prince Daemon avait à voir avec des passages dissimulés. Cela ne serait guère surprenant, pas plus que cela ne serait original.
Quoi qu'il en était, Lysara ne souhaitait en rien expérimenter la chose en direct. Elle se dirigea donc vers la porte, non sans prendre une grande inspiration avant de la déverrouiller, s'y étant enfermée comme pour se donner l'impression d'être en sécurité, en dépit des propos rassurants qu'avait tenu Mysaria à ce sujet la veille. La jeune Lysienne s'était en tout cas habillée, maquillée et coiffée seule, ce matin, alors il faudrait que ces hôtes lui pardonnent de ne pas forcément être la plus apprêtée pour les accueillir. Même s'ils étaient techniquement chez eux, tout du moins était-ce le cas pour le Prince Daemon, là où la place et la position occupées par Mysaria ne demeuraient pas encore très claires aux yeux de Lysara. Ce n'était pas exactement comme si elle allait pouvoir poser la question aux deux principaux intéressés ... Se pinçant les joues juste avant d'ouvrir la porte, comme pour y faire affluer un peu de sang et se rosir l'épiderme, elle releva un peu l'étoffe de sa robe pour en atténuer le décolleté et dissimuler sa cicatrice, et puis ... Et puis elle ouvrit.
Mais presque instantanément, Lysara reporta ses pensées et son attention sur les alentours, sans les détourner entièrement de ceux qui l'accompagnaient. Comme pour être à l'affût du moindre indice pouvant quelque peu l'éclairer sur la relation entretenue entre Daemon et Mysaria. Elle préféra donc demeurer silencieuse, pour ne pas laisser la moindre de ses paroles risquer de lui attirer de nouveau le courroux du maître des lieux, mais également pour consacrer pleinement et entièrement sa concentration à l'appréciation des lieux. Mais soudainement, face à ces portes qui s'ouvraient devant elle, ce fut comme si tout lui apparaissait bien cotonneux. Quelque chose vrilla presque dans ses oreilles, sans que cela ne soit exactement dû à cette silhouette draconique qui les avait survolés juste avant qu'elle n'entre véritablement dans la Forteresse. L'aura des lieux la saisit à la gorge, et presque aussitôt, le souvenir d'un aïeul qu'elle n'avait pourtant point connu lui revint à l'esprit. Sargoso Saan, éphémère roi autoproclamé, mais roi quand même, par le droit de la conquête, avait gouverné sur l'archipel rocheux des Degrés de Pierre. Le pirate qu'il était avait fini par être chassé, Maegor Targaryen s'illustrant d'ailleurs dans l'affaire. Un instant, elle hésita à faire part de ses pensées au Prince Targaryen se tenant devant elle, mais elle se retint, consciente que cela pourrait être vu comme une provocation, et de toute façon, son esprit était bien trop accaparé par la volonté de n'omettre aucun détail dans l'observation scrupuleuse des lieux. Un véritable écrin, à leur façon. Restait à savoir si ce dernier allait se refermer violemment sur elle, ou si, au contraire, un précieux présent s'offrirait à elle ... Tirée de ses pensées par les paroles d'accueil de Mysaria, la Lysienne lui offrit un petit sourire pouvant sembler issu d'un état second, avant qu'elle ne pose sur Daemon Targaryen un regard à la lueur non moins altérée et éthérée. “ Vous aviez parlé de secrets, et non point de mystères ... ” À moins qu'il ne s'agisse du domaine du mystique ...
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On aurait pu se dire que le sommeil lui apporta quelque réponse à ce sujet, entre secret, mystère ou mystique. Et en règle générale, on disait que la nuit portait conseil. Mais Lysara n'était même pas sûre d'avoir réellement dormi. Elle avait tourné et tourné dans sa couche, au point qu'elle s'en était levée à plusieurs reprises pour faire les cent pas au sein de la chambre qu'on lui avait alloué. Avait-elle été tenue éveillée par la certitude que les lieux semblaient l'attirer à eux tout autant que la rejeter, telle l'étrangère qu'elle était ? Ou cela avait-il plutôt à voir avec le fait que Mysaria l'avait prévue qu'elle devait s'attendre à les revoir, le Prince Daemon et elle, et ce probablement dès le lendemain matin ? Ou peut-être avait-elle réellement dormi, et ce à quoi elle avait cru réfléchir était en réalité lié à des songes qu'elle avait fait ... Le paradoxe de cette frontière entre conscient et inconscient, là où le subconscient entendait bien s'en mêler lui aussi. Elle se sentait tout autant fatiguée qu'énergique à outrance, comme si elle s'apprêtait à arpenter une corde raide, tendue au milieu des flots torturés de ces îlots de pierre. À moins qu'elle n'ait déjà commencé sa progression, là où il lui était alors impossible de rebrousser chemin ou de simplement décider de fermer les yeux pour ne pas se voir sauter dans le vide ... En tout cas, ces coups frappés à sa porte ne la surprirent pas en plein sommeil, pas plus qu'ils ne la tirèrent réellement de quelque songe, là où, pourtant ... Avait-elle réellement dormi ? Tant et tant de choses avaient tourné dans sa tête et dans son esprit. Un instant, elle s'était convaincue d'une chose, et celui d'après, elle avait tout détricoté du maillage qu'elle avait créé. Mais une chose lui apparaissait sûre et certaine : elle ne pouvait prétendre ne point savoir qu'on venait la visiter. Lysara n'était plus une enfant se vouant à ces jeux puérils, et elle se doutait que si elle n'ouvrait pas ... On saurait faire fit d'une porte fermée, par la force ou la ruse, si quelque secret évoqué la veille par le Prince Daemon avait à voir avec des passages dissimulés. Cela ne serait guère surprenant, pas plus que cela ne serait original.
Quoi qu'il en était, Lysara ne souhaitait en rien expérimenter la chose en direct. Elle se dirigea donc vers la porte, non sans prendre une grande inspiration avant de la déverrouiller, s'y étant enfermée comme pour se donner l'impression d'être en sécurité, en dépit des propos rassurants qu'avait tenu Mysaria à ce sujet la veille. La jeune Lysienne s'était en tout cas habillée, maquillée et coiffée seule, ce matin, alors il faudrait que ces hôtes lui pardonnent de ne pas forcément être la plus apprêtée pour les accueillir. Même s'ils étaient techniquement chez eux, tout du moins était-ce le cas pour le Prince Daemon, là où la place et la position occupées par Mysaria ne demeuraient pas encore très claires aux yeux de Lysara. Ce n'était pas exactement comme si elle allait pouvoir poser la question aux deux principaux intéressés ... Se pinçant les joues juste avant d'ouvrir la porte, comme pour y faire affluer un peu de sang et se rosir l'épiderme, elle releva un peu l'étoffe de sa robe pour en atténuer le décolleté et dissimuler sa cicatrice, et puis ... Et puis elle ouvrit.
(c) DΛNDELION
Dim 20 Oct 2024 - 23:07
Daemon Targaryen
Le Prince Vaurien
Âge du Personnage : 51 ans
Messages : 427
Dragons d'Or : 1475
Daemon abandonna Lysara et sa concubine devant les portes de Sang-Dragon, en confiant à la garde le soin de la conduire la lysienne dans ses appartements. Tandis qu’il regagnait les siens, où Mysaria le rejoindrait certainement un peu plus tard, l’homme se remémora l’amusant souvenir qu’il conservait de leur dol à Volantis. Ce jour-là, il y a bien des années, sa douce concubine, au sommet de sa beauté, avec joué d’une ruse et d’une séduction incomparables pour envoûter de ses charmes un riche marchand volantain, dont la fortune n’avait d’égale que son infinie naïveté. Le négociant, aveuglé par le désir et l’appel de la chair, n’avait vu venir le piège qui lui avait été tendu. Le plan fut simple, mais efficace. Pendant que Mysaria détournait l’attention de leur proie par des promesses murmurées et des effleurements très calculés, Daemon s’était, quant à lui, glissé dans ses appartements pour y dérober un petit coffre débordant de pièces d’or. La somme leur avait permis de vivre comme des princes pendant près d’un mois. Juste après ce larcin, Mysaria et Daemon avaient ri jusqu’à l’aube, enivrés par leur succès et leur redoutable complicité. La supercherie avait été parfaite, comme toujours lorsqu’ils œuvraient de concert. L’écho de leurs rires, à tous les deux, résonnait encore dans sa mémoire, bien vivace. Cette époque lui semblait si lointaine maintenant, et pourtant leur connivence demeurait intacte ; peut-être était-elle encore plus forte aujourd’hui, endurcie par bien des années à ourdir et manœuvrer ensemble. Mysaria était sa plus fidèle alliée, celle qui savait lire en lui comme dans un livre ouvert, et qui le connaissait depuis le plus longtemps.
Ce matin, à la première heure, Daemon et Mysaria arpentaient les couloirs de Sang-Dragon jusqu’à la chambre de Lysara. Quelques instants avant d’y parvenir, tous deux accordèrent leurs violons sur l’attitude et le ton à adopter pour que la suite des discussions prenne une tournure plus favorable que la veille. L’opportunité que représentait la jeune Rogare exigeait qu’ils déploient toute leur ingéniosité ; et quant à lui qu'il consente, si nécessaire, à ravaler son estime. Chose dont il était absolument incapable, du reste, mais à laquelle il s'essayerait tant bien que mal si la jeune femme s'aventurait de nouveau sur le terrain de l'insolence.
[Daemon] « Oui, ma douce. Elle ne doit pas nous échapper, », murmura le Prince vaurien en réponse à sa concubine. « Son père l’envoie à Peyredragon, mais nous pourrions peut-être la convaincre de servir nos intérêts, quitte à lui forcer un peu la main… »
L’homme regardait dans le vide, avançant avec calme aux côtés de sa complice, tandis qu’ils approchaient dangereusement des appartements de Lysara, et que leurs mots devenaient perceptibles. Il termina donc en chuchotant.
[Daemon] « La fille de Lysandro Rogare a hérité de l’intelligence de son père. Il va nous falloir l’apprivoiser. Je reste persuadé que la famille Rogare ne pourrait pas fermer aveuglément les yeux sur un accord qui lui serait économiquement profitable. Nous contrôlons les Degrés-de-Pierre, et Lysandro a besoin d’y naviguer quotidiennement pour garantir ses affaires. Et, si d’aventure Lysara refuse de prêter oreille attentive à notre offre, pourtant si généreuse, » dit-il en souriant d’un air espiègle, « Faisons-lui miroiter la perspective d’une Lys privée de tout accès au Détroit, et des conséquences immédiates pour le commerce de son paternel. »
Le soleil laissait maintenant jaillir de l’horizon ses premiers rayons matinaux, lorsque le duo parvint enfin aux quartiers attribués à leur invitée. Les couloirs de pierre résonnaient silencieusement sous leurs pas feutrés. Devant la porte en bois obscur des appartements de Lysara, Daemon échangea un dernier regard avec Mysaria, qu’elle saurait interpréter sans mal. Les battants s'ouvrirent sur leur jeune invitée, dont la prestance rappelait étrangement à Daemon certaines courtisanes de Lys qu’il avait fréquenté jadis.
[Daemon] « Bonjour Lady Lysara, » commença Daemon d'une voix veloutée, « j'espère que votre première nuit à Sang-Dragon fut agréable. » La partie d’échec pouvait maintenant reprendre. Le Prince s'avança dans la pièce avec assurance, cherchant des yeux des indices sur ce qu’avait pu entreprendre Lysara durant la nuit. L’homme passa derrière elle, continuant de déambuler dans la pièce.
[Daemon] « J’ai été, j'en conviens, un peu trop abrupt hier, lors de notre première rencontre. Je tenais premièrement à m’en excuser, » introduisit-il, avant de poursuivre. « Mais parlons plutôt d’avenir désormais, si vous le voulez bien, » proposa-t-il en prenant place dans une chaise, installée contre la petite table centrale. « De ce que Sang-Dragon pourrait offrir à la maison Rogare... et de ce que vous pourriez nous apporter en retour. » Car l’hypothèse que la Lady reparte comme elle était arrivée ne faisait pas partie du champ des possibles.
***
Ce matin, à la première heure, Daemon et Mysaria arpentaient les couloirs de Sang-Dragon jusqu’à la chambre de Lysara. Quelques instants avant d’y parvenir, tous deux accordèrent leurs violons sur l’attitude et le ton à adopter pour que la suite des discussions prenne une tournure plus favorable que la veille. L’opportunité que représentait la jeune Rogare exigeait qu’ils déploient toute leur ingéniosité ; et quant à lui qu'il consente, si nécessaire, à ravaler son estime. Chose dont il était absolument incapable, du reste, mais à laquelle il s'essayerait tant bien que mal si la jeune femme s'aventurait de nouveau sur le terrain de l'insolence.
[Daemon] « Oui, ma douce. Elle ne doit pas nous échapper, », murmura le Prince vaurien en réponse à sa concubine. « Son père l’envoie à Peyredragon, mais nous pourrions peut-être la convaincre de servir nos intérêts, quitte à lui forcer un peu la main… »
L’homme regardait dans le vide, avançant avec calme aux côtés de sa complice, tandis qu’ils approchaient dangereusement des appartements de Lysara, et que leurs mots devenaient perceptibles. Il termina donc en chuchotant.
[Daemon] « La fille de Lysandro Rogare a hérité de l’intelligence de son père. Il va nous falloir l’apprivoiser. Je reste persuadé que la famille Rogare ne pourrait pas fermer aveuglément les yeux sur un accord qui lui serait économiquement profitable. Nous contrôlons les Degrés-de-Pierre, et Lysandro a besoin d’y naviguer quotidiennement pour garantir ses affaires. Et, si d’aventure Lysara refuse de prêter oreille attentive à notre offre, pourtant si généreuse, » dit-il en souriant d’un air espiègle, « Faisons-lui miroiter la perspective d’une Lys privée de tout accès au Détroit, et des conséquences immédiates pour le commerce de son paternel. »
Le soleil laissait maintenant jaillir de l’horizon ses premiers rayons matinaux, lorsque le duo parvint enfin aux quartiers attribués à leur invitée. Les couloirs de pierre résonnaient silencieusement sous leurs pas feutrés. Devant la porte en bois obscur des appartements de Lysara, Daemon échangea un dernier regard avec Mysaria, qu’elle saurait interpréter sans mal. Les battants s'ouvrirent sur leur jeune invitée, dont la prestance rappelait étrangement à Daemon certaines courtisanes de Lys qu’il avait fréquenté jadis.
[Daemon] « Bonjour Lady Lysara, » commença Daemon d'une voix veloutée, « j'espère que votre première nuit à Sang-Dragon fut agréable. » La partie d’échec pouvait maintenant reprendre. Le Prince s'avança dans la pièce avec assurance, cherchant des yeux des indices sur ce qu’avait pu entreprendre Lysara durant la nuit. L’homme passa derrière elle, continuant de déambuler dans la pièce.
[Daemon] « J’ai été, j'en conviens, un peu trop abrupt hier, lors de notre première rencontre. Je tenais premièrement à m’en excuser, » introduisit-il, avant de poursuivre. « Mais parlons plutôt d’avenir désormais, si vous le voulez bien, » proposa-t-il en prenant place dans une chaise, installée contre la petite table centrale. « De ce que Sang-Dragon pourrait offrir à la maison Rogare... et de ce que vous pourriez nous apporter en retour. » Car l’hypothèse que la Lady reparte comme elle était arrivée ne faisait pas partie du champ des possibles.
Mar 29 Oct 2024 - 9:05
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